1500 nouvelles suppressions de postes à la rentrée 2023 : stop !

Le ministre de l’Éducation nationale a annoncé  la suppression de  1500 ETP : 1000 postes dans le premier degré et 500 postes dans le second degré à  la rentrée 2023 alors que le nombre de postes pourvus par des collègues contractuels ne cesse d’augmenter et que l’absence de remplaçant·es se généralise dans tous les territoires.

Alors que le second degré subit, depuis l’ère Blanquer, de lourdes suppressions de postes (8400 suppressions de postes soit 170 collèges depuis 2017), le premier degré est à son tour pris pour cible.
Les 64000 élèves en moins dans le premier degré auraient dû permettre au ministère d’augmenter le nombre de remplaçant·es et de baisser le nombre d’élèves par classe, au contraire le gouvernement a fait le choix de l’austérité budgétaire. Le nombre de postes va baisser partout sauf dans 6 académies (Créteil, Montpellier, Nice, Versailles, Guyane, Mayotte). Certaines baisses sont très brutales : l’académie de Lille avait bénéficié de la création de 20 postes à la rentrée 2022, elle en perd 150 à la rentrée 2023. C’est l’académie de Paris qui subit la plus forte baisse avec 155 suppressions de postes. Pour SUD éducation, la baisse du nombre d’élèves doit permettre de remettre l’école à flot, pas de faire encore des économies.

Dans le second degré, le ministère annonce 500 nouvelles suppressions de postes alors que les effectifs d’élèves sont stables. Ces suppressions de postes annoncent une baisse de l’offre de formation (en particulier dans les lycées professionnels), une augmentation du nombre d’élèves par classe (en moyenne 26 élèves par classe en collège et plus de 30 en lycée), une dégradation continue des conditions de travail ainsi qu’un mouvement entravé pour les personnels.

Cette politique de suppression de postes a pour effet d’aggraver les inégalités sociales. Le gouvernement a fait le choix d’une école du tri social, qui abandonne les élèves les plus vulnérables et qui ne se donne pas les moyens de lutter contre les discriminations sexistes, racistes et validistes. SUD éducation est particulièrement inquiet de la santé et de la sécurité des personnels dans ce contexte de dégradation du service public d’éducation. Cette année encore, l’enseignement public est davantage impactée par les suppressions de postes que l’enseignement privé avec trois fois plus de suppressions dans le public que dans le privé.

Pourtant l’école a besoin d’un plan d’urgence : les personnels revendiquent une augmentation des salaires, des recrutements, la titularisation des personnels contractuels, une formation adaptée au terrain, une amélioration des conditions de travail et des moyens pour l’école inclusive à commencer par la création d’un statut de la Fonction publique pour les personnels AESH.

SUD éducation exige un plan d’urgence pour l’école, qui passe par des recrutements massifs de personnels titulaires afin de construire une école publique laïque et émancipatrice pour toutes et tous.

AcadémiePremier degréSecond degré
Aix-Marseille049
Amiens-77-65
Besançon-52-69
Bordeaux-30-10
Clermont-Ferrand-58-18
Corse05
Créteil6570
Dijon-72-99
Grenoble0-9
Lille-150-160
Limoges-23-18
Lyon065
Montpellier1790
Nancy-Metz-85-54
Nantes-78-30
Nice6060
Orléans-Tours-810
Normandie-99-105
Paris-155-182
Poitiers-60-25
Reims-58-52
Rennes-60-30
Strasbourg-43-40
Toulouse-4250
Versailles7055
Guadeloupe-25-106
Guyane7460
Réunion28-17
Martinique-35-56
Mayotte+168150
Réserve-135 postes réservés pour le plan autisme
Total-802-491

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Blanquer supprime encore 1800 postes et dégrade de nouveau les conditions de travail

Le ministère a indiqué son projet de répartition des postes entre académies le 16 décembre. Dans le premier degré, le projet prévoit quelques maigres créations de postes dans un certain nombre d’académies.

Toutefois, ces créations sont manifestement insuffisantes pour compenser les dédoublements et baisser les effectifs, et indiquent que le ministère se refuse à augmenter significativement la quotité de décharge pour les directions d’écoles.

Dans le second degré, le ministère prépare directement la suppression de 1800 suppressions de postes. Annonce vouloir compenser ces suppressions de postes par 1847 équivalents temps-plein en heures supplémentaires. Ce tour de passe-passe n’a pour vocation que de réaliser des économies, car les heures supplémentaires permettent au ministère de verser des cotisations bien inférieures. Depuis la rentrée 2018, le ministre aura donc supprimé plus de 5 000 postes dans le second degré, alors que sur la même période plus de 100 000 élèves entraient dans le second degré.

Pour les personnels, ces suppressions de poste vont se traduire par une nouvelle dégradation des conditions de travail. Le ministre cherche à imposer ainsi une augmentation généralisée de leur temps de service. Cela signifie aussi qu’il y aura immanquablement moins d’adultes dans les établissements. Cette baisse du taux d’encadrement conduira à une hausse des effectifs par classe, avec toutes les conséquences négatives qu’elles entraînent pour les élèves. Cela signifie aussi moins d’adulte pour réguler les tensions qui surviennent dans les établissements.

Alors que la situation sanitaire justifie des recrutements massifs, le ministre Blanquer choisit d’accroître encore la pression qui pèse sur les enseignant-e-s. SUD éducation appelle d’ores et déjà les personnels à se réunir en Assemblée générale et en heure d’informations syndicales pour s’opposer à ces suppressions de postes massives.


Moins de postes au concours enseignant 2021 sauf pour le privé

Les concours au professorat des écoles offriront 900 postes de moins en 2021 qu’en 2020 avec une baisse pour la plupart des autres concours externes. Au total, 23 216 postes sont offerts aux différents concours externes publics, contre 24 190 l’an dernier. Par ailleurs, 900 postes sont ouverts au concours des maîtres dans les établissements d’enseignement privés sous contrat du premier degré avec une augmentation de 100 postes en un an.

Depuis plusieurs mois, SUD éducation exige la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour l’éducation. Il s’agit notamment de recruter massivement des personnels titulaires et formés qui pourront compenser sur le long terme les inégalités accrues par les périodes de confinement et remplacer les personnels en congé-maladie et d’alléger les effectifs.

Au lieu de recruter sur les listes complémentaires aux concours internes et externes, de titulariser les contractuel-le-s à temps plein, d’ouvrir des concours de recrutement exceptionnels, le ministère de l’Education nationale a choisi de précariser encore plus la profession en proposant des CDD ne dépassant pas 3 mois

Avec une réduction du nombre de postes au concours enseignant 2021, le ministère poursuit sa politique de casse du service public et précarise les personnels recruté-e-s sous contrat.

SUD éducation exige les créations de postes nécessaires cette année scolaire par le biais du recours aux listes complémentaires, de la titularisation à temps plein des contractuel-le-s, de l’ouverture de concours exceptionnels et une augmentation significative de postes au concours 2021.

Annonces sur les postes dans le 1er degré : il a fallu la crise sanitaire pour limiter les dégâts

SUD éducation a pris connaissance des créations de postes pour 2020 dans le premier degré. Elles demeurent insuffisantes. Au départ, seulement 440 postes étaient prévu et 1 248 ont été ajoutés, en réaction à la crise sanitaire. Il a fallu une crise sanitaire inédite du Covid 19 pour la création de postes supplémentaires.

En 2019, le ministère avait annoncé les dédoublements des classes de grande section de maternelles en REP et REP+ à l’horizon 2020 en plus du dédoublement des CP et CE1 en éducation prioritaire, ainsi que la limitation à 24 élèves par classe pour toutes les grandes sections, CP et CE1 hors éducation prioritaire.

Les promesses ministérielles entraînent des besoins en terme de création de postes : par exemple, la limitation à 24 élèves par classe en GS, CP et CE1 hors éducation prioritaire entraînerait à elle seule l’ouverture d’environ 5 000 classes. Or, si 4211 postes étaient créés en 2017, seuls 3680 l’étaient en 2018. Ce chiffre baissait à 2 300 créations en 2019 puis à seulement 440 pour 2020, ce qui était parfaitement scandaleux. La décision du ministère corrige en partie le tir en ramenant ces créations de postes à 1 688, mais les comptes ne sont toujours pas bons, ne serait-ce que pour permettre au gouvernement de tenir ses promesses.

Au vu du nombre de créations de postes, et même avec les postes supplémentaires, ces promesses ne seront pas tenues, sauf à prendre sur d’autres moyens (remplacements, PDMQC, RASED …), comme cela s’est malheureusement fait ces dernières années pour les dédoublements en CP et en CE1. De plus, ces créations de postes dans le premier degré se font à moyens constant à l’échelle de l’Education nationale, et correspondent à des baisses de moyens dans d’autres secteurs.

Au-delà des annonces ministérielles, l’objectif est toujours la cure d’austérité pour le service public d’éducation. Pour rappel, le nombre de postes au CRPE est passé de 13 001 en 2017, à 11 840 en 2018 et maintenant 10 800 pour 2020.

Alors que cette dotation “exceptionnelle” pour le 1er degré est soudainement possible, rien n’est prévu pour les collèges, lycées et lycées professionnels. Ce sont pourtant bien des créations de postes à hauteur des besoins dans l’ensemble des secteurs de l’éducation que nous réclamons !

Il aura donc fallu une crise sanitaire pour faire reculer le gouvernement sur la suppression des postes qui étaient initialement prévue. Cette situation montre une chose : si le gouvernement décide de créer des postes, il le peut. À nous d’enfoncer le clou pour en obtenir davantage dès maintenant et après la crise sanitaire passée.

SUD éducation revendique l’abandon des projets de suppressions de postes, dénonce la baisse du nombre de postes aux concours du premier degré, et réclame les créations de postes à hauteur des besoins.