Fermeture des écoles et établissements : l’échec du gouvernement

Dans son discours du mercredi 31 mars, le président Macron a annoncé une nouvelle fermeture des écoles et établissements scolaires pendant trois à quatre semaines. Le calendrier de fermeture est le suivant : une semaine d’enseignement à distance pour toutes et tous les élèves, suivie de deux semaines de congés, suivi du retour des élèves du premier degré et d’une seconde semaine d’enseignement à distance pour les collèges et les lycées. De nouveau, l’annonce s’est faite de manière très brusque : cette soudaineté va susciter des difficultés d’organisation évidente, pour les personnels mais aussi les familles.

Pour SUD éducation, il s’agit avant tout de permettre immédiatement la vaccination des personnels. C’est l’urgence absolue à ce stade alors que le calendrier de vaccination proposé est très insatisfaisant. Cette première étape n’empêchera pas le virus de circuler parmi les élèves et leurs familles. Il faut donc que les écoles et établissements ne rouvrent pas dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui. Les leçons du fiasco doivent être tirées.

En ce qui concerne la période d’enseignement à distance, l’impréparation du ministère, à cette situation pourtant prévisible, est évidente, que ce soit en termes de capacité des serveurs ou d’équipement des personnels et des élèves. L’enseignement à distance doit faire l’objet de garanties : respect des obligations de service, solutions publiques d’enseignement à distance, liberté pédagogique, et refus de toute pression hiérarchique. Les personnels ayant des enfants de moins de 16 ans doivent bénéficier d’autorisations d’absences qui garantissent le maintien de leur rémunération.
Durant cette période, l’accueil des enfants de personnels soignants et des élèves en situation de handicap est quelque chose de positif : le dispositif doit être étendu aux enfants et adolescent-e-s en situation de grande précarité ou de vulnérabilité. Les élèves doivent pouvoir continuer à s’alimenter correctement. L’absence de demi-pension doit être compensée par une aide versée immédiatement aux familles.

SUD éducation alerte depuis le printemps dernier sur la nécessité d’investir dans l’éducation pour baisser les effectifs et permettre à l’école de faire face de manière durable à la crise sanitaire. Le ministre, pendant toute cette période, n’a écouté personne. Il s’est enfoncé dans sa stratégie du déni et du mensonge, et porte à cet égard une responsabilité importante dans cette nouvelle fermeture. Une fois encore, il a été démenti de manière cinglante. Au-delà, en refusant d’investir massivement dans les services publics et notamment de santé, c’est le gouvernement qui est responsable de l’incapacité à faire face durablement à la crise épidémique. SUD éducation avait pourtant proposé dès le printemps un plan d’urgence pour l’éducation. En refusant toute discussion autour de ces mesures, le ministère nous a conduits dans le mur.

Au-delà de ces mesures de court-terme et face aux perspectives éloignées de sortie de la crise sanitaire, il s’agit plus que jamais de donner les moyens nécessaires à l’Éducation en termes de postes, de locaux ou de matériel sanitaire. C’est une nécessité absolue : pour résorber les inégalités qui vont de nouveau s’accroître, et pour permettre d’éviter, une nouvelle fois, que les écoles et établissements ne deviennent des foyers de contamination.

École optionnelle avant les vacances : SUD éducation dénonce la désinvolture du gouvernement

Aujourd’hui, le Premier ministre annonçait par voie de presse, que les parents sont invité-e-s à garder au domicile familial les élèves en prévision des fêtes de fin d’année.

Le ministre Blanquer est une nouvelle fois contredit. Il prétendait jusqu’ici, contre l’évidence, que l’école était le lieu le plus sûr pour éviter les contaminations, alors que les statistiques ministérielles sont démenties par celles de Santé publique France. Le Premier ministre souhaite que les enfants se confinent dès le jeudi afin de respecter une période d’incubation de 6 jours. Au lieu d’avoir pris les mesures nécessaires pour que les élèves puissent continuer à se rendre sur leur lieu d’étude jusqu’aux congés, par exemple par le recrutement de personnels titulaires pour aider à la désinfection des locaux et la fourniture de masques à tou-te-s les élèves, le gouvernement préfère, en dehors de tout cadre légal amoindrir le caractère obligatoire de la scolarisation.

Cette situation risque d’accroître les inégalités sociales entre élèves et entre les familles. Pour profiter de cette mesure, il faudrait que l’un-e des deux parents demeure au foyer puisqu’il s’agit de procéder à un confinement anticipant les fêtes. Ce serait alors prioritairement sur les femmes que pèserait ce fardeau. De même, les élèves de classes populaires, qui ont le plus besoin dans la période que nous traversons de continuer les apprentissages, se verraient privé-e-s de deux jours de classe juste avant les congés.

Les personnels quant à eux ont appris la nouvelle par la presse. Certaines académies n’ont toujours pas pris la peine d’indiquer aux enseignant-e-s que cette nouvelle règle est en vigueur. Alors que dans un contexte difficile, ils et elles cherchent à exploiter au mieux le temps d’étude des élèves, ils et elles risquent de voir leurs efforts balayés par un absentéisme validé par le gouvernement.

SUD éducation, une nouvelle fois, dénonce la désinvolture et l’amateurisme qui président aux décisions prises par le gouvernement et le ministère en matière de gestion de la crise sanitaire dans l’Éducation nationale.

Prof-bashing : SUD éducation saisit le Conseil de déontologie journalistique

Suite au reportage diffusé dans le journal de 20h de France 2 qui met gravement en cause les enseignant-e-s, SUD éducation a saisi le Conseil de déontologie journalistique et de médiation.

Paris, le 16 juin 2020

Mesdames et Messieurs les membres
du C. A. du CDJM

CDJM c/o FFAP
24, rue du Faubourg-Poissonnière
75010 Paris

Objet : saisine du CDJM

Le 9 juin 2020, la chaîne télévisée France 2 a diffusé dans son journal télévisé de 20 heures un sujet intitulé L’œil du 20h – Confinement : des professeurs aux abonnés absents.

Le sujet peut être retrouvé à cette adresse :
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/enquete-france-2-confinement-comment-des-milliers-de-profs-ont-seche-leurs-propres-cours_4002467.html.

La diffusion de ce sujet a suscité un émoi considérable au sein de la communauté éducative.

Le sujet, dépeignant sous un jour particulièrement négatif les enseignant‑e-s, et dont la construction consiste à les opposer aux personnels de santé, a en effet été largement perçu comme une attaque infondée à l’égard des personnels de l’Éducation nationale.

Pour SUD éducation, il ne s’agit nullement de s’attaquer à la liberté d’informer, ou de s’offusquer à peu de frais d’une orientation rédactionnelle qui ne nous conviendrait pas. SUD éducation a déjà eu l’occasion d’exprimer publiquement son soutien aux journalistes lorsque le Ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a tenté de sélectionner les journalistes invité-e-s à ses points presse.

Il nous apparaît en effet que le sujet, tel qu’il a été diffusé, ne répond pas à l’exigence forte que la profession des journalistes s’est fixée par et pour elle-même dans la Charte d’éthique professionnelle des journalistes, se donnant pour responsabilité de livrer une information de qualité, complète, libre, indépendante et pluraliste.

En particulier, il nous semble que la véracité, l’exactitude, l’équité et l’impartialité ont été malmenées dans cette enquête.

En premier lieu, le reportage met en scène une mère d’élève (anonyme) d’une élève et l’élève elle-même, scolarisée dans l’enseignement public. Pour autant, la parole n’est donnée à aucun moment à un-e responsable d’une organisation syndicale de l’enseignement public. Tout au plus une courte paraphrase indique qu’un syndicat (qui n’est pas nommé) « minimise le problème ». À la place, les spectateurs et spectatrices ont pu assister à la mise en scène d’un représentant syndical de l’enseignement privé qui recommande d’aller consulter son médecin, et suggérant l’obtention d’arrêts de travail de complaisance.

Évidemment les responsables syndicaux interrogés ne représentent pas les personnels mis en cause. Avoir procédé ainsi ne manque pas de poser question, et ce d’autant plus que les personnels de direction ont largement la parole, y compris pour évoquer la prétendue « mauvaise foi » des personnels.

L’absentéisme supposé des personnels ensuite est traité de manière partielle. L’absentéisme, durant toute la crise sanitaire, est évalué à « 4 à 5 % des personnels ». De tels chiffres, dont la voix-off indique qu’elle serait confirmée par le ministère de l’Éducation nationale, n’a fait l’objet d’aucune publication. Par ailleurs, cette statistique agrège les personnels en arrêt, ceux qui bénéficient d’une autorisation spéciale d’absence – soit parce qu’ils et elles gardent leurs enfants, soit parce qu’ils et elles sont au chevet de leurs proches, soit parce qu’ils et elles ou l’une de leurs proches sont considéré-e-s comme personne vulnérable par l’institution elle-même. Le ministère de l’Éducation lui-même, cité par Ouest France le 12 juin, indiquait explicitement qu’il recensait environ « 5 % de professeurs empêchés de travailler ». Il n’y a aucune raison de penser que le discours des services ministériels eût été différent pour les journalistes de France 2 : il est donc raisonnable d’en conclure que c’est avec une mauvaise foi certaine que les auteurs de l’enquête évoquent 4 à 5 % d’enseignants décrocheurs, y compris interrogés à ce sujet par le médiateur de France Télévision.

À cet égard, il convient de remarquer que l’absentéisme dans l’Éducation nationale se situait d’après la presse à un niveau comparable, sinon inférieur, aux entreprises du secteur privé. Par ailleurs, le ministère lui-même a déjà indiqué, à l’issue d’une enquête sur tout le périmètre ministériel, que l’absentéisme enseignant est plus faible que dans le reste du monde du travail.

Enfin, les journalistes semblent regretter qu’aucun professeur « décrocheur » n’a été « sanctionné ». Il convient de rappeler que le statut des enseignant-e-s prévoit explicitement que le télétravail ne peut être mis en œuvre qu’avec l’accord des personnels. Qui plus est, alors qu’en cas de télétravail une formation des personnels comme leur équipement par l’administration sont explicitement prévus par les textes réglementaires. L’épithète « décrocheur » est donc doublement infondée : d’une part en raison de sa connotation péjorative (elle désigne en principe les élèves déscolarisés), et d’autre part elle ne correspond à aucune réalité légale.

Dans une vidéo mise en ligne le 10 juinh [1], le médiateur de France Télévision interroge brièvement le rédacteur en chef adjoint du journal de 20h de France 2, Thibaud de Barbeyrac. Ce dernier indique que l’enquête aurait pris « plusieurs semaines », afin d’établir les faits et de « recouper les informations ». En plusieurs semaines, la rédaction ne s’est montrée capable ni d’établir des faits précis, ni de les recouper correctement, ni de trouver un personnel parmi les 40 000 enseignant-e-s supposé-e-s absentéistes dans le service public d’éducation, ni recueillir la parole des organisations syndicales de l’enseignement public.

Ce sujet semble donc davantage reposer sur un récit construit à l’avance qu’une enquête menée avec la déontologie professionnelle que le public est en droit d’attendre. La responsabilité éthique des journalistes qui ont produit ce sujet est d’autant plus grande que l’audience de la chaîne est importante.

Demeurant disponible pour tout renseignement complémentaire que vous requerriez, soyez assuré-e-s Mmes et MM. les membres du C. A. du CDJM, de l’attachement de SUD éducation au droit à une information de qualité, complète, libre, indépendante et pluraliste.

SUD éducation condamne les propos indignes de Blanquer contre les personnels

Une campagne de dénigrement des personnels enseignants a cours dans un certain nombre de media depuis quelques jours. Aujourd’hui, c’est au tour du ministre Blanquer lui-même de livrer les personnels à la vindicte populaire.

Le ministre a ainsi pu déclarer qu’une partie des personnels “n’a pas été à la hauteur”, et que leurs manquements sont “sanctionnables”.

Comme à son habitude, Blanquer use de trois registres pour essayer de faire oublier son incapacité à gérer correctement la crise sanitaire : paternalisme, infantilisation et autoritarisme.

Les enseignant-e-s se sont massivement porté-e-s volontaires pour accueillir les enfants de personnels soignants et des services publics vitaux. Ils et elles ont, avec leur propre équipement, continué massivement également à maintenir le lien avec les élèves malgré l’absence d’outils, de formation, et d’organisation de la part de l’administration. Le ministre clamait haut et fort qu’il était “prêt”, alors que les services en ligne (espaces numériques de travail, classes virtuelles, etc.) se sont révélés largement défaillants.

Depuis la réouverture des écoles et des établissements, les organisations syndicales dont SUD éducation ont obtenu qu’un protocole sanitaire permettant de limiter les risques de contamination soit mis en œuvre. Les mesures de distanciation physique (moins drastiques que dans le reste du monde du travail) nécessitent de limiter les effectifs dans des bâtiments trop exigus. Dans ces conditions, de nombreux personnels sont invités à maintenir l’activité à distance. Le ministre et certains media font semblant de l’ignorer. Et si des enseignant-e-s n’ont pas pu retourner dans leurs établissements scolaires ce n’est pas par “fainéantisme”mais parce que certain-e-s d’entre elles et eux sont des personnels à risque.

Le ministre Blanquer n’a pas un mot pour défendre les personnels face à la mise en cause de leur professionnalisme. Il n’a pas non plus un mot pour les personnels qui ont contracté le virus en retournant au travail dans des conditions sanitaires déplorables, dont il est responsable en dernier ressort.

Les personnels n’ont pas de leçon à recevoir d’un ministre qui quelques heures à peine avant la décision prise par le gouvernement de fermer les écoles et les établissements au public, exigeait encore que les agent-e-s se rendent sur leur lieu de travail. Régulièrement avant le confinement, tout comme depuis, les annonces ministérielles qui se sont multipliées se sont révélées floues, contradictoires, et anxiogènes tant pour les personnels que pour les élèves.

Le ministre persiste dans l’irresponsabilité en menaçant de sanction les personnels.

Pour SUD éducation, les propos du ministre de l’Éducation sont indignes. Il doit les retirer.

Nos outils de travail doivent être pris en charge par l’employeur

Trop souvent, les enseignant-e-s pourvoient sur leurs propres deniers à l’achat d’un certains nombre de fournitures allant de la papeterie jusqu’au matériel audiovisuel ou informatique.

Le sous-équipement de certains de nos lieux de travail, le matériel non-fourni ou en quantité insuffisante ou tout simplement le nombre insuffisant de postes de travail conduisent nombre de collègues à s’équiper par eux-mêmes. Rare sont ainsi celles et ceux qui ne possèdent pas aujourd’hui un ordinateur personnel pour préparer leurs séquences.

L’explosion du télétravail a conduit à amplement exploiter ce matériel personnel qui, déjà, était mis au service de notre activité professionnelle.

De plus, des dizaines, voire des centaines d’appels, ont dû être passés pour maintenir le lien avec les élèves et leurs familles. Dans la quasi-totalité des cas, ils l’ont été depuis les téléphones personnels des enseignant-e-s et des personnels de vie scolaire, y compris celles et ceux à qui l’on imposait de demeurer joignables comme les directrices et directeurs d’écoles.
Certains collègues ont ainsi amplement dépassé leur forfait, engendrant des frais importants, sans même évoquer le partage d’un numéro de téléphone personnel qui rend difficile le cloisonnement entre vie personnelle et vie professionnelle. Cette crise sanitaire a révélé la dépendance du système éducatif à l’égard de l’équipement personnel des agent-e-s.

Ces situations posent question. Pour SUD éducation, il est de la responsabilité de notre employeur de nous fournir la capacité d’effectuer nos missions.

SUD éducation revendique l’équipement des personnels de l’Éducation nationale par leur employeur et non plus au hasard des dotations des collectivités territoriales. Un enseignant-e doit bénéficier d’un ordinateur professionnel. Les personnels dont on exige qu’ils et elles soient joignables (chargé-e-s de direction, suivi de PFMP…) doivent disposer d’un téléphone et d’une ligne professionnels.

À défaut, l’employeur doit verser sans délai une indemnité afin de couvrir les frais engagés par la mise en œuvre de la continuité pédagogique, à l’image de ce que le code du travail impose aux entreprises.

Protocole sanitaire : des exigences intenables à mille lieues des préoccupations pédagogiques

Le ministère de l’Éducation nationale vient de dévoiler le protocole sanitaire pour la réouverture des écoles primaires à partir du 11 mai. Ce document soumet les personnels à une pression très importante. Ils et elles n’ont que 10 jours pour préparer une reprise permettant de garantir la protection sanitaire des personnels, des élèves et de leur entourage alors même que de nombreuses incertitudes demeurent sur le rôle des enfants dans la propagation de l’épidémie, les risques qu’ils encourent et leur degré réel de contagion. Surtout, le protocole ne répond pas à de nombreuses incertitudes de ces dernières semaines, notamment dans l’application concrète des mesures préconisées.

SUD éducation constate que nous restons sans garanties sur l’état de la chaîne logistique concernant l’approvisionnement en masques, gel hydroalcoolique, savon, produits désinfectants, etc. Dans la version finale du protocole publié, la date de livraison des masques (à l’efficacité douteuse) aux personnels a été retirée, alors qu’initialement le ministère s’engageait à des livraisons le 11 mai. De plus, de trop nombreuses décisions sont renvoyées au niveau local dans une grossière tentative du ministère de se décharger de sa responsabilité et induisant un risque accru d’inégalités territoriales.
Au vu des préconisations du protocole, il apparaît que de nombreuses écoles n’auront pas la capacité d’y répondre et ne pourront donc pas garantir la protection des personnels et élèves. SUD éducation revendique de limiter le nombre d’élèves à 10 en élémentaire et de réduire à moins en maternelle.
Le ministre Blanquer a justifié à de nombreuses reprises ce retour dans les écoles par un objectif pédagogique. Le contenu du protocole contredit cette affirmation. Il est ainsi interdit aux élèves de maternelle d’utiliser le matériel pédagogique mis à disposition dans leur classe, d’utiliser les livres dans les coins bibliothèques, ou de jouer aux jeux d’imitation pourtant indispensable dans le développement des apprentissages en maternelle. Les activités sportives et les récréations doivent se faire sans aucun matériel. De plus, les personnels devant rester à 1 mètre de leurs élèves, l’enseignement ne pourra se faire qu’en frontal, ce qui est impossible pour les plus jeunes et une aberration pédagogique pour les plus grand-e-s. Il s’agit donc bien de transformer les écoles en garderie pour que les parents retournent sur leurs lieux de travail.
Les consultant-e-s du cabinet Veritas ont produit un protocole sur la base d’une école imaginaire accueillant des élèves imaginaires. Plutôt que de recourir à des officines privées sans aucune transparence et manifestement non qualifiées, le ministère de l’Éducation nationale aurait mieux fait de consulter les personnels et leurs organisations syndicales. C’est celles et ceux qui travaillent au quotidien dans les établissements qui connaissent le mieux l’école et les élèves. Cela aurait évité ce document qui comporte de nombreuses approximations, injonctions contradictoires voire erreurs manifestes.
Les gestes barrières et la distanciation physique seront manifestement impossibles à respecter. Les personnels, les élèves ainsi que leur entourage seront donc mis en danger et soumis à une pression constante très anxiogène.

Pour SUD éducation, les conditions sanitaires ne seront pas réunies et ne permettent pas une reprise en mai dans de bonnes conditions pour les élèves et le personnel : une rentrée en septembre permettrait d’avoir le temps de mieux préparer les classes et les établissements au niveau matériel ainsi que l’embauche de personnels supplémentaires.

Pour SUD éducation, la rentrée de septembre doit donner lieu non seulement à la mise en œuvre de toutes les garanties sanitaires que le gouvernement se montre incapable de fournir actuellement, mais aussi à un plan massif d’investissement dans l’éducation, de manière à compenser les inégalités qui se sont accrues pendant la période de confinement.

SUD éducation soutiendra les personnels qui, face au risque que fait courir l’administration ainsi qu’aux élèves et à leur famille, feront usage de leur droit de retrait.

9 raisons de rouvrir les établissements scolaires en septembre

À la une !

Dans cette vidéo retrouvez les propositions de SUD éducation pour une rentrée réussie.

Sommaire :
- #1 Se laisser le temps d’éditer un cadre réglementaire clair
- #2 Se laisser le temps de la concertation
- #3 Se laisser le temps de réaliser les embauches nécessaires
- #4 Se laisser le temps de former le personnel
- #5 Se laisser le temps d’avoir des masques adaptés
- #6 Se laisser le temps de mettre en place une politique de dépistage
- #7 Se laisser le temps d’adapter les locaux scolaires
- #8 Se laisser le temps de mieux connaître la maladie
- #9 Se laisser le temps maintenant pour ne pas hypothéquer la rentrée de septembre

Lire le communiqué « Point de situation à l’approche du 11 mai

Consulter l’article « Se protéger pour le 11 mai : les moyens légaux »

Déclaration des organisations syndicales au CTM

Déclaration unitaire CGT-FO-FSU-SGEN-SNALC-SUD-UNSA
Après le discours du Premier ministre devant l’Assemblée nationale, nos organisations syndicales ne peuvent que constater, à ce jour, que la date d’ouverture de l’École et l’organisation de la reprise sont précipitées.
La reprise scolaire envisagée par le gouvernement repose sur le volontariat des familles ce qui contrevient aux objectifs du système scolaire. Beaucoup d’entre elles d’ailleurs subiront des pressions économiques qui les contraindront à envoyer leurs enfants à l’École.
Les annonces du Premier ministre d’une reprise avec un cadre insuffisamment préparé mettent les personnels en difficulté et insécurité et font peser sur les acteurs locaux une responsabilité qui n’est pas la leur.
Les réalités matérielles existantes (sanitaires, superficie des salles de classe et des locaux…), le nombre d’adultes effectivement présents (enseignants, AESH et ATSEM) et les équipements de protection réellement disponibles font que les conditions sanitaires d’une réouverture des écoles n’ont pas été apportées par le gouvernement pour une reprise à partir du 11 mai.
Notre priorité est d’abord la santé des élèves et des personnels et l’ouverture des écoles doit être conditionnée à des garanties indispensables.
Nos organisations demandent au président de la République et à son gouvernement de renoncer à l’imposer, elles s’opposeront à toutes tentatives de pression sur les personnels.
Paris, le 05 mai 2020

 

SUD éducation entame une procédure en justice pour l’annulation de la réouverture des écoles et établissements

Lundi 4 mai, une circulaire était rendue publique sur le site du ministère. Cette circulaire n’est toujours pas publiée au bulletin officiel de l’Éducation nationale. Le gouvernement et le ministère de l’Éducation nationale agissent dans la précipitation, sans tenir compte des impératifs sanitaires. La circulaire enjoint les personnels du premier degré prioritairement de retourner dans les écoles.

Le protocole sanitaire rédigé par le bureau Veritas, déjà très en deçà des prescriptions du conseil scientifique, ne fait pas l’objet d’une circulaire lui donnant un caractère impératif dans l’organisation des services. La circulaire le renvoie au rang de simple guide, et ne donne aucune garantie aux personnels, en termes de matériel, de formation, ni de soutien médical ou psychologique. Le ministère se défausse de toutes ses responsabilités sur l’échelon local. Alors même que la circulaire n’est pas encore publiée, elle donne seulement trois jours ouvrés aux personnels du premier degré pour organiser la réouverture des écoles, et une semaine aux personnels des collèges. Cela conduit à travailler sur la base d’annonces médiatiques qui ne cessent de se contredire plutôt que sur des textes réglementaires.
Qui plus est, le ministre Blanquer se permet d’ajouter les injonctions pédagogiques réactionnaires dont il est coutumier tant sur le contenu pédagogique que sur les notes que les élèves auraient eu durant le confinement qui pourraient être métamorphosées en observation dans le livret scolaire ou le dossier de contrôle continu pour les élèves amenés à passer un examen.

La gabegie ministérielle entretient un climat délétère et anxiogène pour les personnels comme pour les élèves. Le ministre ne peut plus se cacher : il organise la réouverture des écoles et des établissements au mépris de la santé, des conditions de travail et de la sécurité.

En conséquence, la fédération SUD éducation a décidé de demander en justice, en urgence, l’annulation de la circulaire, et de demander au Conseil d’État de contraindre le gouvernement à prendre les mesures de protection qui s’imposent avant toute réouverture d’école.

Pour SUD éducation, les conditions sanitaires ne seront pas réunies et ne permettent pas une reprise en mai dans de bonnes conditions pour les élèves et le personnel.

Pour SUD éducation, il s’agit bien plutôt de préparer la rentrée de septembre qui doit donner lieu non seulement à la mise en œuvre de toutes les garanties sanitaires que le gouvernement se montre incapable de fournir actuellement, mais aussi à un plan massif d’investissement dans l’éducation dont l’embauche de personnels supplémentaires, de manière à compenser les inégalités qui se sont accrues pendant la période de confinement.
Face au risque que fait courir l’administration aux personnels ainsi qu’aux élèves et à leur famille, SUD éducation soutiendra les personnels qui feront usage de leur droit de retrait.

Nouvelles contraintes sur le dispositif de chômage partiel : une mise en cause discriminatoire du volontariat des parents

Dans son discours du mardi 28 avril, le premier ministre a déclaré que le retour des élèves en classe se ferait sur la base du volontariat des parents, confirmant ainsi les propos tenus une semaine plus tôt par le ministre Blanquer. Cette proposition de volontariat indique bien que les conditions sanitaires ne sont pas garanties et que les enfants courent des risques certains.

Cette décision place les parents dans une situation impossible : soit ils et elles sont en mesure de garder leurs enfants à la maison et, dans ce cas, les tiennent éloigné-e-s de l’école et de leurs camarades, soit ils les envoient à l’école, mais prennent dans ce cas le risque de les exposer au Covid-19 et d’être contaminé-e-s à leur tour. Aucune bonne solution n’est donnée aux parents, qui se voient contraints à un choix entre deux mauvaises alternatives, et renvoyés au choix individuel et à la culpabilité.

Ce faux volontariat, dès le départ insatisfaisant, a été rendu caduc par l’annonce, hier mercredi 29 avril, de la fin du dispositif de chômage partiel à compter du 1er juin, excepté pour les parents qui pourraient fournir un justificatif de l’école de leur enfant indiquant que celle-ci n’est pas en mesure de l’accueillir.

À partir du 1er juin, seuls les parents qui pourront faire le choix de ne pas envoyer leurs enfants à l’école seront donc ceux qui ne sont pas salariés, ou ceux dont l’employeur accepte qu’ils jonglent entre télétravail et garde de leurs enfants. Toutes celles et ceux dont l’employeur exigera qu’ils et elles reviennent sur leur lieu de travail n’auront d’autre choix que de mettre leur enfant à l’école, ou de poser des RTT ou des jours de congés qui ont d’ores et déjà en partie été prélevés lors du confinement. Dans la Fonction publique, où le chômage partiel n’existe pas, les autorisations d’absence pour garde d’enfants seront supprimées et les personnels devront poser des RTT ou des jours de congés s’ils et elles souhaitent ne pas mettre leurs enfants à l’école et les aider dans leurs apprentissages. Pour les personnels qui ne sont pas libres de leur choix de congé comme notamment les enseignant-e-s, il n’y aurait pas d’alternative au retour à l’école des enfants.

Cela introduit une situation discriminatoire entre deux catégories de parents, certains pouvant s’épargner une mise en danger en gardant leurs enfants à la maison, et d’autres ne le pouvant pas. Cette situation inacceptable montre encore une fois que la priorité du gouvernement est le retour au travail, au mépris de la santé de la population.

Pour SUD éducation, cela montre une nouvelle fois que la réouverture précipitée des écoles et établissements se fait au détriment de l’intérêt général, et en l’espèce au prix d’une inégalité discriminatoire entre parents. 

Cela confirme que les conditions ne seront pas réunies pour une reprise en mai : il devient impératif de réfléchir à une rentrée en septembre et de la préparer sérieusement, sur le plan des garanties sanitaires, des moyens et dans le respect des droits des personnels et des parents. 

SUD éducation revendique le maintien de l’ensemble des dispositifs d’aide jusqu’à la reprise pleine et entière de l’ensemble des élèves.

Préavis de grève, crise sanitaire, du 11 mai au 19 juillet 2020

Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale, Madame la ministre de l’Enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation,

La Fédération des syndicats SUD éducation dépose auprès de vous, conformément à la législation en vigueur un préavis de grève couvrant, du 11 mai au 19 juillet 2020, l’ensemble des personnels travaillant dans les établissements scolaires (enseignant-e-s, enseignant-e-s-chercheurs-chercheuses et chercheurs-chercheuses, IATOSS, ITA et personnels éducatifs, titulaires ou précaires, de droit public ou de droit privé, employé-e-s par le ministère de l’Éducation Nationale, le Ministère de l’enseignement Supérieur et de la recherche, le Ministère de l’intérieur, de l’outre-mer et des Collectivités Territoriales, le Ministère des affaires étrangères ou via l’AEFE, le Ministère de la fonction publique) qui se mobiliseront :

Pour la protection des personnels :
- Des dépistages systématiques et réguliers de l’ensemble des personnels de l’éducation, des agent-e-s des collectivités territoriales et des élèves (et non uniquement des cas symptomatiques et de leur entourage). Il est hors de question que la maladie entre à l’école et en sorte.
–Un plan de suivi sanitaire rapproché des personnels et des élèves, et à court terme la constitution d’une médecine de prévention en mesure d’assurer ses missions.
–La mise à disposition du matériel de protection nécessaire pour tous les personnels et les élèves (masques de protection FFP2 ou chirurgicaux, gel hydro-alcoolique, accès aux lavabos et savons), la désinfection régulière des locaux (en particulier pour les zones fréquemment touchées et utilisées dont les toilettes) et l’accès permanent dans tous les établissements à des sanitaires et lavabos avec mise à disposition de savon.
- Le respect des mesures de distanciation et de protection de l’ensemble de la communauté éducative, non seulement dans les classes, mais aussi dans tout lieu ayant trait à la scolarisation : transports scolaires, cantines, cours de récréation, couloirs, internats, …
–L’octroi de moyens supplémentaires dès la réouverture des classes pour permettre une baisse des effectifs à même de garantir la distanciation sociale dans les salles de classe
- Les règles prévues dans la réglementation concernant la santé des personnels soient enfin respectées, et notamment la visite médicale de droit. Cela implique la création d’une médecine de prévention digne de ce nom, et donc un recrutement massif de médecins, alors qu’actuellement il n’y a qu’un-e médecin de prévention pour 22 000 personnels de l’éducation
Pour l’enseignement à distance :
- Ne pas faire étudier de nouvelles notions pendant cette période, ce qui aurait nécessairement pour effet d’accentuer les inégalités scolaires plus fortes encore que d’habitude.
- Il ne saurait y avoir une quelconque prise en compte d’évaluations durant cette période.
Pour les examens :
- La prolongation du confinement implique l’abandon des épreuves de fin d’année du baccalauréat et du DNB.
- Valider l’examen pour tou-te-s les candidat-e-s inscrit-e-s (tout en autorisant le redoublement pour celles et ceux qui le souhaiteraient).
- Dans l’enseignement supérieur, il ne doit pas non plus y avoir d’épreuves, que ce soit en présentiel ou à distance.
Pour les stagiaires et les concours de recrutement :
- Les épreuves doivent être limitées à des écrits, organisés avec toutes les garanties sanitaires, et permettre une prise de poste en septembre avec la formation nécessaire.
- L’ensemble des enseignant-e-s stagiaires doit recevoir au plus vite la garantie d’être titularisé-e-s, et recevoir dès leur première année une formation conséquente sur temps de travail pour favoriser au mieux leur entrée dans le métier
Sur les difficultés sociales des familles :
- L’accès à la demi-pension représente pour un nombre important de familles une garantie d’accès à un repas équilibré pour chaque jour d’école. SUD éducation demande le versement sans démarches préalables aux familles du montant des prestations sociales qui auraient dû leur être versé en l’absence de confinement.
- Les violences intra-familiales, notamment les violences faites aux femmes et sur enfants (et notamment en raison de leur orientation sexuelle) , explosent durant cette période. Nous exigeons que les moyens les plus importants soient déployés pour protéger les plus fragiles, et qu’une communication claire sur les procédures à suivre soit adressée aux personnels, qui peuvent être amenés dans cette période à avoir connaissance de tels faits.
Pour l’orientation, Parcoursup et l’enseignement supérieur :
- L’abandon du dispositif de sélection à l’entrée à l’université qu’est Parcoursup.
- Attribuer à chaque bachelier-e une place dans la filière de son choix. Cela demandera des créations de postes
- Un investissement dans les services publics et notamment dans l’enseignement supérieur et la recherche.
- L’abandon de la loi LPPR et la titularisation de toutes et tous le précaires
Des moyens indispensables pour la prochaine rentrée :
- Des créations massives de postes dans le premier et le second degré pour permettre au mieux une pratique pédagogique tenant compte du contexte, notamment par le biais de la limitation du nombre d’élèves par classe.
Pour les droits des personnels
- Pour le respect du droit de retrait s’il a un motif raisonnable de penser que la situation présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé ainsi que de toute défectuosité qu’il constate dans les systèmes de protection.
- Pour le retrait de toutes les mesures de remise en cause ou limitation du droit de grève (service minimum, négociations préalables, déclaration d’intention de grève).

Je vous prie de croire, M. et Mme les Ministres, à notre attachement au service public de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

Blanquer sur les plateaux de télévision : SUD éducation dénonce l’improvisation et le cynisme du ministre

Le ministre Blanquer a décliné sur les plateaux de télévision les annonces d’Édouard Philippe du mardi 28 avril devant l’Assemblée nationale, devant laquelle il a été une nouvelle fois désavoué.

Le ministre s’est révélé, comme depuis le début de la crise, incapable d’apporter la moindre précision sur la capacité de l’administration à remplir les conditions fixées par le Conseil scientifique, qui s’est par ailleurs opposé à la réouverture des écoles et établissements scolaires avant septembre. Il renvoie à un protocole sanitaire qui ne règle aucune des questions liées au matériel.

Il a en revanche admis avec cynisme que la réouverture des écoles correspond à un enjeu économique : renvoyer les salarié-e-s au travail. Le retour en premier des élèves les plus jeunes le confirme, et ce alors même qu’aucune donnée n’indique que le risque sanitaire est nul pour les enfants. Blanquer, en entretenant un tel flou sur la reprise, ne fait rien pour dissiper le climat anxiogène tant pour les personnels que pour les élèves et les familles. Dans ce contexte, tout retour généralisé en classe, en particulier dans le premier degré, est inacceptable.

Pour SUD éducation, les conditions sanitaires ne seront pas réunies et ne permettent pas une reprise en mai : il devient impératif de réfléchir à une rentrée en septembre et de la préparer sérieusement. Durant ce temps, il s’agit de continuer d’accueillir sur la base du volontariat les enfants des personnels soignants et autres services publics vitaux, et de faire jouer à plein les mécanismes de solidarité comme les fonds sociaux pour pallier l’incidence de l’éloignement de l’école pour les familles.

SUD éducation demande que la rentrée de septembre donne lieu non seulement à la mise en œuvre de toutes les garanties sanitaires que le gouvernement se montre incapable de garantir actuellement, mais aussi à un plan massif d’investissement dans l’éducation, de manière à rattraper autant que faire se peut les mois d’enseignement en classe perdus cette année scolaire.

Réouverture des écoles et établissements : comment exercer son droit de retrait ?

Ce n’est pas l’employeur (IEN, CdE, DASEN, recteur, ministre…) qui décide de la validité ou non du droit de retrait !

Le 13 avril, le Président de la République a annoncé que les établissements scolaires rouvriraient leurs portes à partir du 11 mai. SUD éducation s’oppose à cette réouverture car les conditions sanitaires ne sont pas réunies. Nous appelons les personnels de l’Éducation Nationale à faire usage massivement de leur droit de retrait. Les éléments suivants font le points sur la démarche à suivre pour exercer ce droit garanti à tou-te-s les agent-e-s.

1. Qu’est-ce que le droit de retrait ?

Article 5-6 du décret 82-453 du 28 mai 1982 relatif à l’hygiène et à la sécurité du travail ainsi qu’à la prévention médicale dans la fonction publique
« I. – L’agent alerte immédiatement l’autorité administrative compétente de toute situation de travail dont il a un motif raisonnable de penser qu’elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé ainsi que de toute défectuosité qu’il constate dans les systèmes de protection. Il peut se retirer d’une telle situation. L’autorité administrative ne peut demander à l’agent qui a fait usage de son droit de retrait de reprendre son activité dans une situation de travail où persiste un danger grave et imminent résultant notamment d’une défectuosité du système de protection. ». C’est un droit individuel qui peut s’exercer de façon collective.

2. Comment alerter ma hiérarchie ?

L’utilisation du droit de retrait se signale par écrit à son/sa chef-fe de service (IEN dans le premier degré, chef-fe détablissement dans le second degré).
— > En remplissant le Registre Danger Grave et Imminent présent dans l’établissement ou à la circonscription.
— > Étant donné la nature du risque que représente le virus COVID-19, il est possible d’alerter depuis le domicile sans se rendre sur notre lieu de travail. Un simple courrier électronique depuis votre messagerie professionnelle au/à la supérieur-e hiérarchique suffit.

3. Déposer un Danger Grave et Imminent

Modèle de courriel à adapter et développer en fonction des situations locales :

« Madame, Monsieur [le titre de votre supérieur-e hiérarchique], Je vous alerte ce lundi 11 mai 2020, estimant avoir un motif raisonnable de penser que ma situation de travail représente un danger grave et imminent pour ma santé et ma vie en raison du virus COVID-19, considérant le risque sanitaire qu’il représente et l’anxiété générée par l’exposition à ce risque. [Lister les problèmes liés à la protection des agents, ex : absence de masques) Par conséquent, je fais usage de mon droit de retrait. Du fait même du danger, je vous alerte sans me déplacer sur mon lieu de travail. Le conseil scientifique auprès du Président de la République recommande de maintenir les mesures visant à limiter la propagation du virus. Les autorités sanitaires n’ont pour l’heure pas mis un terme à l’état d’alerte sanitaire sur le territoire national. » [Nom de l’agent-e]

4. Mon supérieur conteste mon droit de retrait : que faire ?

Ce n’est pas l’employeur (IEN, CdE, DASEN, recteur, ministre…) qui décide de la validité ou non du droit de retrait ! L’employeur ne peut vous imposer le retour au travail qu’avec un ordre écrit et nominatif. L’action collective peut le forcer à reconnaître la validité du droit de retrait. À défaut il faut engager une action en référé devant un juge administratif. En cas de difficultés contacter le syndicat SUD éducation qui vous accompagnera et vous soutiendra dans vos démarches juridiques.

En parallèle, un préavis de grève de SUD éducation couvre l’ensemble des personnels. Dans l’attente du jugement (les procédures en référé sont rapides) l’agent peut user de son droit de grève afin de rester chez lui. Si le jugement est en faveur de l’agent la période de grève sera requalifiée en droit de retrait et l’administration devra rendre l’argent qu’elle aura éventuellement prélevé. En aucun cas l’agent pourra être considéré en « abandon de poste » à partir du moment où il maintient un lien avec son administration (par exemple répondre aux mails) et où il est couvert par un préavis de grève portant sur les mêmes motifs que le droit de retrait.

Pas de rentrée en mai pour les AED, AP et AESH !

SUD éducation revendique que l’administration protège ses salarié-e-s précaires en terme de santé. L’urgence est d’abord sanitaire !

AED : protégeons les travailleurs et travailleuses précaires face au Covid-19 : https://www.sudeducation.org/AED-protegeons-les-travailleurs-et-travailleuses-precaires-face-au-Covid-19.html?var_mode=calcul

AESH : Protégeons les travailleurs précaires face au Covid-19 : https://www.sudeducation.org/AESH-Protegeons-les-travailleurs-precaires-face-au-Covid-19.html?var_mode=calcul

AED, AESH, Enseignant-e-s et Agent-e-s contractuel-le-s : la reprise ne devra pas se faire au détriment de votre santé !
https://www.sudeducation.org/AED-AESH-Enseignant-e-s-et-Agent-e-s-contractuel-le-s-la-reprise-ne-devra-pas.html?var_mode=calcul

Le guide AESH de SUD éducation : https://www.sudeducation.org/Guide-AESH.html?var_mode=calcul

Covid-19 et instrumentalisation des classes populaires : les moyens sont toujours insuffisants !

Depuis l’annonce présidentielle de réouverture des établissements scolaires on assiste à une instrumentalisation des classes populaires de la part du gouvernement, qui est inacceptable. SUD éducation depuis plusieurs années dénonce l’insuffisance des moyens dans les quartiers populaires et l’éducation prioritaire.
La fermeture des établissements scolaires à partir du 16 mars 2020 a eu pour effet un creusement des inégalités sociales et scolaires. En effet, les élèves et les familles les plus éloignées de l’école se sont retrouvées encore plus à distance de cette dernière. Malgré les efforts des personnels de l’Éducation nationale pour maintenir le lien avec les élèves des zones d’éducation prioritaire, nous faisons le constat de ce creusement des inégalités.

Confinement et creusement des inégalités

Le gouvernement et le ministère ont renvoyé au local la recherche de solutions pratiques. Malheureusement, cela se fait en toute méconnaissance des conditions de vie et de ressources des familles dans les zones prioritaires.
Le ministre parle d’une perte de 5 à 8 % des élèves dans le cadre de son invention de « continuité pédagogique », ce chiffre est largement sous-estimé.
Le gouvernement plutôt que de se focaliser sur le monde économique aurait dû prendre une mesure d’égalité sociale en rendant l’accès à Internet gratuit pendant la période de confinement et en équipant les élèves et les familles qui ne l’étaient pas en moyens informatiques : cela aurait pu s’inscrire dans le cadre d’une réquisition de biens et de services utiles aux populations les plus défavorisées. Le gouvernement aurait également pu mettre en place une “trêve des loyers” pour aider les familles en difficulté financière. Ceci afin de corriger les inégalités sur le plan matériel, mais il ne faut pas oublier que les inégalités d’accès aux savoirs scolaires sont aussi essentiellement dû au milieu familial et sont donc très largement amplifiées dans cette période de confinement.
Enfin, nombre d’élèves des quartiers populaires ont fortement souffert de l’absence de la demi-pension durant la période de confinement. SUD éducation a écrit au ministre pour que les familles se voient obtenir sans démarche les fonds sociaux correspondant pour toute la période du confinement.
Pourtant ce gouvernement montre qu’il a des moyens, mais il les consacre largement à la répression dans les quartiers et cités populaires qui subissent, aujourd’hui comme hier, beaucoup plus de contrôles (abusifs notamment) et de violences policières.

Réouverture le 11 mai : l’argument de renouer le lien avec les populations défavorisées n’est qu’un alibi

Le gouvernement se cache derrière un argument faussement social, qui ferait de la réouverture le 11 mai une solution pour retrouver les élèves laissé-e-s sur le bord du chemin, notamment dans les classes populaires. Or, il n’en est rien ! La motivation de cette réouverture est avant tout économique et vise à faire reprendre l’appareil productif qui ne s’est pas arrêté. De nombreux parents sont à domicile en arrêt de travail pour garde d’enfants de moins de 16 ans du fait de la fermeture des établissements scolaires : l’objectif du gouvernement est qu’ils et elles retournent au travail, ce que montre également la mesure de suppression de l’arrêt du travail pour garde d’enfants de moins de 16 ans au 1er mai. Nous ne croyons pas que cette mesure soit une disposition de justice sociale, puisque en faisant passer les salarié-e-s en garde d’enfants en activité partielle le patronat va réaliser de substantielles économies.
Les zones prioritaires concentrent les emplois les moins qualifiés, le gouvernement souhaite avant tout que les travailleuses et travailleurs retournent au boulot.

Enfin, le gouvernement a annoncé que le retour à l’école se ferait sur la base du volontariat des familles, ce qui est au passage un aveu de la dangerosité de la réouverture des écoles. Cette annonce concernant le volontariat est scandaleuse : en effet, elle fait porter sur les familles le poids de la responsabilité d’exposer leurs propres enfants au virus. Or, pour beaucoup de familles, ce ne sera pas un choix : elles seront purement et simplement contraintes de retourner au travail, notamment par la suppression des dispositifs d’aide (garde d’enfants, chômage partiel, aides sociales exceptionnelles …). Enfin, les parents des classes populaires ont moins que les autres la possibilité de télé-travailler. Le faux volontariat voulu par le gouvernement, c’est d’abord les familles des classes populaires qui le subiront !

Délaissement de l’éducation prioritaire : des moyens maintenant !

Les quartiers prioritaires sont de plus en plus délaissés par les gouvernements successifs et connaissent des fermetures de services publics vitaux à la population.
Les moyens dans l’éducation prioritaire ne sont pas là.
Depuis 2005, on assiste également à la suppression méthodique des Réseau d’Aide Spécialisée aux Elèves en Difficulté (RASED) qui pouvaient fournir des aides à la remédiation pour les élèves des zones d’éducation prioritaires. L’enseignement spécialisé coûtant trop cher au ministère, il choisit de le liquider !
Le ministère a fait jouer sa communication à plein régime avec les CP/CE1 « 100 % de réussite », ce qu’il a oublié de dire c’est que leur mise en place s’est faite à moyens constants sans création de postes, en redéployant des moyens existants, et notamment en supprimant un grand nombre de PDMQDC. Ceci a eu pour effet de vider les moyens de remplacements à disposition dans le département et de laisser des classes sans enseignant-e-s quand le/la titulaire du poste est en arrêt.
Le rapport Mathiot-Azémat sur l’éducation prioritaire qui a été remis au ministre de l’Éducation nationale nous inquiète particulièrement sur l’avenir des zones d’éducation prioritaires : seuls les REP+ resteraient sous la gestion ministérielle et les REP seraient laissés à la gestion des recteur·rice·s qui décideraient de l’octroi du label. Les choix politiques qui sont faits concernant l’éducation prioritaires le sont avant tout sous le sceau des économies budgétaires, et pas sous celui de la pédagogie et de la volonté de combler les inégalités sociales et scolaires sur le territoire.
Enfin, à la fin de l’année scolaire 2018-2019, 70 « cités éducatives » ont été lancées sur le territoire national : ces coquilles vides sont un cheval de Troie de la contractualisation des moyens et de la territorialisation de l’école. Si c’est ça l’éducation prioritaire que veut le gouvernement, pour SUD éducation ce sera non !

Nous refusons que les classes populaires servent d’alibi à la mise en danger de la population, et leur stigmatisation, en envoyant les enfants des classes populaires en première ligne dans les écoles face au virus (alors que les autres auraient le choix de ne pas y aller).

Pour SUD éducation il y a urgence à prendre des mesures immédiatement :

  • Un plan d’investissement massif dans les services publics dont celui d’éducation dans les zones prioritaires.
  • Diminuer les effectifs par classes : 16 élèves maximum en REP et REP+.
  • Un recrutement de personnels à hauteur des besoins (Enseignant-e-s, AED, AESH,…) réels en ouvrant plus de postes au concours et en titularisant tou-te-s les contractuel-le-s déjà en poste.
  • L’abandon du projet de réforme de l’éducation prioritaire basé sur le rapport Mathiot-Azéma.
  • Un moratoire sur les loyers pour l’ensemble des familles concernées, comme l’ont fait certaines mairies.
  • L’arrêt des violences policières et des contrôles au faciès.

Pour SUD éducation, il ne doit y avoir aucune réouverture avant septembre : droit de retrait à compter du 11 mai !

Le premier ministre a annoncé aujourd’hui les modalités prévues de réouverture des écoles, collèges et lycées. D’après le scénario retenu, les écoles maternelles et élémentaires rouvriraient à compter du 11 mai, peut-être dans leur ensemble, puis les collèges à partir du 18 mai dans les départements moins touchés par l’épidémie, en commençant par les classes de 6e et 5e. La réouverture des lycées serait décidée fin mai, pour une reprise éventuelle courant juin, en commençant par les lycées professionnels. L’ensemble est toujours très flou en termes d’organisation et largement renvoyé au niveau local.

Ces nouvelles annonces montrent que la réouverture des écoles et établissements a pour objectif premier de permettre au patronat de reconstituer ses profits en permettant aux élèves les plus jeunes d’être pris en charge au plus vite par l’école. Le gouvernement a reculé pour les collèges et les lycées : c’est à mettre au crédit de la mobilisation des parents et des personnels avec leurs organisations syndicales. Mais il demeure inacceptable qu’enfants et personnels du premier degré soient plus exposé-e-s que les autres.

Sur le plan sanitaire, les éléments donnés par le gouvernement sont très insuffisants par rapport à ce que revendiquent les personnels avec leurs organisations syndicales, concernant les tests, les masques, la désinfection des locaux. En particulier, les garanties exigées par SUD éducation depuis le discours de Macron le 13 avril ne sont pas du tout satisfaites.

Dès le vendredi 17 avril, SUD éducation a saisi le Conseil scientifique. Samedi 25, celui-ci déclarait qu’il proposait de fermer les écoles et établissements jusqu’à septembre et indiquait, prenant acte de la « décision politique » de la réouverture à compter du 11 mai, un ensemble de mesures impossibles à mettre en œuvre dans les délais impartis. Le premier ministre a été contraint de concéder que la date du 11 mai pourrait être remise en cause en cas de mauvais indicateurs sanitaires. De nombreuses municipalités s’opposent également à la réouverture des écoles le 11 mai.

SUD éducation revendique que la réouverture des écoles et établissements ne se fasse aucunement avant septembre, le temps que les garanties indispensables puissent être données. Dès à présent, il faut que la rentrée de septembre soit préparée avec sérieux, non seulement sur le plan des garanties sanitaires mais également par la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour l’éducation.

SUD éducation appelle tous les personnels à exercer leur droit de retrait à compter du 11 mai.
SUD éducation mettra à disposition des personnels tous les outils pour mettre en œuvre ce droit (fiches pratiques, modèles de recours), ainsi qu’un préavis de grève pour couvrir tous les personnels, notamment au cas où les droits de retraits ne seraient pas reconnus.
SUD éducation appelle l’ensemble des personnels à décider ensemble des suites à donner à la mobilisation, et à définir eux-mêmes et elles-mêmes les garanties préalables à tout retour en classe.
Enfin, compte tenu des risques encourus par les personnels, SUD éducation a entamé lundi 27 avril une procédure devant les juridictions administratives contre la réouverture des écoles et établissements le 11 mai.

Le Conseil scientifique demande la réouverture des écoles et établissements en septembre : pour SUD éducation, le 11 mai c’est toujours non

Dans une note rendue publique samedi 25 avril, le Conseil scientifique préconise la réouverture des écoles et des établissements en septembre.
Le Conseil scientifique indique dans une autre note spécifique que la décision de les rouvrir de manière prématurée le 11 mai est une « décision politique » et non sanitaire.

Le Japon notamment, qui a ainsi rouvert partiellement ses écoles le 6 avril, les a de nouveau fermées une semaine plus tard, confronté à une seconde vague de contamination. Le président Macron et le gouvernement ont décidé de passer outre l’avis du Conseil scientifique dans l’unique but de satisfaire le patronat en renvoyant les salarié-e-s sur leur lieu de travail au mépris de leur vie et de leur santé.

Dans ce contexte, SUD éducation se montrera particulièrement attentive aux annonces que doit faire le Premier ministre mardi prochain, tant du point de vue des garanties sanitaires que des conditions de télétravail. Pour SUD éducation, l’urgence est avant tout sanitaire : le gouvernement et le ministre n’apportent aucune garantie pour la santé et la sécurité des personnels, élèves et parents.

À défaut des garanties indispensables, SUD éducation appellera les personnels à ne pas se rendre dans leur école ou établissement le 11 mai dans le cadre de leur droit de retrait ou de leur droit de grève.

Fonctionnaires stagiaires de l’Éducation nationale : SUD éducation est à vos côtés

L’annonce de la réouverture progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai par le Président de la République inquiète particulièrement les personnels pour qui cette année est décisive dans la poursuite de leur carrière : les personnels stagiaires.

Des conditions de titularisation déconcertantes

En temps normal, pour être titularisé-e les personnels stagiaires qui enseignent dans les écoles, collèges et lycées doivent d’une part effectuer en temps que fonctionnaire stagiaire, un stage rémunéré d’un an et obtenir un avis favorable de la part du jury académique d’évaluation qui s’appuie sur les visites de l’Inspection et sur l’avis des supérieurs hiérarchiques. D’autre part ils doivent valider au sein des INSPÉ un diplôme de master ou un titre équivalent.
Les enseignant-e-s qui étaient en stage cette année ont été confronté-e-s à des obstacles inattendus : à la difficulté d’apprendre à enseigner, s’est ajoutée la gageure d’apprendre à enseigner à distance ainsi que la pression de l’incertitude de la titularisation en fin de l’année (sans cadrage ni formation).
Pour SUD éducation, aucun-e candidat-e ne devra être « laissé-e sur le carreau » pour reprendre la formule du ministre Blanquer.

Inspection dans l’EN

Pour SUD éducation, si la réouverture progressive des écoles et des établissements scolaires a lieu à partir du 11 mai, il est inenvisageable d’imposer aux stagiaires des visites de l’Inspection dans de telles conditions d’incertitude en mai et juin. Les stagiaires ne doivent pas subir une situation doublement anxiogène : celle de travailler pendant l’épidémie et celle d’être visité-e par appréhender une visite de l’Inspection.

Validation à l’INSPE

De même, les modalités de validation du diplôme de master ou d’un autre titre équivalent, nécessaire à la titularisation, doivent être adaptées pour respecter les règles sanitaires.
SUD éducation revendique l’annulation des épreuves orales qui doivent avoir lieu en mai/juin ainsi qu’un allègement des exigences concernant le mémoire écrit afin de prendre en considération les difficultés matérielles survenues pendant le confinement.

Des situations sur le territoire

Des consignes claires doivent être données au sujet des modalités de titularisation par le Ministre aux jurys académiques afin de d’assurer l’équité de traitement entre les personnels stagiaires sur le territoire. Il est inenvisageable de laisser aux académies et aux INSPÉ la possibilité de fixer leurs propres conditions de titularisation selon les disciplines.

Pour SUD éducation, cette crise sanitaire a montré l’urgence à recruter davantage de personnels dans les écoles et les établissements scolaires afin de réduire les inégalités scolaires et d’accompagner au mieux les élèves. Le Ministre de l’Éducation nationale doit prendre ses responsabilités en permettant à un maximum de personnels stagiaires d’être titularisé-e-s puis en les accompagnant avec une formation par les pairs tout au long de leur carrière.

Nouvelles annonces sur la réouverture des écoles et des établissements : pour SUD éducation c’est toujours non !

Ce 21 avril, le ministre Blanquer est venu défendre devant la commission des Affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale. La décision du gouvernement de réouvrir les écoles et les établissements à partir du 11 mai.

Blanquer a annoncé qu’il y aurait une pré-rentrée le 11 mai pour les personnels, suivie dans la semaine d’une rentrée pour les élèves de grande section, de CP, de CM2, ainsi que les CE1 en Rep+, et dans les écoles rurales à faible effectif.
Dès le 18 mai, le ministre annonce la rentrée des élèves de classe de sixième, troisième, première et terminale en série générale et technologique, ainsi que les élèves de lycée professionnel dans les filières industrielles.
Dès le 25 mai, Blanquer envisage une reprise pour tous les élèves, c’est-à-dire pour 12 393 400 élèves soit 18,5 % de la population française.
Il se contente une nouvelle fois de renvoyer aux hiérarchies locales la mise en œuvre de ces annonces.

Le ministre n’apporte aucune garantie en matière de sécurité et de prise en charge des élèves : l’annonce des cours en demi-effectif indique qu’à l’échelle de certaines écoles, dans les collèges ou dans les lycées, plusieurs centaines d’élèves et de personnels pourraient se côtoyer sans respect des distances recommandées.

Le ministre n’apporte aucune information sur le matériel (masques, savon, gel hydroalcoolique) à disposition des personnels et des élèves ni rien non plus sur les tests. Il est manifeste que ces matériels ne seront pas disponibles en quantités suffisantes pour cette période. Il est incapable de donner des règles claires concernant le transport scolaire, l’internat, les élèves en situation de handicap, l’exiguïté des locaux, et la restauration scolaire.
Le ministre n’apporte aucune précision sur la charge de travail des personnels enseignants, en annonçant que le travail à distance sera conjugué au travail dans les établissements scolaires.

Une nouvelle fois, le ministre a révélé l’amateurisme du gouvernement. Il est totalement irresponsable de faire prendre de tels risques aux enseignant-e-s, élèves, leurs parents et leurs proches qui ne peuvent conduire qu’à une deuxième vague de contamination massive. La réouverture précipitée des écoles n’a pour objet que de servir les profits des capitalistes en renvoyant leurs parents au travail : le gouvernement portera l’entière responsabilité de la mise en danger des personnels et des familles.

Pour SUD éducation, l’urgence est d’abord sanitaire : le gouvernement et le ministre n’apportent toujours aucune garantie pour la santé et la sécurité des personnels. À défaut des garanties indispensables, SUD éducation appellera les personnels à ne pas se rendre dans leur école ou établissement le 11 mai dans le cadre de leur droit de retrait ou de leur droit de grève.