Prime d’équipement informatique : le ministre Blanquer manque encore à sa parole

Mercredi 27 janvier est le jour où les agent-e-s de la fonction publique perçoivent leur salaire.

C’était l’occasion pour les personnels de vérifier ce que vaut la parole du ministre, qui avait promis le versement d’une prime d’équipement informatique d’un montant de 150 euros aux enseignant-e-s dès janvier 2021.

Les personnels ne seront pas surpris de remarquer que cette prime n’est pas venue s’ajouter au salaire des personnels. Les personnels de l’Éducation nationale étaient massivement en grève le 26 janvier pour une augmentation générale des salaires. Le retard dans le versement de cette prime résonne à cet égard comme une nouvelle provocation d’un ministre incapable de tenir les engagements qu’il a pris en public à l’occasion du Grenelle de l’éducation.

Le ministre a volontairement exclu du versement de la prime d’équipement les AESH, les CPE, et professeur-e-s documentalistes. Pour SUD éducation, cette division entre les personnels est inacceptable : toutes et tous doivent pouvoir obtenir sans délai le montant de cette prime.

Le ministre Blanquer contraint d’annuler les épreuves de spécialité : c’est toute la réforme du baccalauréat qu’il faut abroger

Depuis plusieurs mois, SUD éducation alertait avec l’intersyndicale sur le danger à vouloir faire se dérouler les épreuves de spécialités.

Les élèves de lycée voient leurs enseignements fortement perturbés en raison des adaptations rendues nécessaires pour éviter la fermeture complète des établissements. Ces adaptations ont été arrachées par la mobilisation des personnels au ministre qui feignait de croire que la situation ne justifiait aucun changement.

Les élèves ne sont nullement préparé-es à passer les épreuves de spécialités qui étaient prévues du 15 au 17 mars 2021. Aujourd’hui, le ministre signait le 15 janvier une circulaire qui prévoyait des stages durant les congés d’hiver pour préparer les élèves aux épreuves de spécialité.

Aujourd’hui, le ministre Blanquer est contraint de tenir compte du réel en écrivant aux personnels pour leur annoncer l’annulation des épreuves de spécialité.

Pour SUD éducation, l’indécision du ministre, attaché à essayer de mettre en œuvre sa réforme délétère du baccalauréat envers et contre tout, a produit une angoisse intense parmi les futures candidat-e-s au baccalauréat, comme aux personnels qui s’efforçaient de les y préparer dans des conditions particulièrement difficiles.

Ce premier pas, bien mince, du ministre, ne doit pas faire oublier qu’en s’acharnant ainsi, Blanquer conduit une nouvelle fois à changer les règles des épreuves en cours d’année scolaire. Il en profite également pour pousser davantage encore le contrôle continu. Pour cette raison, la charge de travail des enseignant-e-s sera encore amenée à s’accroître : augmentation du nombre de devoirs surveillés, et réunions d’harmonisation pour lisser les résultats du contrôle continu.

Le ministre Blanquer fait une nouvelle fois la démonstration de l’improvisation avec laquelle il organise le système éducatif, tout entier à la poursuite de son objectif de démantèlement du baccalauréat comme diplôme national.

SUD éducation revendique :

— dans l’immédiat, la suppression des EC, et de l’épreuve du grand oral ainsi que le retour à des épreuves nationales et anonymes ;

— la suppression des réformes du lycée et du bac qui, à l’épreuve de la réalité, n’en finissent pas de montrer l’étendue de leurs défaillances.

Face à la mascarade du “Grenelle” : imposons par la grève les augmentations de salaire pour toutes et tous !

Chaque jour il apparaît davantage que le “Grenelle de l’éducation” du ministre Blanquer n’est qu’une opération de communication caricaturale destinée à servir d’écran à une politique de casse du service public d’éducation.

Le ministre se livre à une parodie de dialogue social, en faisant présider diverses tables rondes par des personnalités qui n’entretiennent aucun lien avec la communauté éducative. En parallèle se déroule un colloque d’où sont complètement écartées les sciences humaines : pédagogie, sociologie, histoire. De prétendu-e-s expert-e-s, invité-e-s surtout en raison de leur proximité idéologique avec le ministre, se succèdent d’intervention en intervention, tandis que les organisations syndicales qui représentent les personnels sont marginalisées.

Derrière les formules managériales creuses du ministère, il s’agit pour Blanquer de nier aux personnels leur professionnalité afin d’imposer ses propres pratiques, au mépris à la fois de la liberté pédagogique et de leurs conditions de travail.

Le ministre et le gouvernement ont attaqué l’Éducation nationale tous azimuts ces dernières années : suppressions de postes, attaques contre toutes les garanties statutaires avec la fin du contrôle par les commissions paritaires des actes collectifs, réformes du système éducatif qui mettent en place le tri social au lycée et à l’université…

À la gestion libérale et réactionnaire vient désormais s’ajouter une reprise en main autoritaire, avec la mise en œuvre de poursuites disciplinaires contre les équipes syndicales en pointe dans la contestation des réformes, hier à Melle, aujourd’hui à Bordeaux.

La revalorisation salariale des personnels, qui devait aboutir à une loi de programmation sur plusieurs années impliquant plus de dix milliards d’euros s’est transformée en une enveloppe de 400 millions d’euros pour plus d’un million d’agent-e-s. Il ne s’agit que de nouvelles primes, d’un montant souvent dérisoire, et qui excluent une large part des personnels : AED, AESH, personnels administratifs et de santé, enseignant-e-s au-delà du septième échelon…

Pour SUD éducation, l’heure est à la construction d’une mobilisation massive. SUD éducation, avec la FSU, la CGT éduc’action et FO, appelle le 26 janvier prochain à une journée de grève pour une augmentation des salaires de tous les personnels. SUD éducation appelle d’ores et déjà les personnels à se réunir en heures d’informations syndicales et en assemblée générale pour débattre de la construction de la grève sur leur lieu de travail, et faire de cette journée du 26 un point d’appui pour ancrer la grève dans la durée, dans le but d’obtenir des augmentations de salaires pour toutes et tous.

Avenir lycéen, le ministre Blanquer doit s’expliquer ! Communiqué intersyndical

Nous avons appris par voie de presse l’utilisation qui a été faite des subventions accordées à l’organisation Avenir Lycéen. De l’argent public a manifestement été détourné de son usage initial, c’est inadmissible et cela va à l’encontre des principes républicains que nous portons toutes et tous.

Quelques jours plus tard, Mediapart et Libération révèlent que le problème est en réalité plus grave. Le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer, des hauts fonctionnaires proches de lui au Ministère comme dans les Rectorats, auraient été directement impliqués dans la création de ce syndicat mais auraient aussi utilisé l’appareil d’État pour favoriser des expressions positives et non contestataires des réformes menées, en particulier la réforme du lycée et du bac . Il ne s’agit pas seulement d’une question financière, mais d’une atteinte aux libertés démocratiques, en premier lieu nos libertés syndicales et associatives.
Des élèves mineurs, notamment dans les CAVL, ont été instrumentalisés. Cela est aux antipodes de la démocratie, notamment chez les lycéens, où le débat, l’échange, le droit de s’organiser en syndicat indépendant est essentiel pour permettre à chacun de faire l’apprentissage de la démocratie, et donc de l’émancipation.

Ces révélations touchent aux fondements même de la démocratie et des valeurs de la République. Toute la transparence doit être faite. Le ministre et le gouvernement ne peuvent, d’un côté, faire de grands discours sur la transparence et l’exemplarité, et dans les faits s’exonérer de ces impératifs.

Nous exigeons la mise en place d’une enquête indépendante, qui ne soit donc pas pilotée par le Ministère. Nous saisirons également Anticor pour que lumière soit faite sur une possible corruption. Si le rôle du Ministre dans la création et l’instrumentalisation d’Avenir Lycéen, mais aussi l’appareil d’État, venait à être confirmé dans les semaines à venir, toutes les conséquences devront en être tirées

Manuel de lecture ministériel : une atteinte grave à la liberté pédagogique

Pour la première fois dans l’histoire de l’école, le ministère de l’Éducation nationale édite  son propre manuel de lecture portant ainsi atteinte à la liberté pédagogique.

La liberté pédagogique, inscrite dans  les textes officiels,  structure le système scolaire. Elle est le signe de la confiance accordée au professionnalisme des enseignant-e-s.

Le ministère a décidé d’imposer son propre manuel de manière expérimentale dans 10 départements. Blanquer dépossède les enseignant-e-s de leur expertise en les réduisant à des agent-e-s d’exécution tous et toutes aligné-e-s sur ce manuel officiel.

La méthode de lecture, sans protocole de recherche, a été élaborée par une inspectrice et 3 conseillères pédagogiques, sans aucune prise en compte des avis du conseil scientifique mis en place par le ministre lui-même. Elle s’inscrit dans  la méthode syllabique stricte que Blanquer a adoptée comme doctrine en l’opposant à la méthode mixte.

Le ministre essaie ainsi de fouler au pied la liberté pédagogique des enseignant-e-s.

SUD éducation rappelle que ce manuel de lecture officielle n’est qu’une recommandation qui par définition ne constitue pas des instructions . 

 SUD éducation appelle en conséquence les personnels à continuer à exercer le plein usage de leur liberté pédagogique.

SUD éducation continuera de s’opposer frontalement aux tentatives de mises au pas des personnels, et revendique la suppression de l’expérimentation de la méthode de lecture.

Rentrée scolaire : au journal télévisé, le ministre Blanquer ne rassure personne

Le ministre Blanquer, une fois encore, a choisi ce jeudi 20 août d’intervenir dans les médias plutôt que de s’adresser aux organisations syndicales ou aux personnels, ce qui montre une nouvelle fois le mépris qu’il leur porte. Disons-le d’emblée, il n’a pas annoncé la publication d’un nouveau protocole sanitaire, assurant que le protocole publié en juillet couvrait différents scénarios possibles d’évolution du virus, ce qui est un mensonge éhonté : il correspond uniquement à une situation de circulation faible du virus, et ne prévoit rien d’autre.

Le seul changement annoncé, dont on ne sait pas comment il sera traduit sur le plan réglementaire, concerne la systématisation du port du masque pour les personnels et les élèves de plus de onze ans dans les espaces clos, et ce sans que le masque ne soit fourni aux élèves. Sur tout le reste (prise de température, tests, fréquence de l’aération, brassage des élèves, nombre d’élèves par classe, personnels vulnérables), aucune évolution n’est prévue. Le ministre s’est montré particulièrement inquiétant concernant la procédure à adopter en cas de détection d’un cas de Covid-19 dans une classe : la fermeture de classes ou d’écoles serait alors laissée à l’appréciation locale, sans faire l’objet d’une procédure cadrée nationalement.

Le ministre assure qu’en cas de nouveaux confinements locaux tout sera prêt pour assurer l’enseignement à distance. Or, c’est encore une fois faux : le « plan de continuité pédagogique » publié en juillet est extrêmement lacunaire, les personnels ne sont toujours ni équipés ni formés, les plateformes ne sont toujours pas sécurisées. Plus grave, aucun moyen supplémentaire n’a été prévu depuis le printemps pour permettre une rentrée qui fasse sens sur le plan pédagogique en cas de reprise de l’épidémie, notamment en termes de créations de postes ou d’aménagement des locaux, comme le revendiquait déjà SUD éducation.

Pour SUD éducation, des réponses claires doivent être apportées aux personnels, aux élèves et aux familles. L’école n’est pas en-dehors de la société et le protocole sanitaire doit maintenant évoluer dans le respect des droits des personnels et des conditions d’apprentissage des élèves. À cette fin, des discussions doivent être immédiatement organisées avec les organisations syndicales aux différentes échelles concernant le contenu et l’application du protocole.

SUD éducation condamne les propos indignes de Blanquer contre les personnels

Une campagne de dénigrement des personnels enseignants a cours dans un certain nombre de media depuis quelques jours. Aujourd’hui, c’est au tour du ministre Blanquer lui-même de livrer les personnels à la vindicte populaire.

Le ministre a ainsi pu déclarer qu’une partie des personnels “n’a pas été à la hauteur”, et que leurs manquements sont “sanctionnables”.

Comme à son habitude, Blanquer use de trois registres pour essayer de faire oublier son incapacité à gérer correctement la crise sanitaire : paternalisme, infantilisation et autoritarisme.

Les enseignant-e-s se sont massivement porté-e-s volontaires pour accueillir les enfants de personnels soignants et des services publics vitaux. Ils et elles ont, avec leur propre équipement, continué massivement également à maintenir le lien avec les élèves malgré l’absence d’outils, de formation, et d’organisation de la part de l’administration. Le ministre clamait haut et fort qu’il était “prêt”, alors que les services en ligne (espaces numériques de travail, classes virtuelles, etc.) se sont révélés largement défaillants.

Depuis la réouverture des écoles et des établissements, les organisations syndicales dont SUD éducation ont obtenu qu’un protocole sanitaire permettant de limiter les risques de contamination soit mis en œuvre. Les mesures de distanciation physique (moins drastiques que dans le reste du monde du travail) nécessitent de limiter les effectifs dans des bâtiments trop exigus. Dans ces conditions, de nombreux personnels sont invités à maintenir l’activité à distance. Le ministre et certains media font semblant de l’ignorer. Et si des enseignant-e-s n’ont pas pu retourner dans leurs établissements scolaires ce n’est pas par “fainéantisme”mais parce que certain-e-s d’entre elles et eux sont des personnels à risque.

Le ministre Blanquer n’a pas un mot pour défendre les personnels face à la mise en cause de leur professionnalisme. Il n’a pas non plus un mot pour les personnels qui ont contracté le virus en retournant au travail dans des conditions sanitaires déplorables, dont il est responsable en dernier ressort.

Les personnels n’ont pas de leçon à recevoir d’un ministre qui quelques heures à peine avant la décision prise par le gouvernement de fermer les écoles et les établissements au public, exigeait encore que les agent-e-s se rendent sur leur lieu de travail. Régulièrement avant le confinement, tout comme depuis, les annonces ministérielles qui se sont multipliées se sont révélées floues, contradictoires, et anxiogènes tant pour les personnels que pour les élèves.

Le ministre persiste dans l’irresponsabilité en menaçant de sanction les personnels.

Pour SUD éducation, les propos du ministre de l’Éducation sont indignes. Il doit les retirer.

Blanquer sur les plateaux de télévision : SUD éducation dénonce l’improvisation et le cynisme du ministre

Le ministre Blanquer a décliné sur les plateaux de télévision les annonces d’Édouard Philippe du mardi 28 avril devant l’Assemblée nationale, devant laquelle il a été une nouvelle fois désavoué.

Le ministre s’est révélé, comme depuis le début de la crise, incapable d’apporter la moindre précision sur la capacité de l’administration à remplir les conditions fixées par le Conseil scientifique, qui s’est par ailleurs opposé à la réouverture des écoles et établissements scolaires avant septembre. Il renvoie à un protocole sanitaire qui ne règle aucune des questions liées au matériel.

Il a en revanche admis avec cynisme que la réouverture des écoles correspond à un enjeu économique : renvoyer les salarié-e-s au travail. Le retour en premier des élèves les plus jeunes le confirme, et ce alors même qu’aucune donnée n’indique que le risque sanitaire est nul pour les enfants. Blanquer, en entretenant un tel flou sur la reprise, ne fait rien pour dissiper le climat anxiogène tant pour les personnels que pour les élèves et les familles. Dans ce contexte, tout retour généralisé en classe, en particulier dans le premier degré, est inacceptable.

Pour SUD éducation, les conditions sanitaires ne seront pas réunies et ne permettent pas une reprise en mai : il devient impératif de réfléchir à une rentrée en septembre et de la préparer sérieusement. Durant ce temps, il s’agit de continuer d’accueillir sur la base du volontariat les enfants des personnels soignants et autres services publics vitaux, et de faire jouer à plein les mécanismes de solidarité comme les fonds sociaux pour pallier l’incidence de l’éloignement de l’école pour les familles.

SUD éducation demande que la rentrée de septembre donne lieu non seulement à la mise en œuvre de toutes les garanties sanitaires que le gouvernement se montre incapable de garantir actuellement, mais aussi à un plan massif d’investissement dans l’éducation, de manière à rattraper autant que faire se peut les mois d’enseignement en classe perdus cette année scolaire.

SUD éducation dénonce le coup de communication de Blanquer sur une prétendue consultation

Jean-Michel Blanquer a une fois de plus communiqué sur « une grande enquête par Internet qui va nous permettre, auprès des 850 000 professeurs, de connaître à la fois leur ressenti, leurs préconisations, leurs idées, leur volonté ». L’aspect inédit de cette enquête réside uniquement dans la communication dans tous les médias.

Depuis le 5 décembre, les personnels de l’éducation, et particulièrement les femmes, les grandes perdantes, expriment dans la rue leur refus de cette contre-réforme des retraites qui ne fera qu’aggraver leurs conditions de travail et de vie : travailler plus longtemps pour une pension plus faible. Après une grève inédite du bac et suite à une forte mobilisation contre les E3C, le ministre a choisi de minimiser la colère et le mécontentement des personnels et de réprimer violemment lycéen-ne-s et enseignant-e-s avec des gardes à vues et des conseils de discipline. Après le suicide de Christine Renon et une forte mobilisation pour dénoncer la souffrance au travail et la dégradation des conditions de travail, les personnels ne sont toujours pas entendus. Pour la rémunération des enseignant-e-s, après avoir promis d’augmenter les enseignant-e-s et après avoir été pris en flagrant délit de mensonge, le ministre a dû se résoudre à s’engager dans un avenir lointain à augmenter des enseignant-e-s, notamment les jeunes.

Après toutes ces mobilisations, le ministre lance une enquête “anonyme” et “confidentielle” entre le 3 et le 17 mars pour interroger des professeur-e-s qui ne cessent de s’exprimer et que le ministre s’entête à ne pas entendre.

Ce questionnaire est inacceptable pour plusieurs raisons :

  • d’une part, sur le plan technique, le questionnaire est un non-sens : non seulement aucun élément de méthode n’est donné sur le traitement des données, mais surtout, n’importe qui peut le remplir, et autant de fois qu’il veut. Quelles que soient les conclusions que va en tirer le ministre, qui seront à n’en pas douter favorables à sa politique, SUD éducation dénonce d’ores et déjà le fait qu’elles ne correspondront à aucune réalité.
  • d’autre part, sur le plan de la méthode, SUD éducation dénonce un mépris pour les organisations syndicales qui reflète le mépris qu’a le ministre pour les personnels. En effet, le ministre entend directement communiquer avec les personnels, alors qu’il ne tient par ailleurs aucun compte des avis des syndicats exprimés dans les instances.
  • enfin, il entretient le flou autour de la finalité même de cette enquête qui questionne la formation, la rémunération, les relations hiérarchiques, l’usage du numérique, la relation avec les parents, l’autorité de l’enseignant-e. Il est manifeste, à travers des questions très orientées, qu’il s’agit avant tout d’apporter une caution à différents aspects de la politique ministérielle.

SUD éducation dénonce cette mascarade et l’instrumentalisation de cette enquête dont l’objectif est avant tout d’apporter une caution à l’ensemble des réformes menées par le ministère.

Au beau milieu de la grève pour nos retraites, la hiérarchie est augmentée par Blanquer. Stop à l’indécence, augmentations de salaires pour tous les personnels !

Communiqué de la fédération SUD éducation

Dès le premier janvier, les recteurs et rectrices et Dasen voient leur rémunération augmenter considérablement. Pendant ce temps, les salaires des personnels baissent.
Alors que les personnels sont engagés massivement depuis le 5 décembre dernier dans la grève contre le projet Macron-Philippe de casse de nos retraites, l’augmentation des personnels les mieux rémunérés de notre ministère résonne comme une nouvelle provocation indécente de la part du ministre Blanquer. Rappelons qu’en septembre 2018, le ministère avait déjà pris des dispositions pour faciliter le recrutement de recteurs et de rectrices non titulaires de l’habilitation à diriger les recherches, de manière à pouvoir recruter des proches du ministre et des personnalités issues du monde de l’entreprise, en clair des patron-ne-s. Et aujourd’hui, il augmente leur traitement !

Entre les années 1980 et 2019, le salaire des enseignant-e-s a baissé en moyenne de 25%. Celui de tous les fonctionnaires de l’État et des contractuel-le-s a baissé d’environ 20%, en raison du refus des gouvernements successifs d’augmenter le point d’indice qui détermine la rémunération des fonctionnaires à hauteur de l’inflation.

L’État est le premier employeur de salarié-e-s précaires. Dans l’Éducation nationale, on ne compte plus les contrats à durée déterminée : assistant-e d’éducation, enseignant-e contractuel-le, personnels administratifs dans les établissements et les DSDEN ou rectorats, accompagnant-e d’élèves en situation de handicap, vacataires à l’université, agent-e-s de laboratoire… la liste est longue.

Tous les personnels qui sont soumis à ces contrats de travail partagent un point commun : leur rémunération est bien plus faible que celle de leurs collègues titulaires, alors qu’ils et elles effectuent des missions indispensables au bon fonctionnement du service public, et le temps partiel subi y est la règle.

Bien souvent, leur rémunération n’atteint même pas l’équivalent du SMIC. Pour certains personnels, l’État est même contraint de verser une « indemnité différentielle », car la rémunération prévue est inférieure au SMIC horaire !
Pendant ce temps, l’État-patron prévoit d’imposer aux enseignant-e-s des conditions de travail encore dégradées. La deuxième heure supplémentaire obligatoire en est un avant-goût.
L’augmentation très modeste des salaires dans le cadre de l’application reculée d’un an par Blanquer du PPCR, de l’ordre d’une vingtaine d’euros nets mensuels maximum, donne une idée de la mesure des augmentations de salaires auxquelles est prête le gouvernement derrière le rideau de fumée qu’il déploie. Cette augmentation correspond en effet environ au montant de 400 millions d’euros que le ministre a été obligé de lâcher sous la pression des personnels. Ce ne sont que des miettes.
Ce paravent n’est dressé par le gouvernement que pour essayer de dissuader les personnels de s’engager plus massivement encore dans la grève contre le projet Macron-Philippe.

SUD éducation revendique :

– l’alignement de la rémunération des personnels non-titulaires sur celle des titulaires, ce qui inclut par exemple le bénéfice de la prime REP/REP+ à tou-te-s les AED, AP, AESH ;
– une augmentation générale des salaires, et l’intégration des primes au salaire, pour forcer l’employeur à cotiser pour nos retraites, notre sécurité sociale, le chômage ;
– un salaire minimum à 1700€ nets ;
– la titularisation sans condition de concours ni de nationalité de tous les personnels précaires ;
– la décorrélation de toute négociation salariale du projet Macron-Philippe de mise en place de la retraite par points, rejetée massivement par les personnels.

Rencontre nationale « Blanquer doit partir ! » – Samedi 30 novembre 2019

Parmi les événements à ne pas manquer (qui ne manquent pas) :

Rencontre nationale « Blanquer doit partir ! » – Samedi 30 novembre 2019

13h-18h, Coupole de l’espace Niemeyer, 2 place du colonel Fabien, 75019 Paris  – Entrée libre
En attendant de nous retrouver nombreux le 30 novembre  dans la très belle salle de la Coupole de l’espace Niemeyer, vous pouvez signer la pétition et la faire tourner au maximum sur vos réseaux :

Blanquer fait carrière contre le service public

Le ministre Blanquer, ex-patron de l’ESSEC, aime l’ordre, le contrôle, la hiérarchie, les coupes budgétaires, la docilité. Concrètement, par ses “réformes” – Parcoursup, réformes du bac, du lycée général et technologique, du lycée professionnel, loi dite “pour une école de la confiance” – il détruit les valeurs de l’Ecole, brise le métier d’enseignant, précarise tous les personnels de l’éducation, bloque la réussite des jeunes issus de milieux populaires. Dans la guerre du privé menée contre l’Ecole, il est ce général au service de l’ennemi qui décourage et décime ses propres troupes.

Le monde de l’Ecole n’en peut plus. 

La rencontre sera l’occasion de dire comment et pourquoi l’Education nationale est détruite par son propre ministère. Nous débattrons sans tribune, sans discours, afin de mieux saisir les mécanismes et l’étendue du démantèlement en cours du service public tel que le vit le monde de l’école, dans toute sa diversité : lycéen.ne.s, étudiant.e.s, personnels de l’éducation et de la recherche, parents d’élèves …

Le monde de l’Ecole n’en veut plus. 

La rencontre permettra aussi de faire converger nos forces pour stopper Blanquer, et avec lui les politiques libérales-autoritaires qui défont les droits sociaux et le service public. Elle sera ainsi un point d’appui pour le monde de l’Ecole à la veille de la grève et de la mobilisation de grande ampleur qui s’amorcent le 5 décembre.

Blanquer doit partir. Ensemble, nous allons le stopper !

Rendez-vous à la Première Rencontre « Blanquer doit partir ! »

Samedi 30 Novembre, 13h-18h, Coupole de l’espace Niemeyer, 2 place du colonel Fabien, 75019 Paris 

ENTREE LIBRE