Pour une école égalitaire : agir et faire entendre sa voix avec SUD éducation !

Des réformes très largement rejetées par la profession

L’augmentation de la part du contrôle continu dans le baccalauréat, fait exploser les inégalités entre établissements et élèves et remet en cause, une nouvelle fois, la liberté pédagogique des équipes, via le Projet Local d’Évaluation.
Par ailleurs, le ministère a accéléré la mise en place d’un statut de directeur·trice avec la loi Rilhac : cette mesure ne répond absolument pas aux besoins des équipes, au contraire.

2022-2023 : un budget de l’Éducation nationale insuffisant à tous les étages

Le budget annoncé pour la rentrée 2022 est largement en-deçà des enjeux auxquels est confronté le système éducatif, épuisé par cinq années de refus du gouvernement de donner au service public d’éducation les moyens de fonctionner correctement et de garantir l’égalité de traitement des élèves sur le territoire.

À tous les niveaux, les moyens manquent cruellement :

  • pas assez de personnels médico-sociaux (un médecin pour 12 000 élèves),
  • pas assez de personnels AESH pour accompagner les élèves en situation de handicap,
  • dans le second degré, le budget prévoit la suppression de 500 postes d’enseignant⋅es. Cela porte à 8 000 le nombre de postes supprimés dans le second degré dans un contexte de hausse démographique,
  • dans le premier degré, il n’y a pas assez de moyens pour recréer les postes de RASED dont les écoles ont besoin,
  • les augmentations de salaire sont insuffisantes et limitées à des mesures catégorielles.
  • encore du mépris pour les AED : alors que les parlementaires avaient adopté un amendement visant à versant l’indemnité REP aux AED, le ministre a empêché la mesure d’aboutir et entend proposer aux AED, déjà à 41h à temps complet, de faire des heures supplémentaires pour améliorer leur rémunération : quelle honte !
Zoom sur l’école inclusive !

Les AESH se sont massivement mobilisé·es le 19 octobre dernier pour la reconnaissance de leur métier avec la création d’un vrai statut avec un vrai salaire et pour l’abandon de la politique de mutualisation des moyens dans les PIAL. SUD éducation appelle les AESH ainsi que l’ensemble des personnels à poursuivre la mobilisation. Sans les AESH, il n’y a pas d’école inclusive !

Nos revendications pour un plan d’urgence pour l’éducation !
  • des recrutements massifs afin de diminuer les effectifs en classe,
  • des recrutements de personnels médico-sociaux.
  • un accent mis sur la formation continue des personnels,
  • des moyens matériels permettant une mise à niveau du bâti scolaire pour faire face aux enjeux sanitaires et climatiques des années à venir,
  • pour l’école inclusive : la création d’un vrai statut de la Fonction publique pour les AESH et l’abandon des PIAL,
  • la titularisation des personnels précaires.
L’école face à la menace réactionnaire

L’action du ministre Blanquer flatte les néo-libéraux qui voient dans le service public d’éducation un outil de la reproduction des inégalités sociales. Mais elle répond également aux exigences de l’extrême-droite identitaire et conservatrice qui s’oppose au progrès social. La récente campagne d’affichage dévoyant la laïcité en est un nouvel exemple. SUD éducation continue de s’opposer à cette vision réactionnaire de l’école et mène vigoureusement le combat pour la laïcité. Blanquer préfère répondre aux attentes de l’enseignement privé et confessionnel plutôt que de garantir l’accès à un service public d’éducation pour tou·tes les élèves qu’importe leur classe sociale, leurs origines, leur genre, leur orientation sexuelle ou leur religion… En effet, les discriminations ne sont pas suffisamment combattues au sein du service public d’éducation à tel point qu’elles mettent en danger la scolarité et parfois la vie de certain·es élèves.
La banalisation dans le débat public des idées réactionnaires, racistes, xénophobes, intolérantes profitent aux partis d’extrême-droite. Or l’extrême-droite ne porte aucune proposition sociale : dans le champ de l’école, les partis d’extrême-droite ne disent rien des véritables difficultés d’un service public d’éducation mis à mal par des années de politiques libérales. Au contraire, l’extrême-droite porte le retour à une école de la ségrégation sociale à partir d’une vision fantasmée de l’école de la IIIe République qui scolarisait séparément les enfants des classes populaires et les enfants des classes supérieures, qui maintenait les inégalités entre hommes et femmes et qui défendait la colonisation.

Pour SUD éducation, l’extrême-droite reste l’ennemie du service public d’éducation.
Face à son inquiétante progression :

  • bâtissons l’école de demain : une école de l’Égalité,
  • renforçons le syndicalisme de transformation sociale en adhérant à SUD éducation.

Nouveau Bulletin d’adhésion 2021-2022

Depuis l’année dernière, vous pouvez également adhérer en ligne – ponctuellement ou avec un renouvellement annuel !

L’adhésion en ligne ou notre Bulletin d’adhésion 2021-2022 sont disponibles ici : https://www.sudeducation35.fr/adherer-a-sud-education-35/

Important : ce bulletin intègre notamment les cotisations adaptées aux AED AESH APS et contractuels telles que décidées lors de notre AG du 3 février 2021. Ces cotisations adaptées devraient être bientôt disponibles en ligne également.

Rémunération et temps de travail des AESH : les organisations syndicales FSU / SE-UNSA / SGEN-CFDT / CGT Éduc’Action / SNALC / SUD éducation dénoncent un statu quo inacceptable.

Rémunération et temps de travail des AESH : les organisations syndicales FSU / SE-UNSA / SGEN-CFDT / CGT Éduc’Action / SNALC / SUD éducation dénoncent un statu quo inacceptable.

Alors que l’amélioration de la situation des AESH est présentée comme un objectif du Comité Consultatif AESH installé le 27 février dernier, et que le constat est sans appel, aucune proposition satisfaisante au regard de l’urgence sociale n’est formulée par le ministère.

Les constats sont flagrants :
• Le temps incomplet est la règle : malgré leur demande de travailler à temps plein, les AESH sont massivement maintenu·es à temps incomplet (en moyenne 62 %).
• Les augmentations de rémunération liées à l’ancienneté ne sont quasiment pas appliquées : 72 % des AESH sont rémunéré·es à l’indice plancher (indice 329), parmi les salaires les plus bas de la Fonction publique
• Le salaire moyen est de 760 € net par mois.

La seule piste évoquée pour augmenter les rémunérations est d’augmenter le temps travaillé en proposant des missions hors fonction d’accompagnement d’élèves en situation de handicap et en multipliant les contrats de travail à temps incomplet avec différents employeurs, ce qui maintient les AESH dans la précarité. Ces pistes vont à l’encontre de l’objectif de professionnalisation et de reconnaissance des missions des accompagnant-es d’élèves en situation de handicap. La flexibilité imposée par la mise en place des PIAL n’a pas permis d’aboutir à des contrats à temps plein, comme promis par le ministre.

Les organisations syndicales FSU / SE-UNSA / SGEN-CFDT / CGT Éduc’Action / SNALC / SUD éducation exigent des mesures immédiates et significatives en termes de sortie de la précarité pour les AESH. Cela implique dès à présent un budget pour les financer :
• En finir avec le recours aux contrats à temps incomplets subis et respecter l’intégralité des notifications d’accompagnement ;
• Reconnaître l’exigence des missions des AESH par une revalorisation immédiate et conséquente de leurs rémunérations ;
• Refondre l’espace indiciaire de rémunération en relevant dès à présent l’indice plancher et l’indice de haut de grille pour une évolution de carrière décente. Cela implique un élargissement de la grille.

La reconnaissance professionnelle des AESH doit passer par la création d’un corps de fonctionnaires correspondant aux besoins permanents indispensables au bon fonctionnement du service public d’éducation.

Le Premier Ministre et le Président de la République doivent sans attendre prendre les arbitrages qui s’imposent pour que la situation des AESH soit réellement améliorée dès la rentrée de septembre 2020. Il en va de la crédibilité et de la réussite de l’École Inclusive. C’est une urgence pour les élèves en situation de handicap et les personnels qui les accompagnent.

Paris, le 15 juin 2020

Pas de rentrée en mai pour les AED, AP et AESH !

SUD éducation revendique que l’administration protège ses salarié-e-s précaires en terme de santé. L’urgence est d’abord sanitaire !

AED : protégeons les travailleurs et travailleuses précaires face au Covid-19 : https://www.sudeducation.org/AED-protegeons-les-travailleurs-et-travailleuses-precaires-face-au-Covid-19.html?var_mode=calcul

AESH : Protégeons les travailleurs précaires face au Covid-19 : https://www.sudeducation.org/AESH-Protegeons-les-travailleurs-precaires-face-au-Covid-19.html?var_mode=calcul

AED, AESH, Enseignant-e-s et Agent-e-s contractuel-le-s : la reprise ne devra pas se faire au détriment de votre santé !
https://www.sudeducation.org/AED-AESH-Enseignant-e-s-et-Agent-e-s-contractuel-le-s-la-reprise-ne-devra-pas.html?var_mode=calcul

Le guide AESH de SUD éducation : https://www.sudeducation.org/Guide-AESH.html?var_mode=calcul

AESH : Protégeons les travailleurs précaires face au Covid-19

Depuis le lundi 16 mars, les écoles sont fermées pour tenter d’endiguer l’épidémie de Covid-19. Il aura fallu attendre le dernier moment pour que des informations claires soient transmises aux Accompagnant-es d’Elèves en Situation de Handicap. Les AESH ne doivent pas se rendre sur leur lieu de travail et conservent leur salaire.
Néanmoins beaucoup d’accompagnant-e-s, qui sont ordinairement employé-e-s par les mairies pour assurer des vacations sur le temps périscolaire ou reçoivent dans le second degré des heures supplémentaires dans le cadre de l’aide au devoir, vont voir leurs revenus diminuer.

De plus l’administration exige qu’elles-ils participent à la continuité pédagogique et éducative, en contactant les enseignant-e-s, en adaptant les supports, en continuant à s’auto-former, en renseignant des questionnaires, en répondant à des mails, en contactant des élèves par tous les moyens possibles, y compris en utilisant le téléphone personnel ou en sortant poster un courrier.
Pourtant le métier d’AESH, qui accompagne des élèves en situation de handicap dans leur parcours scolaire, est difficilement adaptable au télétravail. Et le faible salaire des accompagnant-e-s ne leur permet d’ailleurs souvent pas d’être équipé-e-s en matériel numérique. Le télétravail ne fait qu’accentuer les inégalités entre élèves et entre salarié-e-s. Les AESH font donc comme ils et elles peuvent, avec les outils à leur disposition.

Certaines administrations ont demandé à leurs services de lister les AESH qui seraient volontaires pour effectuer des gardes d’enfants de soignant-e-s sur des temps périscolaires (cantine, temps de garderie, week-end). Cette demande n’a pas de cadre légal : les missions des AESH (spécifiées dans la circulaire n° 2017-084 du 3-5-2017) ne peuvent concerner que des élèves en situation de handicap et doivent être rémunérées par les collectivités territoriales. S’il s’agit de temps scolaire, les AESH n’ont pas à être présent-e-s dans des locaux scolaires seul-e-s, puisque leurs missions s’effectuent d’après les textes sous la responsabilité pédagogique d’enseignant-e-s.

Encore une fois, ces demandes pointent l’impréparation des services de l’ Éducation nationale face à cette crise et met en évidence les inégalités entre personnels.

SUD éducation revendique que l’administration protège ses salarié-e-s précaires en terme de santé et tienne compte de la situation sociale des AESH et de la spécificité de leur métier.

L’urgence est d’abord sanitaire : ce n’est pas de faire travailler les personnels coûte que coûte, et de les exposer aux risques de contamination !

Exigeons la prime REP et REP + pour les AED et les AESH

Depuis la création des REP (réseaux d’éducation prioritaires) en 2014, les personnels touchent une indemnité au nom de la spécificité de leur travail et la pénibilité de leurs conditions de travail. Tous les personnels ? Non. Malgré la communication du ministère de Jean-Michel Blanquer à la rentrée 2018 qui avait pu le laisser espérer, les Assistant-e-s d’Éducation et les Accompagnant-e-s d’élèves en situation de handicap ne perçoivent toujours pas l’indemnité REP, autour de 208 euros pour un contrat annuel d’une quotité de 50 %. Pourtant AED et AESH font partie du personnel d’encadrement et d’accompagnement et contribuent au même titre que les autres personnels, titulaires ou non titulaires, à la réussite de tous les élèves en éducation prioritaire. Ils et elles sont confronté-e-s directement à la grande difficulté des élèves en vie scolaire et en classe et participent pour une part plus qu’importante à la bonne marche des établissements REP ou REP +. Cette injustice flagrante contrevient à l’égalité de traitement des agents de la fonction publique.

La brochure pour se mobiliser pour demander la prime REP/REP + :

SUD éducation revendique le versement de l’indemnité REP à tous les personnels travaillant en éducation prioritaire.

SUD éducation invite :

  • Chaque AESH et AED travaillant en éducation prioritaire à envoyer massivement un courrier de réclamation à leur administration (modèles pages 5 et 6 de la brochure). L’administration a deux mois pour vous répondre. Une absence de réponse équivaut à refus. Pour la suite des démarches (recours et tribunal administratif, contacter votre syndicat SUD éducation local).
  • l’ensemble des personnels titulaires ou non titulaires à faire voter des motions (cf modèle de motion ci-dessous dans les conseils d’administration et les conseils d’école.

N’hésitez pas à contacter votre syndicat SUD éducation dans votre département pour vous aider à calculer le montant de l’indemnité qui vous est dû.

Au-delà du versement de l’indemnité REP à tous les personnels travaillant en éducation prioritaire, SUD éducation revendique une augmentation de salaire pour tous les contractuel-le-s et leur titularisation immédiate sans condition de nationalité ni de diplôme.

Le temps de travail des AESH : Analyse de la fédération SUD éducation

La nouvelle circulaire relative aux missions des personnels accompagnant les élèves en situation de handicap publiée le 5 juin 2019 introduit des modifications sur le temps de travail des AESH.
Dans les départements, les DSDEN interprètent la circulaire souvent au détriment des AESH.
SUD éducation appelle les personnels à faire respecter leurs droits et accompagne les AESH dont l’employeur ne respecte pas la réglementation.

Que dit la circulaire ?

Le temps de travail des AESH est calculé sur la base d’une durée annuelle à temps plein de 1607h pour un temps complet sur 41 semaines.
Pour calculer le temps de travail d’un-e AESH, il faut diviser la durée annuelle du travail par le nombre de semaines travaillées qui est de 41.

Ce temps de travail inclut les missions d’accompagnement des élèves, de préparation et de formation telles que définies dans la circulaire au point 3.4 :
« Ce temps de service inclut l’ensemble des activités réalisées par l’AESH au titre du plein exercice de ses missions :
—  l’accompagnement du ou des élèves ;
—  les activités préparatoires connexes pendant ou hors la période scolaire ;
—  les réunions et formations suivies pendant et hors temps scolaire. »

Dans nombre de département, les DSDEN tentent de faire calculer le temps de travail hebdomadaire des AESH sur 39 semaines et non sur 41 semaines au prétexte que les élèves ne sont en classe que 36 semaines. Ce calcul augmente considérablement le temps de travail hebdomadaire : pourtant ce calcul est illégal ! La circulaire est explicite à ce sujet :
« Les semaines en sus des 36 semaines de temps scolaire permettent de tenir compte des missions que l’AESH effectue en lien avec l’exercice de ses fonctions en dehors du temps scolaire. Dès lors, le temps de service hebdomadaire d’accompagnement du ou des élèves sert de référence pour la détermination du temps de service. »

Si votre employeur décide de calculer votre temps de service hebdomadaire à partir des 39 semaines, contactez le syndicat SUD éducation de votre département qui interviendra auprès de l’administration pour réclamer le respect de la réglementation. Si cela ne suffit pas, SUD éducation vous accompagnera dans les recours juridiques vous permettant de faire respecter vos droits !

La circulaire considère que l’écart entre le temps de service effectué avec élèves de 36 semaines et la durée annuelle du travail de 41 semaines correspond au travail de préparation, de coordination et de formation : cela ne peut servir à justifier un dépassement de votre temps de service hebdomadaire.

La formation des AESH

La circulaire du 6 juin prévoit 60h de formation initiale auxquelles peuvent s’ajouter des « formations suivies pendant et hors temps scolaire ». SUD éducation revendique des formations sur leur temps de service (c’est-à-dire sur le temps d’accompagnement devant élèves prévu dans leur emploi du temps hebdomadaire). Les personnels AESH ne sont pas à disposition de l’employeur et ne peuvent se rendre disponibles selon le bon-vouloir de celui-ci.
Si nous ne pouvons pas refuser légalement ces formations hors temps scolaire, le mercredi après-midi ou pendant les vacances, SUD éducation appelle les AESH à boycotter collectivement ces formations afin d’éviter qu’elles ne se généralisent.
Le salaire
SUD éducation continue de dénoncer les insuffisances de cette circulaire qui ne garantit toujours pas un vrai statut aux personnels AESH.

Les personnels AESH sont encore largement employés sur des temps incomplets avec par conséquent des salaires incomplets et une retraire incomplète.
SUD éducation revendique des emplois à temps complets de fonctionnaires pour les AESH avec une prise en charge de tout le travail invisible.
—  un temps plein de 24h devant élèves,
—  un salaire de base à 1700 euros,
—  de véritables augmentations salariales à l’ancienneté.

Les missions des AESH :

Souvent, dans les écoles, les collèges ou les lycées, la hiérarchie demande aux AESH de remplir des missions qui ne sont pas les leurs en aidant soit la vie scolaire soit le secrétariat. Les AESH ne sont pas tenu-e-s d’effectuer des missions qui ne sont pas présentes dans leurs contrats. On ne peut vous demander de faire du travail administratif ou de surveiller la récréation. Si vous êtes confronté-e-s à ces difficultés dans votre travail, contactez le syndicat SUD éducation de votre département !

L’éducation nationale encourage la précarité en recrutant sous des contrats précaires.
Pour la titularisation de tous les personnels AESH sans condition de concours ni de nationalité.
AESH, c’est un métier, il doit être reconnu et intégré dans le statut de la Fonction Publique !

ENSEIGNANT-E-S CONTRACTUEL-LE-S ET AESH : SUD EDUCATION DENONCE UN PLAN DE LICENCIEMENT SILENCIEUX

Cette rentrée 2019 marque un tournant dans la gestion des ressources humaines par l’éducation nationale : entre les non-renouvellements de contrat, les retards d’envoi des attestations Pôle Emploi, le non-respect du cadre réglementaire qui encadre le temps de travail, les personnels précaires sont particulièrement maltraité-e-s.

Des conditions de rentrée inadmissibles pour les AESH

C’est particulièrement vrai pour les AESH (accompagnant-e-s d’élèves en situation de handicap). Ceux et celles-ci devaient signer à la rentrée des contrats de trois ans avec une durée du travail annualisée (1607h sur 41 semaines à temps plein) selon la circulaire ministérielle du 6 juin 2019. Or plusieurs rectorats ont été incapables d’éditer ces contrats à la rentrée (plusieurs milliers), d’autres ont commencé à réinterpréter la circulaire en augmentant le temps de travail hebdomadaire des AESH sans augmentation ni de la quotité horaire contractuelle, ni du salaire. Ces difficultés de rentrée viennent s’ajouter à la précarité que subissent déjà les personnels AESH. Aucune revalorisation salariale n’est prévue à l’heure actuelle, pourtant les salaires des AESH sont insuffisants : entre les temps incomplets imposés, le refus de leur faire bénéficier de la prime « éducation prioritaire » et l’absence d’augmentation salariale au cours de la carrière, le salaire moyen d’un-e AESH peine à s’élever au-dessus de 600 à 800 euros par mois.
Enfin, la mutualisation des personnels AESH, telle qu’elle est prévue dans la circulaire du 6 juin 2019 avec les PIALs (pôle inclusif d’accompagnement localisé) a considérablement dégradé les conditions de travail avec de plus en plus de service partagé sur plusieurs établissements, ce qui signifie un accompagnement beaucoup plus morcelé. De nombreux-ses AESH manifestent aujourd’hui leur désir de démissionner. Du côté des élèves, il y a toujours de nombreuses notifications pour lesquelles il n’y a encore pas d’AESH affecté-es.

Un plan social chez les enseignant-e-s contractuel-le-s

Après avoir massivement eu recours aux contractuel-le-s ces deux dernières années, le gouvernement a entamé d’autre part un plan de licenciement qui ne dit pas son nom. Les contractuel-le-s sont les premier-e-s à subir les suppressions de postes annoncées par le gouvernement Macron. Des centaines de contractuel-le-s enseignant-e-s, mais aussi des contrats aidés, des AESH et des AED n’ont pas été renouvelé-e-s, sans légitimation, ni respect des règles, en arguant de bilans professionnels à charge parfois ignorés du ou de la salarié-e, voire sur des motifs discriminants. Et pourtant il reste des postes vacants et des besoins à couvrir. L’inquiétude monte à juste titre chez les parents d’élèves. Et non contente de ne pas renouveler les contrats, l’administration tarde à délivrer les attestations Pôle Emploi, laissant ces agent-e-s de la fonction publique sans revenu. Cette « restructuration des moyens humains » n’est-elle pas le résultat de la réforme du lycée ou de la généralisation d’une 2ème heure supplémentaire obligatoire ? Toujours moins de personnels, pour de plus en plus de charge de travail, les contractuel-le-s faisant office de variable d’ajustement.

SUD Éducation revendique :

– la titularisation de tou-te-s les agent-e-s de l’Éducation nationale,

– la mise en place d’un système paritaire de gestion des affectations et des renouvellements de contrats,

– une harmonisation des conditions de travail pour tou-te-s les contractuel-le-s sur l’ensemble du territoire

– un renforcement de la CCP,

– une revalorisation salariale à l’ancienneté des contractuel-le-s, ainsi que le même droit aux primes.

SUD Éducation invite les contractuel-le-s à se faire entendre et à organiser la défense de leurs conditions de travail.

AESH : c’est un métier, il doit être reconnu ! Mobilisations 15 et 23 mai

AESH c’est un métier, il doit être reconnu !

Dans le cadre de la loi “pour une école de la confiance et de la concertation pour une école inclusive”, le ministère a annoncé une série de mesures concernant « l’école inclusive ». SUD éducation dénonce cette duperie du Ministre qui consiste à scolariser les élèves à besoins spécifiques dans des classes ordinaires sans former les enseignant-e-s, sans fournir les moyens humains nécessaires au suivi de leur scolarité dans les classes et sans produire d’avancées concernant le statut et les conditions de travail des Accompagnant-e-s des Élèves en Situation de Handicap (AESH).

Décryptage des annonces Blanquer

La fin des contrats aidés ? c’est insuffisant pour sortir le métier de la précarité !

SUD éducation se félicite de la fin du recours à des personnels en contrat aidé pour accompagner les élèves en situation de handicap. Néanmoins, l’Éducation nationale doit impérativement réembaucher les personnels qui travaillaient jusqu’alors avec ces contrats afin qu’ils et elles puissent continuer d’exercer leur métier. SUD éducation revendique le réemploi de tous les personnels qui travaillaient en contrat CUI.

La fin des CUI ne sonne pas la fin des contrats précaires pour les personnels AESH pour qui le gouvernement refuse de créer un véritable statut de titulaire dans la Fonction Publique. Les CUI et les contrats d’un an renouvelables pendant 6 ans avant l’obtention d’un CDI devraient être remplacés par des contrats de 3 ans renouvelables une fois avant l’obtention d’un CDI. Cette disposition n’est pas nouvelle car elle était déjà préconisée par les textes de loi mais les rectorats refusaient de l’appliquer. Même les personnels AESH qui exercent en CDI ne sont pas titulaires, ils et elles subissent les temps incomplets imposés, les bas salaires et les affectations arbitraires !

Les PIAL ? Rentabilité et renforcement de la hiérarchie dans la gestion des AESH !

Le Ministre a annoncé l’instauration à la rentrée 2019 des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisé (PIAL) pour organiser la présence des personnels AESH auprès des élèves en situation de handicap. Ces PIAL réuniront plusieurs établissements scolaires (collèges et lycées) et écoles d’une même zone. Les AESH seront alors contraint-e-s de :
- accompagner plusieurs élèves simultanément et/ou successivement autant de fois que la direction du PIAL le décidera en cours d’année. L’’administration ne se préoccupe pas du lien éducatif et pédagogique entre l’élève et l’AESH, ce qui empêche le suivi sur du long terme.C’est du saupoudrage d’accompagnement que nous promet le ministère !
- changer de lieu de travail jusqu’à plusieurs fois dans la même journée : les AESH pourront accompagner un enfant en élémentaire de 8h à 10h puis un autre dans le collège d’à côté de 10h à 12h puis encore un autre au lycée l’après-midi.

L’objectif du Ministre est simple : « rentabiliser » et « mutualiser » au maximum les personnels AESH en les rendant plus mobiles et en mutualisant les moyens. Il sera encore facile pour les chef-fe-s de généraliser le regroupement des élèves en situation de handicap dans la même classe et de nommer un-e ou plusieurs AESH pour s’occuper de tous ces élèves alors même que certain-e-s d’entre eux et elles ont besoin d’un suivi individualisé. Ceci témoigne d’un mépris du rôle éducatif des personnels AESH. Les AESH ne sont pas interchangeables et corvéables à merci !

Le double employeur ? Une dégradation des conditions de travail et la non-reconnaissance des compétences des personnels AESH !

Les personnels AESH subissent les bas salaires, puisqu’ils et elles sont payé-e-s au SMIC, ainsi que les temps incomplets imposés : ils et elles gagnent 600 à 850 euros pour 20 à 28h de travail par semaine.
Pour pallier cette rémunération précaire, le ministère veut proposer aux AESH de compléter leur service en étant recruté-e-s par les collectivités territoriales pour assurer la surveillance des élèves pendant le temps périscolaire (cantine – garderie…). C’est un refus de reconnaître le rôle éducatif et pédagogique des AESH en les renvoyant à des tâches qui ne sont pas les leurs.

SUD éducation dénonce cette proposition qui consiste à maintenir des personnels dans la précarité afin de leur imposer une dégradation de leurs conditions de travail.
SUD éducation revendique l’emploi à temps plein des personnels AESH dont les missions d’accompagnement des élèves en situation de handicap constituent un emploi à temps plein : aux heures avec les élèves s’ajoute tout un travail invisible de préparation, de formation et de coordination qui devrait être reconnu !

Verso :
Gagnons un vrai statut pour les AESH !
Titularisation sans conditions de tous les personnels AESH !

Des AESH syndiqué-e-s et non syndiqué-e-s se sont réuni-e-s dans un stage de formation syndicale de SUD éducation et ont élaboré une plateforme revendicative pour améliorer leurs conditions de travail et d’existence. SUD éducation soutient leurs revendications !

→ Statut
• Titularisation sans conditions de diplôme ou de nationalité
→ Salaire
• Salaire à l’entrée dans le métier : 1700€ nets
• Accès aux mêmes primes, pondérations et indemnités que les personnels titulaires (REP, indemnités de résidences, pondération pour affectation multiple…)
→ Conditions d’accès au métier
• Formation initiale d’un an rémunérée, à l’Espé, statut de stagiaire
→ Temps de travail
• Temps plein à 28h/semaine ◦ 24h max avec élèves ◦ 4h pour le travail invisible
→ Formation continue
• Accès au plan de formation académique avec une offre spécifique de formation pour les AESH ◦ Inscriptions aux formations sur la base du volontariat ◦ Formations sur le temps de travail
→ Nom du métier
• Éducateur scolaire spécialisé
→ Conditions de travail
• Affectation sur 2 établissements au maximum
• Création de commissions paritaires pour les affectations des AESH
• Pas plus de 2 élèves en accompagnement individualisé
• Respect des notifications MDPH
• Pas plus de 1 accompagnant/élève en primaire, 2 acc./élève dans le 2nd degré
• Constitution d’une brigade de remplacement AESH
→ Évaluation
• Pas d’évaluation, avancement à l’ancienneté

SUD éducation appelle les AESH à se rassembler, à se coordonner en Assemblée Générale et à se mettre en grève pour défendre leurs droits et en gagner de nouveaux :

  • le 15 mai à l’appel des syndicats de l’intersyndicale AESH (SUD éducation – CGT éduc’action – SNES – SNUEP – SNUipp – FO – SNALC – SGEN – UNSA) en participant aux rassemblements et aux assemblées générales qui seront appelés dans les départements
  • le 23 mai en participant à la grève et aux rassemblements appelés par SUD éducation

La lutte collective est notre arme pour améliorer nos conditions de travail !

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A lire aussi :

Lire un contrat d’AESH