Reprise des cours suite à l’assassinat de Samuel Paty : SUD éducation fait ses propositions

Suite à l’assassinat de notre collègue Samuel Paty vendredi, dans les Yvelines, un rassemblement a été organisé dimanche sur la place de la République à Paris et un peu partout en France. À l’initiative de SUD éducation, une intersyndicale éducation s’est tenue et a produit un communiqué appelant à participer aux différents rassemblements. Pour témoigner de leur solidarité en cette période de recueillement, mais aussi pour ne pas laisser la place aux généralisations, stigmatisations et récupérations réactionnaires de ce drame, les militantes et militants de SUD éducation étaient présent-e-s dans ces rassemblements.

Pour les enseignant-e-s, la question de la préparation de la rentrée se pose dorénavant avec acuité. Dans différentes académies se tiennent des réunions institutionnelles pour préparer, organiser la rentrée des vacances d’octobre avec la commémoration de l’assassinat de Samuel Paty et des échanges à mener dans les classes.

Pour SUD éducation, après ce drame, les besoins exprimés par les personnels sont clairs :

  • un besoin de protection de la part de l’administration, notamment par le biais de la protection fonctionnelle en cas de menaces ;
  • un besoin d’accompagnement pour les élèves et de renforcement de la communauté éducative par l’intervention de psychologues scolaires, d’assistant-e-s sociales·aux ;
  • un besoin de formation et un besoin d’échanges, entre adultes mais aussi entre adultes et enfants.

Pour SUD éducation le « cadrage national strict » évoqué par Jean-Michel Blanquer s’agissant de la commémoration de l’assassinat de Samuel Paty n’est pas adapté à la diversité des élèves accueilli-e-s dans les classes, que ce soit par leur âge, leur sensibilité ou leur maturité. Plutôt que d’imposer une parole venue d’en-haut, SUD éducation insiste sur le fait de faire vivre la liberté d’expression dans les classes, en formant les personnels pour cela et en proposant des outils adaptés. À ce titre, SUD éducation regrette que la réécriture des programmes d’enseignement moral et civique, en 2018, ait sensiblement réduit la part faite au débat, à la coopération et à la pratique effective de la liberté d’expression.

Pour SUD éducation, il faut faire confiance aux enseignant-e-s, qui connaissent leurs élèves et sauront se saisir d’éventuelles propositions de supports adaptés à l’âge des enfants.

L’erreur serait de plaquer sur les élèves un discours tout fait, en décalage avec leur compréhension du monde ou leur ressenti. Au contraire, il faut prendre en compte les enjeux émotionnels et, pour les plus grands, les enjeux politiques, sans passer sous silence les propos stigmatisants ou les sursauts de haine auxquels les élèves ont pu être confronté-e-s sur les réseaux sociaux ou devant leur télévision.

SUD éducation le redit avec force : nous condamnons toutes les généralisations, stigmatisations et récupérations réactionnaires de ce drame, d’où qu’elles viennent.

SUD éducation propose pour la reprise :

  • la banalisation des cours du lundi matin afin de permettre aux collègues de se concerter, discuter et préparer la commémoration de l’assassinat Samuel Paty
  • la banalisation du lundi après-midi pour échanger et recueillir la parole des élèves et des parents
  • le report de la minute de silence au mardi 3 novembre, afin que celle-ci fasse pleinement sens pour l’ensemble de la communauté éducative

Au-delà, nous réaffirmons le besoin de moyens supplémentaires alloués à l’école : il est évident que, de manière générale, les échanges avec les élèves et notamment autour de présupposés qu’il s’agirait de déconstruire, ne peuvent se faire convenablement qu’avec des effectifs réduits et de meilleurs taux d’encadrement.

SUD éducation suivra avec attention la manière dont sera organisée cette reprise et sera vigilant-e-s face à d’éventuelles injonctions irraisonnées de la part du ministère à la crise sanitaire.

Assassinat d’un enseignant dans les Yvelines : SUD éducation exprime son horreur

Un enseignant d’un collège des Yvelines a été décapité en fin d’après-midi, ce vendredi 16 octobre. D’après une publication revendiquant l’attentat sur les réseaux sociaux, l’assassinat ferait suite à un cours de l’enseignant sur la liberté d’expression, utilisant les caricatures de Mahomet faites dans Charlie Hebdo.

SUD éducation exprime son horreur face à cet assassinat et adresse ses pensées à ses proches, ses collègues, ses élèves, sa famille. La douleur de perdre un proche, un professeur, un collègue est insupportable, particulièrement dans de telles conditions.

Les enseignant-e-s doivent pouvoir aborder les différents sujets du programme en classe en utilisant les supports pédagogiques qui leur paraissent pertinents sans avoir à craindre des représailles, sans même parler des menaces sur leurs vies. À ce titre, l’ensemble des enseignant-e-s se montrent solidaires des proches de notre collègue, de sa famille, de ses élèves, de ses collègues.

Samuel Paty : l’heure est au recueillement, pas aux récupérations

Beaucoup de monde dans les rues de Rennes pour rendre hommage à Samuel Paty samedi dernier.
Nous continuerons à nous battre contre tous les fascismes qu’ils soient nationalistes ou religieux.
 

Le communiqué de Sud Education :

À la suite de l’assassinat ignoble de notre collègue, l’heure est avant tout au recueillement. SUD éducation a appelé les personnels à participer aux rassemblements en hommage à notre collègue, notamment à toutes les initiatives prévues le dimanche 18 octobre. L’heure est au recueillement, au deuil et à la solidarité avec les proches, la famille, les élèves et collègues de Samuel Paty.

Les dérapages islamophobes, qui se sont multipliés à la faveur du débat autour de la loi dite sur les “séparatismes”, ont depuis hier encore crû en intensité. Des personnalités médiatiques, des responsables politiques, des parlementaires, se croient autorisé-e-s à déverser leur haine. SUD éducation condamne toutes les généralisations, stigmatisations et récupérations réactionnaires de ce drame, d’où qu’elles viennent.

Les personnels savent que l’éducation, le partage du savoir et l’esprit critique sont des remparts contre l’obscurantisme et le fanatisme et constituent la cible des tenant-e-s d’idéologies meurtrières et rétrogrades.

Le ministre Blanquer a déclaré à la presse se préparer à imposer un “cadrage strict” aux enseignant-e-s amené-e-s à évoquer cet attentat avec les élèves à la rentrée. Cette annonce est inquiétante, quand on sait que dans la perspective du déconfinement, le ministère de l’Éducation nationale a produit des fiches éduscol stigmatisant ouvertement les élèves de confession musulmane. Ces fiches ont été retirées précipitamment suite à l’intervention d’organisations syndicales dont SUD éducation. Rappelons que le ministre n’a eu de cesse de stigmatiser et caricaturer les musulman-e-s..

Les professionnel-le-s de l’éducation n’ont pas besoin que le ministre leur explique leur métier de pédagogue. Ils et elles ont besoin d’être protégé-e-s par leur employeur quand ils et elles sont victimes de menaces. Ils et elles ont également besoin que les infirmier-ère-s, assistante-s sociales-aux, médecins, psychologues soient suffisamment nombreuses et nombreux dans les établissements pour prendre en charge tou-te-s les élèves qui en ont besoin.

A ce sens, les rassemblements prévus appartiennent à celles et ceux qui font le service public, pas à celles et ceux qui le détruisent : la présence du ministre au rassemblement parisien résonne à ce titre comme une récupération indigne. Les personnels ne s’y trompent pas.

Covid19 : Stop à la mascarade !

Avec un protocole sanitaire allégé et surtout aucun moyen pour le faire respecter, nous savons depuis la rentrée que nous courons à la catastrophe. Aujourd’hui le gouvernement adopte un discours culpabilisateur et Macron vient d’annoncer ce mercredi 14 octobre de nouvelles restrictions. Pour SUD éducation l’heure est à la prise de mesures fortes pour protéger l’ensemble des salarié-e-s et les usagers et usagères des services publics.

Pas de moyens supplémentaires

Alors que l’Éducation nationale a été durement impactée par l’épidémie avec une longue fermeture des établissements scolaires, rien n’a pourtant été organisé pour permettre une rentrée garantissant l’accueil des élèves comme la sécurité des personnels.
Pour SUD éducation, répéter l’expérience des fermetures d’établissements n’est pas souhaitable. C’est pour ça que le gouvernement devrait tout faire pour l’éviter. Force est de constater que nous en sommes loin : aucun recrutement significatif, pas de plan de constructions ou de réquisitions de locaux, pas de dédoublements, pas d’investissements, pas de dotation en masques gratuits pour les élèves et le rationnement en masques pour les personnels.

La gestion de l’épidémie par le déni

Au contraire, l’Éducation nationale pratique la politique de l’autruche. Alors que ce qui était bon en juin dernier n’est plus valable en septembre, plus le nombre de cas augmente et moins ils sont comptabilisés. Presque aucun cas contact sur nos lieux de travail, pas de test systématique des élèves lorsqu’il y a des cas dans une classe, mesures d’isolement au compte goutte : à force de vouloir cacher l’épidémie pour valider les décisions politiques désastreuses on la nourrit. Les établissements ne fermant pas en cas de personnels positifs dans le premier degré, même dans le cas où toute l’équipe est atteinte, se sont des enseignant-e-s remplaçant-e-s qui se déplacent d’écoles en écoles, parfois par demi-journée avec le risque accru d’attraper le virus. De plus, au lieu de prendre leurs responsabilités, de nombreux-ses DASEN et IEN culpabilisent les équipes en les accusant de négligence pendant leur pause repas. Par ailleurs l’administration n’anticipe aucunement d’éventuelles fermetures d’établissements à des échelles plus larges : rien sur l’attribution de matériel aux familles, et aux élèves et aux enseignant-e-s, rien sur le cadrage réglementaire de l’enseignement à distance, rien sur l’organisation à prévoir des enseignements et l’accueil des publics fragiles par exemple. Comme début mars, le ministère répète en boucle “on est prêts”, alors qu’il n’a rien communiqué sur le sujet depuis une circulaire laconique de début juillet. Ce n’est pas acceptable : les personnels doivent avoir des éléments d’anticipation pour débattre, entre eux, des meilleures manière d’assurer la continuité des apprentissage dans le respect de leurs statuts et de leurs conditions de travail.

Il faut un plan d’urgence

Plutôt que de tout renvoyer à la responsabilité individuelle, il faut des mesures fortes. SUD éducation propose depuis juin dernier un plan d’urgence pour l’éducation. Du retard a été pris mais il n’est pas trop tard ! SUD éducation propose 34 mesures à appliquer immédiatement ! Nous appelons les personnels à s’organiser dans les établissements pour faire imposer les mesures sanitaires essentielles et à continuer de faire remonter toutes les difficultés rencontrées localement.
SUD éducation appelle les personnels à se mobiliser par tous les moyens pour faire appliquer ces 34 mesures.

Covid-19 : SUD éducation revendique un plan d’urgence pour l’éducation

La rentrée de septembre 2020 a montré l’étendue de l’impréparation du ministère. Aucun poste n’a été créé, le protocole sanitaire de juillet n’a été adapté qu’à la marge, et la gestion des  cas de Covid-19 est toujours davantage renvoyée au local. SUD éducation revendique depuis le printemps un plan d’urgence  pour l’éducation, à même de garantir les meilleures conditions de travail possibles pour les personnels, dans des conditions sanitaires acceptables. Il doit notamment comprendre des recrutements massifs de personnels, la titularisation de l’ensemble des non-titulaires sans condition de concours ni de nationalité, et un plan d’investissement massif dans la construction et la rénovation du bâti scolaire permettant d’accueillir les élèves avec davantage d’espaces. Il s’agit également dans ce cadre et dès à présent de réfléchir aux modalités pédagogiques adaptées à cette période de réouverture en septembre, en tenant compte des inégalités qui se sont accrues.

Ce plan d’urgence est toujours d’actualité : les créations de postes peuvent se faire à n’importe quel moment de l’année, par le biais du recours aux listes complémentaires, de la titularisation à temps plein des contractuel-le-s, de l’ouverture de concours exceptionnels.

Volet sanitaire

À l’heure où la deuxième vague épidémique se développe et que des mesures drastiques sont mises en oeuvre dans différentes parties du territoire, force est de constater que c’est la politique de l’autruche qui prévaut dans l’Éducation nationale. Pourtant, un certain nombre de mesures simples peuvent être prises immédiatement :

-installer des points d’eau et du savon en quantité suffisante ;

une gestion des cas Covid-19 qui soit cadrée nationalement et non renvoyée au dialogue entre les ARS et les services académiques, en revenant aux critères d’évictions en vigueur au début de l’année (éviction d’une classe lors de l’apparition d’un cas), et sans application du jour de carence pour les personnels ;

une politique de dépistage facilitée pour l’ensemble des personnels, des élèves et des étudiant-e-s ;

la mise en place d’une médecine de prévention et scolaire efficiente, par le biais de la création de postes suffisants ;

la reconnaissance immédiate du Covid-19 comme maladie professionnelle ;

réduire immédiatement les effectifs par classe en créant le nombre de postes nécessaires ;

agrandir les locaux avec des constructions d’extensions, de nouvelles écoles et de nouveaux établissements, ce qui est en enjeu pour la salubrité de manière générale ;

augmenter massivement l’acquisition de masques par l’Éducation nationale, pour que les masques puissent être donnés gratuitement aux personnels et aux élèves en quantité suffisante.

Volet postes

Les enjeux liés à la crise sanitaire, que ce soit sur le plan des précautions sanitaires ou sur le plan pédagogique, nécessitent des créations de postes supplémentaires. Cela n’a pas été le cas en cette rentrée, et pourtant c’est encore possible. Pour SUD éducation, il y a plusieurs leviers pour créer dans l’urgence les postes nécessaires :

la titularisation à temps plein de l’ensemble des enseignant-e-s non titulaires, sans condition de concours ni de nationalité : les collègues en question sont déjà souvent en poste depuis longtemps, et ont déjà été employé-e-s devant élèves, il n’y a aucune raison pour qu’ils et elles ne bénéficient pas du statut de fonctionnaire ;

l’admission de l’ensemble des admissibles, aux concours internes comme externes : les recalé-e-s des oraux des concours constituent un nombre très important de potentiel-le-s futur-e-s collègues ; au vu de l’urgence de la situation, il est souhaitable qu’ils et elles  soient stagiarisé-e-s dans leur totalité ;

l’organisation de concours exceptionnels : il est arrivé, encore récemment, que des concours supplémentaires soient organisés en fonction des besoins pour le recrutement des professeur-e-s des écoles ; ce dispositif pourrait être généralisé, en fonction des besoins locaux, dans les départements ;

l’embauche de personnels aidant à la direction pour le primaire, avec un réel statut ;

l’embauche massive d’AESH et la titularisation dans le cadre d’emplois statutaires d’éducateurs-trices scolaires ;

le rétablissement des moyens en remplacement dans le 1er et le 2nd degré.

Volet social

La crise sanitaire a représenté une catastrophe sociale pour de très larges pans de la population, y compris bien sûr une part importante des élèves et des parents. L’Éducation nationale a une part de responsabilité dans cet état de fait, notamment en n’ayant pas compensé automatiquement l’absence de demi-pension par une attribution de fond social exceptionnel aux familles. Dans le cas de mesures d’évictions ou de confinements locaux, ces situations vont se renouveler.  Pour faire face à ces situations, SUD éducation revendique dès à présent :

-soit compensée dans son entièreté la baisse des fonds sociaux qui est intervenue au cours des années précédentes ;

-soient augmentées les aides à la demi-pension et les bourses ;

-soit anticipé, en cas de nouvelle crise sanitaire, le versement d’une attribution exceptionnelle aux familles pour compenser une nouvelle fermeture des services de demi-pension ;

-l’attribution ou le prêt de matériel informatique à chaque famille dans le besoin.

Volet pédagogique

La crise sanitaire a accru les inégalités scolaires. Durant le confinement, certain-e-s élèves ont pu bénéficier des conditions permettant de poursuivre en partie les apprentissages, les autres non. Le retour en classe de l’ensemble des élèves doit avoir pour objectif principal de compenser ces écarts. Pour cela, SUD éducation revendique plusieurs mesures immédiates :

la limitation des effectifs pour favoriser la différenciation, le travail coopératif entre élèves pour niveler les écarts de niveaux et permettre une reprise de contact avec l’école qui se fasse dans la sérénité. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation est de 20 élèves maximum en école élémentaire et en collège, et de 25 en lycée, mais les circonstances exceptionnelles impliquent de descendre encore en-deçà ;

l’aménagement des programmes, afin que les enseignant-e-s puissent mettre en oeuvre au mieux une pédagogie permettant de compenser les inégalités scolaires ;

la liberté pédagogique et de support notamment en CP dans le cadre de l’apprentissage de la lecture ;

une formation initiale et continue qui tienne compte de ces problématiques et de ces enjeux, qui vont nécessairement impliquer des pratiques pédagogiques particulières ;

-un retour des PDMQDC, y compris dans les classes à 12, et un rétablissement des RASED dans leur totalité ;

l’abandon de Parcoursup et de la sélection à l’entrée à l’université, qui cette année plus encore qu’à d’autres moment va fonctionner comme une machine de tri social, le ministère ayant maintenu coûte que coûte les délais.

Volet éducation prioritaire

Les conséquences négatives de la crise sanitaire ont été plus élevées dans les quartiers populaires qu’ailleurs, sur le plan économique et social, comme sur le plan pédagogique. Cette situation justifie un plan exceptionnel pour les écoles et établissements des quartiers populaires. SUD éducation porte à ce titre des revendications pour l’éducation prioritaire depuis longtemps : elles doivent être immédiatement mises en oeuvre pour répondre aux enjeux de la crise sanitaire.

une baisse des effectifs par classe. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation est de 16 élèves maximum en éducation prioritaire, tout en maintenant les CP et CE1 à 12 maximum ;

une vie scolaire renforcée pour les élèves : 1 CPE pour 120 élèves dans les collèges ordinaires et 1 pour 100 en éducation prioritaire et 1 personnel de vie scolaire pour 50 élèves en collège ordinaire et 2 pour 50 en éducation prioritaire ;

des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré) et un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue) ;

l’extension de la prime REP-REP+ à tous les personnels, et la baisse du temps de travail devant élèves pour favoriser la concertation, qui va s’avérer indispensable au vu des difficultés rencontrées depuis la rentrée  ;

l’abandon immédiat du projet de réforme de l’éducation prioritaire basée sur le rapport Mathiot-Azéma et l’ouverture de discussions sur la base des légitimes revendications des personnels, et notamment sur le maintien de la carte de l’éducation prioritaire et son élargissement aux lycées.

Volet enseignement adapté

La crise sanitaire a fragilisé encore davantage les élèves les plus fragiles, à commencer par les élèves en situation de handicap. L’éloignement de l’école pendant une longue période pose un certain nombre de difficultés spécifiques avec le retour à l’école, et les conditions actuelles de l’inclusion ou de la prise en charge du handicap ne permettent pas de le faire de manière satisfaisante. La crise sanitaire a en outre accentué les injonctions contradictoires endurées par les personnels de l’Education nationale en poste dans ces établissements médicaux sociaux considérés comme prioritaires et donc ouverts pendant le confinement. Les collègues AESH sur des postes d’ULIS n’ont pas été respecté-e-s par les chef-fe-s d’établissement qui ont profité de leur précarité pour palier les besoins, notamment administratifs, dans les collèges. SUD éducation porte à ce titre des revendications pour l’ASH depuis longtemps. Elles doivent être immédiatement mises en oeuvre pour répondre aux enjeux de la crise sanitaire :

-des moyens supplémentaires dans les établissements scolaires ordinaires pour permettre une réelle inclusion de ces élèves également accueillis dans des CMS ;

une baisse des effectifs par classe. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation pour la SEGPA est de 12 élèves maximum ;

des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré) et un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue);

l’extension de la prime “spécialisée” à tous et toutes les AESH  ;

une formation en accord avec les besoins rencontrés par les collègues en poste dans l’ASH.

Budget 2021 : l’Éducation n’est toujours pas la priorité

Ce communiqué a été publié le 01/10/2020

Le projet de loi de finances pour 2021 a été présenté en conseil des ministres lundi 28 septembre. SUD éducation en a pris connaissance et constate que l’éducation n’est toujours pas la priorité de ce gouvernement. Les beaux discours ne coûtent pas cher, mais quand il faut les mettre en musique c’est autre chose.

Un budget en hausse ?

Le ministre communique sur l’augmentation du budget de l’Éducation, pour la quatrième année consécutive. Cependant, alors que l’ensemble du budget de l’État augmente, la part du budget de l’Éducation nationale est en diminution depuis quatre ans.

Surtout, le budget 2021 comprend l’enveloppe de revalorisation beaucoup évoquée par le ministre mais qui semble consacrée également aux premiers échelons : les moins rémunérés mais aussi ceux auxquels on reste le moins longtemps.

Des suppressions de postes

Ainsi, si le communiqué accompagnant le projet de loi affirme que “les effectifs sont sanctuarisés pour 2021” on observe une suppression de 1800 ETP dans le 2d degré qui annonce des DHG en baisse dans les collèges et lycée et une diminution des postes pour la deuxième année consécutive. Une sanctuarisation toute relative donc, alors que les effectifs des élèves dans le second degré augmentent fortement depuis plusieurs années de plusieurs dizaines de milliers d’élèves en plus chaque année.

Le nombre d’élèves dans les classes augmente avec les suppressions de postes qui se cumulent dans le second degré année après année. En collège, le nombre moyen d’élèves par classe est ainsi passé (ULIS incluses) de 24,2 en 2010 à 25,1 en 2018. Pour compenser ces coupes sombres, les HSA sont en augmentation alors que le temps de travail augmente en flèche dans un contexte déjà difficile.

Si des efforts sont faits sur le 1er degré pour financer les CP à 12 et les seuils à 24 c’est dans le cadre d’une politique menée à moyens constants et au détriment des collèges et lycées. Et dans ce domaine, nous suggérons de regarder du côté de la Défense (6,8 Md€ de hausse depuis 2017) ou des plans de relances qui consistent à verser des milliards à des entreprises qui licencient.

Privatiser les profits, socialiser les pertes : on connaît la chanson mais elle dissone à nos oreilles.

Enseignement supérieur et recherche

Dans l’enseignement supérieur et la recherche, alors que le nombre d’étudiant-es augmente fortement sans discontinuer (+25 % entre 2011 et 2018), ce sont 198 postes qui sont supprimés dans les universités, dans un contexte où le gouvernement fait adopter un projet de loi de programmation plurinannuel contre lequel se mobilisent les personnels et dont on sent déjà les premiers effets.

AESH : en progrès mais peut beaucoup mieux faire

Ce budget qui prévoit le recrutement de 4000 AESH souligne le manque criant de personnel pour accompagner les élèves en situation de handicap après des années d’incurie. Si ce recrutement significatif va dans le bon sens, il reste en deçà des besoins des élèves et maintient ces collègues dans la précarité. Pour SUD éducation il faut en terminer avec les temps partiels imposés et aller au bout de la logique de la création du statut d’AESH en CDI en ouvrant un corps de titulaires de la Fonction publique qui intégrerait les contractuel-le-s actuellement en poste et reconnaîtrait tant l’importance de ce métier que l’enjeux de l’accompagnement des élèves en situation de handicap.

Crise sanitaire : où ça ?

Le grand absent de ce budget ? C’est la Covid. Alors que l’épidémie repart de plus belle et qu’aucune amélioration à court terme n’est prévisible rien n’est prévu pour corriger un tir catastrophique depuis la rentrée : aucun recrutement supplémentaire, pas de nouveau locaux, pas de dédoublements, pas de personnels de santés supplémentaires. L’Éducation nationale tient son cap de rigueur budgétaire, pandémie ou non. Et pour un « budget de relance » qui « répond à l’urgence immédiate » (Bruno Lemaire) : c’est un peu léger.

Une centaine de suppressions de poste aussi chez Canopé et l’Onisep

La restructuration du réseau Canopé, centrée uniquement sur formation des enseignant-e-s à distance, se traduit par de nouvelles suppressions de postes. De même pour l’orientation, après la suppression des DRONISEP, le passage de l’information depuis le réseau des CIO démantelé au profit des régions qui ne proposent que de l’information sur Internet confiée à des prestataires privés, l’ONISEP perd encore des postes.

Pour SUD éducation, la communication ministérielle ne doit tromper personne : ce que le ministre propose n’est qu’une gestion à courte vue, avec pour seul objectif à moyen terme la réduction des moyens de l’Éducation nationale, ainsi que de l’enseignement supérieur et la recherche.

Depuis plusieurs mois, à l’inverse des orientations de ce projet de loi de finance, SUD éducation revendique la mise en œuvre d’un plan d’urgence.

Le sexisme n’a sa place ni dans les établissements scolaires, ni dans les universités, ni ailleurs

Les injonctions contradictoires sur les tenues vestimentaires ne cessent de s’amplifier. À l’école, à l’université, au travail, dans tous les aspects de leur vie quotidienne, les femmes et les filles subissent des propos sexistes culpabilisants véhiculés par une société restée patriarcale. Les vêtements portés par les filles et les femmes ne correspondent jamais à la norme : trop longs, trop courts, trop enveloppants, trop décolletés… La volonté de contrôler le corps des femmes est une constante qui se manifeste aussi sur leur tenue par des sommations : « couvrez-vous » ou « découvrez-vous ».

Sur le front de l’égalité, Le ministère communique beaucoup, mais agit peu. Si les discussions sur le plan national d’action pour l’égalité femmes-hommes progressent, rien n’est visible pour les personnels dans les établissements et les services. Malgré le travail conduit par la DGRH, les personnels, comme les élèves et les parents d’élèves attendent toujours l’application de la circulaire du 9 mars 2018 contre les violences sexuelles et sexistes. La mission de référent-es égalité filles/garçons dans les établissements ne bénéficie que rarement ou que partiellement des moyens pour la mener. Cette mission n’est jamais une priorité dans les faits. Le constat est le même au sein des établissements de l’enseignement supérieur et notamment des universités, malgré la loi Fioraso de 2013 rendant obligatoire l’existence de chargé-e de mission égalité femme-homme.

Il existe toujours des règlements vestimentaires sexistes qui s’appliquent presque uniquement au corps des filles et des femmes, en contradiction avec l’article 9 de la Charte de la laïcité à l’école.

 

Des collégiennes et lycéennes se mobilisent pour lutter contre le sexisme dont elles sont victimes dans leurs établissements scolaires. Au lieu d’apporter son soutien dans la lutte contre le sexisme, le ministre Jean-Michel Blanquer demande à ce que les filles s’habillent “normalement”. Le lundi 21 septembre, il a encore franchi un cran dans cette voie en demandant de venir à l’école habillé “de manière républicaine”. Les filles et les femmes, comme les autres individus, doivent pouvoir s’habiller sans subir la sexualisation de leur corps. Le ministre semble oublier les pressions que subissent les filles et les injonctions qui leur sont faites concernant leurs vêtements, leur comportement, leur langage.

Contrôler les tenues des filles et des femmes nourrit et reproduit les inégalités de genre et les violences sexistes. Cela participe à la culpabilisation des femmes et des filles et à l’impunité des garçons et des hommes.

Alors qu’une femme sur trois est victime de harcèlement sexuel au travail au cours de sa vie, les procédures prévues par la circulaire du 9 mars 2018 relative à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans la Fonction Publique ne sont pas ou peu mises en œuvre dans l’Éducation nationale, ministère pourtant féminisé à plus de 68 %, sans doute faute d’engagement budgétaire suffisant dans la formation, et dans l’installation d’une véritable cellule d’écoute. L’accord Égalité entre les femmes et les hommes dans la fonction publique stipule pourtant explicitement que les employeurs publics ont un devoir d’exemplarité en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles et qu’il leur est demandé un principe de tolérance zéro.

Le plan national d’action pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes du MENJS et du MESRI doit permettre la prévention et la lutte contre ces violences et les agissements sexistes en tous genres.

 

Nos organisations, (CGT-FERC, FSU, SGEN-CFDT, SNALC, SUD éducation, UNSA-éducation, FIDL, MNL, Solidaires étudiant-e-s, UNEF, UNL) revendiquent :

  • une formation initiale et continue des personnels dédiés à la lutte contre les stéréotypes sexistes et aux inégalités entre femmes et hommes, déployée dans toutes les académies et accessibles à un grand nombre d’agent-es chaque année ;
  • une véritable éducation à l’égalité, à la sexualité et contre les stéréotypes sexistes pour les élèves ;
  • des moyens pour tout-es les référent-es Égalité filles-garçons dans les établissements ;
  • la mise à disposition et diffusion pour les personnels des résultats de la recherche sur les pratiques pédagogiques qui permettent de lutter contre les modes de domination reproduits à l’école ;
  • le bénéfice systématique de la protection fonctionnelle renforcée par le protocole Égalité pour les femmes qui dénoncent les violences sexistes et sexuelles au travail et les violences conjugales ;
  • une formation spécifique de tous les personnels à la prise en charge de ces violences ;
  • la prise en compte réelle des actions et propositions des élèves dans la modification des règlements intérieurs où subsistent des injonctions archaïques en matière de tenues vestimentaires, notamment à travers la mobilisation des CVC et CVL.

Formation : Rendre visibles les atteintes à la santé liées au travail

Voici le programme de la formation « Rendre visibles les atteintes à la santé liées au travail’ qui se tiendra le 24 novembre prochain à la maison de quartier de Villejean.
 
Inscriptions avant le 16 octobre 2020 à : santetravail@solidaires35.fr
Vous trouverez la fiche d’inscription pour le stage ici.
 
Cette journée ouvre droit au congé de formation économique et syndicale (CFESS)

Écoles maternelles et élémentaires : le ministère ne protège ni les personnels, ni les élèves

Le ministère a fourni, tardivement, des masques aux personnels affectés dans les écoles maternelles et élémentaires. Toutefois, il ne fournit aucun dispositif de protection pour les élèves, et les mesures d’hygiène ont été considérablement allégées. À ce stade, les masques ne sont d’ailleurs toujours pas arrivés en quantité suffisante pour répondre aux besoins fixés par le protocole sanitaire lui-même, à savoir deux masques par jour et par adulte. Par ailleurs, les personnels ont reçu, au mieux, des masques en tissu qui ne constituent pas, du point de vue de l’agence nationale de santé, une protection suffisante. Le ministre prend donc sciemment la responsabilité, alors que plus de 260 classes sont déjà fermées, d’exposer les personnels et les élèves à la contamination.
Plus largement, il prend la responsabilité de favoriser l’apparition de clusters dont la conséquence sera la fermeture de classes, d’écoles ou d’établissements. En effet, l’agence nationale de santé définit clairement comme cas contact tout-e élève ou enseignant-e de la même classe qu’un-e élève ou personnel testé positif à la Covid-19, si l’un-e des deux ne porte pas de masque. Cela signifie que si un-e enseignant-e est testé-e positivement, toute la classe devra être mise en quatorzaine et testée. Cela signifie également que si un-e élève est testé-e positif ou positive, alors l’enseignant-e sera un cas contact également s’il ou elle n’était pas doté-e d’un masque chirurgical.

Pour SUD éducation, cela confirme la désinvolture avec laquelle le ministère et le ministre Blanquer ont préparé cette rentrée.
Les personnels contaminés par la Covid-19 doivent bénéficier de la reconnaissance en maladie professionnelle, et donc la journée de carence ne doit pas leur être décomptée.
SUD éducation revendique la mise en œuvre urgente de mesures permettant de limiter les risques de contamination, par le respect des mesures indispensables d’hygiène et de protection des élèves et des personnels, ainsi qu’une baisse significative des effectifs par classe permettant de réduire les risques de contamination.
Cela suppose des recrutements importants de personnels, en puisant dans le vivier des listes complémentaires aux concours, ainsi qu’au-delà dans les vivier des candidat-e-s admissibles aux concours.

Formations Solidaires 2e semestre 2020

Pour effectuer une inscription aux formations figurant dans le catalogue Solidaires Bretagne, vous devez adresser votre demande (voir fiche d’inscription) à Gérard Huré, correspondant formation pour le département d’Ille et Vilaine, en y joignant votre adresse mel et le nom de votre structure syndicale.

- Contact – mel : gerardhure@wanadoo.fr
Tel : 06.82.65.71.43

COVID 19. Quels sont mes droits et obligations ? Fiche SUD éducation

Covid-19: personne vulnérable, contact, malade, enfants… Quels sont mes droits et obligations?

Ci-dessous la fiche, provenant du site de la fédération SUD éducation, qui peut être utile pour info, pour affichage dans nos établissements.

Rentrée universitaire et protocole sanitaire : à qui la faute ?

Devant la multiplication des clusters dans les universités, alors même que celles-ci n’ont pas encore toutes reprises, le MESRI n’a visiblement pas d’autres réponses qu’en appeler à « l’engagement collectif » de la communauté universitaire et à la « responsabilité individuelle » des étudiant-e-s.

Il ne fallait pourtant pas être devin pour bien voir, depuis la fin d’année universitaire dernière, qu’accueillir plus d’étudiant-e-s avec le même nombre de personnels et le même nombre de m² et sans investissement financier significatif allait créer une situation intenable.

De quelle « responsabilité individuelle » parle-t-on quand on convoque plus d’étudiant-e-s que ne compte de places un amphi lors des réunions de pré-rentrée ? Quand l’accueil dans les RU (sans masques évidemment) se fait toujours dans les même conditions? quand l’Etat ne prend pas ses responsabilités en fournissant des masques aux étudiant-e-s?

De quel « engagement collectif » des enseignant-e-s ou des personnels parle-t-on alors que l’on a multiplié les injonctions contradictoires depuis des mois, que l’on s’est reposé sur un investissement personnel énorme des personnels, que l’on a bafoué le droit du travail en terme de « travail à domicile », que l’on ne fournit que quelques masques lavables en guise de protection ?

Protéger les étudiant-e-s et les personnels des universités, ce n’est pas croiser les doigts et fuir ses responsabilités de ministre en renvoyant la faute sur les soirées étudiantes et la vie sociale, c’est investir massivement et durablement dans l’ESR, associer les personnels dans la politique à mener qui allie protection sanitaire et pédagogie, embaucher des enseignant-e-s sur contrats pérennes afin de pouvoir dédoubler les cours, embaucher des personnels administratifs et médicaux, récupérer des bâtiments pour délocaliser des enseignements.

Le ministère n’a visiblement pas pris la mesure de ce qui se passe au quotidien dans les universités, trop attaché à faire passer au pas de charge sa Loi de Programmation de la Recherche (LPR) que la communauté universitaire rejette depuis des mois pourtant.

SUD éducation réaffirme son opposition à ce projet de loi et sa détermination à construire un véritable service public de l’ESR au service de toutes et tous seul à même à répondre à la crise actuelle à travers un investissement conséquent en moyens humains et matériels.

Que cela soit clair : l’“engagement collectif” des personnels sera bien au rendez-vous lors des mobilisations interprofessionnelles du 17 septembre et devant l’assemblée nationale le 21 septembre contre la LPPR à l’appel de l’intersyndicale de l’ESR.

ABANDON DE LA LPPR!

Le projet de loi de programmation de la recherche (LPR) ne répond pas aux revendications des personnels et des étudiant·es, il doit être abandonné 

L’urgence budgétaire est à la prise en charge des besoins immédiats dans l’enseignement supérieur et la recherche.

L’épidémie de la COVID-19 et sa gestion par le gouvernement ont un impact considérable sur notre système d’enseignement supérieur et de recherche. La rentrée universitaire 2020 s’annonce catastrophique, avec des dizaines de milliers de nouveaux étudiant·es dans le supérieur sans que les universités n’aient les moyens de les accueillir. Cette situation est notamment le résultat de plus de dix ans de restrictions sur le nombre de postes d’enseignant·es-chercheur/ses, de personnels ingénieur·es, technicien·nes, administratif/ves, ouvriers, de bibliothèque… Il aurait fallu recruter des dizaines de milliers d’agents et construire de nouveaux locaux depuis longtemps ; c’est d’autant plus prégnant et urgent maintenant que les conditions sanitaires nécessitent de dédoubler les amphis, les TD et TP ! Dans la recherche publique, les moyens manquent pour permettre aux laboratoires de relancer les recherches qui ont été mises entre parenthèses pendant les mois du confinement. Faute des postes de chercheur/ses et ingénieur·es et technicien·nes, la plupart des jeunes dans la recherche ont pour seul horizon l’incertitude, avec au mieux, la précarité de l’emploi.

C’est dans ce contexte que le gouvernement veut faire passer à la hâte au parlement, dès le 21 septembre, la loi de programmation de la recherche (LPR) rédigée avant la pandémie, dont le contenu est à l’opposé des revendications du personnel, et sans tirer aucune leçon de la situation actuelle. La COVID-19 a mis en évidence la nécessité de renforcer le service public. Des postes stables (dans le cadre du statut de la fonction publique) doivent être créés pour répondre aux besoins de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR).

Pourquoi nous opposons-nous au projet de LPR ?

Ce projet institutionnalise la précarisation du personnel de l’ESR et remet en cause ses statuts, gage d’une recherche libre et indépendante. La mise en place des « tenure tracks » (chaires de professeurs juniors), contrats de « pré-titularisation conditionnelle » ouvre la possibilité de contourner les dispositifs nationaux d’accès à la profession d’enseignant·e/chercheur·e et de chercheur·e. La création de nouveaux contrats précaires, les contrats de projet scientifique, frauduleusement dénommés « CDI », dont la fin de contrat est conditionnée à la durée et au financement du projet de recherche, remet gravement en cause les recrutements de personnels titulaires.

Le projet de LPR favorise le financement de la recherche par appels à projets, notamment via l’ANR, au détriment de financements pérennes alloués aux unités de recherche dont les laboratoires ont besoin pour accomplir leurs missions. Il encourage ainsi la mise la concurrence à tous les étages, et oriente et limite les thématiques de recherche à des sujets « porteurs » et/ou jugés « rentables » et « valorisables » par le privé. Une telle logique a notamment fait perdre 10 ans de recherche sur les virus de type coronavirus !

En parallèle, l’annonce budgétaire de 5 milliards d’euros sur 10 ans ne permet même pas d’atteindre les 1 % du PIB pour la recherche publique, et laisserait la recherche française continuer son lent déclin. Ainsi la LPR prévoit 357 millions supplémentaires pour le budget 2021 ce qui représente une augmentation similaire aux dernières années. L’effort dans la programmation budgétaire serait prévu après les élections présidentielles ! Et aucun moyen conséquent n’est prévu pour répondre aux besoins urgents de l’ESR liés à la crise sanitaire.

Le personnel de l’ESR, comme les étudiant·es, ont massivement fait savoir par des manifestations, en particulier le 5 mars, ainsi que de multiples motions, qu’ils rejetaient ce projet de LPR. Aujourd’hui, la Ministre tente, à travers un protocole d’accord “relatif à l’amélioration des rémunérations et des carrières” de faire acter en force les dispositifs de précarité prévus dans la LPR en « échange » de promesses d’augmentation de primes largement individualisées.

Nous demandons des moyens et des postes statutaires en urgence.

Nous exigeons l’abandon de la LPR et comptons, par la mobilisation du personnel de l’ESR, afficher notre détermination à construire un grand service public de l’’enseignement supérieur et de la recherche, au service de toutes et tous, avec des moyens humains, financiers et matériels garantis et pérennes, ou la précarité n’est plus de mise.

Nous appelons les collègues à se réunir en assemblées générales, à rejoindre les actions interprofessionnelles de la rentrée partout sur le territoire et à se rassembler massivement le 21 septembre devant l’assemblée nationale à Paris à 14h, jour d’ouverture de l’examen du texte.

Signataires : SNTRS-CGT, CGT FERC SUP, CGT-INRAE, SNESUP-FSU, SNEP-FSU, SNASUB-FSU, SNCS-FSU, FO-ESR, SUD RECHERCHE
EPST-SOLIDAIRES, SUD EDUCATION, SOLIDAIRES ETUDIANT-E-S, UNEF, L’ALTERNATIVE, UNEF, FACS ET LABOS EN LUTTE.

Grève du 17 septembre – 11h30 Place CDG

APPEL UNITAIRE A LA MANIFESTATION SUR RENNES : La manifestation commencera sur la place Charles de Gaule à 11h30

Communiqué Solidaires :
Le gouvernement vient certes de changer de personnel mais la politique annoncée par Macron et Castex reste identique : à droite toute ! Même mâtinée en apparence d’écologie, la soupe antisociale proposée est totalement indigeste. Alors que l’épisode pandémique n’est toujours pas terminé, les beaux discours sociaux de mars dernier ont donc vite été oubliés. Le monde d’avant et ses inégalités abyssales, ses ravages sociaux et environnementaux, son chômage de masse, ses attaques contre les plus pauvres, les services publics et les libertés politiques : ce monde est plus que jamais d’actualité même et ce, s’il a failli comme jamais. Le monde des affaires et le grand patronat, premiers soutiens de Macron, n’ont en effet aucun intérêt à ce qu’il en soit autrement !

Et donc revoilà la réforme des retraites à points ! Qui plus est cette fois assortie de la suppression promise des régimes spéciaux ! La réforme de l’assurance chômage fera simplement l’objet d’ « ajustements » car nul doute que diviser par deux les allocations chômage pour des centaines de milliers de personnes, c’est relancer l’activité et sortir les gens de la pauvreté ! Le fait d’un report sur 2021 de ces deux dossiers ne change rien au problème : c’est l’abandon de la réforme des retraites et l’abrogation pure et simple de celle de l’assurance chômage que nous revendiquons !

Sans compter que sous le prétexte de la crise et des déficits sociaux, comme celui de la caisse de retraites, on nous parle à nouveau de travailler « davantage », et donc travailler plus et surtout plus longtemps ! Combien de fois faudra-t-il rappeler que la France en 2019, selon les données d’eurostat, c’est 37,4 h de durée hebdomadaire du travail quand la Suède c’est 36,4 h et l’Allemagne 35 (moyenne de la zone euro : 36,6) !

De nouvelles baisses d’impôts sont programmées pour les entreprises en plus d’exonérations de cotisations patronales soit-disant pour permettre l’embauche de jeunes (jusqu’à 1,6 SMIC), mesure pourtant éculée qui n’a jamais eu d’effet significatif sur l’emploi et qui a surtout contribué à fabriquer des travailleurs-euses pauvres ! Les services publics sont sommés d’efficacité, de simplification, en clair de payer les pots cassés de la crise pour que les capitalistes se gorgent toujours plus de dividendes !

Et qui plus est, tout cela est habillé d’un discours sécuritaire, d’un soutien indéfectible aux forces de l’ordre et à leurs violences, d’une stigmatisation des quartiers populaires et des révoltes sociales accusées respectivement de « communautarisme » et de violences. Pendant ce temps-là, par pure provocation, le gouvernement soutient deux ministres l’un soupçonné de viol, l’autre proférant des propos sexistes et infamants contre les militantes et combats féministes !

Le monde d’après, c’est donc à nous de le construire et l’imposer. Un monde d’égalité, de justice, de paix. Les luttes menées par les professions invisibles, qu’ils et elles soient soignant-es, personnels de ménage, agent-es territoriaux, livreurs-euses ubérisé-es, éboueurs-euses etc…, les luttes menées par les travailleurs-euses des usines et des entreprises que l’on ferme au prétexte de n’être pas assez rentables quand bien même elles seraient gorgées d’aides publiques, les luttes des quartiers populaires contre le racisme et toutes les formes de discriminations, …

Toutes ces luttes montrent le chemin, ensemble, d’un monde d’émancipation.


Le 17 septembre, par la grève et la manifestation
, posons dans un cadre le plus unitaire possible une première pierre à l’édifice pour faire plier celles et ceux pour qui rien ne doit changer et qu’au contraire l’occasion est rêvée de se gaver encore plus.

Pour un monde social, féministe, écologiste, c’est ensemble, dans les entreprises, dans les administrations, dans la rue que nous l’obtiendrons.

Paris, le 20 juillet 2020

https://solidaires.org/Le-chemin-de-la-lute-passe-par-le-17-septembre

Stage de formation syndicale les 15 et 16 octobre 2020

Sud Education 35 organise un stage de formation syndicale les 15 et 16 octobre 2020 dans ses locaux du 5 rue de Lorraine.

Celui-ci aura pour thème Militer à Sud Éducation

C’est un stage destiné à des nouveaux adhérents mais mes les anciens sont les bienvenus.

Au programme :

Jour 1 : 
9h30 à 10h30  : la fédération : outils et fonctionnement 
10h45- 12h30 : Introduction au juridique + précarité (intro) 
14h à 15h15 : précarité (suite) + cas pratiques + accompagnement syndical
15h30 à 17h : 2 ateliers au choix : AESH / AED  : contrats précaires (approfondir les situations vues la veilles / Agir contre les violences sexistes et sexuelles au travail).
 
Jour 2 : 
de 9h à 11h30 : histoire du mouvement syndical, de Solidaires, de SUD éducation
de 11h30 à 12h : page facebook de SUD éducation 35
de 13h30 à 15h30  : agir syndicalement dans le 1 er degré / agir syndicalement dans le 2nd degré 
de 15h30 à 16h : bilan du stage

Chacun a droit à 12 jours de stages par an.
 
N’hésitez pas à en parler à des nouveaux adhérents autour de vous.
 
Pour s’inscrire envoyer un mail à : syndicat@sudeducation35.fr
 
Il faut envoyer le courrier en pièce-jointe à son supérieur hiérarchique un mois avant c’est à dire pour le 15 septembre.

Rentrée scolaire : au journal télévisé, le ministre Blanquer ne rassure personne

Le ministre Blanquer, une fois encore, a choisi ce jeudi 20 août d’intervenir dans les médias plutôt que de s’adresser aux organisations syndicales ou aux personnels, ce qui montre une nouvelle fois le mépris qu’il leur porte. Disons-le d’emblée, il n’a pas annoncé la publication d’un nouveau protocole sanitaire, assurant que le protocole publié en juillet couvrait différents scénarios possibles d’évolution du virus, ce qui est un mensonge éhonté : il correspond uniquement à une situation de circulation faible du virus, et ne prévoit rien d’autre.

Le seul changement annoncé, dont on ne sait pas comment il sera traduit sur le plan réglementaire, concerne la systématisation du port du masque pour les personnels et les élèves de plus de onze ans dans les espaces clos, et ce sans que le masque ne soit fourni aux élèves. Sur tout le reste (prise de température, tests, fréquence de l’aération, brassage des élèves, nombre d’élèves par classe, personnels vulnérables), aucune évolution n’est prévue. Le ministre s’est montré particulièrement inquiétant concernant la procédure à adopter en cas de détection d’un cas de Covid-19 dans une classe : la fermeture de classes ou d’écoles serait alors laissée à l’appréciation locale, sans faire l’objet d’une procédure cadrée nationalement.

Le ministre assure qu’en cas de nouveaux confinements locaux tout sera prêt pour assurer l’enseignement à distance. Or, c’est encore une fois faux : le « plan de continuité pédagogique » publié en juillet est extrêmement lacunaire, les personnels ne sont toujours ni équipés ni formés, les plateformes ne sont toujours pas sécurisées. Plus grave, aucun moyen supplémentaire n’a été prévu depuis le printemps pour permettre une rentrée qui fasse sens sur le plan pédagogique en cas de reprise de l’épidémie, notamment en termes de créations de postes ou d’aménagement des locaux, comme le revendiquait déjà SUD éducation.

Pour SUD éducation, des réponses claires doivent être apportées aux personnels, aux élèves et aux familles. L’école n’est pas en-dehors de la société et le protocole sanitaire doit maintenant évoluer dans le respect des droits des personnels et des conditions d’apprentissage des élèves. À cette fin, des discussions doivent être immédiatement organisées avec les organisations syndicales aux différentes échelles concernant le contenu et l’application du protocole.

Conditions de rentrée : SUD éducation lance une enquête en ligne

La fédération SUD éducation a lancé une enquête en ligne au sujet des conditions de rentrée pour les personnels du 1er degré, du 2nd degré, les personnels non titulaires et les personnels administratifs, sociaux et de santé. Ces enquêtes sont à diffuser le plus massivement possible aux adhérent-e-s et aux personnels. Le dépouillement et les résultats seront diffusés mi-septembre

Calendrier AG Sud Educ 35 2020-2021

Les Assemblées Générales de Sud éducation 35 nous permettent d’échanger sur les actualités de lutte et de participer aux prises de décision du syndicat (les prises de position de la Fédération sont directement dépendantes des votes dans les sections locales).
Vous pouvez ajouter les dates dans vos évènements Facebook.

Calendrier des AG

Ve 28/08, 17h
Me 16/09, 17h
Je 08/10, à la journée
Me 04/11, 17h
Me 02/12, 17h

Ve 15/01, à la journée
Me 03/02, 17h
Me 10/03, 17h
Lu 12/04, à la journée
Me 19/05, 17h
Me 02/06, 17h
Me 30/06, 17h

Formation interne Rupture conventionnelle à Rennes le 10/07

Une camarade de Solidaires 35 assurera une formation pour SUD éduc sur la rupture conventionnelle
le vendredi 10/07 à 14h30 au local de Solidaires (environ 2h).
Il peut y avoir jusqu’à 15 participant·es. N’hésitez pas à nous dire si vous êtes intéressé·es en envoyant un mail à syndicat@sudeducation35.fr

 

Recrudescence de cas de Covid-19 dans les écoles : SUD éducation exige des garanties pour la santé des personnels

Le ministre Blanquer veut faire croire que les élèves comme les personnels peuvent retourner sur leurs lieux de travail sans précautions. Il pérore d’un plateau de média à l’autre, et répète à qui veut l’entendre que les risques sont désormais négligeables.
Pourtant, les fermetures d’écoles se sont multipliées ces derniers jours, à Paris, Lyon, Toulouse, en Seine-Maritime… sans que l’administration communique jamais de manière transparente. Dans certaines circonscriptions, la hiérarchie va jusqu’à refuser de fermer les écoles.

Depuis le début de la crise sanitaire, SUD éducation dénonce l’indigence de la médecine de prévention ainsi que de la médecine scolaire. Au lieu de renforcer les moyens de prévention et de dépistage, le ministère préfère couler une chape de plomb sur les écoles et les établissements où des cas de Covid-19 sont diagnostiqués.

SUD éducation exige que toutes les garanties sanitaires soient données aux personnels et que les équipes soient systématiquement associées aux décisions les concernant. Le ministre Blanquer porte directement la responsabilité des contaminations qui ont lieu dans les écoles et établissements.

Le Conseil scientifique déclare qu’une « reprise de l’épidémie, qui pourrait intervenir ces prochaines semaines ou mois » n’est pas à exclure, et l’OMS s’inquiète de la recrudescence de nouveaux cas dans le monde et en Europe. Pour SUD éducation, ce sont autant d’indicateurs qui devraient inciter le ministre et son gouvernement à la plus grande prudence, ainsi qu’à travailler à un plan de préparation de la rentrée scolaire 2020-2021. Ce plan doit nécessairement prendre en compte l’impératif sanitaire, et prévoir un investissement massif notamment dans le recrutement de personnels.