La grève au collège Gandhi de Fougères contre la dégradation du climat scolaire a porté ses fruits

En grève à 90 % aujourd’hui, les grévistes du collège ont rencontré le DASEN dans la matinée.

Il a fait un certain nombre de promesses : remplaçant dès lundi pour la collègue de lettres en charge du dispositif EFIV, transformation du dispositif l’an prochain avec action sur le nombre d’élèves, le nombre d’heures ou le poste lui-même, moyens supplémentaires pour la vie scolaire et le pôle médico-social, appui de l’IA pour le passage en REP en 2025 (si la carte de l’éducation prioritaire est effectivement revue), travail conjoint avec le conseil départemental pour améliorer la sectorisation, octroi d’heures de concertation et de HSE supplémentaires pour l’inclusion…) …

Comme quoi la grève quand elle est massive peut avoir une certaine efficacité !

L’équipe a donc décidé de suspendre la grève aujourd’hui. Elle reste mobilisée et prête à reprendre le mouvement si ces promesses ne débouchaient sur rien de concret.

Elle a aussi créé une cagnotte de soutien aux grévistes (en particulier les précaires, AED et AESH). N’hésitez pas à contribuer si vous le pouvez !

Campagne de dons : Soutien à la grève du collège Gandhi

L’article de la Chronique Républicaine : Fougères : une grève au collège Gandhi, confronté à une « dégradation du climat scolaire »

Conseil Académique de Formation

Sans surprise, le rectorat a déclaré qu’il va poursuivre les formations en distanciel et hors temps scolaires : SUD éducation dénonce ses décisions.

Vous trouverez ci-dessous le compte rendu du CAF de février 2024 ainsi que le dossier.

Dans le premier degré, l’accès à la formation est désastreux : la formation est prévue dans les obligations de service mais les choix de formations sont très limités. Les 18h de formation prévues dans les obligations de service se résument bien souvent à des formations redondantes sur les mathématiques ou le français, qui ont tendance à faire des professeur·es des écoles de simples exécutant·es et à empêcher toute possibilité de formation sur les autres domaines d’enseignement ou sur d’autres sujets majeurs comme le harcèlement ou la protection de l’enfance.

La formation en visioconférence est de plus en plus utilisée : elle n’est pas adaptée ; c’est une transmission descendante d’instructions et non une formation. Les capsules vidéo à écouter le soir ou le mercredi ne sont pas une formation de qualité, elles sont des canaux de transmission du discours ministériel. 

Avec la formation hors temps devant élèves, notre employeur continue d’aggraver la surcharge de travail des personnels

La formation est un enjeu majeur pour l’avenir du service public d’éducation. 

=> Les personnels ont besoin d’être formé·es pour accueillir les élèves en situation de handicap, les élèves allophones et les élèves en difficultés scolaires ou sociales, mais aussi pour lutter contre les violences physiques, psychologiques et sexuelles subies par les élèves et enfin pour la reconversion écologique de l’école.

=> La formation des personnels n’est pas un accessoire, elle est essentielle : c’est pourquoi elle ne doit pas s’ajouter au temps d’enseignement mais au contraire s’y intégrer. 

SUD éducation revendique le droit au maintien d’une formation continue sans augmentation du temps de travail.

Formation AED – Militer syndicalement en vie scolaire

Le mercredi 3 avril 2024 à L’Union Locale Solidaires 35 au 5 rue de Lorraine.

La formation Militer syndicalement en vie scolaire est une formation pratique qui vise à donner les bases de la pratiques syndicale aux AED qui souhaitent s’organiser avec leurs collègues : déposer une heure d’infos syndicale, demander une Autorisation Spéciale d’Absence, organiser une grève, etc.

Le lendemain SUD éducation 35 organise la formation Découvrir et militer à SUD éducation 35 qui est un excellent complément à cette journée. N’hésitez pas à vous inscrire aux deux journées en même temps !

Pour s’inscrire :

  • Envoyer un mail à : syndicat@sudeducation35.fr
  • Envoyer le courrier correspondant ci-dessous à son supérieur hiérarchique un mois avant c’est à dire avant le 3 mars.

Seulement à la journée « Militer syndicalement en vie scolaire »

aux deux journées de stage consécutives

Pour rappel : Chacun a droit à 12 jours de stages par an.

Programme à venir

Vous venez de loin ? Dorénavant, il est possible de se faire rembourser son trajet (train, voiture, ou autre) pour venir au stage. Il suffira d’envoyer votre ticket de transport ou votre itinéraire Mappy à syndicat@sudeducation35.fr (préciser dans l’objet du mail : Pour le trésorier) à la suite de votre stage.

Page facebook de l’évènement ici

Créations et suppressions de postes : ventilation par académie

Le CSA ministériel du 21 décembre a été l’occasion, pour le ministère, d’annoncer un ajustement des suppressions et des créations de postes pour la rentrée 2024. L’objectif ? Financer les mesures du « choc des savoirs ».

Le solde reste négatif pour le 1er degré avec 650 suppressions de postes mais 574 postes seront créés dans le 2d degré, notamment pour permettre la mise en place des groupes de niveau et des classes de prépa-lycée.

Créations et suppressions de postes dans le 1er degré
ACADÉMIENombre d’emplois au 1er septembre 2023Suppressions et créations de postes initialement prévuesModifications annoncées en décembre 2023
Bilan des suppressions et créations de postes au 1er septembre 2024
AIX-MARSEILLE15171-20+200
AMIENS10529-125+45-80
BESANÇON5911-87+17-70
BORDEAUX15167-57+17-40
CLERMONT-FERRAND5935-65+15-50
CORSE15770+5+5
CRÉTEIL269190+130+130
DIJON7927-161+63-98
GRENOBLE16206-54+14-40
LILLE21320-332+113-219
LIMOGES3251-42+8-34
LYON16461-80+40-40
MONTPELLIER13691+100+10
NANCY-METZ11490-168+48-120
NANTES13856-108+16-92
NICE9976+900+90
NORMANDIE16089-137+27-110
ORLÉANS-TOURS12600-83+13-70
PARIS7426-172+47-125
POITIERS7912-94+12-82
REIMS6952-108+16-90
RENNES10794-58+3-55
STRASBOURG9275-54+14-40
TOULOUSE13789-42+9-33
VERSAILLES331370+200+200
GUADELOUPE2824-6917-52
GUYANE3522+63+52+115
LA RÉUNION7031+22+33+55
MARTINIQUE2447-68+13-55
MAYOTTE3989+1900+190
COM1791  0
TOTAL336991-1709+1059-650
Créations et suppressions de postes dans le 2d degré
ACADÉMIENombre d’emplois au 1er septembre 2023
Créations et suppressions de postes initialement prévuesVariation en HSAAnnonces de décembre 2023Bilan des créations et suppressions d’emplois au 1er septembre 2024
AIX-MARSEILLE16993,5+160+59+75
AMIENS12053,5-55-6+610
BESANÇON7037,3-92-5+12-85
BORDEAUX18729,3-340+340
CLERMONT-FERRAND7155-270+270
CORSE18340000
CRÉTEIL29868,5+1450+80+225
DIJON9031,8-66-8+14-60
GRENOBLE18445,1-500+18-32
LILLE24310-104-31+95-40
LIMOGES4169,5-280+280
LYON17422,7+410+49+90
MONTPELLIER16075,5+460+54+100
NANCY-METZ13815,8-67-8+21-54
NANTES16344,3-780+5-73
NICE12068,5+730+32+105
NORMANDIE18941,8-93-21+54-60
ORLÉANS-TOURS14897,8-690+14-55
PARIS11076,8-94-36+2-128
POITIERS9809-820+7-75
REIMS7772-320+320
RENNES13943,3-8000-80
STRASBOURG1143000+40+40
TOULOUSE16882,518022+40
VERSAILLES35066,1+79+95+71+245
GUADELOUPE3623-68-5+18-55
GUYANE3282,5+37+2+61+100
LA RÉUNION8439-3-17+65+45
MARTINIQUE2857-66-5+11-60
MAYOTTE3441,5+1380+22+160
COM4047,50000
EN ATTENTE DE RÉPARTITION +111+45+50+206
TOTAL390810-4840+1058+574
Pour aller plus loin

Choc des savoirs : Attal fait le choix des inégalités ! – 4 pages de SUD éducation

Le 5 décembre, le ministre Attal a fait une série d’annonces destinées à “élever le niveau des élèves” en réponse aux “mauvais résultats” de l’enquête PISA. Ces résultats montrent, d’une part, un décrochage en français et en mathématiques plus important en France que dans la moyenne des autres pays de l’OCDE et, d’autre part, que la France est l’un des 6 pays de l’OCDE où l’origine sociale pèse le plus sur les résultats des élèves. Les élèves issus de milieux défavorisés sont toujours sur-représentés dans les filières professionnelles. Mais plutôt que de donner davantage de moyens pour la scolarité des élèves les plus fragiles en raison de leurs difficultés scolaires et/ou sociales, d’une histoire familiale liée à l’immigration, de leur handicap, le ministre Attal fait le choix de mesures qui sanctionnent, qui sélectionnent et qui trient ces élèves. La politique éducative du ministère répond aux pressions de la droite libérale et réactionnaire et de l’extrême droite en reprenant leurs propositions.

Télécharger le document : Choc des savoirs : Attal fait le choix des inégalités ! – 4 pages de SUD éducation (format pdf)

Au contraire, SUD éducation porte des revendications pour lutter contre les inégalités sociales en améliorant les conditions d’études des élèves : baisse du nombre d’élèves par classe, formation des personnels, accompagnement médico-social des élèves, reconnaissance du métier d’AESH par la création d’un véritable statut… 

PISA montre l’ampleur des inégalités sociales à l’œuvre à l’école et Attal choisit de les aggraver !

Attal veut sanctionner les élèves en difficultés, à SUD éducation nous voulons prévenir la difficulté scolaire et y remédier ! 

Une liberté pédagogique cadenassée dans les écoles 

Dans le premier degré, le ministre Attal souhaite tout à la fois revenir à une pratique régulière du redoublement « à l’ancienne » dont l’utilité est loin d’être prouvée, réécrire les programmes avec des objectifs annuels renforcés et contrôler davantage l’utilisation des manuels.

Si on peut espérer que la rénovation des programmes permette d’y intégrer des objectifs d’apprentissage concernant notamment l’écologie ou l’éducation à la vie affective et sexuelle, le retour annoncé à des prescriptions annuelles va à l’encontre du respect du rythme des élèves. SUD éducation suivra avec attention la réécriture des programmes pour veiller à ce que les enjeux du monde d’aujourd’hui ne soient pas une nouvelle fois escamotés. Cette réécriture devrait par ailleurs mener à une nouvelle approche de l’enseignement des mathématiques, inspirée de la « méthode de Singapour », qui semble être devenue la nouvelle lubie du ministère et dont l’application risque donc de faire l’objet d’un contrôle tatillon par les inspecteurs et inspectrices les plus zélé·es.

La même volonté de normalisation des méthodes d’enseignement se retrouve dans l’annonce d’une labellisation des manuels scolaires, à commencer par les manuels de lecture de CP à la rentrée 2024. Cette labellisation doit s’accompagner d’investissements de l’État pour favoriser l’achat de manuels en CP et en CE1. Face à ce contrôle par l’État des manuels utilisés (et qui concernera d’ici 2026 tous les manuels du CP à la terminale !), SUD éducation rappelle son attachement à la liberté pédagogique : ce sont les enseignant·es qui sont les plus à même de choisir la méthode et les outils les plus adaptés à leurs élèves et à leur approche pédagogique.

Vers la fin du collège unique 

Le démantèlement du collège unique est une revendication de la droite et de l’extrême-droite. Le collège unique est un acquis social, c’est l’assurance pour tous les élèves d’avoir accès à un même enseignement, qu’importe leur origine et leur milieu social, afin de combattre les déterminismes sociaux. L’hétérogénéité des classes est l’instrument de l’élévation du niveau moyen. Pour mettre en oeuvre ce projet de démocratisation scolaire, il faut donner les moyens nécessaires, or on constate la suppression de 8000 postes dans le second degré depuis 2017 ainsi qu’un abandon complet de l’éducation prioritaire. 

Le ministre annonce la création de groupes de niveaux en français et en mathématiques en 6e et 5e à la rentrée 2024 ainsi qu’en 4e et 3e à la rentrée 2025. Au contraire, la recherche a montré que l’enseignement en groupes de niveaux a des effets délétères sur le niveau moyen des élèves et ne profite qu’aux élèves qui sont déjà les plus performant·es. L’organisation en groupes de niveaux va casser les dynamiques d’apprentissage des classes, fragiliser les élèves et désorganiser les collèges. On peut citer le bilan catastrophique de la casse des groupes-classes au lycée.  C’est aussi une casse en profondeur de nos métiers puisque les enseignant-es de français et de mathématiques n’auront plus de classe en charge mais des groupes de niveau qui pourront évoluer au cours de l’année : sera-t-il toujours possible d’être prof principal ou de travailler sur un projet interdisciplinaire si l’on n’a pas de classe ?

Attal veut aller plus loin dans le collège “ à la carte ” qui sélectionne les élèves avec des scolarités aménagées autour du lire-écrire-compter, mais aussi avec des “prépa-lycée ” qui tendent à externaliser la difficulté scolaire hors de la classe ordinaire dans des dispositifs qui enferment les élèves dans leurs difficultés scolaires. 

Enfin, Attal entend agir sur le brevet pour lui donner un vrai rôle de sélection sociale (obtention indispensable pour accéder au lycée, renforcement du poids des notes dans le contrôle continu, abandon des consignes de corrections académiques…). 

Une scolarisation au lycée toujours plus ségréguée socialement

Imposées dans la répression par Blanquer, les réformes des lycées se sont avérées néfastes pour le service public d’éducation : l’objectif essentiel de ces réformes était de réduire les moyens alloués aux lycées et aux universités et elles ont eu pour effet de renforcer les inégalités sociales et de genre avec le lycée “ à la carte ”.

L’enseignement des mathématiques avait été mis à mal par le ministère avec la suppression des mathématiques du tronc commun et c’est au prix d’un rétropédalage improvisé que cet enseignement a été réintroduit pour les élèves qui ne suivent pas déjà l’enseignement de spécialité. Mais avec la généralisation des groupes d’enseignements à 35 et les choix de dédoublements devant être pris sur la marge d’autonomie des établissements, le travail en groupes à effectifs réduits en spécialité de mathématiques n’est plus possible. À présent, le ministre veut créer une épreuve anticipée de mathématiques. SUD éducation craint que l’enseignement des mathématiques soit toujours subordonné à la préparation des examens et ne bénéficie pas d’un temps suffisant pour les apprentissages. 

Attal s’entête dans la promotion du numérique : il annonce doter les élèves de lycée d’un outil d’intelligence artificielle (IA) pour les aider en maths et en français. Le ministère a déjà commencé une expérimentation à grande échelle du numérique avec la certification PIX des compétences numériques au lycée. Comment se fait-il que nous n’ayons aucune évaluation de cette expérimentation que ce soit au niveau financier, de l’impact réel sur les connaissances des élèves ou écologique ? Or l’IA a un coût environnemental fort que le ministre ne peut ignorer dans un contexte de crise écologique. De même, en plus de laisser l’élève seul face à ses difficultés, ce dispositif est une nouvelle externalisation du traitement de la difficulté scolaire hors de la classe et même hors de l’action des enseignant·es ! 

Attal et Macron poursuivent l’oeuvre de destruction des Lycées Pro en imposant une augmentation du temps des stages, réduisant significativement le nombre d’heures de cours et désorganisant l’année de Terminale bac pro. Rappelons que les maigres indemnités distribuées aux élèves sont prélevées sur de l’argent public. La révision de la carte des formations, qui est censée aboutir à la fermeture de 100% des formations « non insérantes » à la rentrée 2026, va conduire d’une part à des suppressions de postes et des reconversions forcées et d’autre part à subordonner l’offre de formation aux besoins des entreprises du bassin.

Une politique éducative de tri social et d’aggravation des inégalités

Pour réformer le système éducatif, Attal a fait le choix de mesures qui aggravent les inégalités sociales alors que le rôle de l’école est, au contraire, de les résorber. 

L’école inclusive est un enjeu de l’école d’aujourd’hui : c’est bien à l’école de s’adapter aux besoins des élèves et non l’inverse. Le service public d’éducation doit donner la possibilité à tous les élèves d’accéder à une scolarité de qualité. Or, affirmer que tous les élèves ont leur place à l’école ne suffit pas : pour défendre ce postulat d’éducabilité de tous les enfants, il faut de vrais moyens. Dans ces annonces, Attal fait l’impasse sur l’école inclusive. 

SUD éducation appelle les personnels à se mobiliser pour l’école inclusive ! 

L’enquête PISA montre qu’en France près d’un élève issu de l’immigration sur deux vient d’un milieu défavorisé contre 37% en moyenne dans les pays de l’OCDE. On constate en effet que les élèves racisé·es subissent davantage le déterminisme social dans leur trajectoire scolaire. Cela pose la question des discriminations racistes subies à l’école et des conditions de scolarisation des élèves allophones. 

L’école française est une des écoles les plus inégalitaires : un enfant issu d’un milieu socio-économique défavorisé a 10 fois plus de chance de se retrouver parmi les élèves peu performants en mathématiques que les élèves issus d’un milieu favorisé.
Pour SUD éducation, il faut agir sur les inégalités scolaires et sociales en donnant des moyens à l’école inclusive et à l’éducation prioritaire étendue aux lycées

Le ministère entend revenir à un service public d’éducation en fonction du milieu social :

  • pour les élèves favorisés, un enseignement de qualité, pluridisciplinaire, approfondi dans les filières générales pour permettre la poursuite d’études, 
  • pour les élèves des milieux populaires : l’assignation à des groupes de soutien entre élèves peu performants avec un accent très fort sur les savoirs fondamentaux : le lire-écrire-compter, les stages de réussite pendant les vacances scolaires, le redoublement et les classes de prépa-lycées. 

Pourtant c’est bien la mixité sociale et l’hétérogénéité des classes qui font progresser les élèves. 

Pour SUD éducation, il faut : 

  • davantage de mixité sociale. La publication des Indices de Positionnement Social montre que l’enseignement privé est largement responsable du manque de mixité sociale. En 2022, ce sont 21,6 % des élèves de 15 ans qui étaient scolarisés dans des établissements privés contre 16,4 % en 2018. Le ministère doit prendre des mesures pour empêcher la fuite des élèves vers le privé.
  • davantage de moyens pour prendre en charge l’hétérogénéité des niveaux dans les classes : il faut baisser le nombre d’élèves par classe pour améliorer les conditions d’étude en classe et prévenir la difficulté scolaire. 

Un discours populiste sur le redoublement 

Au début des années 2010, le taux de redoublement en France était un des plus élevés parmi les pays de l’OCDE.  En 1993, près de 50% des élèves de 3e avaient redoublé au moins une fois, ils étaient 24 % en 2013. Le redoublement coûte en 2013 environ 2 milliards d’euros par an. La recherche tend à dire que le redoublement n’améliore pas la réussite des élèves et qu’il est néfaste pour l’estime de soi et les trajectoires scolaires des élèves. Pourtant le ministre Attal a choisi de retirer aux familles le dernier mot sur le redoublement qui pourra leur être imposé. Cette mesure n’aura aucun impact positif sur le niveau des élèves, le redoublement stigmatise les élèves des classes populaires et répond uniquement aux demandes des réactionnaires. 

Les revendications de SUD éducation pour élever le niveau de TOUS les élèves !

  • la baisse du nombre d’élèves par classe, 
  • l’accès à une meilleure formation et des heures de concertation intégrées dans le service des personnels,
  • un statut de la Fonction publique pour les AESH, 
  • des moyens pour l’école inclusive avec le recrutement d’enseignant·es spécialisé·es et de personnels médico-sociaux et l’arrêt des suppressions de postes, 
  • des moyens aux écoles et collèges de l’éducation prioritaire et le retour des lycées dans l’éducation prioritaire,
  • la socialisation des établissements privés, 
  • la défense de la liberté pédagogique des enseignant·es. 

Réforme du collège : refusons de trier les élèves !

En décembre 2023, Gabriel Attal avait annoncé des mesures Choc des savoirs, directement inspirées du programme de l’extrême droite : groupes de niveau, accès au lycée conditionné à l’obtention du brevet, fin des correctifs académiques, généralisation des évaluations nationales… SUD éducation avait décrypté pour vous les annonces

Depuis, ont été annoncées de maigres créations de poste dans le 2nd degré, néanmoins celles-ci sont insuffisantes pour compenser les près de 8000 suppressions de poste qui ont eu lieu dans le 2nd degré depuis 2017. Dans le 1er degré, on compte toujours 650 postes supprimés à la rentrée 2024 alors même que les remplaçant·es manquent dans les écoles. 

Une réforme précipitée

Les personnels commencent à préparer la rentrée 2024, néanmoins aucun texte réglementaire n’est encore sorti pour cadrer la réorganisation des enseignements en collège. Le ministère a choisi d’imposer sa réforme dans la plus grande précipitation puisque la réorganisation du collège sera présentée pour avis, sans véritable concertation, au Conseil supérieur de l’Éducation le 31 janvier 2024. 

Que prévoit le ministère pour les collèges ?

Les textes concernant les groupes de niveau sur l’ensemble du volume horaire disciplinaire de maths et de français en 6e et en 5e ont vocation à s’appliquer à la rentrée 2024 pour être généralisée en 4e et 3e à la rentrée 2025. 

Les textes concernant le redoublement devaient s’appliquer à la rentrée 2024. 

Les textes concernant la réforme du DNB (rendu obligatoire pour accéder au lycée, part plus importante de l’examen terminal, fin des correctifs académiques) ont vocation à s’appliquer pour la session 2025. 

Les groupes de niveau : tri social et désorganisation des collèges

Avec les groupes de niveau sur l’ensemble des cours de maths et de français en 6e et 5e à la rentrée 2024 puis aussi en 4e et 3 à partir de la rentrée 2025, le ministère reprend une des composantes les plus néfastes de la réforme du lycée : la casse des groupes classes. 
Les groupes de niveau trient et fragilisent les élèves, mais ils désorganisent aussi les collèges et vont aggraver les conditions de travail de l’ensemble des personnels ! 

Combien de groupes de niveau dans mon collège ?

Le ministère compte laisser toute autonomie aux collèges pour déterminer le nombre de groupes à constituer et le nombre d’élèves par groupe en fonction des moyens disponibles : il n’y aura aucun cadrage réglementaire. Les dotations supplémentaires sont trop faibles pour constituer des groupes d’élèves à effectifs réduits pour les élèves les plus en difficulté. Il est fort possible que, pour créer des groupes plus réduits pour les élèves en grande difficulté, le nombre d’élèves dans les autres groupes explose. On peut aussi prévoir la fin de l’AP (Accompagnement Personnalisé) et l’aspiration des moyens des options pour financer ces groupes de niveau. 

À nouveau, le ministère impose une réforme inapplicable et fait reposer sur les personnels la responsabilité de son application dans un contexte de pénurie de moyens.  

SUD éducation appelle les personnels à refuser collectivement le tri des élèves dans les groupes de niveau. SUD éducation met à la disposition des équipes un exemple de motion à adapter et à faire voter en Conseil d’Administration et à transmettre aux DSDEN. 

Comment les élèves seront réparti·es dans les groupes ?

La répartition des élèves dans les groupes de niveau en 6e se fera sur la base des échanges entre les enseignant·es de CM2 et les enseignant·es de 6e. Ensuite ce sera la responsabilité des enseignant·es de français et de mathématiques en fonction des évolutions des élèves. 

SUD éducation a posé au ministère la question du temps de concertation prévue pour coordonner les groupes de niveau néanmoins le ministère n’a aucune réponse à apporter. 

Quelles conséquences sur les emplois du temps ?

La mise en  barrette de l’heure d’approfondissement/soutien sur plusieurs classes de 6e d’un même collège  a dégradé les emplois du temps des élèves et des personnels. Pourtant, le ministère va plus loin avec les groupes de niveau qui nécessitent la mise en barrette des heures de français et de mathématiques (plus d’un tiers du temps scolaire) en 6e et en 5e puis, à partir de la rentrée 2025, également en 4e et en 3e. On peut craindre une aggravation de nos conditions de travail avec des emplois du temps dégradés. 

Pourrais-je encore être professeur·e principal·e ? 

L’inquiétude est grande chez les enseignant·es de français et de mathématiques qui n’auront plus de classe en charge mais seulement des groupes de niveau et des élèves différents au cours de l’année. Comment, dans ces conditions, être professeur·e principal·e ? 

Interrogé à ce sujet par SUD éducation, le ministère a répondu que la charge de professeur·e principal·e pourra reposer sur d’autres enseignant·es mais aussi qu’il est possible en échangeant avec ses collègues d’être professeur·e principal·e pour des élèves que l’on n’a pas en classe. 

Après les groupes de niveau, que programme le ministère ?

Les groupes de niveau ne sont que la première étape d’une réforme de tri social de plus grande ampleur. Le ministère veut faire du collège un dispositif d’évaluation et de tri des élèves. Il prévoit la généralisation des évaluations nationales, largement décriées par les personnels, et la transformation du brevet destiné à devenir un examen d’entrée au lycée.

Une classe de prépa-lycée sera ouverte dans chaque département à titre expérimental à la rentrée 2024 pour une généralisation à la rentrée 2025. Ces classes prépa-lycée devraient accueillir au sein des lycées les élèves qui n’ont pas obtenu le brevet afin de leur permettre de rejoindre une classe de seconde à la rentrée suivante. Pour SUD éducation, il s’agit d’un dispositif cosmétique destiné à cacher la sélection que le ministère met en place à l’entrée du lycée. Les élèves les plus en difficultés se verront imposer une année de scolarité supplémentaire dans un cadre réglementaire flou au sein de classes de relégation. 

Plutôt que d’externaliser la difficulté scolaire, le ministère doit mettre en œuvre des mesures de prévention (baisse du nombre d’élèves par classe, développement des RASED, meilleur accompagnement médico-social, moyens AESH…)

 Avec sa réforme, le ministère ne propose rien aux élèves les plus en difficultés, il les sanctionne par des mesures stigmatisantes et excluantes. SUD éducation revendique au contraire un plan d’urgence pour l’éducation dont la première mesure doit être une baisse du nombre d’élèves par classe. 

Comment se mobiliser contre la réforme du collège ? 

Après les EPI, l’AP, le ministère impose une nouvelle réforme du collège qui va désorganiser les enseignements et aggraver les conditions de travail des personnels. Les personnels vont être sollicités pour mettre en œuvre cette réforme sans moyens et néfastes pour les élèves. 

SUD éducation appelle à :   

  • se réunir en AG, HMI… pour informer les collègues sur les dangers de la réforme, 
  • refuser collectivement de trier les élèves dans les groupes de niveau,
    ·  adopter des motions en conseil d’enseignement, en CA, en AG… contre la réforme du collège, 
  • se mettre en grève le 1er février pour marquer l’opposition à la réforme. 

Proposition de motion pour les CA, Conseils d’enseignement, AG et HMI

Nous refusons de trier les élèves ! 

Nous, personnels du collège ………………………………………… refusons collectivement la réforme du collège imposée dans la plus grande précipitation et sans concertation par le ministère de l’Education nationale. Plutôt que de donner davantage de moyens pour la scolarité des élèves les plus fragiles, le ministère fait le choix de mesures qui sanctionnent, qui sélectionnent et qui trient ces élèves. La politique éducative du ministère répond aux pressions de la droite libérale et réactionnaire et de l’extrême droite en reprenant leurs propositions.

L’hétérogénéité des classes est l’instrument de l’élévation du niveau moyen. Pour mettre en oeuvre ce projet de démocratisation scolaire, il faut donner les moyens nécessaires, or on constate la suppression de 8000 postes dans le second degré depuis 2017 ainsi qu’un abandon complet de l’éducation prioritaire.

La ministre exige des personnels qu’ils trient les élèves dans des groupes de niveaux en français et en mathématiques en 6e et 5e à la rentrée 2024 ainsi qu’en 4e et 3e à la rentrée 2025. Au contraire, la recherche a montré que l’enseignement en groupes de niveaux a des effets délétères sur le niveau moyen des élèves et ne profite qu’aux élèves qui sont déjà les plus performant·es. L’organisation en groupes de niveaux va casser les dynamiques d’apprentissage des classes, fragiliser les élèves et désorganiser les collèges. C’est aussi une casse en profondeur de nos métiers puisque les enseignant·es de français et de mathématiques n’auront plus de classe en charge mais des groupes de niveau qui pourront évoluer au cours de l’année.

Nous refusons de trier les élèves dans des groupes de niveau et de mettre en place cette réforme injuste. 

Nous exigeons le retrait de la réforme Choc des savoirs et la mise en oeuvre d’un vrai plan d’urgence pour l’éducation avec : 

  • la baisse du nombre d’élèves par classe, 
  • l’augmentations des salaires, 
  • la création d’un vrai statut pour les AESH, 
  • le recrutement massif de personnels de vie scolaire et médico-sociaux. 

CSA académique : 135 postes en moins à la rentrée 2024

Le CSA académique s’est tenu le jeudi 18 décembre. SUD éducation a dénoncé la suppression de 135 postes prévue pour la rentrée 2024 dont 55 dans le 1er degré et 80 dans le 2d degré.

Dans le Second degré, c’est le lycée général et technologique qui est le plus impacté avec 113 suppressions de postes ; par ailleurs, 25.5 postes sont supprimés en collège. C’est la voie professionnelle qui est renforcée à la rentrée 2024 avec 37 créations de postes en LP.

Notre académie est l’une des rares à ne pas avoir bénéficié du réajustement des moyens annoncés par le ministère fin décembre : les annonces ministérielles sur les groupes de niveaux en collège et les prépas-lycées devront se faire avec des moyens en moins ; cela va donc impacter très fortement les dédoublements existants.

Vous trouverez ci-dessous :
– La déclaration préalable de SUD éducation Bretagne
– Le compte rendu du CSA académique
avec les moyens prévus pour le 1er degré, le 2d degré, des informations sur le bilan des ruptures conventionnelles dans notre académie
– Le document de travail du CSA
avec les prévisions d’effectifs, les répartitions de moyens par départements, les cartes académiques pour les enseignements linguistiques, de spécialité, optionnels et les cartes des agences comptables

Mesdames et Messieurs les membres du Comité Social d’Administration de l’Académie de
Rennes,

L’école française a de nouveau été confrontée début décembre à la comparaison avec les autres écoles des pays de l’OCDE. Sans surprise on constate que notre système éducatif fait partie des plus inégalitaires, le déterminisme social y joue un rôle majeur.
Pour SUD éducation, cette situation n’est pas une fatalité, elle résulte de choix politiques : l’État ne finance pas l’école comme il le devrait : des milliers de postes d’enseignant·e ont été supprimés depuis 2017, les salaires sont insuffisants et les conditions de travail se dégradent à tel point que le ministère peine à recruter des personnels.

Enfin, les réformes imposées ont désorganisé la vie des établissements et accentué le tri social.

Les annonces ministérielles de décembre ont revu à la baisse les suppressions de postes prévues au niveau national. Pour autant, notre académie reste encore fortement impactée par les suppressions de postes pour la rentrée 2024. Au total, ce sont encore 135 postes qui sont supprimés dans notre académie pour la rentrée prochaine.

Pour SUD éducation, la baisse du nombre d’élèves doit permettre de remettre l’école à flot, d’assurer les remplacements, de reconstruire les RASED, de permettre la formation des enseignant·es, y compris avec les mouvements de pédagogie émancipatrice tel que l’ICEM ou le GFEN.

SUD éducation déplore que les faibles moyens engagés dans le second degré soient quasi uniquement dans la mise en œuvre d’une réforme du collège que l’on dénonce.

Les moyens exceptionnels engagés devraient servir à assurer le remplacement et la formation des personnels sur temps de travail ainsi qu’une baisse générale du nombre d’élèves par classe.
Le ministère fait le choix de financer des mesures qui sélectionnent et qui trient les élèves. La politique éducative du ministère répond aux pressions de la droite libérale et réactionnaire et de l’extrême droite en reprenant leurs propositions.
Les mesures annoncées dessinent en effet une école qui ségrègue et qui rend les élèves responsables de leurs difficultés, sous couvert d’autorité et de volonté d’élever le niveau des meilleurs. Ces choix éducatifs sont à l’image des choix politiques du gouvernement : celui-ci mène une politique au bénéfice des plus riches, comme en témoigne la réforme de la voie professionnelle.

En ce qui concerne notre académie, les annonces du ministère sont très décevantes et insuffisantes. Nous dénonçons la suppression de 55 postes dans le premier degré et 80 postes dans le second degré.

On le sait bien : un des principaux facteurs de la dégradation des conditions de travail reste le nombre trop élevé d’élèves par classe, largement au-dessus des moyennes européennes. Dans notre académie, le taux moyen d’encadrement est largement inférieur à la moyenne nationale. Dans le premier degré par exemple, nous avons un ratio de 5,78 professeur-es pour 100 élèves alors que le taux au niveau national est de 6,03 professeurs pour 100 élèves. Il n’y a donc pas lieu de se satisfaire des annonces ministérielles non seulement au niveau national mais de surcroît en ce qui concerne notre académie.

SUD éducation dénonce les suppressions de postes importantes qui vont toucher les écoles, collèges et lycées sur l’ensemble des 4 départements bretons.
SUD éducation déplore également la fermeture du collège de Corlay et réaffirme son soutien aux personnels mobilisés pour le maintien du collège Pier An Dall de Corlay, doté de tous les moyens qui lui seront nécessaires.

Enfin, au lendemain de sa nomination, la nouvelle ministre de l’éducation nationale, a déclaré avoir scolarisé ses enfants dans un établissement privé catholique par le fait que dans les établissements publics les remplacements des professeur-es absent-es ne sont pas assurés. C’est précisément ce que dénonce avec force SUD éducation depuis de nombreuses années, et qui est de la responsabilité pleine et entière de ce ministère et de ce gouvernement. Ce mépris de la haute bourgeoisie à l’égard du service public d’éducation et de ses personnels n’a malheureusement rien de nouveau. La défiance et la colère des personnels est cependant au plus haut. Des excuses ne suffiront pas. Nous exigeons des mesures fortes et immédiates pour valoriser nos métiers et améliorer significativement nos conditions de travail, nous attendons des mesures bien supérieures aux annonces de décembre dernier qui restent très insuffisantes.

L’éducation a besoin d’un plan d’urgence : les personnels revendiquent une augmentation des salaires, des recrutements, la titularisation des personnels contractuels, une formation adaptée au terrain, une amélioration des conditions de travail et des moyens pour l’école inclusive à commencer par la création d’un statut de la Fonction publique pour les personnels AESH.

SUD éducation Bretagne appelle l’ensemble des personnels à se mobiliser et à se mettre en grève le 1er février prochain.

Plan Académique de Formation : premier bilan des « abonnements » sur SOFIA-FMO

Ci-dessous, vous trouverez un compte-rendu du conseil académique de la Formation du 7 décembre 2023.

Lors du dernier Conseil académique de la formation, le rectorat a effectué un premier bilan sur les pré-inscriptions au Plan académique de Formation via la nouvelle application SOFIA-FMO ainsi qu’un bilan de la consultation des enseignant-e-s du premier et du second degré.

Les réponses du questionnaire académique sont sans appel et confirment nos positions syndicales :

  • 6.6 % des enseignant-e-s du 1er degré affirment que les offres de formation continue répondent à leurs besoins=> cela signifie donc 93.4 % des professeur-e-s des écoles considèrent que l’offre de formation ne répond pas à leurs besoins, et c’est alarmant !
  • 90 % des enseignant-e-s refusent les formations hors temps scolaires : le temps personnel est déjà largement occupé par les préparations de cours, correction de copies, suivi des élèves…

Pour rappel, chaque année, SUD éducation propose des formations sur les pédagogies émancipatrices et sur vos droits : ces formations sont transversales et sur temps scolaires.
Vous avez droit droit à 12 jours de formation syndicale par an !

SUD éducation dénonce aussi la vision rétrograde de l’école révélée par les dernières annonces du ministre : le “ choc des savoirs ” c’est “ l’école du passé. ”

Grève des lycées professionnels : Mardi 12 décembre

lycée pro

L’intersyndicale voie pro CGT Éduc’action35, SNUEP-FSU35, SNEP-FSU35, FNEC FP FO 35, Sud Education35
appelle tous les personnels à se mettre en grève et réussir une mobilisation d’ampleur
le mardi 12 décembre pour exiger le retrait de cette réforme des lycées pros.
Il est nécessaire de se préparer à une mobilisation de grande ampleur pour contrer cette réforme !

Le 12 décembre 2023, montrons notre détermination, fermons les LP !
Toutes et tous en grève et dans la rue !

Rassemblement devant la DSDEN à 11h avec cortège jusqu’au Rectorat, audience intersyndical au Rectorat à 13h.

Notre communiqué intersyndical 35 :

Tract Parents d’élèves :

Tract SUD éducation Fédéral : https://www.sudeducation.org/tracts/le-12-decembre-en-greve-contre-la-reforme-du-lp/

Mutations inter 2024 : SUD éducation vous informe !

Vous souhaitez participer au mouvement, néanmoins la procédure de mutation dans l’Éducation nationale peut sembler opaque. Il est par conséquent très important d’être accompagné·e par SUD éducation afin de vous aider dans vos démarches. Les élu·es et les militant·es de SUD éducation sont à vos côtés pour défendre l’égalité de traitement entre tous les personnels et s’assurer que tou·tes disposent des mêmes informations concernant les procédures de mutation. Retrouvez ci-dessous les informations pour vous inscrire aux visios et le calendrier du mouvement.

Le manque de postes dans le premier comme dans le second degré ont largement contribué à bloquer la mobilité des personnels. Il devient de plus en plus difficile pour les enseignant·es du second degré d’obtenir certaines académies à cause des suppressions de postes.

Les mutations se déroulent en deux temps : d’abord le mouvement inter-académique pour changer d’académie, puis le mouvement intra-académique pour pouvoir faire des vœux à l’intérieur de votre académie.

Vous pourrez faire vos voeux du mercredi 8 au mercredi 29 novembre 2023 à midi. 

Sur le site spécial mutations de SUD éducation, vous trouverez :

  • les barres d’entrée des années précédentes,
  • un simulateur pour calculer votre barème,
  • un formulaire à remplir pour être accompagné·e par SUD éducation.
Les visios ouvertes d’information

SUD éducation organise des visios d’information syndicales ouvertes pour vous informer au sujet du mouvement dans le premier degré :

  • Le mardi 7 novembre à 19h,
  • Le mercredi 15 novembre à 18h.

Pour vous inscrire, rendez-vous ici : https://mutations.sudeducation.org/visio-dinformation-premier-degre/

SUD éducation organise des visios d’information syndicales ouvertes pour vous informer au sujet du mouvement dans le second degré :

  • Le mercredi 8 novembre à 18h,
  • Le jeudi 16 novembre 20h.

Pour vous inscrire, rendez-vous ici : https://mutations.sudeducation.org/visio-dinformation-second-degre/

Le calendrier du mouvement inter
  • Du 8 au 29 novembre 2023 à 12h : Saisie des vœux (31 au maximum) pour des académies ou pour les mouvements spécifiques (15 au maximum).
  • À partir du 30 novembre 2023 : Téléchargement de votre confirmation de demande dans l’application SIAM. La confirmation doit ensuite être transmise signée à votre chef·fe d’établissement avec les pièces justificatives en respectant les dates fixées par le rectorat.
  • Décembre 2023 : Constitution de votre dossier justifiant votre situation de handicap, respectez les délais fixés par le rectorat.
  • Janvier 2024 : Consultation de votre barème et, en cas de désaccord, contactez au plus vite votre rectorat.
  • 10 février 2023 à minuit : Date limite pour envoyer une demande tardive de participation au mouvement, d’annulation ou de modification de demande.
  • 6 mars 2023 : Résultat de votre demande de mutation sur I-Prof.
Toutes les infos sur les mutations dans le 1er degré

https://www.sudeducation.org/mouvement-interdepartemental-rentree-2024/embed/#?secret=Bb2UIYysxR#?secret=hgfTv3Hr99

Toutes les infos sur les mutations dans le second degré

https://www.sudeducation.org/mutations-2023-pour-les-personnels-du-second-degre-faites-vos-voeux/embed/#?secret=XPYYk3CUHY#?secret=4fgFtTv31j

Le journal des mutations

https://www.sudeducation.org/le-journal-des-mutations-2022-2023/embed/#?secret=4nFcQbWqtg#?secret=aux9K8yard

Toutes les infos sur les mutations pour les enseignant·es stagiaires

Formation AED – Droit du travail et pratique du métier d’AED au quotidien

Les lundi 6 novembre et mardi 7 novembre 2023 à L’Union Locale Solidaires 35 au 5 rue de Lorraine.

Face au manque de formations proposées par le rectorat pour les AED, il nous semble important de s’organiser collectivement pour se former sur notre métier et nos droits. Sud éducation 35 propose donc deux journées de stages à destination des AED. Il n’est pas obligatoire de participer aux deux journées de la formation, vous pouvez faire le choix de n’assister qu’à l’un des deux jours.

Le but de ce stage est de découvrir les bases de l’outil syndical, connaître nos droits, mais surtout se rencontrer et échanger sur nos pratiques.

Nous ferons une présentation du syndicat en introduction du stage. A quoi sert-il ? Que défend-t’il ? Comment le contacter ? Etc.

À travers des temps de présentation, de discussion et d’auto-formation, nous tenterons d’outiller les participant.es de ce stage pour les aider au mieux dans leur travail quotidien dans les établissements scolaires. 

Pour s’inscrire

  • Envoyer un mail à : syndicat@sudeducation35.fr
  • Envoyer le courrier correspondant ci-dessous à son supérieur hiérarchique un mois avant c’est à dire avant le 6 octobre.

Pour rappel : Chacun a droit à 12 jours de stages par an.

Programme du stage

Lundi 6 novembre

  • 9h : Accueil / Café.
  • 9h30 : Présentation du syndicat.
  • 10h15 : Textes réglementaires.
  • 10h45 : Pause.
  • 11h : Conditions de travail.
  • 12h30 : Pause repas.
  • 14h : Hiérarchie et entretien professionnel.
  • 15h15 : Pause.
  • 15h45 : Lire sa fiche de paye : C’est quoi ce salaire ?
  • 17h : Bilan de la journée.
  • 17h30 : Pause.
  • 18h30 : Visionnage de « La Sociale ».
  • 20h : Discussion autour du film.
  • 21h : Fin de la journée.

Mardi 7 novembre

  • 9h : Accueil / Café.
  • 9h30 : Brise-glace.
  • 10h : Tour de table des attentes de la journée.
  • 10h30 : Échange de pratique.
  • 11h : Pause.
  • 11h30 : Échange de pratique.
  • 12h30 : Pause repas.
  • 14h Échange de pratique.
  • 15h15 : Pause.
  • 15h45 : Présentation d’outils d’autoformation.
  • 17h : Bilan de la journée.
  • 17h30 : Pause.
  • 18h30 : Arpentage du livre « Survivre au taf. Stratégies d’autodéfense pour personnes minorisées », Marie Dasylva.
  • 20h : Échange autour du livre de Marie Dasylva.
  • 21h : Fin de la journée.

Vous venez de loin ? Dorénavant, il est possible de se faire rembourser son trajet (train, voiture, ou autre) pour venir au stage. Il suffira d’envoyer votre ticket de transport ou votre itinéraire Mappy à syndicat@sudeducation35.fr (préciser dans l’objet du mail : Pour le trésorier) à la suite de votre stage.

Page facebook de l’évènement ici

Droits des AED à la rentrée

La rentrée scolaire est marquée par les signatures de contrat pour les personnels contractuels. Il est très important de bien connaître ses droits et de faire appel à SUD éducation pour être accompagné·e en cas de difficultés.

Sur cette page, vous trouverez toutes les informations sur les signatures de contrat mais également sur les mesures récentes de CDIsation au bout de 6 ans pour les AED.

Lien vers le site fédéral pour toutes les infos

PPCR : Formuler un recours pour contester son avis final

C’est la période de réception de l’appréciation finale de votre Rendez-vous de carrière.

L’appréciation finale de la valeur professionnelle qui figure au compte rendu est notifiée dans les deux semaines après la rentrée scolaire suivant celle au cours de laquelle le rendez-vous de carrière a eu lieu, entre le 15 septembre et le 15 octobre.
(article 6 de l’arrêté du 5 mai 2017 relatif à la mise en œuvre du rendez-vous de carrière des personnels enseignants, d’éducation et de psychologues du ministère chargé de l’éducation nationale).

SUD Éducation 35 peut vous aider à formuler votre recours pour contester votre appréciation finale et/ou effectuer une relecture.

Vous pouvez nous contacter :
=> par mail à syndicat@sudeducation35.fr
=> par téléphone au 09 53 77 57 22 ou 07 83 49 31 45
=> venir lors de nos permanences du lundi au jeudi de 9h30 à 17h au local 5, rue de Lorraine.  

Ci-dessous , voici quelques informations si vous êtes concerné-e par l’AVIS FINAL suite à un rendez-vous de carrière.

– Votre appréciation finale est donnée par le IA DASEN (pour le 1er degré), le recteur (pour les certifié.es du 2d degré) ou le ministre pour les agrégé.es.
– Les délais de recours débutent à la date de notification.
– Il faut effectuer le recours sur SIAE Iprof.

La contestation comprend plusieurs étapes :

Étape 1 : Formuler un recours gracieux par écrit

Ce recours doit être formulé dans un délai de 30 jours francs suivant la notification de l’appréciation finale de votre RDV de carrière.

Il faut l’adresser à :
– l’IA-DASEN pour le 1er degré
– au Recteur pour les certifié.es du 2d degré
– au ministre pour les agrégé.es.

Ne pas oublier de mentionner dans votre courrier :
« A l’attention de M. le Recteur, copie DPE… » si vous êtes certifié-e
« A l’attention de M. l’inspecteur d’académie copie à la division des personnels si vous êtes PE »
Le courrier est à remonter par voix hiérarchique.

L’administration a 30 jours pour vous répondre.
Attention : l’absence de réponse est considéré comme un refus de modification de l’appréciation finale.

Vous avez à ce moment-là 30 jours pour saisir la CAPA ou la CAPD (C’est l’étape 2, ci-dessous) :

Étape 2 : Saisine de la CAPD ou de la CAPA

Si vous n’avez pas obtenu modification de l’avis final porté ou si vous n’avez pas reçu de réponse, il est possible de saisir la la CAPD (pour le 1er degré) ou la CAPA (pour le 2d degré).

Il faut effectuer la demande par écrit et par voie hiérarchique dans un délai de 30 jours.

Votre courrier doit être argumenté : avis illogiques ou contradictoires, procédure non respectée, missions ou activités non prises en compte, mentions illégales d’activités syndicales ou d’arrêt maladie ou temps partiels, contradiction avec de précédents avis et rapports d’inspection…

L’objet du recours sera formulé ainsi : « Demande de révision de l’avis appréciation finale portée suite au rendez-vous de carrière ».

Lors de la CAPA ou de la CAPD, nos élu-e-s défendront vos demandes de révision :
contactez-nous pour nous informer de votre recours pour qu’on puisse vous défendre au mieux !
Envoyez-nous un mail [Recours CAPA-CAPD] à syndicat@sudeducation35.fr

Les guides de SUD Éducation à consulter :

Les textes de référence :

* Arrếté du 5 mai 2017 relatif à la mise en œuvre du rendez-vous de carrière des personnels enseignants, éducation et de psychologues du ministère chargé de l’EN : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000034632395/

+ Lien vers le guide du ministère (voies et délais de recours -page 6) : file:///C:/Users/CASSIO~1/AppData/Local/Temp/guide-du-rendez-vous-de-carri-re-des-personnels-enseignants-d-ducation-et-psychologues-de-l-ducation-nationale-48144_0.pdf

SNU, NON Merci ! 4 pages

Qu’est-ce que le SNU ?

Le Service National Universel (SNU) est un dispositif gouvernemental, sous tutelle conjointe du ministère de l’Éducation nationale et des Armées, lancé par Gabriel Attal quand il était secrétaire d’État chargé de la jeunesse, puis porté par Sarah El Haïry et désormais par Prisca Thevenot, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du SNU. D’abord expérimenté dans 13 départements en 2019, il est étendu à tout le territoire depuis Il s’adresse aujourd’hui aux jeunes volontaires de 15 à 17 ans, de nationalité française.

Ce « service » se divise en trois parties : d’abord un « séjour de cohésion » collectif hors ou sur temps scolaire, dans des centres encadrés par des militaires à la retraite et des personnels de l’éducation nationale et populaire, pendant deux semaines ; ensuite une « mission d’intérêt général » obligatoire dans une association ou une institution publique, pendant 12 jours consécutifs ou 84 heures réparties sur l’année ; enfin, une période «d’engagement» facultative de 3 mois minimum.

Les objectifs affichés sont on ne peut plus ambitieux : faire vivre les valeurs républicaines, renforcer la cohésion nationale, développer l’engagement, accompagner l’insertion sociale et professionnelle, favoriser la mixité sociale ou encore agir pour une société solidaire. Rien que ça !

Pendant les séjours en internat collectif, les volontaires, vêtu·es d’un uniforme ressemblant à celui de la police, sont en théorie initié·es à la citoyenneté, à la connaissance des services publics, au développement durable, à la transition écologique, à la défense et la sécurité nationales, etc. On y apprend surtout à saluer le drapeau en chantant La Marseillaise, à se mettre au garde-à-vous, à obéir sans réfléchir, de 6h30 à 22h30, dans un rythme de vie insoutenable.

✸ Encadrement militaire : mise en danger

Insolations, évanouissements, déshydratations, punitions collectives… Des débuts en 2019 jusqu’à l’été 2023, le SNU s’illustre dans les pages faits divers.

En 2019, dans le Val d’Oise, les volontaires essuient les plâtres d’un encadrement complètement déconnecté : iels sont réveillé·es en pleine nuit par une simulation de fusillade et des jets de fumigènes. Résultat : malaises, crises de panique, crises d’épilepsie…

Été 2022, punitions collectives nocturnes humiliantes et dangereuses. À Strasbourg, pompes et exercices de gainage pour plus de cent jeunes ados tiré·es du lit ! En Île de France, un jeune hospitalisé en urgence car asthmatique et dispensé de pratique sportive intensive. Mais l’encadrant militaire n’avait pas lu la fiche.

Les scénarios se répètent d’année en année. Manifestement, l’expérience n’a rien appris aux cadres militaires de ces séjours !

✸ Harcèlement et agressions sexuelles, racisme

Politis a révélé le 18 avril 2023 (hebdo N° 1754) des cas de « harcèlement sexuel, propos racistes, humiliations et gestes déplacés » qui auraient été commis par deux cadres de séjours de cohésion en Île-de-France à l’été 2022, un commandant et un lieutenant-colonel. Les témoignages recueillis sont éloquents. L’affaire a d’abord été dissimulée avant qu’une enquête administrative soit déclenchée auprès du SDJES, qui est à la fois juge et partie, ce qui pourrait expliquer les blocages.

Les encadrant·es issu·es des corps d’armée ne sont pas formé·es à s’occuper de jeunes adolescent·es que le cadre d’accueil militaire met en danger. D’autres dysfonctionnements sont inévitables. Solidaires Jeunesse et Sport entreprend de collecter les témoignages à cette adresse : balancetonsnu@mailo.com

✸ Les projets de généralisation et d’obligation

En juin 2023, le gouvernement a annoncé aux organisations syndicales la mise en place du SNU sur le temps scolaire pour tou·tes les élèves de seconde générale et de première année de CAP.

Autrement dit, les séjours de 12 jours se feront dans le cadre de projets pédagogiques (appelés « classes d’engagement »), avec un encadrement partagé entre éducation nationale, éducation populaire et militaires à la retraite.

Le projet oscille encore entre l’incitation et l’obligation. D’un côté, pour inciter, il envisage une valorisation de la participation dans Parcoursup ou une aide financière pour le Bafa. Le SNU offre d’ailleurs déjà de payer l’examen du code de la route (30 € !) à celles et ceux qui ont fait le séjour et la mission d’intérêt général. De l’autre, on joue avec l’idée de conditionner le Bafa, le permis de conduire, voire le Bac, à la soumission au SNU. Tout est envisageable pour imposer un projet impopulaire et que rejettent ensemble les organisations FSU, SGEN-CFDT, UNSA-éducation, FNEC-FP-FO, FERC CGT, SNALC, SUD éducation, VL, FIDL, MNL et FCPE comme elles l’ont exprimé dans leur communiqué unitaire du 10 juin 2023.

La mise en place du SNU sur le temps scolaire est encore un coup porté aux heures dévolues aux apprentissages, déjà mis à mal par la réforme Blanquer du bac. C’est une militarisation et un renforcement de la soumission qui éloignent encore plus l’école d’un projet émancipateur.

Par crainte d’une mobilisation sociale de la jeunesse, le gouvernement met en place ce nouveau service militaire qui ne veut pas dire son nom, un outil de mise au pas bien connu par le passé.

Le nombre de volontaires ridiculement bas, l’obligation pour le gouvernement de passer par une instrumentalisation de l’école et de s’en remettre au volontariat des enseignant·es montrent l’échec qu’est d’ores et déjà le SNU.

Pourquoi on n’en veut pas ?

✸ La jeunesse au garde-à vous

La « culture de l’engagement » que prétend développer le gouvernement à travers le SNU relève, dans les faits, d’une militarisation de la jeunesse. Un rapport du Sénat de juin 2022 en définit clairement les objectifs : il s’agit « dans une logique de contribution à l’esprit de défense, d’informer les jeunes des perspectives de carrière dans les armées et la gendarmerie, et des besoins des forces de réserves, la professionnalisation imposant un effort particulier pour susciter des vocations ». Derrière la cohésion sociale et l’entraide que le SNU est censé promouvoir se dissimule une tentative d’enrôlement et de militarisation de la jeunesse. Le SNU est un lieu où l’Etat peut déverser toute sa propagande militariste à un public captif, où l’on fabrique déjà du consentement à l’autoritarisme et à la violence.

Le SNU relève d’une inquiétante intrusion du militaire dans l’éducatif : par un décret de février 2023, son extension est confiée à une délégation placée sous la double autorité du ministre des Armées et de celui de l’Éducation et de la Jeunesse.

✸ Le SNU prive l’éducation de moyens

Le rapport des inspections générales remis au Premier Ministre en 2018 a évalué entre 2,4 et 3,1 milliards d’euros par an le coût du SNU généralisé à une tranche d’âge ! C’est excessif et révoltant pour un projet qui ne répond nullement aux besoins ni aux attentes de la jeunesse. L’Éducation nationale et populaire manque de moyens, allouer un tel budget au SNU serait un gaspillage indécent ! Les besoins sont ailleurs : dans le recrutement de personnels et la revalorisation de leurs salaires, dans la rénovation des bâtiments, dans l’accompagnement des jeunes et dans les aides fournies aux élèves et étudiant·es. Nous exigeons que l’argent du SNU soit utilisé pour les besoins de l’Éducation nationale et l’Éducation populaire.

✸ Une jeunesse mise au pas

Le SNU est une réponse autoritaire et inadaptée aux aspirations et aux inquiétudes de la jeunesse. Loin de cultiver une « culture de l’engagement », le SNU est, au contraire, une entreprise de soumission. Il est déjà paradoxal que l’engagement se conçoive en termes de « service obligatoire ». La jeunesse s’engage déjà pour l’émancipation, l’égalité, la justice sociale et climatique : mais c’est justement tout ce que ce gouvernement réprouve et réprime.

Par ailleurs, la discipline imposée et les punitions prévues par le règlement (article 6) traduisent une volonté de mise au pas de la jeunesse : il s’agit de faire en sorte qu’elle « se tienne sage », répétant l’humiliation qu’avaient subie, en décembre 2018, des lycéen·nes de Mantes-la-Jolie alors mobilisé·es contre les réformes Blanquer. Ce traitement réservé à la jeunesse est à la fois méprisant et violent.

✸ Une instrumentalisation des questions écologiques

Le gouvernement tente de donner une vitrine respectable au SNU en insistant sur son rôle dans l’éducation à la transition écologique de la société. Ce greenwashing cache mal le coût écologique terrible des guerres et de l’industrie militaire. La reconversion écologique de la société est un enjeu fondamental pour l’école et pour notre société. Il nécessite une politique volontariste de rénovation du bâti scolaire, de révision des programmes et non le saupoudrage vert d’un dispositif de promotion des industries polluantes.

✸ Le SNU n’a d’universel que le nom

Ce gouvernement qui aggrave les inégalités sociales, notamment par la casse de l’école publique, affiche un objectif d’unité nationale avec le SNU alors qu’il n’est en rien pensé pour prendre en compte tous les publics. Rien dans l’organisation des séjours ni dans la communication gouvernementale n’est prévu pour l’accueil et l’inclusion des personnes en situation de handicap ou des minorités de genre.

De plus, l’interdiction du port de signes religieux, transposée de l’école vers les centres SNU, obéit à une vision rétrograde et islamophobe de la laïcité dans le prolongement de la loi séparatisme.

✸ Et à l’international ?

Italie : un accord a été signé entre les ministères de l’éducation et celui de la défense pour la mise en place d’un dispositif identique au SNU. La mobilisation contre celui-ci s’organise depuis mars 2023 autour de « Observatorio contro la militarizzazione delle scuole » auquel participent les organisations syndicales CUB et COBAS. (http://www.cobas-scuola-pisa.it/ iniziativa-dellosservatorio-contro-la-militarizzazione-delle-scuole/)

Pologne : même accord qu’en Italie et en France entre les ministères de l’éducation et celui de la défense avec un ajout : une initiation au maniement des armes.

✸ Le collectif « Non au SNU » fortement mobilisé sur l’ensemble du territoire

Depuis 3 ans, des collectifs locaux se sont créés un peu partout sur le territoire et ont construit une argumentation pour s’opposer à la mise en place du SNU. Ils regroupent la quasi-totalité des organisations de jeunesse, les syndicats de l’éducation et ceux de la jeunesse et des sports. SUD éducation, Solidaires Jeunesse et Sports ainsi que l’Union Syndicale Solidaires y sont souvent moteurs et largement impliqués. Ces collectifs arrivent à s’organiser de manière unitaire pour refuser la mise au pas de la jeunesse. Ils ont fait rapidement lorsque le gouvernement a commencé à évoquer la généralisation du SNU à toute la jeunesse et la mise en œuvre de sa propagande à travers la caravane.

✸ Caravane partout… candidat·es nulle part !

Pompeusement nommée « tournée expérience SNU », celle-ci n’a attiré que très peu la jeunesse visée par le dispositif. Accompagnée par une équipe de sécurité privée, c’est surtout une opération de communication en carton, comme sait si bien le faire ce gouvernement, avec des stands ridicules et des jeux censés maquiller le discours nationaliste et militariste. Il semble difficile de convaincre de l’utilité de soumettre la jeunesse et de lui inculquer un esprit d’obéissance aux règles, un respect absolu des normes qui, pour la plupart, ne visent qu’à perpétuer les inégalités et injustices inhérentes à l’organisation actuelle de la société. La jeunesse a déjà beaucoup à se mobiliser contre les discriminations, pour l’écologie et contre les attaques faites aux droits sociaux !

C’EST TOUJOURS

✸ La caravane passe, la résistance monte

Dans quasiment toutes les villes d’accueil de la caravane, des mobilisations ont perturbé cette propagande militaire. Des grandes villes comme Nantes ont réussi à faire plier bagage à la caravane, mais il faut noter aussi la mobilisation importante de villes petites et moyennes (par exemple Épinal) qui ont réussi à faire déplacer la caravane par crainte d’une trop forte mobilisation.

Le travail de structuration de ces différents collectifs locaux sera un point d’appui fort pour poursuivre et amplifier l’opposition au SNU, et chaque personne peut rejoindre localement un collectif pour participer activement à la lutte.

Pour rejoindre un collectif local, contactez les militant·es de SUD éducation 

SUD éducation demande l’abandon total du SNU que ce NON soit dans l’école ou hors l’école.

Télécharger le document : SNU, NON merci! (format pdf)

Revalorisation dans la Fonction publique : des miettes !

Le 12 juin, le ministre de la Fonction publique recevait les organisations syndicales dont l’Union syndicale Solidaires pour présenter son projet de revalorisation salariale. Les organisations syndicales ont toutes décidé de quitter la réunion, car la maigre revalorisation ne vient même pas compenser l’augmentation de ces deux dernières années.

Le ministre a annoncé une augmentation du point d’indice d’1,5%. Il augmentera de 4,85 à 4,92 euros. En plus de cela, les grilles seront revalorisées de 5 points d’indices forfaitaires. L’augmentation du salaire des fonctionnaires s’élèvera donc à moins de 50 euros brut par mois pour une enseignante dans sa quinzième année de carrière.

Il faut ajouter que le ministère a procédé ces dernières années à une désindexation des primes et des indemnités sur le point d’indice, ce qui en bloquera toute hausse automatique.

L’autre mesure concerne, sans davantage de précisions, une augmentation de 1 à 9 points d’indice pour les bas de grille des catégories B et C. Ces personnels, qui ont vu leur salaire entièrement rattrapé par l’inflation et l’augmentation du Smic, ne verraient ainsi leur salaire augmenter que de 5 à 45 euros brut par mois. Entre septembre 2021 et 2023, l’indice plancher de la grille salariale AESH a gagné 26 points en raison de l’indexation du SMIC, le ministre de la Fonction publique n’annonce donc rien de plus que l’existant, c’est-à-dire l’évolution des pieds de grille afin de ne pas rémunérer les personnels à un indice inférieur à celui du SMIC.

Enfin, le ministre a annoncé une prime dite de « pouvoir d’achat », versée une fois, de 300 à 800 euros brut pour les personnels percevant un salaire en-dessous de 3250 brut par mois primes incluses. Un tel dispositif ne résout évidemment rien au problème structurel de la faiblesse des salaires dans la Fonction publique.

Pour SUD éducation et l’Union syndicale Solidaires, ces annonces ne sont que des miettes. Toutes combinées, elles ne rattraperont pas l’inflation de 10 points de ces deux dernières années. En conséquence, l’annonce de M. Stanislas Guérini a essentiellement consisté à expliquer aux syndicats des personnels de combien la baisse de salaire sera limitée.

À SUD éducation, les revendications sont simples :

  • une indexation des salaires sur l’inflation,
  • un salaire minimum dans la fonction publique porté à 1700€ net,
  • avec Solidaires, SUD éducation revendique une revalorisation immédiate des salaires de 20% pour compenser le gel durant 10 ans du point d’indice, et l’attribution de 85 points pour toutes et tous, soit 420 euros brut mensuels.

SUD éducation continuera de porter ces revendications et à les populariser aussi longtemps qu’il le faudra pour gagner des augmentations de salaire dans le service public d’éducation et réduire les inégalités salariales.

Télécharger le document : CP 2023_06_13 (format pdf)

Rencontre autour du Livre « De la faiblesse de l’esprit critique envisagé comme compétence »

SUD éducation 35 est heureux de vous inviter à une deuxième rencontre autour d’un ouvrage publié par les éditions Pontcerq autour de la question de l’entrée des « compétences » à l’école, de la maternelle à l’université. L’ouvrage s’intitule « De la faiblesse de l’esprit critique envisagé comme compétence » et porte plus spécifiquement sur « l’éducation aux médias » et à « l’esprit critique », notamment dans le cadre de « l’EMI ». Il est disponible gratuitement en son format électronique sur le site internet des Editions Pontcerq .

Le but de la rencontre sera de présenter une critique (philosophique) (et politique) du concept de compétence. Il s’agit d’envisager la compétence comme un phénomène de « capture » de l’enseignement.

Les auteurs de l’essai évoqueront aussi la parution ce mois-ci du pamphlet De Monsieur Rey, pédagogue, dans lequel est questionné le rôle qu’ont été amenées à jouer les sciences de l’éducation dans le processus de légitimation du concept de compétence en milieu scolaire. Ce petit livre est envisagé, aussi, comme une réponse de l’enseignement à la pédagogie. (C’est-à-dire des enseignants aux pédagogues.)

Le propos est : les enseignantes et enseignants ont autre chose à dire aux pédagogues que seulement : « Vous nous ennuyez avec vos discours fumeux, inutiles et abscons… » Car les pédagogues font (malheureusement) autre chose que seulement produire des discours abscons ; ils sont une instance de légitimation pernicieuse, bien installée, à laquelle il est grand temps de s’attaquer de manière un peu décidée…

Une large part du temps sera consacré à la discussion des thèses proposées avec le public.

La rencontre aura lieu à l’Université Rennes 2, campus de Villejean, dans l’amphithéâtre E1 – Joséphine Pencalet, jeudi 22 juin 2023 à 18h15.

Elle est ouverte à tout public intéressé par la pédagogie et par les questions politiques autour de l’école.

Venez nombreux-ses !

Lien évènement Facebook : https://fb.me/e/3ghI8ZWl3

Affiches :

Le « Pacte » avec le diable se précise…

Lors du CSA-A du 15 juin, les organisations syndicales ont demandé des précisions sur l’application du Pacte dans notre académie.

Voici quelques réponses à nos questions.

Comment va être mis en œuvre le Pacte dans l’académie de Rennes : quelle sera la répartition par départements ?

Premier degré :
=> Allocation de 6564 parts pour les écoles (soit 2188 pactes), réparties en 4 enveloppes, en fonction du nombre de classes par département (R2022).
– Côtes d’Armor : 1274 parts
– Finistère : 1737 parts
– Ille-et-Vilaine : 2346 parts
– Morbihan : 1207 parts

DSDEN 22 : les IEN ont réuni les directeurs et directrices d’école pour effectuer un repérage des personnels volontaires en identifiant certaines missions prioritaires notamment l’intervention des PE en 6e sur le soutien et l’approfondissement + « devoirs faits » ; le recensement est en cours ; des PE ont déjà fait part de leur intérêt ; nous passons à une phase plus opérationnelle pour voir dans quelle mesure les Emplois du Temps des Collèges permettront d’intégrer les personnels PE dans les Pactes pour le soutien et approfondissement en 6e ; d’ici la fin de l’année scolaire, nous aurons un premier aperçu ; à la rentrée de septembre, il y aura possibilité d’ajuster.

DSDEN 29 : Idem ; un recensement sans engagement a été lancé dans le département : il s’agit de recenser des volontaires ; le changement d’avis des personnels n’aura pas d’incidence. Les PE pourront effectuer les heures du Pacte (dispositif « devoirs faits » ou soutien 6e) soit dans le collège du secteur professionnel soit dans le collège proche de leur domicile.

DSDEN 35 : Idem : recensement en cours et réunion entre IEN et directeur.trice.s ; travail local entre les IEN et les directions des collèges sur les Emplois du temps pour mettre en adéquation les besoins des uns et les possibilités des autres.

DSDEN 56 : dans le Morbihan, il n’y a plus d’école à 4,5 jours ; donc, tous les regards convergent donc vers les mercredis matins pour la mise en œuvre du Pacte.

=> Sur quel budget seront pris les Pactes signés par les PE exerçant en SEGPA ?

Secrétaire générale : Le pacte est lié au lieu d’affectation ; ce sera sur le pacte du second degré.

Donc, pour les PE en SEGPA, les heures de soutien en 6e se feront sur les mêmes conditions que les personnels du second degré : pas de pacte.

L’accès au pacte ne dépend pas du statut mais du lieu d’exercice des personnels : les parts du Pacte sont des parts fonctionnelles attribuées aux établissements.

=> Les PE exerçant en maternelle pourront-elles.ils avoir accès au Pacte ?

Secrétaire générale : ce sera possible ; pas d’empêchement.

=> Quand se fera la finalisation des engagements pour le Pacte ?

Secrétaire générale : Le calendrier prévoit un recensement puis un engagement définitif en septembre pour la mise en paiement pour le mois de novembre.

=> Les élèves à dispositif particulier sont déjà souvent en APC ? Est-ce que ce seront ces mêmes élèves qui seront en « soutien renforcé dans le premier degré » comme le propose le Pacte ? Les syndicats interrogent l’intérêt de l’enfant.

DSDEN 35 : Oui, ça pourrait être les mêmes élèves qui sont déjà en APC qui pourraient être concerné.es par les heures de soutien proposées par le Pacte ; les élèves apprécient le travail en petit groupe avec l’enseignant.e.

Organisations syndicales : les élèves en APC ressentent parfois ses heures supplémentaires comme une punition.

Pour le second degré
18481 parts pour les EPLE, attribuées au poids de la DHG (clé de répartition qui est apparue le plus signifiant et pertinent) ; chaque établissement s’est vu notifié une enveloppe.
– CLG : 28430 ( 2810 pactes) : 6 missions
– Lycées : 3385 parts (1128,3 pactes) : 4 missions
– LP (dont SEP) : 6666 parts (1111 pactes) : 15 missions
Pour les LGT : la répartition a été pondérée pour les lycées dont l’IPS est inférieur à 100.

=> Quels pactes pour les professeur.es qui exercent en Lycée professionnel et en collège ?

Secrétaire générale : le personnel aura la possibilité de choisir : soit les 6 parts non-sécables du LP soit la répartition proposée en collège.

=> Les parts du Pacte sont sécables ou pas ?

Secrétaire générale : Pour le LP : 6 parts insécables ; pour les CLG et Lycée : parts ont été notifiées aux chef.fe.s d’établissement = il s’agit de parts fonctionnelles de l’ISOE ; les chef.fe.s d’établissement sont libres de les séparer ou pas ; les parts sont sécables.

=> Le remplacement de courte de durée (RCD) est prioritaire mais cela pourrait être apprécié différemment d’un établissement à un autre : quelle consigne a été donnée aux directions ?

Secrétaire générale : le remplacement est une priorité pour tous les établissements et les collectifs de travail mais dans les textes indemnitaires, il n’y a pas d’obligation pour les personnels à prendre cette mission-là avant les autres ; c’est une obligation collective de prioriser le remplacement de courte durée : il faudra y veiller : les parents d’élèves sauront signaler là où ça fonctionne et là où ça ne fonctionne pas ; des bilans seront effectués.

Le dispositif des HSE existe encore pour le remplacement ponctuel.

L’objectif est de mieux remplacer les heures non assurées ; il faut couvrir ce qui est prévisible : il y aura 2 leviers, les HSE et les pactes « 18h – RCD ».

=> Quelle mise en œuvre du remplacement de courte durée pour les personnels exerçant en cité éducative (Collège et Lycée) ?

Secrétaire générale : Les RCD pourront s’envisager sur l’ensemble de la cité éducative, je pense. Pas d’empêchement pour les chef.fe.s d’établissements.

=> Si les 18 heures du Pacte RCD n’est pas faisable sur un établissement (car peu d’absences), les personnels seront-elles.ils obligé.es de les effectuer dans un autre établissement du secteur ?

Secrétaire générale : Non.

=> Quel délai de prévenance est préconisée pour les personnels qui auront signer le pacte RCD 18h  ?

Secrétaire générale : Le délai de prévenance sera quasi immédiat ; les « enseignant.es pacté.es » doivent libérer des créneaux de disponibilités en signant leur pacte ; l’enseignant s’engage sur 1 à 2 créneaux ; cela n’est à ce stade pas normé mais il y aura nécessairement une souplesse organisationnelle qui dépendra de la ou du chef.fe d’établissement.

=> Avez-vous reçu des alertes de la part des chef.fe.s d’établissement ?

Secrétaire générale : ils et elles sont dans la mise en œuvre d’un dispositif nouveau dans un temps court ; nous sommes très à l’écoute des chef.fe.s d’établissement.

=> Le Pacte sera-t-il utilisé pour le remplacement d’enseignant.es grévistes ?

Secrétaire générale : C’est le droit du travail qui s’applique ; pas de remplacement des enseignant.es grévistes car c’est un droit constitutionnel.

=> Y aura-t-il la possibilité d’appliquer ces pactes aux TZR et contractuel.les ? va-t-on leur demander de faire du RCD s’ils et elles sont en sous-services ?

Secrétaire générale : Oui, les contractuel.le.s et TZR seront éligibles comme les autres au RCD ; cela se fera avec souplesse et intelligence ; pour certain.es TZR et contractuel.le.s en sous service, ce sera la possibilité de compléter leur service et d’éviter des compléments de service dans un autre établissement. avec les RCD ; il s’agit de limiter au maximum les temps incomplets en encourageant les TZR si cela peut éviter de faire des heures ailleurs.

Secrétaire général-adjoint : D’une certaine manière, ils pourraient remplir leur ORS ; cela peut être dans leur intérêt de le formaliser par le pacte mais il n’y aura pas d’obligation.

Voir aussi :

Notre position sur le PACTE et l’accompagnement des personnes signataires

Réforme de la voie pro : Macron détruit le lycée professionnel !- Tract de SUD éducation

Les personnels s’étaient mobilisés à l’automne contre la mise à sac de l’enseignement professionnel. Macron revient à la charge au mois de mai avec des annonces désastreuses pour l’enseignement professionnel et pour les conditions de travail des PLP.

Dans les lycées professionnels devenus Lycées des Métiers, les discours d’entreprise ont pris une place centrale. Pour le gouvernement, l’enseignement professionnel doit être subordonné aux besoins des entreprises pour pallier les difficultés des entreprises à recruter dans certaines filières aux emplois les plus précaires ou les plus pénibles. Alors que 70% des élèves de lycée professionnel sont issus de milieux populaires, le gouvernement entend imposer l’employabilité à court terme comme objectif unique de l’enseignement professionnel au détriment d’une formation de qualité.

Cette réforme est brutale, le gouvernement entend l’imposer contre les personnels, sans concertation !

Gratification des périodes de stage des élèves : sous payer les élèves plutôt que de combattre la précarité !

Plutôt que de prendre de véritables mesures contre l’inflation, contre la pauvreté et pour l’autonomie de la jeunesse, il choisit de sous-payer les élèves en stage avec des indemnités allant de 1,4 € de l’heure pour les élèves de seconde professionnelle à 2,8 € de l’heure en terminale.

Réorganisation de l’année de terminale bac pro

Les élèves de terminale bac pro choisiront en fin de terminale :

  • soit 4 à 6 semaines de stage en entreprise,
    · soit des “cours intensifs” pour préparer la poursuite d’études.

Les personnels devront accompagner les élèves dans le cadre du Pacte, on peut craindre de grandes inégalités selon les lycées dans la mise en œuvre de ces deux parcours. C’est une orientation forcée déguisée car ce sont les élèves les plus pauvres qui seront attiré·es par les semaines de stage supplémentaires et la promesse d’une rémunération au détriment de la poursuite d’études.

Un grand plan social dans les LP !

Le gouvernement annonce brutalement la fermeture de 80 filières à la rentrée. Au comble du mépris, le Ministre de l’Éducation nationale a déclaré que les enseignant·es des filières concernées pourraient être réorienté·es en école et au collège ou rejoindre les “bureaux des entreprises” pour aider les élèves à trouver des stages. Quel mépris pour nos métiers et pour nos compétences !

Le pacte : une attaque sans précédent contre nos statuts !

Les personnels des LP dénoncent le gel et la sous indexation du point d’indice : nos salaires n’augmentent pas autant que l’inflation. La revalorisation annoncée sera moins élevée que prévu (+5,5% en moyenne) et sera vite rattrapée par l’inflation. C’est dans ce contexte que le gouvernement entend nous imposer la logique du travailler plus pour gagner plus avec le Pacte !

Conscient de l’impopularité de la réforme des lycées professionnels, le gouvernement promet un “Pacte spécial LP” à 7500 euros par an, insécable, pour forcer les personnels à mettre en place la réforme.

Le Pacte est sur la base du volontariat, il ne peut être imposé.

Quelles sont les missions du Pacte? 

  • Le remplacement de courte durée : 18h par an,
  • Enseignement et accompagnement dans les périodes post bac professionnel : 24h par an,
    · Intervention dans le cadre découverte des mé5ers au bénéfice des collégiens : 24h par an,
    · Enseignement complémentaire en groupes d’effectifs réduits dans les savoirs fondamentaux (français-maths) : 24h par an,
    · Accompagnement vers l’emploi,
  • Accompagnement des élèves à besoins particuliers,
    · Accompagnement des élèves en difficulté,
  • Coordination et prise en charge des projets d’innovation pédagogique dans le cadre de la réforme avec la mise en place d’options.

Si on fait le calcul, c’est à minima 90 heures annualisées que devront les signataires du Pacte, en plus des 2 heures supplémentaires qui sont déjà trop souvent imposées dans les services des PLP.

SUD éducation appelle les personnels à : 

  • se réunir dans les LP pour échanger sur ce projet de réforme et envisager ensemble les moyens pour l’empêcher, 
  • se réunir en AG dans les villes et les départements pour construire la grève, 
  • se mobiliser le 31 mai contre le Pacte et la réforme de la Voie Pro, 
  • se saisir de la grève contre la réforme des retraites du 6 juin pour mener des actions pour visibiliser la lutte des lycées pro ! 

Télécharger le document : Réforme de la voie pro : Macron détruit le lycée professionnel ! (format pdf)

Courrier au ministre au sujet des enquêtes sur les absences des élèves à l’occasion de la fête de l’Aïd-El-Fitr

Paris, le 22 mai 2023

Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse

110 rue de Grenelle

75007 Paris

Objet : enquête sur les absences des élèves à l’occasion de la fête de l’Aïd-El-Fitr

Monsieur le Ministre,

Nous avons été alerté·es par nos syndicats de l’existence d’une enquête sur le taux d’absence des élèves le 21 avril le jour de la fête de l’Aïd-El-Fitr dans des écoles et établissements scolaires majoritairement classés en éducation prioritaire. Cette information a ensuite été diffusée dans la presse.

Dans l’académie de Toulouse, la consigne émane des Correspondants Police Sécurité École Toulouse-Rive Gauche, suite à une « demande des services des renseignements » de faire remonter « le pourcentage d’absentéisme […] lors de la fête de l’Aïd ». Dans l’académie de Montpellier, le directeur de cabinet de la DSDEN du 34 a envoyé un mail sur « l’absentéisme » des élèves durant le ramadan et en particulier le 21 avril.

Nous sollicitons des informations de votre part afin de connaître l’origine de cette demande ainsi que le processus qui l’a conduite à être transmise y compris par voie hiérarchique.

Nous condamnons fermement de telles méthodes et nous vous demandons d’en faire de même : les personnels de l’Éducation nationale sont profondément attachés au principe de laïcité, ils ont été heurtés par cette demande qui jette une suspicion inacceptable sur l’ensemble des familles musulmanes fêtant l’Aïd-El-Fitr. Ils attendent une réponse ferme et claire de la part de l’Éducation nationale pour condamner cette enquête.

Au-delà des responsabilités du ministère de l’Intérieur, il est indispensable que ministère de l’Éducation nationale énonce clairement que cette demande des renseignements et relayée par les services déconcentrés de l’Éducation nationale est une entrave à l’article 8 de loi du 6 juillet 1978 qui interdit “de collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses”.

Nous vous demandons ainsi de rappeler :

  • que les élèves sont autorisé·es à s’absenter le jour de l’Aïd comme c’est clairement précisé dans la Circulaire du 18/05/2004 : “Des autorisations d’absence doivent pouvoir être accordées aux élèves pour les grandes fêtes religieuses qui ne coïncident pas avec un jour de congé et dont les dates sont rappelées chaque année par une instruction publiée au B.O” ;
  • qu’une journée d’absence autorisée par cette circulaire ne saurait être considérée comme de “l’absentéisme” dans les écoles et les établissements scolaires ;
  • que la liberté de conscience est une liberté fondamentale accordée à tou·tes les citoyen·nes et qu’il ne saurait y avoir de la part de l’Éducation nationale de fichage ethnique ou en lien avec une appartenance religieuse ou supposée.

Cette enquête est contraire à l’article 1er de la constitution : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. »

Nous dénonçons cette enquête qui constitue une dérive grave, une stigmatisation des élèves musulman·es issu·es des quartiers populaires et une atteinte à leur liberté de conscience.

L’école doit être un rempart contre les discriminations, un rempart contre l’islamophobie. Or cette enquête s’inscrit dans un contexte de montée de l’extrême-droite et de recrudescence des actes islamophobes et racistes y compris contre l’école.

Nous sommes attaché·es à la laïcité qui implique une neutralité totale de l’État et de ses institutions en matière religieuse. Toutes les familles devraient avoir accès au service public d’éducation sans avoir à répondre de leurs croyances religieuses.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale, en notre attachement au service public et laïc d’éducation, ainsi qu’au respect des droits des personnels et nous restons disponibles pour échanger avec vous sur le sujet.

Télécharger le document : Courrier Ndiaye enquêtes Aïd (format pdf)