Écoles maternelles et élémentaires : le ministère ne protège ni les personnels, ni les élèves

Le ministère a fourni, tardivement, des masques aux personnels affectés dans les écoles maternelles et élémentaires. Toutefois, il ne fournit aucun dispositif de protection pour les élèves, et les mesures d’hygiène ont été considérablement allégées. À ce stade, les masques ne sont d’ailleurs toujours pas arrivés en quantité suffisante pour répondre aux besoins fixés par le protocole sanitaire lui-même, à savoir deux masques par jour et par adulte. Par ailleurs, les personnels ont reçu, au mieux, des masques en tissu qui ne constituent pas, du point de vue de l’agence nationale de santé, une protection suffisante. Le ministre prend donc sciemment la responsabilité, alors que plus de 260 classes sont déjà fermées, d’exposer les personnels et les élèves à la contamination.
Plus largement, il prend la responsabilité de favoriser l’apparition de clusters dont la conséquence sera la fermeture de classes, d’écoles ou d’établissements. En effet, l’agence nationale de santé définit clairement comme cas contact tout-e élève ou enseignant-e de la même classe qu’un-e élève ou personnel testé positif à la Covid-19, si l’un-e des deux ne porte pas de masque. Cela signifie que si un-e enseignant-e est testé-e positivement, toute la classe devra être mise en quatorzaine et testée. Cela signifie également que si un-e élève est testé-e positif ou positive, alors l’enseignant-e sera un cas contact également s’il ou elle n’était pas doté-e d’un masque chirurgical.

Pour SUD éducation, cela confirme la désinvolture avec laquelle le ministère et le ministre Blanquer ont préparé cette rentrée.
Les personnels contaminés par la Covid-19 doivent bénéficier de la reconnaissance en maladie professionnelle, et donc la journée de carence ne doit pas leur être décomptée.
SUD éducation revendique la mise en œuvre urgente de mesures permettant de limiter les risques de contamination, par le respect des mesures indispensables d’hygiène et de protection des élèves et des personnels, ainsi qu’une baisse significative des effectifs par classe permettant de réduire les risques de contamination.
Cela suppose des recrutements importants de personnels, en puisant dans le vivier des listes complémentaires aux concours, ainsi qu’au-delà dans les vivier des candidat-e-s admissibles aux concours.

Le sexisme fait sa rentrée

Après l’épisode des gendarmes qui demandent à des femmes de couvrir leurs seins nus à la plage ou celui d’une jeune femme qui s’est vue refuser l’entrée dans dans un musée à cause d’un décolleté jugé trop profond, le sexisme fait sa rentrée en grande pompe. Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer lui a déroulé le tapis rouge.

Lundi 14 septembre, des collégiennes et lycéennes se sont organisées et s’organisent encore pour lutter contre le sexisme dont elles sont victimes dans leurs établissements scolaires. En effet, dans de nombreux collèges et lycées, les élèves, majoritairement les filles, subissent des remarques sur leurs tenues. Les jupes sont trop courtes ou trop longues, les décolletés trop plongeants, les bandeaux trop larges, etc. En tant que personnel de l’Éducation nationale, nous avons été témoins à maintes reprises de ces commentaires voire de l’éviction de certaines élèves des établissements suite à l’ordre d’aller se changer.

Pour répondre à la mobilisation du lundi 14 septembre, le ministre évoque dans une allocution les excès de celles qui voudraient « se couvrir le visage » et de celles qui voudraient « avoir des tenues de tous ordres » en y opposant sa « position équilibrée » qui demande à ce que les élèves soient habillées « normalement ». Il conclut par “il suffit de s’habiller normalement et tout ira bien.”

M. Blanquer, pouvez-vous expliciter ce que signifie des « tenues normales » ? Oserez-vous expliquer aux femmes comment « s’habiller normalement » ? Quand une femme est-elle assez couverte, quand l’est-elle trop ? Les filles et les femmes comme les autres individus, doivent pouvoir choisir elles-mêmes leurs vêtements sans subir la sexualisation de leurs corps.

Cette manière d’enseigner les stéréotypes de genre et de pointer du doigt les tenues des filles et des femmes nourrit les inégalités de genre et les violences sexistes. Cela participe à la culture du viol. Rien d’étonnant dans un ministère dont l’inertie en matière de violences sexistes et sexuelles est effrayante. Les personnels comme les usagères attendent toujours l’application de la circulaire du 9 mars 2018 contre ces violences. Mais pour l’instant, les mesures de protection ne sont que trop rarement mises en place et les auteurs rarement sanctionnés.

De plus, comme les années précédentes le ministère fait usage d’images véhiculant des stéréotypes sexistes dans des exercices des évaluations nationales de CP. On voit ainsi, des garçons bricoler et scier du bois tandis que les filles se coiffent et s’endorment avec des petits nœuds dans les cheveux.

Aujourd’hui comme précédemment nous dénonçons ces exercices sexistes présents dans les évaluations mais aussi dans de trop nombreux manuels scolaires.

 

SUD éducation revendique une véritable éducation à l’égalité contre les stéréotypes racistes et sexistes.

SUD éducation soutient les élèves et les personnels dans leurs combats contre les injonctions vestimentaires sexistes.

SUD éducation revendique de véritable mesures contre les violences sexistes et sexuelles.

 

Formations Solidaires 2e semestre 2020

Pour effectuer une inscription aux formations figurant dans le catalogue Solidaires Bretagne, vous devez adresser votre demande (voir fiche d’inscription) à Gérard Huré, correspondant formation pour le département d’Ille et Vilaine, en y joignant votre adresse mel et le nom de votre structure syndicale.

- Contact – mel : gerardhure@wanadoo.fr
Tel : 06.82.65.71.43

COVID 19. Quels sont mes droits et obligations ? Fiche SUD éducation

Covid-19: personne vulnérable, contact, malade, enfants… Quels sont mes droits et obligations?

Ci-dessous la fiche, provenant du site de la fédération SUD éducation, qui peut être utile pour info, pour affichage dans nos établissements.

Grève du 17 septembre – 11h30 Place CDG

APPEL UNITAIRE A LA MANIFESTATION SUR RENNES : La manifestation commencera sur la place Charles de Gaule à 11h30

Communiqué Solidaires :
Le gouvernement vient certes de changer de personnel mais la politique annoncée par Macron et Castex reste identique : à droite toute ! Même mâtinée en apparence d’écologie, la soupe antisociale proposée est totalement indigeste. Alors que l’épisode pandémique n’est toujours pas terminé, les beaux discours sociaux de mars dernier ont donc vite été oubliés. Le monde d’avant et ses inégalités abyssales, ses ravages sociaux et environnementaux, son chômage de masse, ses attaques contre les plus pauvres, les services publics et les libertés politiques : ce monde est plus que jamais d’actualité même et ce, s’il a failli comme jamais. Le monde des affaires et le grand patronat, premiers soutiens de Macron, n’ont en effet aucun intérêt à ce qu’il en soit autrement !

Et donc revoilà la réforme des retraites à points ! Qui plus est cette fois assortie de la suppression promise des régimes spéciaux ! La réforme de l’assurance chômage fera simplement l’objet d’ « ajustements » car nul doute que diviser par deux les allocations chômage pour des centaines de milliers de personnes, c’est relancer l’activité et sortir les gens de la pauvreté ! Le fait d’un report sur 2021 de ces deux dossiers ne change rien au problème : c’est l’abandon de la réforme des retraites et l’abrogation pure et simple de celle de l’assurance chômage que nous revendiquons !

Sans compter que sous le prétexte de la crise et des déficits sociaux, comme celui de la caisse de retraites, on nous parle à nouveau de travailler « davantage », et donc travailler plus et surtout plus longtemps ! Combien de fois faudra-t-il rappeler que la France en 2019, selon les données d’eurostat, c’est 37,4 h de durée hebdomadaire du travail quand la Suède c’est 36,4 h et l’Allemagne 35 (moyenne de la zone euro : 36,6) !

De nouvelles baisses d’impôts sont programmées pour les entreprises en plus d’exonérations de cotisations patronales soit-disant pour permettre l’embauche de jeunes (jusqu’à 1,6 SMIC), mesure pourtant éculée qui n’a jamais eu d’effet significatif sur l’emploi et qui a surtout contribué à fabriquer des travailleurs-euses pauvres ! Les services publics sont sommés d’efficacité, de simplification, en clair de payer les pots cassés de la crise pour que les capitalistes se gorgent toujours plus de dividendes !

Et qui plus est, tout cela est habillé d’un discours sécuritaire, d’un soutien indéfectible aux forces de l’ordre et à leurs violences, d’une stigmatisation des quartiers populaires et des révoltes sociales accusées respectivement de « communautarisme » et de violences. Pendant ce temps-là, par pure provocation, le gouvernement soutient deux ministres l’un soupçonné de viol, l’autre proférant des propos sexistes et infamants contre les militantes et combats féministes !

Le monde d’après, c’est donc à nous de le construire et l’imposer. Un monde d’égalité, de justice, de paix. Les luttes menées par les professions invisibles, qu’ils et elles soient soignant-es, personnels de ménage, agent-es territoriaux, livreurs-euses ubérisé-es, éboueurs-euses etc…, les luttes menées par les travailleurs-euses des usines et des entreprises que l’on ferme au prétexte de n’être pas assez rentables quand bien même elles seraient gorgées d’aides publiques, les luttes des quartiers populaires contre le racisme et toutes les formes de discriminations, …

Toutes ces luttes montrent le chemin, ensemble, d’un monde d’émancipation.


Le 17 septembre, par la grève et la manifestation
, posons dans un cadre le plus unitaire possible une première pierre à l’édifice pour faire plier celles et ceux pour qui rien ne doit changer et qu’au contraire l’occasion est rêvée de se gaver encore plus.

Pour un monde social, féministe, écologiste, c’est ensemble, dans les entreprises, dans les administrations, dans la rue que nous l’obtiendrons.

Paris, le 20 juillet 2020

https://solidaires.org/Le-chemin-de-la-lute-passe-par-le-17-septembre

Stage de formation syndicale les 15 et 16 octobre 2020

Sud Education 35 organise un stage de formation syndicale les 15 et 16 octobre 2020 dans ses locaux du 5 rue de Lorraine.

Celui-ci aura pour thème Militer à Sud Éducation

C’est un stage destiné à des nouveaux adhérents mais mes les anciens sont les bienvenus.

Au programme :

Jour 1 : 
9h30 à 10h30  : la fédération : outils et fonctionnement 
10h45- 12h30 : Introduction au juridique + précarité (intro) 
14h à 15h15 : précarité (suite) + cas pratiques + accompagnement syndical
15h30 à 17h : 2 ateliers au choix : AESH / AED  : contrats précaires (approfondir les situations vues la veilles / Agir contre les violences sexistes et sexuelles au travail).
 
Jour 2 : 
de 9h à 11h30 : histoire du mouvement syndical, de Solidaires, de SUD éducation
de 11h30 à 12h : page facebook de SUD éducation 35
de 13h30 à 15h30  : agir syndicalement dans le 1 er degré / agir syndicalement dans le 2nd degré 
de 15h30 à 16h : bilan du stage

Chacun a droit à 12 jours de stages par an.
 
N’hésitez pas à en parler à des nouveaux adhérents autour de vous.
 
Pour s’inscrire envoyer un mail à : syndicat@sudeducation35.fr
 
Il faut envoyer le courrier en pièce-jointe à son supérieur hiérarchique un mois avant c’est à dire pour le 15 septembre.

Rentrée scolaire : au journal télévisé, le ministre Blanquer ne rassure personne

Le ministre Blanquer, une fois encore, a choisi ce jeudi 20 août d’intervenir dans les médias plutôt que de s’adresser aux organisations syndicales ou aux personnels, ce qui montre une nouvelle fois le mépris qu’il leur porte. Disons-le d’emblée, il n’a pas annoncé la publication d’un nouveau protocole sanitaire, assurant que le protocole publié en juillet couvrait différents scénarios possibles d’évolution du virus, ce qui est un mensonge éhonté : il correspond uniquement à une situation de circulation faible du virus, et ne prévoit rien d’autre.

Le seul changement annoncé, dont on ne sait pas comment il sera traduit sur le plan réglementaire, concerne la systématisation du port du masque pour les personnels et les élèves de plus de onze ans dans les espaces clos, et ce sans que le masque ne soit fourni aux élèves. Sur tout le reste (prise de température, tests, fréquence de l’aération, brassage des élèves, nombre d’élèves par classe, personnels vulnérables), aucune évolution n’est prévue. Le ministre s’est montré particulièrement inquiétant concernant la procédure à adopter en cas de détection d’un cas de Covid-19 dans une classe : la fermeture de classes ou d’écoles serait alors laissée à l’appréciation locale, sans faire l’objet d’une procédure cadrée nationalement.

Le ministre assure qu’en cas de nouveaux confinements locaux tout sera prêt pour assurer l’enseignement à distance. Or, c’est encore une fois faux : le « plan de continuité pédagogique » publié en juillet est extrêmement lacunaire, les personnels ne sont toujours ni équipés ni formés, les plateformes ne sont toujours pas sécurisées. Plus grave, aucun moyen supplémentaire n’a été prévu depuis le printemps pour permettre une rentrée qui fasse sens sur le plan pédagogique en cas de reprise de l’épidémie, notamment en termes de créations de postes ou d’aménagement des locaux, comme le revendiquait déjà SUD éducation.

Pour SUD éducation, des réponses claires doivent être apportées aux personnels, aux élèves et aux familles. L’école n’est pas en-dehors de la société et le protocole sanitaire doit maintenant évoluer dans le respect des droits des personnels et des conditions d’apprentissage des élèves. À cette fin, des discussions doivent être immédiatement organisées avec les organisations syndicales aux différentes échelles concernant le contenu et l’application du protocole.

Conditions de rentrée : SUD éducation lance une enquête en ligne

La fédération SUD éducation a lancé une enquête en ligne au sujet des conditions de rentrée pour les personnels du 1er degré, du 2nd degré, les personnels non titulaires et les personnels administratifs, sociaux et de santé. Ces enquêtes sont à diffuser le plus massivement possible aux adhérent-e-s et aux personnels. Le dépouillement et les résultats seront diffusés mi-septembre

Rentrée 2020 : SUD éducation dénonce l’illusion du “plan de continuité pédagogique” du ministère

Le ministère a publié, tardivement, plusieurs textes de préparation de la rentrée :
• la circulaire de préparation de la rentrée, parue le 10 juillet 2020 ;
• le protocole sanitaire dans sa quatrième version, révisée fin juillet, publiée début août 2020 ;
• enfin, un “plan de continuité pédagogique”.
Ce dernier document, qui s’appuie sur la circulaire de rentrée et renvoie essentiellement à des fiches éduscol, évoque deux scenarii possibles en cas de reprise importante de l’épidémie.
Ce texte est présenté comme une circulaire sur le site du ministère, mais il n’est ni daté, ni signé. Sa valeur est donc largement sujette à caution.

Précisons que SUD éducation rejette le terme de “continuité pédagogique”, qui laisse entendre qu’en cas de confinement l’enseignement peut se poursuivre dans des conditions normales. Pour SUD éducation, ce postulat conduit mécaniquement à accroître les inégalités scolaires, du fait des conditions matérielles très différentes d’une famille à l’autre. Pour SUD éducation, il faut parler de “lien scolaire” : en période de confinement, les enseignant-e-s font tout ce qu’ils et elles peuvent pour maintenir un lien avec leurs élèves, éviter le décrochage, proposer des activités. En revanche, nous dénonçons la pression qu’exerce le ministre sur les enseignant-e-s, les élèves et leurs familles en laissant entendre au grand public avec l’expression “continuité pédagogique” que de nouvelles notions ou éléments de programmes doivent être assimilés par les élèves.

Premier scénario : l’hypothèse du renforcement du protocole sanitaire

Pour la première fois, le ministère admet à demi-mot qu’un nouveau renforcement du protocole sanitaire est envisageable, en cas de reprise importante de l’épidémie.
Dans ce cas, il faudrait s’attendre à un protocole similaire à celui qu’ont connu les personnels lors du déconfinement, avec pour principale orientation la scolarisation obligatoire de toutes et tous les élèves, même si elle aura lieu de manière réduite.
Le texte prévoit dans ce cas que le mode d’organisation retenu sera supposé permettre de :
“recréer le lien social entre les élèves et entre les élèves et les équipes éducatives ;
• offrir aux élèves un cadre bienveillant, permettant la reprise des apprentissages dans les meilleures conditions possibles ;
• offrir un accompagnement adapté à chaque élève, en particulier ceux qui risquent de rencontrer des difficultés les empêchant de suivre le rythme des apprentissages”.

Les élèves porteurs et porteuses de handicap, sont présenté-e-s comme “prioritaires”, tandis que les élèves de CP et CE1 en REP et REP+ devront “impérativement” être scolarisé-e-s à temps plein, sans que les modalités soient précisées.

Pour SUD éducation, il est évident que les moyens manqueront d’autant plus cruellement pour assurer la poursuite des apprentissages qu’ils font déjà défaut. Une fois de plus, le ministre renvoie à l’échelon local la responsabilité de gérer une crise sanitaire au plan pédagogique sans moyens. Les autorités médicales s’inquiètent déjà des conséquences en termes de risques psycho-sociaux de ce type de management. Le ministre Blanquer, responsable de la santé et de la sécurité au travail des personnels, porte la responsabilité de la dégradation des conditions de travail.

Pour faire face aux enjeux, SUD éducation revendique la mise en œuvre d’un plan d’urgence dans l’éducation, permettant notamment :
• la réduction des effectifs.
• l’aménagement des programmes,
• l’abandon de Parcoursup et de la sélection à l’entrée à l’université,
• des moyens supplémentaires dans les établissements scolaires ordinaires pour permettre une réelle inclusion des élèves en situation de handicap également accueilli-e-s dans des CMS.
• Des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré)
• Un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue)
• l’admission de l’ensemble des admissibles, aux concours internes comme externes,
• l’organisation de concours exceptionnels,
• L’embauche de personnels aidant à la direction pour le primaire, avec un réel statut
• L’embauche et la titularisation massive d’AESH

Second scénario : en cas de fermetures d’écoles ou d’établissements

Dans le cas où des écoles ou établissements seraient amenés à fermer, le texte prévoit d’imposer l’enseignement à distance “intégralement”.
Il faut d’abord noter que les moyens alloués aux familles pour suivre cet enseignement à distance quel que soit leur niveau de revenu ou de maîtrise de la langue n’ont fait l’objet que d’annonces vagues du ministre Blanquer ou se réduit à des déclarations de bonnes intentions dans des fiches éduscol, et ne sont pour l’heure suivies d’aucun effet. Les facteurs d’inégalité sont multiples : accès à un appareil, nombre de dispositifs utilisables par enfant dans le foyer, qualité de la connexion Internet lorsqu’elle est disponible, capacité à utiliser les dispositifs pour n’en citer que quelques uns.

Ce second scénario pose aussi la difficulté du télétravail pour les personnels, pour lesquels le ministère ne répond toujours pas aux critères légaux.

1) Le télétravail :
Le télétravail a une définition simple : toute forme d’organisation du travail dans laquelle les fonctions qui auraient pu être exercées par un agent dans les locaux où il est affecté sont réalisées hors de ces locaux en utilisant les technologies de l’information et de la communication (décret 2016-151). Le télétravail est encadré strictement par les textes réglementaires.
L’organisation du télétravail :
• L’administration doit en principe attendre une demande de l’agent-e ;
• Elle peut ensuite accorder son autorisation, qui doit comporter les formes suivantes :
– Les fonctions exercées en télétravail
– Le lieu d’exercice du télétravail
• Les modalités de mise en œuvre, les plages horaires durant lesquelles l’agent-e doit être joignable, sans excéder les plages horaires habituelles
• La période (date de début et de fin) du télétravail
Le cadrage du télétravail pour les personnels n’a toujours pas été défini.

2) équipements des personnels

Il est demandé aux personnels de contacter les élèves une fois par semaine et de poursuivre le travail en distanciel. SUD éducation revendique l’équipement des personnels de l’Éducation nationale par leur employeur. Un-e enseignant-e doit bénéficier d’un ordinateur professionnel. Les personnels dont on exige qu’ils et elles soient joignables (chargé-e-s de direction, suivi de PFMP…) doivent disposer d’un téléphone et d’une ligne professionnels. L’administration doit verser sans délai une indemnité afin de couvrir les frais engagés par la mise en œuvre de la « continuité pédagogique », à l’image de ce que le code du travail impose aux entreprises.

3) Impréparation de l’enseignement à distance

Après 6 mois de débordement, Le CNED n’est toujours pas sécurisé. À de nombreuses reprises, les outils de communication entre enseignant-e-s et élèves dans le cadre de l’enseignement à distance, y compris les outils mis à disposition par le CNED, ont fait l’objet de “troll”, c’est-à-dire d’utilisation anonyme, malveillante et de l’ordre du harcèlement. Le ministère n’a toujours rien mis met en place pour assurer la protection des personnels. Les plateformes existantes ne sont ni sécurisées ni sécurisables. La “classe virtuelle” mise à disposition par le CNED peut en effet permettre à des élèves de se connecter avec un pseudonyme sans aucun mode d’authentification.
Faute de garanties rapides données quant à leur sécurisation, SUD éducation exigera l’arrêt immédiat des classes virtuelles qui n’assurent la protection ni des personnels ni des élèves.

SUD éducation revendique :
• la protection de la santé des personnels, l’intérêt et l’égalité des usager-e-s avant tout,
• que le numérique ne soit pas un outil de casse des liens sociaux au travail et avec les usager-e-s ni un outil de contrôle des personnels et des populations, ni un outil de rente pour les firmes privées,
• le droit à la déconnexion avec le respect du temps de repos, de congés, ainsi que la vie personnelle, et familiale.

Guide syndical des enseignant-e-s stagiaires – Premier degré – Rentrée 2020

Nouvelles et nouveaux professeur-e-s des écoles, vous venez d’être reçu-e au CRPE.

SUD éducation est engagé dans la défense de la formation des enseignant-e-s et dans la défense des enseignant-e-s en formation.

Nous serons toujours à vos côtés en cas de difficulté. Mais le syndicat est une force collective : le rejoindre permet de réagir collectivement aux attaques individuelles. La masterisation a isolé les stagiaires, les a fragilisé-e-s : s’organiser et contacter les syndicats, c’est être plus fort-e-s !

Nous proposons tous les ans des journées de formation syndicale, ainsi que des réunions d’informations syndicales afin de vous renseigner sur votre formation et les modalités de votre titularisation. Et nous vous inviterons à vous mobiliser à chaque fois que l’actualité sociale le nécessitera.

Sommaire :

Edito ……………………………………………………………….p.2

Votre année de stage

Le déroulement de l’année …………………………………..p.3
Votre école ……………………………………………………..p.4
Objectif titularisation ………………………………………….p.5
Affectation mode d’emploi ……………………………………p.6

Vos droits

Les congés …………………………………………………………p.6
Salaire et aides sociales ………………………………………..p.7
Droits syndicaux …………………………………………………p.7

Le syndicat

SUD Éducation ? …………………………………………………….p.8

Calendrier AG Sud Educ 35 2020-2021

Les Assemblées Générales de Sud éducation 35 nous permettent d’échanger sur les actualités de lutte et de participer aux prises de décision du syndicat (les prises de position de la Fédération sont directement dépendantes des votes dans les sections locales).
Vous pouvez ajouter les dates dans vos évènements Facebook.

Calendrier des AG

Ve 28/08, 17h
Me 16/09, 17h
Je 08/10, à la journée
Me 04/11, 17h
Me 02/12, 17h

Ve 15/01, à la journée
Me 03/02, 17h
Me 10/03, 17h
Lu 12/04, à la journée
Me 19/05, 17h
Me 02/06, 17h
Me 30/06, 17h

Formation interne Rupture conventionnelle à Rennes le 10/07

Une camarade de Solidaires 35 assurera une formation pour SUD éduc sur la rupture conventionnelle
le vendredi 10/07 à 14h30 au local de Solidaires (environ 2h).
Il peut y avoir jusqu’à 15 participant·es. N’hésitez pas à nous dire si vous êtes intéressé·es en envoyant un mail à syndicat@sudeducation35.fr

 

Recrudescence de cas de Covid-19 dans les écoles : SUD éducation exige des garanties pour la santé des personnels

Le ministre Blanquer veut faire croire que les élèves comme les personnels peuvent retourner sur leurs lieux de travail sans précautions. Il pérore d’un plateau de média à l’autre, et répète à qui veut l’entendre que les risques sont désormais négligeables.
Pourtant, les fermetures d’écoles se sont multipliées ces derniers jours, à Paris, Lyon, Toulouse, en Seine-Maritime… sans que l’administration communique jamais de manière transparente. Dans certaines circonscriptions, la hiérarchie va jusqu’à refuser de fermer les écoles.

Depuis le début de la crise sanitaire, SUD éducation dénonce l’indigence de la médecine de prévention ainsi que de la médecine scolaire. Au lieu de renforcer les moyens de prévention et de dépistage, le ministère préfère couler une chape de plomb sur les écoles et les établissements où des cas de Covid-19 sont diagnostiqués.

SUD éducation exige que toutes les garanties sanitaires soient données aux personnels et que les équipes soient systématiquement associées aux décisions les concernant. Le ministre Blanquer porte directement la responsabilité des contaminations qui ont lieu dans les écoles et établissements.

Le Conseil scientifique déclare qu’une « reprise de l’épidémie, qui pourrait intervenir ces prochaines semaines ou mois » n’est pas à exclure, et l’OMS s’inquiète de la recrudescence de nouveaux cas dans le monde et en Europe. Pour SUD éducation, ce sont autant d’indicateurs qui devraient inciter le ministre et son gouvernement à la plus grande prudence, ainsi qu’à travailler à un plan de préparation de la rentrée scolaire 2020-2021. Ce plan doit nécessairement prendre en compte l’impératif sanitaire, et prévoir un investissement massif notamment dans le recrutement de personnels.

Direction d’école : encore un recul du gouvernement de loi direction d’école

L’Assemblée nationale a adopté en première lecture la proposition de loi créant la fonction de directrice ou de directeur d’école. SUD éducation, avec d’autres organisations syndicales, avait dénoncé avec force cette proposition de loi qui concrétisait les obsessions du ministre de l’Éducation nationale, ce dernier avait d’ailleurs déjà dû reculer face à la forte mobilisation des personnels lors de l’examen de la loi Blanquer.

La députée Cécile Rilhac, à l’origine de la proposition, a dû renoncer à créer un corps de directeurs et directrices d’école : même si leurs tâches risquent d’être plus nombreuses, ils et elles ne deviendront heureusement pas les supérieur-e-s hiérarchiques des autres enseignant-e-s. En revanche, la pression sur ces personnels se fera encore plus forte, puisque que la loi ne prévoit pas plus de décharge, ni aide administrative.

Néanmoins un certain nombre de points demeurent en suspens car ils sont renvoyés à la rédaction de décrets ultérieurs pour en définir les contours. Notamment, la disposition introduisant une délégation de la part du DASEN aux directeur-rice-s pour certains actes de gestions, appellera une grande vigilance quant aux missions supplémentaires qui seront confiées aux collègues directeur-rice-s et qui seraient susceptibles d’engager leur responsabilité.

De nouveau, dans ce chantier qu’il tient à tout prix à voir aboutir depuis plusieurs années, le gouvernement est contraint de reculer face à la contestation des personnels.

SUD éducation dénonce l’ensemble de ce projet qui viendra dégrader encore plus les conditions de travail des personnels du premier degré.
Pour SUD éducation, cette proposition de loi doit être retirée sans délai, et le ministère doit travailler immédiatement à l’amélioration des conditions de travail des personnels. Cela passe notamment par des recrutements de personnels, une baisse générale des effectifs en classe, l’allègement des tâches administratives. C’est ainsi qu’il sera possible de garantir un fonctionnement démocratique dans les écoles, condition nécessaire à un service public d’éducation émancipateur pour tou-te-s les élèves.

Racisme d’État : l’école aussi est concernée

SUD éducation se réjouit du succès des manifestations de ces derniers jours qui ont mis sur le devant de la scène les questions du racisme d’État et des violences policières.
En parallèle, un puissant mouvement social contre le racisme d’état et les violences policières s’organise, suite à la mort de Georges Floyd mais aussi en soutien à Adama Traoré et à toutes les victimes de violences policières en France. Les violences policières se sont démultipliées pendant la période de confinement, particulièrement dans les quartiers populaires, et ne se sont pas arrêtées avec le déconfinement.

SUD éducation dénonce sans relâche le traitement réservé par les pouvoirs publics aux quartiers populaires, où sont largement concentrées les personnes racisées, en matière d’éducation.

Le racisme et les préjugés nauséabonds se retrouvent jusqu’au plus haut sommet de la hiérarchie.

Depuis le début de l’année scolaire 2019-2020, le ministre Blanquer a multiplié les sorties scandaleuses, créant des polémiques stigmatisant les personnes musulmanes ou supposées telles. Il a été démenti par ses propres services sur le prétendu défaut de scolarisation des petites filles musulmanes. Il a attaqué la FCPE à propos d’une affiche de campagne montrant une femme portant le voile. Il s’est refusé à condamner l’agression d’une mère d’élève portant le voile accompagnant une sortie scolaire par un élu RN. Ses services ont publié durant le confinement une fiche stigmatisant explicitement les musulman-e-s.
Le ministre Blanquer s’attaque au seul programme qui vise à compenser les inégalités sociales entre les centre-villes et les quartiers populaires, le réseau d’éducation prioritaire.
Le racisme d’État trouve son expression dans l’Éducation nationale, et dans le projet de société réactionnaire porté au sommet de l’institution. SUD éducation appelle, avec son union syndicale Solidaires, à participer massivement à toutes les initiatives prévues, et à renforcer la dynamique en cours.

AG Sud éduc 35 et rassemblement le 24/06

Suite au sondage pour la dernière AG de l’année, celle-ci se tiendra en présentiel :

le mercredi 24 juin à 17h au local de Solidaires 35 (3-5 rue de Lorraine à Rennes)

Nous clôturerons l’AG par un moment convivial avec un apéro autogéré.

ATTENTION : plus tôt dans l’après-midi, l’intersyndicale de l’éducation appelle à :

un rassemblement devant le rectorat à 15h ce même mercredi 24 juin (communiqué ci-dessous).

Allègement en urgence des programmes pour l’année scolaire 2020-2021

Paris, le 17 juin 2020

à l’attention de Mme Souâd AYADA, 
présidente du Conseil supérieur des programmes
110 rue de Grenelle
75007 Paris

Objet : allègement en urgence des programmes pour l’année scolaire 2020-2021

Madame la présidente,

La crise sanitaire sans précédent qu’a connue notre pays a conduit à l’éloignement de l’école de la quasi-totalité des élèves entre le 13 mars et le 11 mai. Depuis, seule une petite minorité a rejoint les écoles et établissements, dans des groupes-classe qui n’étaient pas les leurs, souvent avec des enseignant-e-s qu’il n’avaient pas eu-e-s durant les deux premiers trimestres. 

Cet éloignement de l’école n’a été compensé en aucune manière pour permettre la poursuite de l’acquisition d’éléments nouveaux de programme. Un nombre important d’élèves n’ont en effet pas suivi l’enseignement à distance : dès les premières semaines, le ministère communiquait sur le décrochage de 5 à 8% des élèves, chiffres sans doute fortement sous-évalués. À la mi-mai, l’association SynLab publiait une étude selon laquelle c’étaient en réalité près de 20% des élèves qui ne s’étaient pas emparé-e-s de l’enseignement à distance, chiffre qui pouvait monter jusqu’à 30% en collège ou lycée professionnel. Enfin, pour les élèves qui font partie de celles et ceux qui ont continué à travailler à distance avec leurs enseignant-e-s, il est certain que l’apprentissage de nouvelles notions, là où les enseignant-e-s ont choisi de le faire, n’a pu se faire dans les conditions permettant une acquisition équilibrée entre les élèves. 

Pour SUD éducation, il ne fait guère de doute que cette période d’éloignement de l’école a accru les inégalités scolaires. Les apprentissages ont été plus encore que d’ordinaire conditionnés à un certain nombre de paramètres d’ordre social : présence des parents au domicile, exercice du télétravail par les parents, matériel numérique disponible, accès au réseau Internet, nombre d’enfants dans la fratrie par exemple. 

Pour toutes ces raisons, il n’est pas possible de considérer que les élèves ont pu, durant cette période, avancer dans le programme. La rentrée de septembre ne pourra donc commencer par l’étude des éléments de programmes habituels, et ce pour chaque chaque niveau. Le premier trimestre devra être consacré avant tout à compenser les inégalités scolaires qui se sont accrues durant le troisième trimestre de l’année 2019-2020, et non à l’étude de nouvelles notions au programme. Pour notre fédération, cet élément fait partie d’un plan d’urgence pour la rentrée dont vous trouverez les détails ici : https://www.sudeducation.org/Pour-un-plan-d-urgence-pour-l-education-en-septembre-les-eleves-ne-doivent-pas.html

Cet enjeu majeur dans la période est, au vu des compétences qui vous sont attribuées, de votre ressort. La fédération SUD éducation vous demande donc, dans un degré d’urgence qui correspond à la préparation de la rentrée de septembre, d’émettre un avis sur l’aménagement des programmes indispensables pour aborder la rentrée de septembre 2020 allant dans le sens de la justice et de l’égalité. 

Veuillez croire, Madame la présidente, en notre attachement au service public d’éducation laïc, gratuit, égalitaire et émancipateur, 

Jules Siran, co-secrétaire de la fédération SUD éducation

Enquête sur la reprise dans le 1er degré : le ministère montre son insuffisance

Le ministre Blanquer souhaitait rouvrir les écoles massivement à compter du 11 mai, dans le but affiché de contraindre leurs parents à retourner prématurément sur leur lieu de travail au profit des capitalistes.
Mais les organisations syndicales de l’éducation dont SUD éducation ont imposé au ministre Blanquer un protocole sanitaire dans le but réduire les risques tant pour l’ensemble des personnels que pour les élèves et les personnels.
SUD éducation avait lancé une enquête sur les conditions de reprise dans les écoles. 1200 écoles sur tout le territoire ont répondu à l’enquête. Les réponses montrent sans ambiguïté que les équipes ont pu s’appuyer sur le protocole pour obliger les collectivités et la hiérarchie de l’Éducation nationale à mettre en œuvre les moyens nécessaires à la protection des personnels..
L’enquête fait apparaître chez l’immense majorité des répondant-e-s que les documents uniques d’évaluation des risques n’ont pas été mis à jour par l’administration. De même, le suivi opéré par la médecine de prévention se révèle pour ce qu’il est : inexistant.
Les personnels municipaux ont majoritairement manqué pour nettoyer suffisamment les classes.
De la même manière, dans 25% des écoles, les consignes sanitaires lors de la récréation ou des déplacements des élèves se sont révélées inapplicables.
Pour SUD éducation, il est clair que l’Éducation nationale n’a protégé les personnels qu’a minima, et sous la contrainte. SUD éducation mettra tout en œuvre pour contraindre l’administration à protéger les personnels dans les mois à venir et en particulier lors de la rentrée de septembre, et soutiendra les luttes des personnels pour leurs conditions de travail.

Pour un plan d’urgence pour l’éducation en septembre : les élèves ne doivent pas faire les frais de la crise sanitaire !

Le président Macron a annoncé en catastrophe le 15 juin le retour en classe de l’ensemble des élèves du primaire et collège. Pour SUD éducation, la priorité doit être de préparer au mieux la rentrée de septembre. SUD éducation revendique un plan d’urgence de moyens pour l’éducation, à même de garantir les meilleures conditions de travail possibles pour les personnels, dans des conditions sanitaires acceptables. Il doit notamment comprendre des recrutements massifs de personnels, la titularisation de l’ensemble des non-titulaires sans conditions de concours ni de nationalité et un plan d’investissement massif dans la construction et la rénovation du bâti scolaire permettant d’accueillir les élèves avec davantage d’espaces. Il s’agit également dans ce cadre et dès à présent de réfléchir aux modalités pédagogiques adaptées à cette période de réouverture en septembre, en tenant compte des inégalités qui se sont accrues.

Volet social

La crise sanitaire a représenté une catastrophe sociale pour de très larges pans de la population, y compris bien sûr une part importante des élèves et des parents. L’Éducation nationale a une part de responsabilité dans cet état de fait, notamment en n’ayant pas compensé automatiquement l’absence de demi-pension par une attribution de fond social exceptionnel aux familles. Au vu de la situation, SUD éducation revendique que dès septembre :

  • soient compensés dans leur entièreté la baisse des fonds sociaux qui est intervenue au cours des années précédentes
  • soient augmentées les aides à la demi-pension et les bourses
  • soit anticipé, en cas de nouvelle crise sanitaire, le versement d’une attribution exceptionnelle aux familles pour compenser une nouvelle fermeture des services de demi-pension
  • L’attribution ou le prêt de matériel informatique à chaque famille dans le besoin

Volet pédagogique

La crise sanitaire a accru les inégalités scolaires. Durant le confinement, certain-es élèves ont pu bénéficier des conditions permettant de poursuivre en partie les apprentissages, les autres non. Le retour en classe de l’ensemble des élèves devra avoir pour objectif principal de compenser ces écarts. Pour cela, SUD éducation revendique plusieurs mesures immédiates :

  • la limitation des effectifs pour favoriser la différenciation, le travail coopératif entre élèves pour niveler les écarts de niveaux et permettre une reprise de contact avec l’école qui se fasse dans la sérénité. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation est de 20 élèves maximum en école élémentaire et en collège, et de 25 en lycée, mais les circonstances exceptionnelles impliquent de descendre encore en-deçà.
  • l’aménagement des programmes, pour que le premier trimestre de classe ne fasse l’objet d’aucune pression, pour les enseignant-e-s comme pour les élèves, en terme d’acquisition de nouvelles connaissances
  • La liberté pédagogique et de support notamment en CP dans le cadre de l’apprentissage de la lecture
  • une formation initiale et continue qui tienne compte de ces problématiques et de ces enjeux, qui vont nécessairement impliquer des pratiques pédagogiques particulières
  • un retour des PDMQDC, y compris dans les classes à 12, et un rétablissement des RASED dans leur totalité.
  • l’abandon de Parcoursup et de la sélection à l’entrée à l’université, qui cette année plus encore qu’à d’autres moment va fonctionner comme une machine de tri social, le ministère ayant maintenu coûte que coûte les délais

Volet éducation prioritaire

Les conséquences négatives de la crise sanitaire ont été plus élevées dans les quartiers populaires qu’ailleurs, sur le plan économique et social, comme sur le plan pédagogique. Cette situation justifie un plan exceptionnel pour les écoles et établissements des quartiers populaires. SUD éducation porte à ce titre des revendications pour l’éducation prioritaire depuis longtemps : elles doivent être immédiatement mises en oeuvre pour répondre aux enjeux de la crise sanitaire.

  • Une baisse des effectifs par classe. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation est de 16 élèves maximum en éducation prioritaire, tout en maintenant les CP et CE1 à 12 maximum.
  • Une vie scolaire renforcée pour les élèves : 1 CPE pour 120 élèves dans les collèges ordinaires et 1 pour 100 en éducation prioritaire et 1 personnel de vie scolaire pour 50 élèves en collège ordinaire et 2 pour 50 en éducation prioritaire.
  • Des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré) et un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue)
  • L’extension de la prime REP-REP+ à tous les personnels, et la baisse du temps de travail devant élèves pour favoriser la concertation, qui va s’avérer indispensable au vu des enjeux de la rentrée

Volet enseignement spécialisé : ASH adaptation scolaire et scolarisation des élèves handicapés (ITEP, IME, SESSAD, EREA, ULIS, SEGPA)

La crise sanitaire a fragilisé encore davantage les élèves les plus fragiles, à commencer par les élèves en situation de handicap. L’éloignement de l’école pendant une longue période va poser un certain nombre de difficultés spécifiques au moment du retour à l’école, et les conditions actuelles de l’inclusion ou de la prise en charge du handicap ne permettent pas de le faire de manière satisfaisante.
La crise sanitaire a en outre accentué les injonctions contradictoires endurées par les personnels de l’Education nationale en poste dans ces établissements médicaux sociaux considérés comme prioritaires et donc ouverts pendant le confinement. Les collègues AESH sur des postes d’ULIS, n’ont pas été respecté-e-s par les chef-fe-s d’établissement qui ont profité de leur statut précaire pour palier aux besoins, notamment administratifs dans les collèges.
SUD éducation porte à ce titre des revendications pour l’ASH depuis longtemps : elles doivent être immédiatement mises en oeuvre pour répondre aux enjeux de la crise sanitaire.

  • des moyens supplémentaires dans les établissements scolaires ordinaires pour permettre une réelle inclusion de ces élèves également accueillis dans des CMS.
  • Une baisse des effectifs par classe. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation pour la SEGPA est de 12 élèves maximum
  • Des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré) et un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue)
  • L’extension de la prime “spécialisée” à tous et toutes les AESH
  • une formation en accord avec les besoins rencontrés par les collègues en poste dans l’ASH.

Volet postes

Les enjeux liés à la rentrée de septembre, que ce soit sur le plan des précautions sanitaires ou sur le plan pédagogique, vont nécessiter des créations de postes supplémentaires. Pour SUD éducation, il y a plusieurs leviers pour créer dans l’urgence les postes nécessaires :

  • la titularisation de l’ensemble des enseignant-e-s non titulaires, sans condition de concours ni de nationalité : les collègues en question sont déjà souvent en poste depuis longtemps, et ont déjà été employé-e-s devant élèves, il n’y a aucune raison pour qu’ils et elles ne bénéficient pas du statut de fonctionnaire
  • l’admission de l’ensemble des admissibles, aux concours internes comme externes : les recalé-e-s des oraux des concours constituent un nombre très important de potentiel-le-s futur-e-s collègues ; au vu de l’urgence de la situation, il est souhaitable qu’ils et elles soient stagiarisé-e-s dans leur totalité
  • l’organisation de concours exceptionnels : il est arrivé, encore récemment, que des concours supplémentaires soient organisés en fonction des besoins pour le recrutement des professeur-e-s des écoles ; ce dispositif pourrait être généralisé, en fonction des besoins locaux, dans les départements
  • L’embauche de personnels aidant à la direction pour le primaire, avec un réel statut
  • L’embauche et la titularisation massive d’AESH
  • le rétablissement des moyens en remplacement dans le 1er et le 2nd degré

Volet sanitaire

Si les indicateurs concernant la propagation du Covid-19 semblent rassurants, la possibilité d’une deuxième vague ou d’une autre crise sanitaire n’est pas à exclure. Pour SUD éducation, il s’agit de ne pas reproduire les mêmes erreurs, et d’anticiper au maximum cette situation. Pour cela, il faut impérativement parer aux nécessités en cas de nouvelles crises sanitaires :

  • donner le temps aux équipes pour organiser des modifications dans l’accueil des élèves ou leur suivi à distance ; ceci sans qu’aucune pression hiérarchique ne soit exercée
  • anticiper des réductions d’effectifs en augmentant le nombre de postes
  • agrandir les locaux avec des constructions d’extensions, de nouvelles écoles et de nouveaux établissements, ce qui est en enjeu pour la salubrité de manière générale
  • augmenter massivement l’acquisition de masques pour l’Éducation nationale, pour que les masques puissent être donnés gratuitement aux personnels et aux élèves en quantité suffisante
  • Installer des points d’eau et du savon en quantité suffisante

Abandon de la proposition de loi sur la direction d’école !

Les organisations syndicales CGT Educ’action, SNUDI-FO et SUD Education ont pris connaissance de la proposition de loi de la députée Rihlac (à l’initiative de l’amendement visant à intégrer les EPSF dans le projet de loi Blanquer) créant la fonction de directeur d’école initiée par plusieurs députés.

Alors que le statut de directeur est rejeté par nos organisations syndicales et par les personnels (en témoignent les résultats du questionnaire ministériel aux directeurs), les députés proposent la création d’un emploi fonctionnel de directeur d’école qui recèle les mêmes dangers.

En effet, cette proposition de loi vise à modifier en profondeur le rôle du directeur et donc le fonctionnement de l’école.

Le directeur disposerait désormais d’un emploi fonctionnel (c’est-à-dire qu’il serait nommé pour une période déterminée par le DASEN) et défini par une feuille de route et serait « délégataire de l’autorité académique pour le bon fonctionnement de l’école ».

Dans ce cadre, il deviendrait « décisionnaire lors des débats qu’il organise pour assurer le bon fonctionnement de l’école sur le plan pédagogique comme sur celui de la vie de l’école » et il aurait « autorité pour prendre des décisions en lien avec ses différentes missions ainsi que sur les personnels qui sont sous sa responsabilité durant le temps scolaire »

Ainsi, le directeur aurait un pouvoir de décision bien plus étendu et la proposition de loi constituerait un pas important vers l’instauration d’un statut de « chefs à l’école », ce que nos organisations rejettent.

Enfin selon l’article 1, il devrait entériner les décisions prises dans les conseils d’école et les mettre en œuvre. Or, les organisations syndicales rappellent aujourd’hui que les conseils d’écoles se contentent de donner leur avis sans être décisionnaire.

De plus, la proposition de loi précise que « Le directeur rend compte alors dans les meilleurs délais, à l’autorité académique, au Maire ou au Président de la collectivité territoriale compétente en matière d’éducation, des décisions et dispositions qu’il a prises. »

La proposition de loi signifierait donc un bouleversement du fonctionnement des écoles avec un directeur devenu manager au service des municipalités !
Les organisations syndicales CGT Educ’action, SNUDI-FO et SUD Education ne peuvent l’accepter. En contrepartie, la proposition de loi avance des propositions visant à séduire les personnels :

  • Une augmentation dérisoire de l’indemnité de direction bien faible en regard de l’accroissement de travail et de responsabilité demandés
  • Une décharge totale pour les directeurs et directrices de 8 classes et plus
  • -Quant à l’aide administrative, elle dépendrait du bon vouloir ou des possibilités de chaque commune ce qui n’est pas acceptable.

Par ailleurs, la proposition de loi ne contient rien sur l’allègement des tâches des directeurs, y compris sur les PPMS. Si les PPMS seraient du ressort de l’autorité académique, le directeur aurait toujours la charge de le compléter.

Pour les organisations syndicales CGT Educ’action, SNUDI-FO et SUD Education, il est urgent en effet d’augmenter la rémunération et les quotités de décharge de tous les directeurs et directrices, y compris ceux des petites écoles. Mais, alors que ces revendications sont refusées depuis des années par les ministres successifs, elles n’accepteront pas le chantage des députés.

Les organisations syndicales réaffirment donc leur opposition à tout statut ou emploi fonctionnel de directeur visant à instaurer le management dans les écoles et demandent que cette proposition de loi ne soit pas retenue.
Elles demandent le maintien du cadre actuel de l’école et de son fonctionnement Elles exigent du ministère :

  • l’augmentation des quotités de décharge de tous les directeurs, dans l’intérêt du fonctionnement des écoles
  • et de tous les personnels qui y travaillent collectivement
  • une augmentation significative de la rémunération des directeurs et directrices, comme des autres personnels
  • une aide administrative statutaire et gérée par l’Education Nationale dans toutes les écoles
  • un réel allègement des tâches des directions d’école