Plus Jamais ça : 34 mesures pour un plan de sortie de crise

Mardi 26 mai, 20 organisations associatives et syndicales publient un plan de sortie de crise. Dans un document détaillé de 24 pages, les organisations signataires défendent 34 mesures pour répondre de concert aux enjeux sanitaires, sociaux, économiques et écologiques auxquels font face nos sociétés.

Depuis janvier, les différentes organisations ont multiplié les rencontres et collaborations, convaincues qu’il n’est pas de réponse à l’urgence écologique sans une réelle justice sociale. Ce collectif qui a lancé le 27 mars une pétition appelée Plus jamais ça, n’a eu de cesse de souligner l’impérieuse nécessité d’une rupture avec les politiques menées jusqu’à présent, nécessité dramatiquement rappelée par la crise actuelle. Poursuivant cette démarche, il publie ce 26 mai, une série de mesures concrètes pour répondre à la crise sanitaire et la crise économique qui suit, tout en posant les jalons d’un nouveau projet de société.

Décliné en 34 mesures, le plan précise « faire la démonstration qu’il y a des alternatives au capitalisme néolibéral, productiviste et autoritaire, et que ces alternatives sont crédibles, désirables et réalisables, à condition que les moyens politiques soient mis au service des objectifs de transformation sociale et de préservation de l’environnement. »

Les deux premières parties de ce plan s’attachent à formuler des propositions pour répondre de façon urgente et efficace à la double crise sanitaire et sociale. La troisième partie de ce plan indique les mesures pour une refondation de la fiscalité et du système financier au service d’une juste répartition des richesses et d’une véritable transition écologique. La dernière partie du document présente à la fois les moyens à mettre en oeuvre pour une reconversion sociale et écologique de la production agricole, industrielle et des services ; tout en dressant un plan ambitieux de relocalisation des activités accompagné de mesures fortes de solidarité internationale.

Ce plan est donc global – à l’image des crises actuelles – mais les mesures proposées se veulent concrètes et spécifiques. Car, pour le collectif, l’action est urgente et des décisions s’imposent dès aujourd’hui, en s’appuyant sur les luttes collectives et le développement de pratiques alternatives. Seules ces décisions définiront le visage du Jour d’Après et permettront d’affirmer réellement : « Plus jamais ça ! ».

Dans sa démarche de proposer un changement concret de paradigme pour construire l’après, l’alliance a présenté son plan de sortie de crise lors d’une rencontre avec plusieurs partis politiques de gauche le 20 mai.

La liste des organisations signataires du “plan de sortie de crise” :

  • Action Aid
  • Alternatiba
  • ANV-COP 21
  • Attac
  • CGT
  • Confédération paysanne
  • Convergence nationale des services publics
  • Droit Au Logement
  • Fondation Copernic
  • FSU
  • Greenpeace France
  • Notre Affaire à Tous
  • Les Amis de la Terre
  • Oxfam
  • Reclaim Finance
  • Solidaires
  • UNEF
  • UNL
  • Youth for Climate France
  • 350.org

Manifestons samedi 30 mai pour la régularisation des Sans Papiers

Le collectif InterOrga de soutien aux personnes sans papiers organise une manifestation samedi 30 mai à 14h30 à Rennes en reprenant l’appel de la Marche des Solidarités.

Il y a 3 revendications :

  • La régularisation immédiate et pérenne de tous les Sans Papiers
  • La fermeture des Centres de Rétention Administrative
  • Des logements pour tous et toutes

Pourquoi organiser une manifestation maintenant, sous état d’urgence sanitaire ?

Avec la crise sanitaire, les Centres de rétention Administrative sont devenues (comme les prisons) de véritables « bombes sanitaires » avec une promiscuité importante et une hygiène négligée par les autorités.
De très nombreux pays ont fermé leurs frontières, les expulsions sont devenues quasi impossibles: il faut aller jusqu’au bout et régulariser toutes les personnes sans papiers immédiatement et de manière pérenne (Portugal et Italie l’ont fait mais avec des séjours temporaires)

Avant, pendant et après la manifestation, le Collectif IO demande de diffuser l’affiche (en PJ), l’appel et l’événement facebook sur tous nos réseaux sociaux:

https://blogs.mediapart.fr/marche-des-solidarites/blog/280420/foyers-cra-sans-papiers-des-mesures-immediates-contre-la-bombe-sanitaire

https://www.facebook.com/events/243717846908958/

+ pétition:

https://www.change.org/p/emmanuel-macron-foyers-centres-de-r%C3%A9tention-sans-papiers-des-mesures-imm%C3%A9diates-contre-la-bombe-sanita?utm_source=share_petition&utm_medium=custom_url&recruited_by_id=f9dc0450-8621-11ea-95ca-f3c244f4e1ee

Étant donné que nous sommes sous état d’urgence sanitaire, les distanciations sociales devront être respectées groupes de 10 personnes max.), le port du masque est fortement recommandé et il n’y aura pas 1 mais 9 points de départs pour suivre ensuite un parcours de manif classique.

Nouvelles contraintes sur le dispositif de chômage partiel : une mise en cause discriminatoire du volontariat des parents

Dans son discours du mardi 28 avril, le premier ministre a déclaré que le retour des élèves en classe se ferait sur la base du volontariat des parents, confirmant ainsi les propos tenus une semaine plus tôt par le ministre Blanquer. Cette proposition de volontariat indique bien que les conditions sanitaires ne sont pas garanties et que les enfants courent des risques certains.

Cette décision place les parents dans une situation impossible : soit ils et elles sont en mesure de garder leurs enfants à la maison et, dans ce cas, les tiennent éloigné-e-s de l’école et de leurs camarades, soit ils les envoient à l’école, mais prennent dans ce cas le risque de les exposer au Covid-19 et d’être contaminé-e-s à leur tour. Aucune bonne solution n’est donnée aux parents, qui se voient contraints à un choix entre deux mauvaises alternatives, et renvoyés au choix individuel et à la culpabilité.

Ce faux volontariat, dès le départ insatisfaisant, a été rendu caduc par l’annonce, hier mercredi 29 avril, de la fin du dispositif de chômage partiel à compter du 1er juin, excepté pour les parents qui pourraient fournir un justificatif de l’école de leur enfant indiquant que celle-ci n’est pas en mesure de l’accueillir.

À partir du 1er juin, seuls les parents qui pourront faire le choix de ne pas envoyer leurs enfants à l’école seront donc ceux qui ne sont pas salariés, ou ceux dont l’employeur accepte qu’ils jonglent entre télétravail et garde de leurs enfants. Toutes celles et ceux dont l’employeur exigera qu’ils et elles reviennent sur leur lieu de travail n’auront d’autre choix que de mettre leur enfant à l’école, ou de poser des RTT ou des jours de congés qui ont d’ores et déjà en partie été prélevés lors du confinement. Dans la Fonction publique, où le chômage partiel n’existe pas, les autorisations d’absence pour garde d’enfants seront supprimées et les personnels devront poser des RTT ou des jours de congés s’ils et elles souhaitent ne pas mettre leurs enfants à l’école et les aider dans leurs apprentissages. Pour les personnels qui ne sont pas libres de leur choix de congé comme notamment les enseignant-e-s, il n’y aurait pas d’alternative au retour à l’école des enfants.

Cela introduit une situation discriminatoire entre deux catégories de parents, certains pouvant s’épargner une mise en danger en gardant leurs enfants à la maison, et d’autres ne le pouvant pas. Cette situation inacceptable montre encore une fois que la priorité du gouvernement est le retour au travail, au mépris de la santé de la population.

Pour SUD éducation, cela montre une nouvelle fois que la réouverture précipitée des écoles et établissements se fait au détriment de l’intérêt général, et en l’espèce au prix d’une inégalité discriminatoire entre parents. 

Cela confirme que les conditions ne seront pas réunies pour une reprise en mai : il devient impératif de réfléchir à une rentrée en septembre et de la préparer sérieusement, sur le plan des garanties sanitaires, des moyens et dans le respect des droits des personnels et des parents. 

SUD éducation revendique le maintien de l’ensemble des dispositifs d’aide jusqu’à la reprise pleine et entière de l’ensemble des élèves.

Tract Solidaires : 1er mai, 2 épidémies à combattre le virus et le capitalisme

Le 1er mai est le jour où les travailleurs et travailleuses du monde entier se lèvent et s’organisent dans une solidarité sans frontières. La grève du 1er mai 1886 à Chicago inaugure une séquence qui conduit à l’obtention de la journée de 8 heures pour les travailleurs et travailleuses américain-es et, en un sens, pour celles et ceux du monde entier dans les années qui suivent. Ces événements ont pour conséquence une répression extrêmement violente de la manifestation du 4 mai à Haymarket, à Chicago, durant laquelle la police ouvre le feu sur les manifestant-es. Un procès inique, tout à la charge des syndicalistes, condamne à la pendaison 8 d’entre eux. Ce moment de l’histoire est un condensé de la lutte des classes.
134 ans plus tard, le monde s’apprête à vivre un 1er mai, devenu journée internationale des droits des travailleurs et travailleuses, dans le confinement pour la plupart des pays.
Les manifestations traditionnelles n’auront pas lieu cette année. Pourtant, en 2020, cette journée, qui est à la fois un rappel des luttes passées et l’expression d’exigences sociales, est plus que jamais d’actualité.

Covid-19 et instrumentalisation des classes populaires : les moyens sont toujours insuffisants !

Depuis l’annonce présidentielle de réouverture des établissements scolaires on assiste à une instrumentalisation des classes populaires de la part du gouvernement, qui est inacceptable. SUD éducation depuis plusieurs années dénonce l’insuffisance des moyens dans les quartiers populaires et l’éducation prioritaire.
La fermeture des établissements scolaires à partir du 16 mars 2020 a eu pour effet un creusement des inégalités sociales et scolaires. En effet, les élèves et les familles les plus éloignées de l’école se sont retrouvées encore plus à distance de cette dernière. Malgré les efforts des personnels de l’Éducation nationale pour maintenir le lien avec les élèves des zones d’éducation prioritaire, nous faisons le constat de ce creusement des inégalités.

Confinement et creusement des inégalités

Le gouvernement et le ministère ont renvoyé au local la recherche de solutions pratiques. Malheureusement, cela se fait en toute méconnaissance des conditions de vie et de ressources des familles dans les zones prioritaires.
Le ministre parle d’une perte de 5 à 8 % des élèves dans le cadre de son invention de « continuité pédagogique », ce chiffre est largement sous-estimé.
Le gouvernement plutôt que de se focaliser sur le monde économique aurait dû prendre une mesure d’égalité sociale en rendant l’accès à Internet gratuit pendant la période de confinement et en équipant les élèves et les familles qui ne l’étaient pas en moyens informatiques : cela aurait pu s’inscrire dans le cadre d’une réquisition de biens et de services utiles aux populations les plus défavorisées. Le gouvernement aurait également pu mettre en place une “trêve des loyers” pour aider les familles en difficulté financière. Ceci afin de corriger les inégalités sur le plan matériel, mais il ne faut pas oublier que les inégalités d’accès aux savoirs scolaires sont aussi essentiellement dû au milieu familial et sont donc très largement amplifiées dans cette période de confinement.
Enfin, nombre d’élèves des quartiers populaires ont fortement souffert de l’absence de la demi-pension durant la période de confinement. SUD éducation a écrit au ministre pour que les familles se voient obtenir sans démarche les fonds sociaux correspondant pour toute la période du confinement.
Pourtant ce gouvernement montre qu’il a des moyens, mais il les consacre largement à la répression dans les quartiers et cités populaires qui subissent, aujourd’hui comme hier, beaucoup plus de contrôles (abusifs notamment) et de violences policières.

Réouverture le 11 mai : l’argument de renouer le lien avec les populations défavorisées n’est qu’un alibi

Le gouvernement se cache derrière un argument faussement social, qui ferait de la réouverture le 11 mai une solution pour retrouver les élèves laissé-e-s sur le bord du chemin, notamment dans les classes populaires. Or, il n’en est rien ! La motivation de cette réouverture est avant tout économique et vise à faire reprendre l’appareil productif qui ne s’est pas arrêté. De nombreux parents sont à domicile en arrêt de travail pour garde d’enfants de moins de 16 ans du fait de la fermeture des établissements scolaires : l’objectif du gouvernement est qu’ils et elles retournent au travail, ce que montre également la mesure de suppression de l’arrêt du travail pour garde d’enfants de moins de 16 ans au 1er mai. Nous ne croyons pas que cette mesure soit une disposition de justice sociale, puisque en faisant passer les salarié-e-s en garde d’enfants en activité partielle le patronat va réaliser de substantielles économies.
Les zones prioritaires concentrent les emplois les moins qualifiés, le gouvernement souhaite avant tout que les travailleuses et travailleurs retournent au boulot.

Enfin, le gouvernement a annoncé que le retour à l’école se ferait sur la base du volontariat des familles, ce qui est au passage un aveu de la dangerosité de la réouverture des écoles. Cette annonce concernant le volontariat est scandaleuse : en effet, elle fait porter sur les familles le poids de la responsabilité d’exposer leurs propres enfants au virus. Or, pour beaucoup de familles, ce ne sera pas un choix : elles seront purement et simplement contraintes de retourner au travail, notamment par la suppression des dispositifs d’aide (garde d’enfants, chômage partiel, aides sociales exceptionnelles …). Enfin, les parents des classes populaires ont moins que les autres la possibilité de télé-travailler. Le faux volontariat voulu par le gouvernement, c’est d’abord les familles des classes populaires qui le subiront !

Délaissement de l’éducation prioritaire : des moyens maintenant !

Les quartiers prioritaires sont de plus en plus délaissés par les gouvernements successifs et connaissent des fermetures de services publics vitaux à la population.
Les moyens dans l’éducation prioritaire ne sont pas là.
Depuis 2005, on assiste également à la suppression méthodique des Réseau d’Aide Spécialisée aux Elèves en Difficulté (RASED) qui pouvaient fournir des aides à la remédiation pour les élèves des zones d’éducation prioritaires. L’enseignement spécialisé coûtant trop cher au ministère, il choisit de le liquider !
Le ministère a fait jouer sa communication à plein régime avec les CP/CE1 « 100 % de réussite », ce qu’il a oublié de dire c’est que leur mise en place s’est faite à moyens constants sans création de postes, en redéployant des moyens existants, et notamment en supprimant un grand nombre de PDMQDC. Ceci a eu pour effet de vider les moyens de remplacements à disposition dans le département et de laisser des classes sans enseignant-e-s quand le/la titulaire du poste est en arrêt.
Le rapport Mathiot-Azémat sur l’éducation prioritaire qui a été remis au ministre de l’Éducation nationale nous inquiète particulièrement sur l’avenir des zones d’éducation prioritaires : seuls les REP+ resteraient sous la gestion ministérielle et les REP seraient laissés à la gestion des recteur·rice·s qui décideraient de l’octroi du label. Les choix politiques qui sont faits concernant l’éducation prioritaires le sont avant tout sous le sceau des économies budgétaires, et pas sous celui de la pédagogie et de la volonté de combler les inégalités sociales et scolaires sur le territoire.
Enfin, à la fin de l’année scolaire 2018-2019, 70 « cités éducatives » ont été lancées sur le territoire national : ces coquilles vides sont un cheval de Troie de la contractualisation des moyens et de la territorialisation de l’école. Si c’est ça l’éducation prioritaire que veut le gouvernement, pour SUD éducation ce sera non !

Nous refusons que les classes populaires servent d’alibi à la mise en danger de la population, et leur stigmatisation, en envoyant les enfants des classes populaires en première ligne dans les écoles face au virus (alors que les autres auraient le choix de ne pas y aller).

Pour SUD éducation il y a urgence à prendre des mesures immédiatement :

  • Un plan d’investissement massif dans les services publics dont celui d’éducation dans les zones prioritaires.
  • Diminuer les effectifs par classes : 16 élèves maximum en REP et REP+.
  • Un recrutement de personnels à hauteur des besoins (Enseignant-e-s, AED, AESH,…) réels en ouvrant plus de postes au concours et en titularisant tou-te-s les contractuel-le-s déjà en poste.
  • L’abandon du projet de réforme de l’éducation prioritaire basé sur le rapport Mathiot-Azéma.
  • Un moratoire sur les loyers pour l’ensemble des familles concernées, comme l’ont fait certaines mairies.
  • L’arrêt des violences policières et des contrôles au faciès.

Mayotte : non à la surenchère sécuritaire dans l’Éducation nationale

Avec l’arrêté du 7 avril 2020, les agent-e-s des équipes mobiles de sécurité à Mayotte sont autorisées par l’administration à s’équiper de matraques de type bâton de défense ou tonfa, de matraques et tonfas téléscopiques, relevant de la catégorie D. Il leur suffira d’avoir une attestation délivrée par le recteur et visé par le préfet de Mayotte. Ces équipements ne sauraient constituer une réponse satisfaisante pour assurer la sécurité des personnels et des élèves dans les établissements scolaires.

A travers un recours gracieux auprès des ministres de l’Intérieur et de l’Éducation nationale, la fédération des syndicats SUD éducation demande le retrait de l’arrêté du 7 avril 2020 relatif à l’autorisation de détention et de port d’armes pour les agent-e-s des équipes mobiles de sécurité du ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse dans le Département de Mayotte, publié au Journal officiel de la République Française le 9 avril 2020.

La mission des Équipes mobiles de sécurité, mises en place à partir du mois de mars 2010, est avant tout d’intervenir auprès des établissements et sur leur demande pour mener des opération de sécurisation des abords par des actions de prévention auprès des élèves notamment.

L’arrêté du 7 avril 2020 modifie les missions des EMS (équipes mobiles de sécurité) en introduisant de façon réglementaire le fait que les équipes mobiles de sécurité armées se substitueraient aux forces de la sécurité intérieure. Ces dernières sont formées aux opérations de sécurisation et de maintien de l’ordre. Or, les EMS sont placées sous l’autorité fonctionnelles des chef-fe-s d’établissement qui ne sont pas formé-e-s pour encadrer des personnels armés.

Les risques encourus par la population scolaire sont insuffisamment pris en compte dans l’arrêté qui n’offre aucune garantie concernant une éventuelle structure de contrôle de l’action des EMS

La fédération des syndicats SUD éducation demande l’annulation de l’arrêté querellé.
Pour SUD éducation, une approche éducative doit être globale et non répressive ; il faut d’abord des moyens humains et matériels conséquents dans ce territoire délaissé par la Métropole qu’est Mayotte.

Le recours gracieux :

La colère des quartiers populaires est légitime

Tribune unitaire parue dans le Bondy Blog, Médiapart et Regards

Ces derniers jours, l’accident grave survenu à Villeneuve-la-Garenne a provoqué une série de tensions entre jeunes et forces de l’ordre dans plusieurs quartiers populaires. Une trentaine d’organisations politiques, syndicales et militantes, parmi lesquelles la CGT, le Comité Adama, le NPA et Solidaires, appellent à considérer cette colère pour ce qu’elle est.

Ces derniers jours, l’accident grave survenu à Villeneuve-la-Garenne a provoqué une série de tensions entre jeunes et forces de l’ordre dans plusieurs quartiers populaires. Une trentaine d’organisations politiques, syndicales et militantes, parmi lesquelles la CGT, le Comité Adama, le NPA et Solidaires, appellent à considérer cette colère pour ce qu’elle est.

La tribune parue dans le bondy blog

Dans la nuit du 19 au 20 avril, plusieurs quartiers populaires ont connu des nuits de révolte.

La veille au soir, un homme a failli perdre sa jambe à Villeneuve-la-Garenne après une violente tentative d’interpellation policière et c’est bien cela qui a mis le feu aux poudres.

Les populations qui vivent dans les quartiers populaires sont en première ligne face à la crise sanitaire : elles sont parmi celles qui travaillent dans les « secteurs essentiels », celles qui permettent à notre société de ne pas s’effondrer aujourd’hui.

Pourtant, les inégalités sociales, déjà criantes, sont renforcées par la gestion du coronavirus et vont exploser avec la crise économique et sociale à venir. Ce dont témoigne déjà, entre autres, la surmortalité particulièrement élevée en Seine-Saint-Denis depuis le début de l’épidémie.

Les discriminations racistes, déjà insupportables, sont renforcées par l’impunité policière et les violences et humiliations se multiplient dans les quartiers populaires. On peut y ajouter le couvre-feu discriminatoire imposé aux habitant·es de ces quartiers par la ville de Nice. Ces injustices flagrantes sont documentées, nul ne peut les ignorer.

Alors nous le disons très clairement : nous refusons de renvoyer dos-à-dos les révoltes des populations dans les quartiers populaires et les graves et inacceptables violences policières qui les frappent.

Nous n’inversons pas les responsabilités et nous le disons tout aussi clairement : ces révoltes sont l’expression d’une colère légitime car les violences policières ne cessent pas.

Les inégalités et les discriminations doivent être combattues avec vigueur et abolies : avec les populations des quartiers populaires, nous prendrons part à ce juste combat pour l’égalité, la justice et la dignité.

Le 23 avril 2020

Premières organisations signataires :

ATTAC, Association pour la taxation des transactions financières et l’action citoyenne
CCIF, Collectif contre l’islamophobie en France
CGT, Confédération générale du Travail
Collectif de la Cabucelle, Marseille
Collectif du 10 novembre contre l’islamophobie
Comité Adama
CNT-SO, Confédération nationale du Travail-Solidarité ouvrière
CRLDHT, Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie
Ensemble
FASTI, Fédération des Associations de solidarité avec toutes et tous les immigré·es
Fédération SUD éducation
Fédération SUD PTT
Fédération SUD-Rail
Femmes égalité
Femmes plurielles
FTCR, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives
FUIQP, Front uni des immigrations et des quartiers populaires
JJR, Juives et juifs révolutionnaires
Marche des solidarités
Mouvement La révolution est en marche
Mwasi, Collectif Afroféministe
NPA, Nouveau parti anticapitaliste
Le Paria
PCOF, Parti communiste des ouvriers de France
PEPS, Pour une écologie populaire et sociale
SNPES-PJJ FSU, Syndicat national des personnels de l’éducation et du social PJJ de la FSU
SQPM, Syndicat des quartiers populaires de Marseille
UCL, Union communiste libertaire
Union locale villeneuvoise, Villeneuve-Saint-Georges
UJFP, Union juive française pour la paix
Union syndicale Solidaires
UTAC, Union des Tunisiens pour l’action citoyenne

L’urgence sanitaire ne fera pas taire nos revendications pour le progrès social

Le 31 mars devait être une journée de mobilisation de grande ampleur contre la réforme des retraites. La crise sanitaire avec le COVID-19 a mis en suspens cette réforme mais la mobilisation qui a débuté depuis le 5 décembre reprendra de toute façon. Pour SUD éducation, l’urgence sanitaire ne doit pas faire taire nos revendications contre les réformes régressives mises en oeuvre par le gouvernement, et pour le progrès social. Il n’est pas d’Union nationale » qui tienne : il y a d’un côté les intérêts des capitalistes, que nous combattons, et de l’autre ceux des salarié-e-s, que nous défendons. À l’occasion du 31 mars, SUD éducation fait le point sur ses revendications.

Stop à la casse du service public et aux réformes régressives :

La loi de la transformation de la fonction publique est une offensive majeure contre la fonction publique et les services publics. Dans la logique du « moins de services publics », le gouvernement affiche ses intentions avec moins de fonctionnaires.

La réforme de l’assurance-chômage durcit les conditions d’accès à l’indemnisation (avoir travaillé au moins 6 mois durant les 2 dernières années) et au rechargement des droits (avoir retravaillé au moins 6 mois) et va diminuer drastiquement le montant des allocations, surtout pour les demandeur.es d’emploi en activité réduite (dont une majorité de femmes) grâce à un nouveau mode de calcul de l’allocation ARE basé sur le salaire moyen mensuel pendant toute la période travaillée.

Le projet de réforme des retraites est suspendu, mais nous exigeons son retrait pur et simple. Avec cette réforme, les travailleurs et travailleuses devront travailler plus longtemps avec la mise en place d’un âge d’équilibre ou âge pivot pour des pensions inférieures : travailler plus, plus longtemps pour des pensions plus basses.

Séparer la branche retraite (et son financement) de la sécurité sociale serait une première étape qui fragiliserait la sécurité sociale, et n’oublions pas que ce gouvernement souhaite aussi réformer les autres branches de la sécurité sociale (famille et santé).

Pour SUD éducation il est nécessaire d’imposer un autre avenir pour une autre société.

Pour une école gratuite, publique, laïque et émancipatrice
SUD éducation revendique :

  • une école publique, avec des personnels fonctionnaires titulaires et formés en formation initiale, continue et en partie autogérée (c’est-à-dire les enseignant-e-s se formant entre elles et eux) garantissant compétences et efficacité des enseignant-e-s en renforçant la confiance qui doit nécessairement leur être accordée.
  • une école qui développe l’esprit critique et refuse de conformer les élèves et qui lutte contre les stéréotypes, en particulier de genre, et les inégalités.
  • une école qui aide à devenir autonome, responsable et épanoui, notamment à travers la mise en place de la coopération dans la classe.
  • une école qui offre un égal accès à tou-te-s jusqu’à 18 ans.
  • une gratuité réelle de la scolarité.
  • moins d’élèves par classe ;
  • le respect de la liberté pédagogique des enseignant-e-s et aucune ingérence d’officines ou d’associations privées dans les méthodes pédagogiques
  • Le maintien du cadre national du baccalauréat, qui doit rester le premier grade universitaire et le maintien d’un véritable anonymat lors des épreuves
  • un Bac pro en 4 ans, et le maintien d’un CAP en 2 ans.
  • une construction massive de logements étudiants et un véritable plan de rénovation de l’ensemble des universités.
  • un accès aux études supérieures pour tous et toutes : l’abrogation du dispositif « parcoursup’ » qui organise la sélection à l’université

Les conditions de travail

  • un salaire minimum porté immédiatement à 1700 euros net et l’abandon du projet de réforme des retraites qui impacterait fortement les retraité-es de l’éducation, en particulier les femmes.
  • le dégel du point d’indice
  • la diminution significative du temps de travail hebdomadaire, sans perte de salaire ni flexibilité, en réclamant d’abord le passage à la semaine de 32 heures pour toutes et tous (avec une déclinaison sur le temps de travail des personnels de l’Éducation nationale).
  • une véritable médecine du travail de prévention et de contrôle.
  • un droit effectif à la visite médicale de prévention.

Pour une autre société

  • la création d’emplois publics, l’arrêt du recrutement de précaires et la titularisation immédiate de tou-te-s les précaires, sans condition de concours ni de nationalité.
  • la défense du service public et en particulier celui de l’Éducation.

Pour une égalité entre les hommes et les femmes

  • des mesures volontaristes visant à compenser les inégalités salariales et de retraite dues au temps consacré par les femmes à l’éducation et aux soins des enfants et des proches dépendant-es, et au travail domestique.
  • des campagnes et une éducation aux problématiques du genre, dans le but de lutter contre l’assignation des femmes à certaines professions ou à certaines tâches.
  • des campagnes et une éducation visant à lutter contre les violences sexistes et sexuelles.

Pour une société et une école écologiste

  • une véritable prise en compte de la question écologique dans les programmes scolaires afin que ceux-ci permettent d’étudier l’impact du capitalisme et de ses structures sociales, et ne se contentent pas d’injonctions au changement des comportements individuels.

Contre le racisme et la xénophobie, à l’école et dans la société

  • le respect des droits fondamentaux menacés des étrangères et étrangers : droits à la santé, à l’éducation, à la vie privée et familiale (regroupement familial et mariages des sans-papiers) et droit d’asile.
  • la protection des mineur-e-s isolé-e-s étranger-ères et des jeunes majeur-e-s scolarisé-e-s, l’arrêt de toutes les expulsions et les mêmes droits pour toutes et tous
  • la régularisation de tous les sans-papiers par la délivrance d’un titre unique de séjour.

Libertés publiques et répression

  • L’état d’urgence donne des pouvoirs exorbitants au gouvernement, et conduit à une restriction inacceptable des libertés publiques. SUD éducation combat l’intégration de portions liberticides de la loi sur l’état d’urgence dans le régime ordinaire.

Dossier Coronavirus


Nos syndiqués se relaient pour répondre à vos questions au : 0 805 37 21 34

Vous trouverez également :
Un dossier spécial sur le site fédéral de SUD éducation : https://www.sudeducation.org/Dossier-Coronavirus.html

ANNULÉ Vend. 20/03 : Fest-Noz de Soutien aux grévistes

Le vendredi 20 mars au bar le Mod Koz à Rennes, Fest-noz de soutien aux gréviste à 20h !
Entrée à prix libre : votre soutien sera intégralement reversé aux caisses de grève du Syndicat Solidaires pour aider les nombreux grévistes de la réforme des retraites, tous secteurs confondus.

A l’affiche —————————————–
– Piel/Chauvin
– Trio Mafia Rustre
– Bouthillier/Hauchecorne
– Duo Rigal/Cheul & Jean-Luc Revault
– Jérémy Kerno
– Chevalier / Prizé
– Bihan-C
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Faites tourner l’info et venez nombreux !

Soirée de solidarité aux Ateliers du Vent le vendredi 21 février

Sud Education 35 co-organise une soirée de soutien aux luttes en cours et de solidarité aux grévistes avec et aux Ateliers du Vent (59 rue Alexandre Duval – RENNES) le vendredi 21 février.

Au programme :
– 18h30 conférence gesticulée : La Retraite avant l’arthrite,
suivie d’un débat (participation au chapeau-caisse de grève CGT cheminots)
– 21h Concerts à prix libre (caisse de grève Sud Education) :
Black Cambouis
Mistress Bomb H
+ Dj Badame et Gilles Gilet
– Et une mega tombola (dons d’artistes visuels sérigraphies, gravures, fanzines…)

Toute la soirée vous trouverez également :
– Des tables d’infos intersyndicales
– Un stand de vente d’affiches et stickers de lutte
– Une expo d’Art en Grève / Art en lutte

 

Journal Solidaires spécial Hong Kong

Expressions Solidaires n° 92 (septembre 2019)

SOMMAIRE

  • Edito : Déterminé·es
  • Dossier central : Services publics, privatisations, on n’en a pas fini !
  • Affiche : Retraites
  • À Bure, les déchets, c’est de la bombe !
  • Trois questions à : STOP IMPUNITÉ !
  • Infos Solidaires

27/09 : Manifestation Solidaires contre les violences faites aux femmes

Parce qu’on est profs ET féministes, ce vendredi à Rennes, Sud éduc est Solidaires contre les violences faites aux femmes :

Parce qu’il est insupportable de compter nos mortes ! Parce qu’il est inadmissible qu’en France on ne donne pas de moyens suffisants pour arrêter ces féminicides et prendre en charge les femmes victimes de violence ! Parce qu’il faut prendre le problème à la racine en s’attaquant au système patriarcal ! Sans attendre les résultats du Grenelle, exigeons dès maintenant un budget à la hauteur des enjeux pour financer les mesures concrètes nécessaires !

Rejoignez-nous à 18h sur la Place de la République.

Face à l’extrême-droite, vigilance anti-fasciste!

Lors des élections du 26 mai, le FN devenu RN a encore progressé en voix (500 000 voix de plus qu’à l’élection europénne de 2014), donc en audience et malheureusement, en « crédibilité » et en « légitimité ». 5,3 millions d’électeurs pour le RN, 6,5 millions pour toute l’extrême-droite, c’est une progression encore et toujours plus inquiétante de l’idéologie néo fasciste qui pointe sous le masque du « national-populisme », contrairement à ce que répandent des grands médias.

En Europe, la poussée de l’extrême-droite est réelle mais contrastée. Elle arrive en tête en Italie, est très puissante en Autriche, est au pouvoir (sous couvert de partis « conservateurs ») en Pologne et en Hongrie, elle augmente en Belgique, émerge en Espagne .Elle a aussi connu des échecs comme aux Pays Bas et en Finlande.
Au final, les eurodéputé.e.s d’extrême-droite sont plus nombreux.ses au Parlement Européen qu’ils.elles ne l’étaient dans la précédente mandature. Cette nouvelle poussée du vote d’extrême-droite est de plus en plus homogène sur le territoire métropolitain français et fulgurante en outre-mer. Au-delà des motivations parfois diverses des électeurs, elle résulte d’une part d’un ancrage et d’une banalisation des idées racistes et de rejet de l’autre, d’autre part d’une désespérance sociale grandissante.
La responsabilité des organisations syndicales pour inverser cette tendance est plus que jamais importante : L’avenir n’est pas écrit, et il nous appartient collectivement de mettre en œuvre toutes les stratégies nécessaires pour démasquer les vautours de l’extrême-droite, pour créer ou renforcer des cadres unitaires contre elle, et pour construire des mobilisations débouchant sur des conquêtes sociales.

VISA réaffirme la nécessité pour tous les syndicats de mener la lutte contre l’extrême-droite en interne comme en externe, et en direction de tous les citoyens, et ainsi de travailler à l’unité contre elle ! Les militant-e-s de VISA seront présent-e-s dans tous ces combats ! VISA rappelle la mise à disposition de ses outils (argumentaire, formations, VISA locaux…) auprès de tou.tes les militant.es convaincu.es de l’urgence à « agir et réunir  » face à ce mortel danger.

Le lien vers le site de VISA (Vigilance Initiatives Syndicales Anti-fascistes : https://www.visa-isa.org/

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Vildan, lycéenne à Redon et sa famille vont être expulsés

Mise à jour ce vendredi

Ce vendredi matin, les parents de Vildan ont été reçus par le sous-préfet de Redon. La demande de régularisation de la famille doit être réexaminée prochainement. La famille n’est donc plus sous la menace d’une expulsion imminente.

Beaucoup d’entre vous se sont démenés pour faire connaître le cas de Vildan et de sa famille, pour suggérer des actions. La famille de Vildan vous remercie chaleureusement.

Il nous paraît utile de laisser sereinement l’administration réétudier la situation de la famille, tout en restant vigilants et prêts à se mobiliser le cas échéant.

Ancienne élève du collège Bellevue, Vidan Ozturk est aujourd’hui en classe de Seconde au Lycée Beaumont de Redon (35600) .

Vildan est arrivée en France avec ses parents en mai 2011. Appartenant à une minorité ethnique et religieuse, ils sont soumis dans leur pays à des pressions, des discriminations et des menaces. Ils ont fui la Turquie pour demander l’asile en France, pays dans lequel plusieurs membres de leur famille vivent légalement après avoir obtenu le statut de réfugié.

Suite au refus de leur demande d ‘asile, la famille Ozturk a fait une demande de régularisation auprès de la préfecture d’Ille et Vilaine. La réponse a été une obligation à quitter le territoire.

Les deux parents ont suivi dès leur arrivée des cours de Français pour adultes et ont montré un vrai désir de s’intégrer, se faisant de nombreux amis parmi les habitants. Mehmet, le père, a une promesse d’embauche en CDI sous réserve de régularisation. Tous les deux sont soucieux de l’avenir de leur fille, de son bien-être et soutiennent Vildan dans ses études.

Vildan s’est très vite distinguée par sa rapide maîtrise du Français. C’est une élève brillante qui, en seulement deux ans, a obtenu son brevet avec mention bien. Tous les professeurs sont unanimes pour dire qu’elle est une élève exemplaire par son comportement et son travail. Vildan s’est faite de nombreux amis à Redon mais vit aujourd’hui dans l’angoisse d’un retour en Turquie.

Le TA de Rennes a confirmé le 25 octobre 2013 l’obligation à quitter le territoire.

Depuis ce matin (07/11), la famille Ozturk est assignée à résidence avec obligation d’aller signer à la gendarmerie de Redon tous les jours !
Leurs papiers d’identité turcs leur ont été confisqués dans le but d’obtenir des laissez-passer. Leur expulsion devrait donc suivre rapidement.

Il y a donc urgence à se mobiliser pour la famille Ozturk.

Si vous n’avez pas encore signé la pétition, pensez à le faire : http://www.educationsansfrontieres….