Discours d’Emmanuel Macron sur l’enseignement supérieur et la recherche : des provocations néolibérales et des attaques majeures en perspective

Tous les poncifs néolibéraux et le champ lexical de la technocratie étaient au rendez-vous dans le discours d’Emmanuel Macron du 7 décembre dernier. D’après le Président, de terribles “maladies structurelles » menaceraient le système de l’enseignement supérieur et de la recherche, et le gouvernement doit engager des réformes de « simplification et de clarification » pour doter le ministère d’ « une vraie fonction de pilotage et de stratégie« . Ses précédents gouvernements auraient déjà corrigé plusieurs difficultés (via la loi ORE, la LPR, le développement des EPE) mais selon Emmanuel Macron les “procédures administratives [restent] trop lourdes et chronophages », le système manque de compétitivité internationale et  l’investissement privé dans la recherche et les universités reste trop faible.

Ainsi pour Emmanuel Macron “il faut que l’on accepte de fermer une équipe qui ne fonctionne pas”, “les statuts ne sont pas des protections, ce sont devenus des éléments de complexité” et les universités doivent construire leur propre identité  “avec des financements beaucoup plus incitatifs”. 

Le tout dans les 18 prochains mois, soit à l’horizon automne 2025, tant pis pour les équipes qui ne suivront pas et les personnels déjà débordé·es et exténué·es. Et tant pis si tout cela devra se faire en même temps que la réforme de la formation des enseignant·es qui va percuter les INSPE mais aussi les maquettes de licences dès ces prochains mois.

Ce programme d’autonomie, on le connaît malheureusement depuis 2017, les Macron Leaks sur l’université et depuis le rapport de la cour des comptes de 2021 : il vise à approfondir la conversion entrepreneuriale des universités, et notamment de leurs ressources humaines, pour rendre les universités plus compétitives sur le marché de la connaissance et de la recherche. 15 ans après la première loi sur l’autonomie des établissements (la LRU en 2007), le constat est pourtant sans appel : l’autonomie consiste surtout à transférer des charges budgétaires aux établissements (le Glissement Vieillesse Technicité à la charge des établissements, non compensation des mesures “d’augmentation” du point d’indice…) et se traduit par des mesures d’austérité et des gels de postes. Cette autonomie s’est par ailleurs faite de pair avec une centralisation gestionnaire et non démocratique à base de pilotage stratégique, indicateurs de performance, “dialogues” de gestion… renvoyant les personnels à des processus d’évaluation permanents (HCERES, EPI…).

Le projet d’Emmanuel Macron, c’est un système à deux vitesses avec, d’un côté, de grands Établissements Publics Expérimentaux qui captent les ressources et les financements et, de l’autre, des universités de proximité ou des composantes (les IUT notamment) chargées d’accueillir les catégories populaires à moyens constants, en collaborant avec les entreprises de leur bassin local. En parallèle, le ministère promeut la labellisation de formations privées du supérieur et permet à de grands groupes capitalistes de mettre la main sur ce marché lucratif.

Dans la poursuite de la LPR et de son protocole “carrière et rémunération”, Emmanuel Macron entend poursuivre la casse des statuts (qui sont devenus pour le président des “éléments de complexité”) et ainsi renforcer le localisme et l’arbitraire des directions d’université dans le recrutement… Or ces dispositifs tirent les salaires vers le bas, individualisent les parcours et renforcent les primes au détriment du salaire social.

Enfin, Emmanuel Macron entend renforcer encore plus la recherche sur projet via l’ANR, à l’inverse d’une recherche de temps long sur financements pérennes que nécessitent pourtant les grands enjeux sociaux et écologiques.

Pour SUD éducation, ces déclarations résonnent comme des provocations pour les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche. Nous défendons un ESR radicalement opposé à cette vision libérale :

  • un véritable service public de l’enseignement supérieur et de la recherche à hauteur de 3% du PIB ;
  • une université ouverte, gratuite et aux capacités d’accueil permettant à toutes et tous de poursuivre leurs études dans la filière de leur choix. Ainsi nous revendiquons l’abrogation de la loi ORE, de Parcoursup et de Mon Master.
  • la fin et le démantèlement des EPE et des Grands établissements qui permettent de déroger au Code de l’Éducation ;
  • la défense des statuts de fonctionnaires et la titularisation de tous·tes les personnels précaires et contractuel·les ;
  • une recherche débarrassée des contraintes économiques, l’abrogation de la LPR, la suppression de l’ANR et de la recherche sur projet ;
  • les libertés académiques des enseignant·es-chercheur·ses et la démocratie universitaire dans les composantes, les services et les laboratoires.

Communiqué : https://www.sudeducation.org/wp-content/uploads/2023/12/Discours-dEmmanuel-Macron-sur-lenseignement-superieur-et-la-recherche-des-provocations-neoliberales-et-des-attaques-majeures-en-perspective.pdf

Uniforme à l’école : quand Gabriel Attal fait sienne la politique éducative de l’extrême droite

Les dernières annonces “Choc des savoirs” sont particulièrement inquiétantes : Gabriel Attal renonce à la visée émancipatrice de l’accès pour tous les élèves à un même enseignement en dessinant des voies de ségrégation scolaire avec les groupes de niveau ou les classes prépa-lycée, mais aussi en renforçant le poids des résultats dans le parcours scolaire des élèves. Le député d’extrême droite Roger Chudeau a reconnu dans ses annonces le programme pour l’éducation du Rassemblement national et s’en est félicité. 

Non content de flatter l’électorat réactionnaire, contre les revendications des personnels de davantage de moyens pour réduire les inégalités scolaires et sociales, le ministre Attal poursuit “l’extrême droitisation” de sa politique éducative entamée à la rentrée avec l’interdiction des abayas en annonçant à présent l’expérimentation de l’uniforme à l’école. 

Dans un guide à destination des collectivités territoriales volontaires, le ministère de l’Éducation nationale a donné les contours de l’expérimentation de l’uniforme à l’école, au collège et au lycée. Les collectivités volontaires devront fournir un trousseau aux élèves (polos, pull, pantalon) d’une valeur de 200 euros avec un appui financier du ministère. 

SUD éducation dénonce cette mesure réactionnaire : pour améliorer le climat scolaire et combattre les inégalités, le service public d’éducation a besoin de moyens. Plutôt que d’uniformiser les tenues des élèves, le ministère de l’Éducation nationale devrait au contraire s’assurer que les droits des élèves sont respectés, que toutes et tous ont un toit, bénéficient de repas chauds au quotidien et ont accès aux soins médicaux nécessaires.L’argent public doit être utilisé pour lutter contre les inégalités sociales et pour la reconversion écologique du bâti scolaire, pas pour caporaliser les élèves. À nouveau, le ministre fait preuve de populisme dans des réponses toutes faites qui passent à côté des besoins des élèves et des personnels, à commencer par baisser le nombre d’élèves par classe. 

Derrière les annonces sur l’uniforme ou la défense de l’autorité des professeurs, le ministre continue à supprimer des postes. Pour défendre l’autorité des professeurs ou sortir du “Pas de vague”, les personnels n’ont pas besoin de grands discours ministériels mais de vrais moyens pour améliorer leurs conditions de travail. Le ministre Gabriel Attal fait peser sur les élèves en difficultés et leurs familles la responsabilité de la dégradation des conditions de travail des personnels qui incombe pourtant à son propre ministère. 

SUD éducation est particulièrement inquiet de la place grandissante du discours de la l’extrême droite dans le débat public sur l’école. Le Rassemblement national mise sur son discours sur l’école pour progresser dans l’opinion publique en faisant porter la responsabilité de la “baisse du niveau” sur les élèves racisé·es, les élèves en situation de handicap et les élèves en difficultés sociales. 

SUD éducation entend s’opposer fermement à l’extrême droitisation de la politique éducative du ministère. Nous ne cesserons de rappeler, avec SUD éducation, la tâche qui incombe au service public d’éducation : celle de former, d’émanciper et de faire émerger chez les élèves un esprit critique.

Communiqué : https://www.sudeducation.org/wp-content/uploads/2023/12/CP-uniforme-2023_12_14.pdf

Plan Académique de Formation : premier bilan des « abonnements » sur SOFIA-FMO

Ci-dessous, vous trouverez un compte-rendu du conseil académique de la Formation du 7 décembre 2023.

Lors du dernier Conseil académique de la formation, le rectorat a effectué un premier bilan sur les pré-inscriptions au Plan académique de Formation via la nouvelle application SOFIA-FMO ainsi qu’un bilan de la consultation des enseignant-e-s du premier et du second degré.

Les réponses du questionnaire académique sont sans appel et confirment nos positions syndicales :

  • 6.6 % des enseignant-e-s du 1er degré affirment que les offres de formation continue répondent à leurs besoins=> cela signifie donc 93.4 % des professeur-e-s des écoles considèrent que l’offre de formation ne répond pas à leurs besoins, et c’est alarmant !
  • 90 % des enseignant-e-s refusent les formations hors temps scolaires : le temps personnel est déjà largement occupé par les préparations de cours, correction de copies, suivi des élèves…

Pour rappel, chaque année, SUD éducation propose des formations sur les pédagogies émancipatrices et sur vos droits : ces formations sont transversales et sur temps scolaires.
Vous avez droit droit à 12 jours de formation syndicale par an !

SUD éducation dénonce aussi la vision rétrograde de l’école révélée par les dernières annonces du ministre : le “ choc des savoirs ” c’est “ l’école du passé. ”

Les évaluations d’école (1er degré) : Comment ça se passe ? Comment résister ? L’analyse de SUD éducation

Voir également notre Communiqué intersyndical contre les évaluations d’ecole (format pdf)

D’où vient cette évaluation ?

C’est la loi Blanquer «  pour une école de la confiance » de juillet 2019 qui crée le Conseil d’évaluation de l’École (CEE) (en remplacement du CNESCO), qui a pour missions l’évaluation des écoles en plus des évaluations des établissements du second degré.
Un cycle d’évaluation d’école est envisagé tous les cinq ans, ce qui implique d’évaluer environ  20% des écoles chaque année.

De quoi s’agit-il ?

Depuis la rentrée 2021, quelques écoles ont été choisies pour expérimenter ces évaluations, qui doivent se dérouler en deux temps : auto-évaluation puis évaluation externe d’après des critères établis. Cette expérimentation a ensuite été généralisée à toutes les écoles en 2022-2023, à raison de 20% des écoles par an comme le prévoit le CEE.
La première phase d’« autoévaluation » s’intéresse à l’école dans sa globalité : apprentissage, bien-être des élèves, climat scolaire, etc. Gérée par un comité de pilotage, elle est présentée comme une aide pour la réussite des élèves. En fait, il s’agit de vérifier la mise en conformité des pratiques et des objectifs des écoles avec les orientations académiques et nationales.
– La deuxième phase consiste en une évaluation externe, qui s’appuie sur l’auto-évaluation. Elle a pour but d’améliorer, pour l’ensemble de la communauté éducative et de ses acteurs, les conditions de réussite collective, d’exercice des différents métiers et de bien-être dans l’école. L’équipe chargée de l’évaluation sera composée presque exclusivement de personnels ayant une fonction hiérarchique et il est question d’y intégrer des professionnels extérieurs à l’Éducation nationale.

Dans quelles conditions doit se passer l’évaluation externe ?
Selon le Cahier des charges de l’évaluation externe (site du ministère) :
– La durée de la visite
sur place dépend de la taille et de la nature de l’école (entre un à deux jours).

– Les observations peuvent concerner à la fois l’école elle-même et son fonctionnement. Ceci inclut l’ensemble des espaces et bâtiments, les différents espaces de classes, la restauration scolaire, les espaces de vie des élèves, les circulations, l’environnement, des séquences pédagogiques, des exemples éventuels de prise en charge des élèves en dehors du temps de cours (étude, etc.).
Les observations de classes sont possibles mais ne sont pas obligatoires (on peut donc les refuser). Il ne s’agit nullement d’y observer ou évaluer les pratiques pédagogiques et didactiques d’un enseignant en particulier.

– Les entretiens peuvent être individuels ou collectifs et concerner le directeur d’école, des enseignants, des personnels d’éducation (AESH), des agents relevant des collectivités territoriales (dont les ATSEM), des élèves, des parents, des partenaires, etc.
Comme pour les observations, ils peuvent être menés à partir d’une grille-questionnaire ad hoc. Les échanges et entretiens doivent faire l’objet d’une organisation préétablie avec le directeur d’école.
Note de SUD éducation : la forme des entretiens doit donc être établie avec le.la directeur.rice d’école avant la phase d’entretien, et les évaluateurs ne peuvent en aucun cas vous obliger à réaliser des entretiens individuels.
Suite à des retours dans le département sur des entretiens individuels mal vécus, SUD éducation 35 vous encourage à exiger des entretiens collectifs lors des évaluations d’école (voir charte de déontologie expliquée dans la partie Résister à ces évaluations).


En fin d’année scolaire précédente ou en début d’année, les DSDEN via les IEN communiquent aux écoles qu’elles seront en évaluations d’écoles. La volonté du ministère est claire : les évaluations doivent avoir lieu dans toutes les écoles, selon les préconisations établies par le conseil de l’évaluation de l’école.


Résister à ces évaluations !

Dès la fin de l’année scolaire 2021, les DSDEN via les IEN ont commencé à mettre la pression sur les équipes dans les écoles. Il y a eu à ce moment là des résistances avec des initiatives locales : pétition intersyndicale pour l’abandon des évaluations, motion de conseil des maîtres·ses contre l’évaluation d’école, réunion des personnels des écoles concernées dans le réseau pour adopter une position commune…
Plusieurs outils et actions peuvent être mis en place pour résister à ces évaluations , en fonction du nombre de personnes prêtes à refuser dans les écoles.

Les actions collectives pour refuser les évaluations d’école :

  • Motion d’école de refus d’évaluation d’école
  • RIS intersyndicale : Dans un département de France, une RIS intersyndicale large “Évaluations d’école : comment les refuser ?” (FO, SNUipp, CGT, SUD, CNT) a réuni 580 personnes et a voté à l’unanimité une motion intersyndicale de refus à envoyer aux IEN. Lors de cette RIS, la consigne syndicale a été de ne pas rester isolé, et en cas de refus de l’évaluation d’école, de garder un cadre collectif, l’idée étant de ne pas faire des collègues « refuseurs » isolés des boucs émissaires (même si le risque de sanctions disciplinaires est nul si on fait bien ses 108h). Et en cas de pression des IEN, de ne pas faire remonter les noms des « refuseurs » individuellement. Une pétition contre les évaluations d’école a également été lancée sur le département.
    Suite à ce refus massif des évaluations d’école par les écoles dans ce département, la rectrice a reconnu que ce dispositif était « hors cadre réglementaire », lors du CSA Académique du 12 octobre 2023. L’action collective a fonctionné.
    Pour construire un rapport de force, les RIS et les tournées syndicales peuvent être un bon moyen de mobiliser les collègues.
  • Demander un report en raison d’une situation particulière de l’école : des écoles ont utilisé cette stratégie qui a fonctionné dans certaines villes de France et se traduit par un report d’année en année, mais cette stratégie risque de trouver ses limites au bout de 5 ans.
  • Dans le cas où tous les collègues de l’école ne sont pas d’accord pour refuser, il peut être proposé de demander du temps pour faire les évaluations (sur les 108h, dont le temps de formation ou sur la journée de solidarité) et profiter de ce temps pour en faire un outil de réflexion collective. Pour aller dans ce sens, lors de la réunion bilan du CEE, en mai 2023, à laquelle a assisté SUD éducation, la présidente du CEE a précisé que les évaluations étaient conçues comme un outil de rédaction du projet d’école. De plus, dans le second degré, les collègues bénéficient de journées banalisées, sur le temps devant élèves pour les évaluations d’établissement.
    Or, le temps donné pour les faire a souvent été pris sur les 18 h d’animations pédagogiques. Ces évaluations sont chronophages et ne servent pas à grand-chose. Les équipes ont besoin de temps de concertation mais pas pour ces évaluations dont l’intérêt est limité.

En ce qui concerne la partie « évaluation externe » :
Les textes sont très clairs et spécifie qu’elle doit se faire avec bienveillance, et ne doit en aucun cas ressembler à une inspection d’école.
Selon la Charte de déontologie de l’évaluation externe publiée par le ministère :
L’évaluation externe, conduite par une équipe d’évaluateurs externes doit prendre en compte la pluralité des points de vue, être conduite de façon impartiale. Les évaluateurs se doivent d’avoir une attitude ouverte, bienveillante et respectueuse des personnes et de l’école, en tenant compte du contexte et de la nature de l’école évaluée. Elle doit s’inscrire dans le respect de sa marge d’autonomie et promouvoir un dialogue permanent avec l’école en vue de répondre à ses attentes.

Si vous constatez que vos évaluateurs ne respectent pas la charte de déontologie de l’évaluation externe, contactez-nous.

Nos revendications

Nous rappelons que SUD éducation continue de s’opposer à l’organisation de ces évaluations chronophages, qui formatent les pratiques et passent sous silence les vraies besoins : les personnels ont besoin de formations choisies sur temps de travail, les élèves ont besoin d’un meilleur accompagnement et les écoles ont plus que jamais besoin d’investissements pour améliorer le bâti et l’adapter aux contraintes climatiques.
L’obsession évaluative n’améliore en rien les conditions d’apprentissages des élèves mais dégrade nos conditions de travail et dénature notre pratique professionnelle.
Ces évaluations ont clairement comme but de nous faire rentrer dans le tout évaluation, sans tenir compte des besoins des écoles. Il s’agit de faire mieux sans moyens supplémentaires ! Et de culpabiliser encore les enseignant-es si les objectifs dictés par le ministère ne sont pas atteints.

SUD éducation revendique la fin de toutes les évaluations qui ne sont pas pensées par les équipes et appelle les personnels et les équipes à ne pas participer à ces évaluations.

La fédération SUD éducation va porter dans et avec l’intersyndicale nationale son appel au refus des évaluations et s’engage à pousser en ce sens (Voir notre Communiqué intersyndical contre les évaluations d’ecole).

Vous trouverez des outils d’aide à l’auto-évaluation, le guide de l’auto-évaluation, le cahier des charges de l’évaluation externe, la charte de déontologie de l’évaluation externe parmi les documents de référence sur le site du ministère.

Les évaluations d’école, c’est toujours non ! – Communiqué intersyndical FSU-SNUipp, SNUDI-FO, CGT Educ’action, SUD éducation et SNALC

À l’initiative du Conseil d’Évaluation de l’École, instance créée par la loi « pour une École de la confiance », les autorités académiques imposent aux personnels les évaluations d’école, composées d’une auto-évaluation que doivent mettre en œuvre les équipes, et d’une « évaluation externe », qui peut parfois s’apparenter à un véritable audit, menée par des groupes d’évaluateurs constitués par les DSDEN.

Au moment où les conditions de travail sont dégradées comme jamais et principalement par le manque de personnels, notamment dans le remplacement, dans les RASED ou dans l’accompagnement des élèves en situation de handicap, et alors que le ministre prévoit 1709 nouvelles suppressions de postes d’enseignantes et enseignants du 1er degré à la rentrée 2024, comment peut-on demander aux personnels de « s’auto-évaluer » ?

Les évaluations d’école tendent à rendre les équipes seules responsables des difficultés de fonctionnement des écoles, alors que les ministres successifs et leur politique d’austérité en sont en réalité à l’origine.

Les personnels n’ont pas besoin d’auto-évaluations chronophages pouvant conduire à une mise en concurrence des écoles et des personnels. Les collègues vivent cette injonction à mettre en place ces évaluations comme une pression permanente dans le cadre du « tout évaluation » voulu par le ministère. Ce ne sont pas d’évaluations d’école dont les personnels ont besoin mais bien de créations de postes à hauteur des besoins et de temps pour pouvoir travailler collectivement dans le cadre de la liberté pédagogique !

Les évaluations d’école sont ainsi perçues par les personnels ayant été contraints de les mettre en œuvre (souvent sous les pressions hiérarchiques) au mieux comme inutiles, infantilisantes et chronophages, au pire comme maltraitantes.

Les personnels n’acceptent pas la mise en place de ces évaluations et dans certains départements ils résistent, le plus souvent dans un cadre intersyndical (motion d’école ou de réunions syndicales, audiences, courriers…).

Ces mobilisations peuvent permettre d’éviter les pressions, voire de ne pas être contraints d’entrer dans le dispositif. Nos organisations syndicales appellent donc les personnels à développer et amplifier ces actions.

Il est grand temps que le ministère laisse les collègues travailler sereinement !

Ainsi, les organisations syndicales FSU-SNUipp, SNUDI-FO, CGT Educ’action, SUD éducation et SNALC continuent à exiger l’abandon des évaluations d’école, la fin des pressions hiérarchiques et des menaces de sanctions visant les équipes et les personnels s’y opposant ou refusant d’entrer dans un tel dispositif.

Elles invitent les collègues à continuer de résister aux pressions visant à tenter d’imposer ces évaluations d’école et à organiser collectivement la résistance, dans un cadre intersyndical. Elles continuent également de soutenir et d’accompagner les équipes qui subissent des pressions.

Nos organisations syndicales ont ainsi décidé de demander audience en commun auprès du ministre pour porter ces exigences et nos revendications sur ces questions.

Voir notre article : Les évaluations d’école (1er degré) : Comment ça se passe ? Comment résister ? L’analyse de SUD éducation

[Brochure n°95] Agir contre les violences sexuelles et sexistes au travail

Bien que la lutte contre les violences faites aux femmes ait été proclamée grande cause des quinquennats d’Emmanuel Macron, les conclusions du rapport 2023 du Haut Conseil à l’Égalité Femme-Homme (HCEFH) soulignent un manque d’actions concrètes et la persistance d’une banalisation des violences faites aux femmes, y compris chez les jeunes générations, et un regain de stéréotypes sexistes chez les hommes de 25 – 34 ans.

Les chiffres concernant les violences faites aux femmes montrent l’étendue du combat à mener : ils sont insupportables.
• 1 femme sur 2 a déjà subi une violence sexuelle,
• pour 1 femme sur 6 le premier rapport est non consenti et non désiré,
• 16% des français·es ont subi une maltraitance sexuelle dans leur enfance,
• 75% des agressions islamophobes visent des femmes,
• 85% des personnes trans ont été agressées au cours de leur vie,
• 80% des femmes en situation de handicap ont été victimes de violences,
• 213 000 femmes sont victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint chaque année
• 94 000 femmes sont victimes de viol ou tentative de viol chaque année.

Et les violences ne s’arrêtent pas à la porte de nos lieux de travail. Lorsqu’on leur pose la question, 1 femme sur 5 affirme avoir subi des violences sexistes et/ou sexuelles au travail. En réalité, au moins 30% ont subi ces violences au sens juridique du terme (enquête IFOP 2019 pour la fondation Jean Jaurès). Seules 5% d’entre elles portent plainte.

Sommaire

  1. Violences sexistes et sexuelles au travail, de quoi parle-t-on ?
  2. Enfin une cellule dédiée pour le signalement et le traitement des violences !
  3. La protection fonctionnelle un dispositif pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail
  4. Animer une réunion d’information syndicale consacrée à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes au travail
  5. Revendications
  6. Ressources

1 – Violences sexistes et sexuelles au travail, de quoi parle-t-on ?

– Dans l’éducation nationale, ces violences font l’objet d’une omerta !
– Rappel des lois
– Quelques témoignages de violences sexistes et sexuelles au travail
– Au travail comme ailleurs, les violences se cumulent
– Impact et conséquence sur la santé des femmes

2 – Enfin une cellule dédiée pour le signalement et le traitement des violences !

https://www.sudeducation.org/brochure-n95-vss-enfin-une-cellule-dediee-pour-le-signalement-et-le-traitement-des-violences/embed/#?secret=KJjs0smBB6#?secret=y03P2RhFn9

3 – La protection fonctionnelle un dispositif pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail

https://www.sudeducation.org/brochure-n95-vss-la-protection-fonctionnelle-un-dispositif-pour-lutter-contre-les-violences-sexistes-et-sexuelles-au-travail/embed/#?secret=vZWOWSKCcF#?secret=ZDqHjfuhgE

4 – Animer une réunion d’information syndicale consacrée à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes au travail

https://www.sudeducation.org/brochure-n95-vss-animer-une-reunion-dinformation-syndicale-consacree-a-la-lutte-contre-les-violences-sexuelles-et-sexistes-au-travail/embed/#?secret=hU91OtJwb8#?secret=pN2UHaRZSN

5 – Revendications

https://www.sudeducation.org/brochure-n95-vss-revendications/embed/#?secret=kPF57Mans7#?secret=IAUjrdmxd9

6 – Ressources

https://www.sudeducation.org/brochure-n95-vss-ressources/embed/#?secret=4TUqzohwBR#?secret=6jofmfdr20

Salaires dans l’Éducation nationale : on est loin de la “revalorisation historique” !

Salaires : quelle revalorisation ?

Le ministère de l’Éducation nationale avait annoncé une revalorisation historique pour les enseignant·es, CPE et Psy-EN à la rentrée 2023. Mais les mesures salariales sont loin de compenser la perte de pouvoir d’achat et laissent de côté une partie des enseignant·es en milieu de carrière, sans parler des autres personnels (AESH, AED, administratifs, médico-sociaux), qui ont été en grande partie oubliés !

Le ministère a trouvé toutes les pirouettes nécessaires pour parvenir aux 10% d’augmentation annoncés par le candidat Macron en campagne et annonce une revalorisation moyenne de 11% des salaires des enseignant·es entre avril 2022 et janvier 2024, soit 258 euros nets mensuels de plus. Pour atteindre ce chiffre de 11% d’augmentation en moyenne, le ministère a dû ajouter :
⚫la hausse de la valeur du point d’indice de juillet 2022,
⚫la hausse de la valeur du point d’indice de juillet 2023,
⚫la revalorisation socle à la rentrée de septembre 2023,
⚫à venir : l’ajout de 5 points d’indice majoré en janvier 2024.

Qu’en dit SUD éducation ?

Pour SUD éducation, l’augmentation du point d’indice décidée pour compenser en partie l’inflation n’est pas une revalorisation salariale. Il est normal que le point d’indice évolue en fonction de l’inflation. Ce qui n’est pas normal, en revanche, c’est que les salaires des personnels aient subi le gel du point d’indice entre 2011 et 2022 (mises à part deux très légères augmentations de 0,6% en 2016 et 2017).

La revendication “Socle” est largement insuffisante : les personnels enseignant·es ont tous bénéficié du doublement de l’ISOE/ISAE, c’est-à-dire entre 92 et 96€ nets par mois. Mais la hausse de la prime d’attractivité ne concerne que les personnels des échelons 1 à 7, jusqu’à 14 ans et demi d’ancienneté (environ 30% des personnels).
L’accent mis sur les personnels en début de carrière a déséquilibré les grilles puisque les personnels bénéficient d’une augmentation de seulement 160€ pendant 7 ans et demi (échelons 8 et 9).

Malgré ces augmentations, le salaire moyen des enseignant·es reste inférieur à la moyenne de salaires des enseignant·es des autres pays de l’OCDE.
Ces augmentations sont inférieures à l’inflation qui a atteint des records ces dernières années.

Et le Pacte ?

Grâce à l’action des syndicats, le ministère a arrêté de défendre le Pacte comme s’il s’agissait d’une revalorisation salariale. Le Pacte est un échec, dans les écoles et les établissements scolaires, notre employeur n’a pas réussi à l’imposer aux personnels.

Des inégalités salariales qui perdurent !

Dans notre ministère, féminisé à 70%, le salaire moyen des femmes est toujours inférieur à celui des hommes, il faut agir sur les causes de ces inégalités :
➡️les femmes sont surreprésentées dans les métiers les moins bien rémunérés,
➡️les femmes assurent toujours l’essentiel du travail domestique : elles sont davantage à temps partiel,
➡️les femmes prennent moins d’heures et de missions supplémentaires. Le Pacte aggrave les inégalités.
De même, les personnels en situation de handicap subissent les inégalités salariales : le temps partiel de droit n’est pas compensé financièrement. Le handicap et le manque d’adaptation du cadre de travail ne permettent souvent pas à ces agents d’effectuer des missions ou des heures supplémentaires.

Pour les AED et AESH, la misère toujours !

Les revalorisations salariales des AESH entrées en vigueur à la rentrée 2023 ne sont absolument pas à la hauteur : les premiers échelons de la grille restent très bas et l’annonce d’une augmentation de 10% s’est traduite par la mise en place d’une indemnité dite “de fonction”, qui ne répond pas aux attentes des collègues. Pour les AED, aucune mesure n’a été prise, l’indice en CDD correspond au plus bas, c’est-à-dire l’indice plancher du SMIC, tandis qu’en CDI il est à peine plus haut. La grille salariale annoncée avec les mesures de CDIsation en août 2022 n’est toujours pas mise en place. AED et AESH sont maintenu⋅es dans une précarité structurelle, renforcée par des temps de travail incomplets imposés.

SUD éducation appelle les personnels à se mobiliser pour de vraies augmentations salariales. 

Les revendications de SUD éducation sur les salaires :
  • 400 euros immédiatement pour toutes et tous,
  • le dégel du point d’indice, avec rattrapage depuis le gel du point d’indice en 2010,
  • l’indexation du point d’indice,
  • une refonte des grilles salariales et des mesures pour réduire les inégalités,
  • le paiement à temps plein des temps partiels de droit,
  • l’abandon du Pacte,
  • une réduction de l’éventail des rémunérations et la disparition de la classe exceptionnelle au profit d’une revalorisation de l’ensemble des grilles indiciaires,
  • l’intégration des primes et indemnités générales aux salaires, et la compensation des tâches supplémentaires et des conditions difficiles par des réductions des services,
  • l’abrogation de toutes les journées de carence en cas d’arrêt-maladie pour tous les statuts.

MOBILISONS-NOUS CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES !

En 2022, 118 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon. En 2023, ce sont déjà 115 féminicides qui ont été recensés. La lutte contre les violences sexistes et sexuelles est notre combat syndical.

SUD éducation 35 appelle tous les personnels à manifester
samedi 25 novembre à 15h esplanade Charles de Gaulle à Rennes

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=> Le dossier sur les VSS disponible sur le site de SUD éducation : https://www.sudeducation.org/25novembre/

=> Le violentomètre de l’Union Syndicale Solidaires à afficher dans vos services : https://solidaires.org/media/documents/violentometre-V2.pdf

SUD éducation revendique :

  • l’application pleine et entière de la circulaire du 9 mars 2018 relative à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans la fonction publique, avec notamment des dispositifs d’information, de communication et de sensibilisation auprès de l’ensemble des personnels avec la diffusion d’un numéro vert, le rappel de la loi, l’organisation de réunions de sensibilisation,  une mise en place cohérente et ambitieuse des  dispositifs de signalement et de traitement des violences sexistes et sexuelles dans les académies,
  • de sanctionner les auteurs des violences sexistes et sexuelles et d’accompagner, et protéger les victimes ;
  • l’application des circulaires et lois qui assurent la protection des mineur·es victimes de violences sexuelles ;
  • la formation de tous les personnels de l’Éducation nationale à l’accueil de la parole des mineur·es victimes de violences sexistes et sexuelles, et à la question du consentement ;
  • dans l’Éducation nationale, la suspension immédiate à titre préventif de l’agresseur dès lors qu’un·e enfant témoigne de violences ;
  • des moyens, du temps, de la formation et des personnels pour une éducation à la vie sexuelle et affective au-delà des 3 séances annuelles
  • la non-application du jour de carence pour les victimes de violences sexistes et sexuelles

Concours en L3 suivi de deux ans de stage : le ministère entend enfin nos revendications !

Face à la crise du recrutement, le ministre avait annoncé en septembre la tenue de concertation sur l’attractivité des métiers de l’Éducation nationale à travers trois thématiques : la formation initiale, le déroulé de carrière et les conditions de travail. 

Lors de la première réunion consacrée à la formation initiale du 8 novembre, le ministère de l’Éducation nationale a présenté ses propositions à partir des échanges avec les syndicats, dont SUD éducation. Parmi les scénarios présentés, le ministère met en avant celui d’un concours en L3 pour les enseignant·es du 1er degré et du 2nd degré (excepté le concours de l’agrégation externe). La formation initiale se déroulerait, dans ce scénario, sur deux ans sous statut d’élève-fonctionnaire stagiaire. L’entrée dans le métier serait progressive avec des stages en observation en M1 et des stages en responsabilité pour 50% du temps en M2. 

Le ministère constate que la réforme de la formation a considérablement dégradé l’entrée dans le métier et a asséché les viviers de recrutement. La multiplication des statuts et le rythme insoutenable en deuxième année de master et pendant le stage ne permettent pas une entrée dans le métier sereine. De plus, les fonctionnaires stagiaires pointent massivement le hiatus entre leurs besoins et leur formation. 

SUD éducation se félicite de voir le ministère reprendre notre revendication d’un concours à la fin de la L3 pour le premier et le second degré suivi d’un stage de deux ans, rémunéré, avec une entrée dans le métier progressive.  On regrette néanmoins qu’il ait fallu attendre d’être dans une impasse pour enfin mesurer les effets néfastes des précédentes réformes. 

Pour SUD éducation, il faut à présent donner du corps à ces annonces et prendre le temps d’une véritable concertation pour mener une réforme ambitieuse de la formation initiale, à la hauteur des enjeux actuels du système éducatif. De nombreux enjeux restent en effet en suspens : celui des modules de professionnalisation dans des licences disciplinaires et pluridisciplinaires, celui de la montée en puissance des licences PPPE (parcours préparatoire au professorat des écoles) et des passerelles entre les parcours, celui du contenu de la formation, de l’équilibre entre les périodes de stage, les périodes de formation universitaire et la formation pédagogique. 

SUD éducation porte le projet d’une formation initiale de haut niveau avec, par exemple, l’intervention des mouvements de pédagogie active et coopérative pour former les personnels à l’expérimentation et à la conception de supports et de méthodes pédagogiques adaptées aux besoins des élèves. Les personnels doivent être formé·es à l’apprentissage de l’esprit critique, à la diversité des méthodes pédagogiques, à l’adaptation des supports aux besoins des élèves, mais aussi à la lutte contre les discriminations et à la reconversion écologique de la société. 

Télécharger le document : CP formation 2023_11_10 (format pdf)

Attaque meurtrière à Arras : la communauté éducative est à nouveau en deuil

Trois ans après le meurtre de notre collègue Samuel Paty, la communauté éducative est une nouvelle fois plongée dans l’effroi et l’horreur suite à l’attaque qui s’est déroulée ce matin dans un établissement scolaire d’Arras. Un professeur de français qui tentait de s’interposer pour protéger les élèves a été mortellement frappé au couteau et au moins deux autres personnes ont été blessées.

SUD éducation exprime son effroi face à cette attaque meurtrière et adresse ses sincères condoléances aux proches, aux collègues, aux élèves, à la famille de notre collègue. L’heure est au deuil, au recueillement et à la solidarité.

L’école doit être un lieu où les personnels comme les élèves se sentent en sécurité, protégé·es de toutes les formes d’obscurantisme et de haine.

SUD éducation se tient aux côtés des personnels dans cette épreuve terrible et s’adressera au ministère de l’Education nationale pour qu’un hommage digne puisse être rendu à notre collègue et pour que la protection des personnels et des élèves soit garantie.

Nous appelons à participer à l’ensemble des rassemblements qui seront organisés dans les prochains jours pour se recueillir et témoigner de notre solidarité face à la terreur.

PDF : https://www.sudeducation.org/wp-content/uploads/2023/10/2023-10-13-Attaque-meurtriere-a-Arras-la-communaute-educative-est-a-nouveau-en-deuil-Communique-SUD-education.pdf

Arras- Rassemblement à Rennes Lundi 16 octobre à 18h place de la République suite à l’assassinat de Dominique Bernard

Rassemblement à Rennes

Lundi 16 octobre à 18h place de la République

suite à l’assassinat de Dominique Bernard

Communiqué de SUD éducation :

Vendredi 13 octobre, un attentat commis au lycée Gambetta d’Arras coûtait la vie à Dominique Bernard, professeur de français, mort en essayant de protéger ses élèves des attaques meurtrières d’un ancien élève du lycée. Trois autres personnes ont été blessées. SUD éducation renouvelle ses condoléances à la famille, aux proches, aux collègues et aux élèves. L’école doit être un lieu où les personnels comme les élèves se sentent en sécurité, protégé·es de toutes les formes d’obscurantisme et de haine.

Le soir même, le ministre Gabriel Attal a convié l’ensemble des organisations syndicales représentatives au ministère. Après une expression de l’ensemble des présents du sentiment d’horreur et d’effroi partagé par la communauté éducative, la discussion s’est engagée autour de l’organisation de l’hommage de la semaine prochaine.

SUD éducation y a porté les propositions suivantes, et a annoncé envisager un appel à la mobilisation en cas de refus :

  • matinée banalisée, au moins pour le second degré, afin que les collègues puissent échanger librement et organiser l’hommage
  • organisation libre des enseignements l’après-midi (co-intervention, permutations de classes etc.)
  • minute de silence le mardi en fin de matinée

SUD éducation a également demandé que le ministère envoie aux personnels dans le week-end des ressources à utiliser, ainsi qu’une trame factuelle des événements à laquelle se référer afin de transmettre des éléments sourcés et fiables.

L’ensemble des organisations syndicales proposaient des modalités, à certaines nuances près, similaires. Elles ont toutes rappelé le traumatisme du refus de banalisation d’un temps d’échange à l’occasion de l’assassinat de Samuel Paty.

Alors que le ministre n’y était au départ pas favorable, il a annoncé finalement samedi matin une formule tenant davantage compte des attentes des personnels :

  • dans le second degré : temps banalisé de 8h à 10h et minute de silence à 14h,
  • dans le 1er degré : pas de banalisation mais la possibilité d’organisation locale (réunir deux classes) puis un temps de recueillement  et une minute de silence (qui peut prendre d’autres formes en fonction de l’âge des élèves) à 14h

La banalisation complète du lundi matin n’aurait pas été de trop, mais SUD éducation accueille positivement cette annonce et appelle les personnels à s’en emparer au mieux,  pour construire un hommage à la hauteur du drame.

Nous appelons à participer à l’ensemble des rassemblements qui seront organisés dans les prochains jours pour se recueillir et témoigner de notre solidarité face à la terreur, et notamment au rassemblement organisé par l’intersyndicale des Hauts-de-France à Arras, dont SUD éducation 62, place des Héros le dimanche 15 octobre à 11h. SUD éducation y enverra une délégation de sa commission exécutive.

Notre position sur le PACTE et l’accompagnement des personnes signataires

Sud éducation s’est opposé, avec les autres syndicats au Pacte.
Conditionner une augmentation de salaire à un travail supplémentaire, ce n’est pas une revalorisation, c’est du travailler plus pour perdre moins. Notre principal objectif reste la revalorisation salariale pour toutes et tous.
Parmi les collègues qui ont signé, certain.e.s l’ont fait sans enthousiasme, notamment en raison de la paupérisation et de l’inflation, car iels veulent boucler les fins de mois.
Nous n’allons pas les juger/clouer au pilori, même si nous regrettons leur choix.
Nous nous sommes posés la question de défendre ces collègues face à une administration qui pourrait ne pas respecter les nouvelles règles, ce nouveau type de contrat, et abuser d’une position hiérarchique.
Mais défendre ces collègues sur ce point, c’est selon nous cautionner cette contractualisation.

Nous sommes disponibles pour aider toute personne à qui on essaierait d’imposer un Pacte.
Mais nous ne pouvons pas défendre les droits de professeur.e.s pour un dispositif, alors que nous voulons sa disparition.

Rennes 2 : Mobilisation de soutien contre le licenciement d’une contractuelle

Précarité et maltraitance des salarié.es : des mots qui conviennent parfaitement aux pratiques de l’Université de Rennes 2.

En effet, la direction du service SUIO IP de Rennes a pris la décision de ne pas renouveler le contrat d’une ingénieure contractuelle alors qu’elle enchaîne des CDD successifs depuis plus de 5 ans.

Cette annonce lui a été faite à l’issue de son congé de maternité et s’est accompagnée d’une mise en congé forcée et du retrait du matériel informatique.

Mardi 9 octobre à 12h, les personnels de l’université de Rennes 2 ont manifesté leur soutien à leur collègue par un rassemblement au pied du bâtiment de la présidence et par la demande d’une audience.

La présidence a reconnu avoir commis plusieurs fautes tout en maintenant le non renouvellement de son contrat.
Elle s’est engagée à présenter des excuses, à restituer ses outils de travail informatiques, à l’accompagner par un bilan de compétence et une formation, une recommandation pour un autre emploi ainsi qu’une indemnisation de trois mois à l’issue de son contrat.

Ces engagements sont loin d’être suffisants et satisfaisants : l’ingénieure contractuelle a le soutien des personnels de l’Université qui dénoncent des pratiques injustifiables et brutales à l’encontre de personnels précaires.

Aucun élément factuel ne peut justifier ce non-renouvellement de contrat.

La mobilisation va se poursuivre : Assemblée générale jeudi 12 octobre à 12h45 Amphi B7

Journée de mobilisation le vendredi 13 octobre

Le 13 octobre, en France et en Europe, mobilisons-nous contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes !

DANS LE 35 : RDV à 11h Esplanade Charles de Gaulle à Rennes

Notre communiqué intersyndical :

Tract Solidaires : https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/nationales/urgence-salariale-ensemble-en-greve-et-mobilisees-pour-nos-salaires-le-13-octobre/

Rassemblement pour la défense du droit à l’avortement

SUD éducation appelle à se mobiliser massivement à l’occasion de la Journée internationale pour le droit à l’avortement, le 28 septembre.

TOUTES ET TOUS DANS LA RUE LE 28 SEPTEMBRE 2023 à 18h Place de la République à Rennes
=> dès 16h30 : Stands sur le droit à l’avortement en France et dans le monde et sur les luttes féministes

Appel à rassemblement à l’initiative du planning familial d’Ille-et-Vilaine
avec le soutien de l’inter-organisation féministe 35


Nous serons une nouvelle fois présentes dans la rue, avec nos camarades féministes⋅ à nos côtés, pour défendre le droit à l’avortement.

Notre position n’est pas seulement défensive, malgré les assauts répétés envers ce droit en France, comme ailleurs dans le monde. Nous sommes prêtes à conquérir de⋅ nouveaux droits reproductifs !

Nous revendiquons :
– L’avortement est un choix et un droit qui doit être constitutionnalisé pour toutes;
– Les délais légaux pour avorter doivent être harmonisés sur ceux des pays les plus progressistes en Europe, et les femmes qui désirent avorter doivent être prises en charge sans délai ;

La clause de conscience spécifique des professionnelles de santé doit être supprimée de la loi ;
– Des moyens financiers doivent être donnés pour que les centres pratiquant l’avortement et les centres de planification soient accessibles sur tous les territoires ;
– La production des pilules abortives doit être garantie afin d’empêcher toute pénurie et garantir l’accès à l’IVG,Des campagnes d’information tous publics sont nécessaires pour pouvoir en parler librement sans tabou ni jugement ;
– Tous les moyens contraceptifs doivent faire l’objet d’un remboursement intégral, pour que toutes et tous puissent choisir celui qui leur convient ;Une éducation aux sexualités doit être prodiguée à toutes et à tous ;
– La formation aux techniques d’avortement et à l’accompagnement doit faire partie intégrante de la formation initiale des professionnel·les de santé de l’éducation nationale.Au plan international, l’avortement doit être légalisé dans tous les pays.

RDV ce samedi 23 à 14h Charles de Gaulle à Rennes

Appel à la marche unitaire du 23 septembre  » Pour la fin du racisme systémique, des violences policières, pour la justice sociale et les libertés publiques »

INFORMATIONS LOCALES :

Lien vers les revendications Solidaires

Télécharger le PDF de Solidaires