Rentrée universitaire et protocole sanitaire : à qui la faute ?

Devant la multiplication des clusters dans les universités, alors même que celles-ci n’ont pas encore toutes reprises, le MESRI n’a visiblement pas d’autres réponses qu’en appeler à « l’engagement collectif » de la communauté universitaire et à la « responsabilité individuelle » des étudiant-e-s.

Il ne fallait pourtant pas être devin pour bien voir, depuis la fin d’année universitaire dernière, qu’accueillir plus d’étudiant-e-s avec le même nombre de personnels et le même nombre de m² et sans investissement financier significatif allait créer une situation intenable.

De quelle « responsabilité individuelle » parle-t-on quand on convoque plus d’étudiant-e-s que ne compte de places un amphi lors des réunions de pré-rentrée ? Quand l’accueil dans les RU (sans masques évidemment) se fait toujours dans les même conditions? quand l’Etat ne prend pas ses responsabilités en fournissant des masques aux étudiant-e-s?

De quel « engagement collectif » des enseignant-e-s ou des personnels parle-t-on alors que l’on a multiplié les injonctions contradictoires depuis des mois, que l’on s’est reposé sur un investissement personnel énorme des personnels, que l’on a bafoué le droit du travail en terme de « travail à domicile », que l’on ne fournit que quelques masques lavables en guise de protection ?

Protéger les étudiant-e-s et les personnels des universités, ce n’est pas croiser les doigts et fuir ses responsabilités de ministre en renvoyant la faute sur les soirées étudiantes et la vie sociale, c’est investir massivement et durablement dans l’ESR, associer les personnels dans la politique à mener qui allie protection sanitaire et pédagogie, embaucher des enseignant-e-s sur contrats pérennes afin de pouvoir dédoubler les cours, embaucher des personnels administratifs et médicaux, récupérer des bâtiments pour délocaliser des enseignements.

Le ministère n’a visiblement pas pris la mesure de ce qui se passe au quotidien dans les universités, trop attaché à faire passer au pas de charge sa Loi de Programmation de la Recherche (LPR) que la communauté universitaire rejette depuis des mois pourtant.

SUD éducation réaffirme son opposition à ce projet de loi et sa détermination à construire un véritable service public de l’ESR au service de toutes et tous seul à même à répondre à la crise actuelle à travers un investissement conséquent en moyens humains et matériels.

Que cela soit clair : l’“engagement collectif” des personnels sera bien au rendez-vous lors des mobilisations interprofessionnelles du 17 septembre et devant l’assemblée nationale le 21 septembre contre la LPPR à l’appel de l’intersyndicale de l’ESR.

ABANDON DE LA LPPR!

Le projet de loi de programmation de la recherche (LPR) ne répond pas aux revendications des personnels et des étudiant·es, il doit être abandonné 

L’urgence budgétaire est à la prise en charge des besoins immédiats dans l’enseignement supérieur et la recherche.

L’épidémie de la COVID-19 et sa gestion par le gouvernement ont un impact considérable sur notre système d’enseignement supérieur et de recherche. La rentrée universitaire 2020 s’annonce catastrophique, avec des dizaines de milliers de nouveaux étudiant·es dans le supérieur sans que les universités n’aient les moyens de les accueillir. Cette situation est notamment le résultat de plus de dix ans de restrictions sur le nombre de postes d’enseignant·es-chercheur/ses, de personnels ingénieur·es, technicien·nes, administratif/ves, ouvriers, de bibliothèque… Il aurait fallu recruter des dizaines de milliers d’agents et construire de nouveaux locaux depuis longtemps ; c’est d’autant plus prégnant et urgent maintenant que les conditions sanitaires nécessitent de dédoubler les amphis, les TD et TP ! Dans la recherche publique, les moyens manquent pour permettre aux laboratoires de relancer les recherches qui ont été mises entre parenthèses pendant les mois du confinement. Faute des postes de chercheur/ses et ingénieur·es et technicien·nes, la plupart des jeunes dans la recherche ont pour seul horizon l’incertitude, avec au mieux, la précarité de l’emploi.

C’est dans ce contexte que le gouvernement veut faire passer à la hâte au parlement, dès le 21 septembre, la loi de programmation de la recherche (LPR) rédigée avant la pandémie, dont le contenu est à l’opposé des revendications du personnel, et sans tirer aucune leçon de la situation actuelle. La COVID-19 a mis en évidence la nécessité de renforcer le service public. Des postes stables (dans le cadre du statut de la fonction publique) doivent être créés pour répondre aux besoins de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR).

Pourquoi nous opposons-nous au projet de LPR ?

Ce projet institutionnalise la précarisation du personnel de l’ESR et remet en cause ses statuts, gage d’une recherche libre et indépendante. La mise en place des « tenure tracks » (chaires de professeurs juniors), contrats de « pré-titularisation conditionnelle » ouvre la possibilité de contourner les dispositifs nationaux d’accès à la profession d’enseignant·e/chercheur·e et de chercheur·e. La création de nouveaux contrats précaires, les contrats de projet scientifique, frauduleusement dénommés « CDI », dont la fin de contrat est conditionnée à la durée et au financement du projet de recherche, remet gravement en cause les recrutements de personnels titulaires.

Le projet de LPR favorise le financement de la recherche par appels à projets, notamment via l’ANR, au détriment de financements pérennes alloués aux unités de recherche dont les laboratoires ont besoin pour accomplir leurs missions. Il encourage ainsi la mise la concurrence à tous les étages, et oriente et limite les thématiques de recherche à des sujets « porteurs » et/ou jugés « rentables » et « valorisables » par le privé. Une telle logique a notamment fait perdre 10 ans de recherche sur les virus de type coronavirus !

En parallèle, l’annonce budgétaire de 5 milliards d’euros sur 10 ans ne permet même pas d’atteindre les 1 % du PIB pour la recherche publique, et laisserait la recherche française continuer son lent déclin. Ainsi la LPR prévoit 357 millions supplémentaires pour le budget 2021 ce qui représente une augmentation similaire aux dernières années. L’effort dans la programmation budgétaire serait prévu après les élections présidentielles ! Et aucun moyen conséquent n’est prévu pour répondre aux besoins urgents de l’ESR liés à la crise sanitaire.

Le personnel de l’ESR, comme les étudiant·es, ont massivement fait savoir par des manifestations, en particulier le 5 mars, ainsi que de multiples motions, qu’ils rejetaient ce projet de LPR. Aujourd’hui, la Ministre tente, à travers un protocole d’accord “relatif à l’amélioration des rémunérations et des carrières” de faire acter en force les dispositifs de précarité prévus dans la LPR en « échange » de promesses d’augmentation de primes largement individualisées.

Nous demandons des moyens et des postes statutaires en urgence.

Nous exigeons l’abandon de la LPR et comptons, par la mobilisation du personnel de l’ESR, afficher notre détermination à construire un grand service public de l’’enseignement supérieur et de la recherche, au service de toutes et tous, avec des moyens humains, financiers et matériels garantis et pérennes, ou la précarité n’est plus de mise.

Nous appelons les collègues à se réunir en assemblées générales, à rejoindre les actions interprofessionnelles de la rentrée partout sur le territoire et à se rassembler massivement le 21 septembre devant l’assemblée nationale à Paris à 14h, jour d’ouverture de l’examen du texte.

Signataires : SNTRS-CGT, CGT FERC SUP, CGT-INRAE, SNESUP-FSU, SNEP-FSU, SNASUB-FSU, SNCS-FSU, FO-ESR, SUD RECHERCHE
EPST-SOLIDAIRES, SUD EDUCATION, SOLIDAIRES ETUDIANT-E-S, UNEF, L’ALTERNATIVE, UNEF, FACS ET LABOS EN LUTTE.

« Tout est prêt », dit le ministre… SUD éducation 35 le dément !

« Tout est prêt », c’est ce que claironne partout Jean-Michel Blanquer. Sur le terrain, SUD éducation 35 ne fait pas le même constat. Le protocole sanitaire, réduit au strict minimum, entraîne de fortes inégalités sur le plan local. Nous constatons d’importantes disparités dans l’appréciation de ce protocole et dans les mesures sanitaires prises par les chef.fe.s d’établissements.

En Ille-et-Vilaine, les personnels n’ont pas reçu le même nombre de masques à la rentrée (4 au lycée professionnel Bel air à Tinténiac, 2 au collège René Cassin de Cancale…) ; certains établissements ont distribué des masques en tissu dits « grand public » à leurs élèves (Collège Morvan Lebesque à Mordelles), d’autres non ; au lycée Bréquigny, le personnel dénonce l’absence totale de gel hydroalcoolique et de produits virucides dans les salles de classe alors qu’on en trouve partout ailleurs… D’un établissement à un autre, élèves et personnels ne bénéficient plus du tout des mêmes protections sanitaires ; pour SUD éducation 35, c’est inacceptable.

Dans tous les cas, le nombre de masques distribués au personnel est largement insuffisant : pour une semaine de 5 jours, il faut au minimum 10 masques par agent.e enseignant.e et non-enseignant.e. Partout, nous constatons que nos collègues ont cassé leur tire-lire en achat de masques et de gel hydroalcoolique pour se protéger. Ce n’est pas au personnel d’assurer sa propre protection. Comme pour le matériel pédagogique, l’Éducation Nationale se repose encore une fois sur la bonne volonté de ses personnels. Mais pour nous, ces pratiques ont assez duré ; c’est à l’État employeur de nous fournir le matériel nécessaire pour travailler et assurer notre protection sanitaire.

Autres constats faits sur le terrain : la distanciation physique est une chimère. Jean-Michel Blanquer avait annoncé une rentrée « la plus normale possible » ; nos classes sont donc surchargées. SUD éducation 35 dénonce une contradiction totale entre les préconisations faites dans les médias et leurs applications concrètes sur le terrain. Les cas de Covid et de quatorzaine apparaissent dans nos établissements mais le protocole sanitaire ne prévoit pas de cadre réglementaire national : la gestion des personnes diagnostiquées et des « personnes contact » diffère donc d’un établissement à un autre et augmente ainsi le risque d’apparition de clusters.

Plus que jamais, SUD éducation revendique la gratuité des masques et du matériel sanitaire ainsi qu’un Plan d’Urgence pour l’éducation avec une baisse des effectifs par classe, la création de postes supplémentaires et la titularisation de l’ensemble des personnels non-titulaires, la rénovation des locaux et la construction de nouvelles écoles…

Rentrée scolaire : au journal télévisé, le ministre Blanquer ne rassure personne

Le ministre Blanquer, une fois encore, a choisi ce jeudi 20 août d’intervenir dans les médias plutôt que de s’adresser aux organisations syndicales ou aux personnels, ce qui montre une nouvelle fois le mépris qu’il leur porte. Disons-le d’emblée, il n’a pas annoncé la publication d’un nouveau protocole sanitaire, assurant que le protocole publié en juillet couvrait différents scénarios possibles d’évolution du virus, ce qui est un mensonge éhonté : il correspond uniquement à une situation de circulation faible du virus, et ne prévoit rien d’autre.

Le seul changement annoncé, dont on ne sait pas comment il sera traduit sur le plan réglementaire, concerne la systématisation du port du masque pour les personnels et les élèves de plus de onze ans dans les espaces clos, et ce sans que le masque ne soit fourni aux élèves. Sur tout le reste (prise de température, tests, fréquence de l’aération, brassage des élèves, nombre d’élèves par classe, personnels vulnérables), aucune évolution n’est prévue. Le ministre s’est montré particulièrement inquiétant concernant la procédure à adopter en cas de détection d’un cas de Covid-19 dans une classe : la fermeture de classes ou d’écoles serait alors laissée à l’appréciation locale, sans faire l’objet d’une procédure cadrée nationalement.

Le ministre assure qu’en cas de nouveaux confinements locaux tout sera prêt pour assurer l’enseignement à distance. Or, c’est encore une fois faux : le « plan de continuité pédagogique » publié en juillet est extrêmement lacunaire, les personnels ne sont toujours ni équipés ni formés, les plateformes ne sont toujours pas sécurisées. Plus grave, aucun moyen supplémentaire n’a été prévu depuis le printemps pour permettre une rentrée qui fasse sens sur le plan pédagogique en cas de reprise de l’épidémie, notamment en termes de créations de postes ou d’aménagement des locaux, comme le revendiquait déjà SUD éducation.

Pour SUD éducation, des réponses claires doivent être apportées aux personnels, aux élèves et aux familles. L’école n’est pas en-dehors de la société et le protocole sanitaire doit maintenant évoluer dans le respect des droits des personnels et des conditions d’apprentissage des élèves. À cette fin, des discussions doivent être immédiatement organisées avec les organisations syndicales aux différentes échelles concernant le contenu et l’application du protocole.

Conditions de rentrée : SUD éducation lance une enquête en ligne

La fédération SUD éducation a lancé une enquête en ligne au sujet des conditions de rentrée pour les personnels du 1er degré, du 2nd degré, les personnels non titulaires et les personnels administratifs, sociaux et de santé. Ces enquêtes sont à diffuser le plus massivement possible aux adhérent-e-s et aux personnels. Le dépouillement et les résultats seront diffusés mi-septembre

Rentrée 2020 : SUD éducation dénonce l’illusion du “plan de continuité pédagogique” du ministère

Le ministère a publié, tardivement, plusieurs textes de préparation de la rentrée :
• la circulaire de préparation de la rentrée, parue le 10 juillet 2020 ;
• le protocole sanitaire dans sa quatrième version, révisée fin juillet, publiée début août 2020 ;
• enfin, un “plan de continuité pédagogique”.
Ce dernier document, qui s’appuie sur la circulaire de rentrée et renvoie essentiellement à des fiches éduscol, évoque deux scenarii possibles en cas de reprise importante de l’épidémie.
Ce texte est présenté comme une circulaire sur le site du ministère, mais il n’est ni daté, ni signé. Sa valeur est donc largement sujette à caution.

Précisons que SUD éducation rejette le terme de “continuité pédagogique”, qui laisse entendre qu’en cas de confinement l’enseignement peut se poursuivre dans des conditions normales. Pour SUD éducation, ce postulat conduit mécaniquement à accroître les inégalités scolaires, du fait des conditions matérielles très différentes d’une famille à l’autre. Pour SUD éducation, il faut parler de “lien scolaire” : en période de confinement, les enseignant-e-s font tout ce qu’ils et elles peuvent pour maintenir un lien avec leurs élèves, éviter le décrochage, proposer des activités. En revanche, nous dénonçons la pression qu’exerce le ministre sur les enseignant-e-s, les élèves et leurs familles en laissant entendre au grand public avec l’expression “continuité pédagogique” que de nouvelles notions ou éléments de programmes doivent être assimilés par les élèves.

Premier scénario : l’hypothèse du renforcement du protocole sanitaire

Pour la première fois, le ministère admet à demi-mot qu’un nouveau renforcement du protocole sanitaire est envisageable, en cas de reprise importante de l’épidémie.
Dans ce cas, il faudrait s’attendre à un protocole similaire à celui qu’ont connu les personnels lors du déconfinement, avec pour principale orientation la scolarisation obligatoire de toutes et tous les élèves, même si elle aura lieu de manière réduite.
Le texte prévoit dans ce cas que le mode d’organisation retenu sera supposé permettre de :
“recréer le lien social entre les élèves et entre les élèves et les équipes éducatives ;
• offrir aux élèves un cadre bienveillant, permettant la reprise des apprentissages dans les meilleures conditions possibles ;
• offrir un accompagnement adapté à chaque élève, en particulier ceux qui risquent de rencontrer des difficultés les empêchant de suivre le rythme des apprentissages”.

Les élèves porteurs et porteuses de handicap, sont présenté-e-s comme “prioritaires”, tandis que les élèves de CP et CE1 en REP et REP+ devront “impérativement” être scolarisé-e-s à temps plein, sans que les modalités soient précisées.

Pour SUD éducation, il est évident que les moyens manqueront d’autant plus cruellement pour assurer la poursuite des apprentissages qu’ils font déjà défaut. Une fois de plus, le ministre renvoie à l’échelon local la responsabilité de gérer une crise sanitaire au plan pédagogique sans moyens. Les autorités médicales s’inquiètent déjà des conséquences en termes de risques psycho-sociaux de ce type de management. Le ministre Blanquer, responsable de la santé et de la sécurité au travail des personnels, porte la responsabilité de la dégradation des conditions de travail.

Pour faire face aux enjeux, SUD éducation revendique la mise en œuvre d’un plan d’urgence dans l’éducation, permettant notamment :
• la réduction des effectifs.
• l’aménagement des programmes,
• l’abandon de Parcoursup et de la sélection à l’entrée à l’université,
• des moyens supplémentaires dans les établissements scolaires ordinaires pour permettre une réelle inclusion des élèves en situation de handicap également accueilli-e-s dans des CMS.
• Des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré)
• Un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue)
• l’admission de l’ensemble des admissibles, aux concours internes comme externes,
• l’organisation de concours exceptionnels,
• L’embauche de personnels aidant à la direction pour le primaire, avec un réel statut
• L’embauche et la titularisation massive d’AESH

Second scénario : en cas de fermetures d’écoles ou d’établissements

Dans le cas où des écoles ou établissements seraient amenés à fermer, le texte prévoit d’imposer l’enseignement à distance “intégralement”.
Il faut d’abord noter que les moyens alloués aux familles pour suivre cet enseignement à distance quel que soit leur niveau de revenu ou de maîtrise de la langue n’ont fait l’objet que d’annonces vagues du ministre Blanquer ou se réduit à des déclarations de bonnes intentions dans des fiches éduscol, et ne sont pour l’heure suivies d’aucun effet. Les facteurs d’inégalité sont multiples : accès à un appareil, nombre de dispositifs utilisables par enfant dans le foyer, qualité de la connexion Internet lorsqu’elle est disponible, capacité à utiliser les dispositifs pour n’en citer que quelques uns.

Ce second scénario pose aussi la difficulté du télétravail pour les personnels, pour lesquels le ministère ne répond toujours pas aux critères légaux.

1) Le télétravail :
Le télétravail a une définition simple : toute forme d’organisation du travail dans laquelle les fonctions qui auraient pu être exercées par un agent dans les locaux où il est affecté sont réalisées hors de ces locaux en utilisant les technologies de l’information et de la communication (décret 2016-151). Le télétravail est encadré strictement par les textes réglementaires.
L’organisation du télétravail :
• L’administration doit en principe attendre une demande de l’agent-e ;
• Elle peut ensuite accorder son autorisation, qui doit comporter les formes suivantes :
– Les fonctions exercées en télétravail
– Le lieu d’exercice du télétravail
• Les modalités de mise en œuvre, les plages horaires durant lesquelles l’agent-e doit être joignable, sans excéder les plages horaires habituelles
• La période (date de début et de fin) du télétravail
Le cadrage du télétravail pour les personnels n’a toujours pas été défini.

2) équipements des personnels

Il est demandé aux personnels de contacter les élèves une fois par semaine et de poursuivre le travail en distanciel. SUD éducation revendique l’équipement des personnels de l’Éducation nationale par leur employeur. Un-e enseignant-e doit bénéficier d’un ordinateur professionnel. Les personnels dont on exige qu’ils et elles soient joignables (chargé-e-s de direction, suivi de PFMP…) doivent disposer d’un téléphone et d’une ligne professionnels. L’administration doit verser sans délai une indemnité afin de couvrir les frais engagés par la mise en œuvre de la « continuité pédagogique », à l’image de ce que le code du travail impose aux entreprises.

3) Impréparation de l’enseignement à distance

Après 6 mois de débordement, Le CNED n’est toujours pas sécurisé. À de nombreuses reprises, les outils de communication entre enseignant-e-s et élèves dans le cadre de l’enseignement à distance, y compris les outils mis à disposition par le CNED, ont fait l’objet de “troll”, c’est-à-dire d’utilisation anonyme, malveillante et de l’ordre du harcèlement. Le ministère n’a toujours rien mis met en place pour assurer la protection des personnels. Les plateformes existantes ne sont ni sécurisées ni sécurisables. La “classe virtuelle” mise à disposition par le CNED peut en effet permettre à des élèves de se connecter avec un pseudonyme sans aucun mode d’authentification.
Faute de garanties rapides données quant à leur sécurisation, SUD éducation exigera l’arrêt immédiat des classes virtuelles qui n’assurent la protection ni des personnels ni des élèves.

SUD éducation revendique :
• la protection de la santé des personnels, l’intérêt et l’égalité des usager-e-s avant tout,
• que le numérique ne soit pas un outil de casse des liens sociaux au travail et avec les usager-e-s ni un outil de contrôle des personnels et des populations, ni un outil de rente pour les firmes privées,
• le droit à la déconnexion avec le respect du temps de repos, de congés, ainsi que la vie personnelle, et familiale.

Parcoursup 2020 : l’intensification du tri scolaire et social

vec un taux de réussite au bac proche des 96% et un nombre de places dans le supérieur qui stagne, l’équation s’annonce compliquée à la rentrée. Alors que les lycéen-ne-s de terminale ont déjà vécu une fin d’année difficile, la sélection de Parcoursup qui se termine ce vendredi 17 juillet est une source d’angoisse supplémentaire.

Frédérique Vidal annonce que seul-e-s 9 500 lycéen-ne-s se trouvent sans affectation dans le supérieur alors que selon les chiffres publiés sur le site de Parcoursup lui-même, 727 615 des 857 216 candidat-e-s (≃ 84%) ont obtenu une proposition d’admission. A l’heure actuelle, plus de 90 000 personnes attendent encore une place en première année d’enseignement supérieur contre 58 000 l’année dernière. Derrière ces chiffres se cache un écart croissant entre d’une part les vœux des lycéen-ne-s et des candidat-e-s en réorientation, et d’autre part les capacités d’accueil dans certaines formations, saturées depuis plusieurs années. On compte 50 000 bachelier-e-s de plus cette année par rapport à la rentrée dernière, soit l’équivalent de deux universités moyennes françaises.

Dans les universités, les directions préparent en ce moment des rentrées « hybrides », entre cours en présence et à distance, ainsi que différents modèles en fonction de la situation sanitaire. Avec des amphis qui ne pourront accueillir que 25% des étudiant-e-s par endroit, la rentrée sera très compliquée.

Ce que ne dit pas la ministre, c’est que pour affronter cette rentrée encore plus tendue que les précédentes, l’Université a besoin de moyens financiers et humains : création de places, embauche massive d’enseignant-e-s et de personnels administratifs et techniques pour dédoubler les TD/TP et faire face aux effectifs croissants, récupérer des mètres carrés, mettre en place des moyens informatiques pour les étudiant-e-s et les enseignant-e-s si les cours ne peuvent se dérouler en présence…

Cela fait des années que l’enseignement supérieur français fonctionne au bord de la rupture et ce ne sont pas quelques 3 000 places en plus en BTS ou 1 000 en apprentissage qui amortiront la hausse des effectifs dans le supérieur cette année. L’ambition du gouvernement, selon la ministre, est de trouver une place (pas forcément dans la formation visée en priorité) pour chaque lycéen-ne-s à la rentrée, comme l’y contraint le code de l’éducation. Quid des nombreux-ses candidat-e-s en réorientation ?

Le projet de loi LPPR, qui organise la dégradation du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, semble pourtant constituer la priorité du ministère. Elle est pourtant refusée par la très grande majorité des personnels et usager-e-s du supérieur, ce qu’a mis en évidence l’intense mobilisation du semestre dernier. Cette LPPR sera présentée dès la semaine prochaine en conseil des ministres, en promettant à la recherche 25Mds sur 10 ans alors que l’ESR a besoin dès cette rentrée d’un plan d’investissement massif, de recrutement de personnels enseignants et administratifs et de résorption de la précarité étudiante, dramatiquement mise en évidence par le confinement.

Plus que jamais SUD éducation refuse la sélection à l’Université et revendique la création de places pour permettre l’accès de chaque candidat-e à la filière de son choix et un accès à un enseignement supérieur émancipateur, laïc, gratuit et ouvert à toutes et tous.

Recrudescence de cas de Covid-19 dans les écoles : SUD éducation exige des garanties pour la santé des personnels

Le ministre Blanquer veut faire croire que les élèves comme les personnels peuvent retourner sur leurs lieux de travail sans précautions. Il pérore d’un plateau de média à l’autre, et répète à qui veut l’entendre que les risques sont désormais négligeables.
Pourtant, les fermetures d’écoles se sont multipliées ces derniers jours, à Paris, Lyon, Toulouse, en Seine-Maritime… sans que l’administration communique jamais de manière transparente. Dans certaines circonscriptions, la hiérarchie va jusqu’à refuser de fermer les écoles.

Depuis le début de la crise sanitaire, SUD éducation dénonce l’indigence de la médecine de prévention ainsi que de la médecine scolaire. Au lieu de renforcer les moyens de prévention et de dépistage, le ministère préfère couler une chape de plomb sur les écoles et les établissements où des cas de Covid-19 sont diagnostiqués.

SUD éducation exige que toutes les garanties sanitaires soient données aux personnels et que les équipes soient systématiquement associées aux décisions les concernant. Le ministre Blanquer porte directement la responsabilité des contaminations qui ont lieu dans les écoles et établissements.

Le Conseil scientifique déclare qu’une « reprise de l’épidémie, qui pourrait intervenir ces prochaines semaines ou mois » n’est pas à exclure, et l’OMS s’inquiète de la recrudescence de nouveaux cas dans le monde et en Europe. Pour SUD éducation, ce sont autant d’indicateurs qui devraient inciter le ministre et son gouvernement à la plus grande prudence, ainsi qu’à travailler à un plan de préparation de la rentrée scolaire 2020-2021. Ce plan doit nécessairement prendre en compte l’impératif sanitaire, et prévoir un investissement massif notamment dans le recrutement de personnels.

Direction d’école : encore un recul du gouvernement de loi direction d’école

L’Assemblée nationale a adopté en première lecture la proposition de loi créant la fonction de directrice ou de directeur d’école. SUD éducation, avec d’autres organisations syndicales, avait dénoncé avec force cette proposition de loi qui concrétisait les obsessions du ministre de l’Éducation nationale, ce dernier avait d’ailleurs déjà dû reculer face à la forte mobilisation des personnels lors de l’examen de la loi Blanquer.

La députée Cécile Rilhac, à l’origine de la proposition, a dû renoncer à créer un corps de directeurs et directrices d’école : même si leurs tâches risquent d’être plus nombreuses, ils et elles ne deviendront heureusement pas les supérieur-e-s hiérarchiques des autres enseignant-e-s. En revanche, la pression sur ces personnels se fera encore plus forte, puisque que la loi ne prévoit pas plus de décharge, ni aide administrative.

Néanmoins un certain nombre de points demeurent en suspens car ils sont renvoyés à la rédaction de décrets ultérieurs pour en définir les contours. Notamment, la disposition introduisant une délégation de la part du DASEN aux directeur-rice-s pour certains actes de gestions, appellera une grande vigilance quant aux missions supplémentaires qui seront confiées aux collègues directeur-rice-s et qui seraient susceptibles d’engager leur responsabilité.

De nouveau, dans ce chantier qu’il tient à tout prix à voir aboutir depuis plusieurs années, le gouvernement est contraint de reculer face à la contestation des personnels.

SUD éducation dénonce l’ensemble de ce projet qui viendra dégrader encore plus les conditions de travail des personnels du premier degré.
Pour SUD éducation, cette proposition de loi doit être retirée sans délai, et le ministère doit travailler immédiatement à l’amélioration des conditions de travail des personnels. Cela passe notamment par des recrutements de personnels, une baisse générale des effectifs en classe, l’allègement des tâches administratives. C’est ainsi qu’il sera possible de garantir un fonctionnement démocratique dans les écoles, condition nécessaire à un service public d’éducation émancipateur pour tou-te-s les élèves.

Racisme d’État : l’école aussi est concernée

SUD éducation se réjouit du succès des manifestations de ces derniers jours qui ont mis sur le devant de la scène les questions du racisme d’État et des violences policières.
En parallèle, un puissant mouvement social contre le racisme d’état et les violences policières s’organise, suite à la mort de Georges Floyd mais aussi en soutien à Adama Traoré et à toutes les victimes de violences policières en France. Les violences policières se sont démultipliées pendant la période de confinement, particulièrement dans les quartiers populaires, et ne se sont pas arrêtées avec le déconfinement.

SUD éducation dénonce sans relâche le traitement réservé par les pouvoirs publics aux quartiers populaires, où sont largement concentrées les personnes racisées, en matière d’éducation.

Le racisme et les préjugés nauséabonds se retrouvent jusqu’au plus haut sommet de la hiérarchie.

Depuis le début de l’année scolaire 2019-2020, le ministre Blanquer a multiplié les sorties scandaleuses, créant des polémiques stigmatisant les personnes musulmanes ou supposées telles. Il a été démenti par ses propres services sur le prétendu défaut de scolarisation des petites filles musulmanes. Il a attaqué la FCPE à propos d’une affiche de campagne montrant une femme portant le voile. Il s’est refusé à condamner l’agression d’une mère d’élève portant le voile accompagnant une sortie scolaire par un élu RN. Ses services ont publié durant le confinement une fiche stigmatisant explicitement les musulman-e-s.
Le ministre Blanquer s’attaque au seul programme qui vise à compenser les inégalités sociales entre les centre-villes et les quartiers populaires, le réseau d’éducation prioritaire.
Le racisme d’État trouve son expression dans l’Éducation nationale, et dans le projet de société réactionnaire porté au sommet de l’institution. SUD éducation appelle, avec son union syndicale Solidaires, à participer massivement à toutes les initiatives prévues, et à renforcer la dynamique en cours.

AG Sud éduc 35 et rassemblement le 24/06

Suite au sondage pour la dernière AG de l’année, celle-ci se tiendra en présentiel :

le mercredi 24 juin à 17h au local de Solidaires 35 (3-5 rue de Lorraine à Rennes)

Nous clôturerons l’AG par un moment convivial avec un apéro autogéré.

ATTENTION : plus tôt dans l’après-midi, l’intersyndicale de l’éducation appelle à :

un rassemblement devant le rectorat à 15h ce même mercredi 24 juin (communiqué ci-dessous).

Prof-bashing : SUD éducation saisit le Conseil de déontologie journalistique

Suite au reportage diffusé dans le journal de 20h de France 2 qui met gravement en cause les enseignant-e-s, SUD éducation a saisi le Conseil de déontologie journalistique et de médiation.

Paris, le 16 juin 2020

Mesdames et Messieurs les membres
du C. A. du CDJM

CDJM c/o FFAP
24, rue du Faubourg-Poissonnière
75010 Paris

Objet : saisine du CDJM

Le 9 juin 2020, la chaîne télévisée France 2 a diffusé dans son journal télévisé de 20 heures un sujet intitulé L’œil du 20h – Confinement : des professeurs aux abonnés absents.

Le sujet peut être retrouvé à cette adresse :
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/enquete-france-2-confinement-comment-des-milliers-de-profs-ont-seche-leurs-propres-cours_4002467.html.

La diffusion de ce sujet a suscité un émoi considérable au sein de la communauté éducative.

Le sujet, dépeignant sous un jour particulièrement négatif les enseignant‑e-s, et dont la construction consiste à les opposer aux personnels de santé, a en effet été largement perçu comme une attaque infondée à l’égard des personnels de l’Éducation nationale.

Pour SUD éducation, il ne s’agit nullement de s’attaquer à la liberté d’informer, ou de s’offusquer à peu de frais d’une orientation rédactionnelle qui ne nous conviendrait pas. SUD éducation a déjà eu l’occasion d’exprimer publiquement son soutien aux journalistes lorsque le Ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a tenté de sélectionner les journalistes invité-e-s à ses points presse.

Il nous apparaît en effet que le sujet, tel qu’il a été diffusé, ne répond pas à l’exigence forte que la profession des journalistes s’est fixée par et pour elle-même dans la Charte d’éthique professionnelle des journalistes, se donnant pour responsabilité de livrer une information de qualité, complète, libre, indépendante et pluraliste.

En particulier, il nous semble que la véracité, l’exactitude, l’équité et l’impartialité ont été malmenées dans cette enquête.

En premier lieu, le reportage met en scène une mère d’élève (anonyme) d’une élève et l’élève elle-même, scolarisée dans l’enseignement public. Pour autant, la parole n’est donnée à aucun moment à un-e responsable d’une organisation syndicale de l’enseignement public. Tout au plus une courte paraphrase indique qu’un syndicat (qui n’est pas nommé) « minimise le problème ». À la place, les spectateurs et spectatrices ont pu assister à la mise en scène d’un représentant syndical de l’enseignement privé qui recommande d’aller consulter son médecin, et suggérant l’obtention d’arrêts de travail de complaisance.

Évidemment les responsables syndicaux interrogés ne représentent pas les personnels mis en cause. Avoir procédé ainsi ne manque pas de poser question, et ce d’autant plus que les personnels de direction ont largement la parole, y compris pour évoquer la prétendue « mauvaise foi » des personnels.

L’absentéisme supposé des personnels ensuite est traité de manière partielle. L’absentéisme, durant toute la crise sanitaire, est évalué à « 4 à 5 % des personnels ». De tels chiffres, dont la voix-off indique qu’elle serait confirmée par le ministère de l’Éducation nationale, n’a fait l’objet d’aucune publication. Par ailleurs, cette statistique agrège les personnels en arrêt, ceux qui bénéficient d’une autorisation spéciale d’absence – soit parce qu’ils et elles gardent leurs enfants, soit parce qu’ils et elles sont au chevet de leurs proches, soit parce qu’ils et elles ou l’une de leurs proches sont considéré-e-s comme personne vulnérable par l’institution elle-même. Le ministère de l’Éducation lui-même, cité par Ouest France le 12 juin, indiquait explicitement qu’il recensait environ « 5 % de professeurs empêchés de travailler ». Il n’y a aucune raison de penser que le discours des services ministériels eût été différent pour les journalistes de France 2 : il est donc raisonnable d’en conclure que c’est avec une mauvaise foi certaine que les auteurs de l’enquête évoquent 4 à 5 % d’enseignants décrocheurs, y compris interrogés à ce sujet par le médiateur de France Télévision.

À cet égard, il convient de remarquer que l’absentéisme dans l’Éducation nationale se situait d’après la presse à un niveau comparable, sinon inférieur, aux entreprises du secteur privé. Par ailleurs, le ministère lui-même a déjà indiqué, à l’issue d’une enquête sur tout le périmètre ministériel, que l’absentéisme enseignant est plus faible que dans le reste du monde du travail.

Enfin, les journalistes semblent regretter qu’aucun professeur « décrocheur » n’a été « sanctionné ». Il convient de rappeler que le statut des enseignant-e-s prévoit explicitement que le télétravail ne peut être mis en œuvre qu’avec l’accord des personnels. Qui plus est, alors qu’en cas de télétravail une formation des personnels comme leur équipement par l’administration sont explicitement prévus par les textes réglementaires. L’épithète « décrocheur » est donc doublement infondée : d’une part en raison de sa connotation péjorative (elle désigne en principe les élèves déscolarisés), et d’autre part elle ne correspond à aucune réalité légale.

Dans une vidéo mise en ligne le 10 juinh [1], le médiateur de France Télévision interroge brièvement le rédacteur en chef adjoint du journal de 20h de France 2, Thibaud de Barbeyrac. Ce dernier indique que l’enquête aurait pris « plusieurs semaines », afin d’établir les faits et de « recouper les informations ». En plusieurs semaines, la rédaction ne s’est montrée capable ni d’établir des faits précis, ni de les recouper correctement, ni de trouver un personnel parmi les 40 000 enseignant-e-s supposé-e-s absentéistes dans le service public d’éducation, ni recueillir la parole des organisations syndicales de l’enseignement public.

Ce sujet semble donc davantage reposer sur un récit construit à l’avance qu’une enquête menée avec la déontologie professionnelle que le public est en droit d’attendre. La responsabilité éthique des journalistes qui ont produit ce sujet est d’autant plus grande que l’audience de la chaîne est importante.

Demeurant disponible pour tout renseignement complémentaire que vous requerriez, soyez assuré-e-s Mmes et MM. les membres du C. A. du CDJM, de l’attachement de SUD éducation au droit à une information de qualité, complète, libre, indépendante et pluraliste.

Allègement en urgence des programmes pour l’année scolaire 2020-2021

Paris, le 17 juin 2020

à l’attention de Mme Souâd AYADA, 
présidente du Conseil supérieur des programmes
110 rue de Grenelle
75007 Paris

Objet : allègement en urgence des programmes pour l’année scolaire 2020-2021

Madame la présidente,

La crise sanitaire sans précédent qu’a connue notre pays a conduit à l’éloignement de l’école de la quasi-totalité des élèves entre le 13 mars et le 11 mai. Depuis, seule une petite minorité a rejoint les écoles et établissements, dans des groupes-classe qui n’étaient pas les leurs, souvent avec des enseignant-e-s qu’il n’avaient pas eu-e-s durant les deux premiers trimestres. 

Cet éloignement de l’école n’a été compensé en aucune manière pour permettre la poursuite de l’acquisition d’éléments nouveaux de programme. Un nombre important d’élèves n’ont en effet pas suivi l’enseignement à distance : dès les premières semaines, le ministère communiquait sur le décrochage de 5 à 8% des élèves, chiffres sans doute fortement sous-évalués. À la mi-mai, l’association SynLab publiait une étude selon laquelle c’étaient en réalité près de 20% des élèves qui ne s’étaient pas emparé-e-s de l’enseignement à distance, chiffre qui pouvait monter jusqu’à 30% en collège ou lycée professionnel. Enfin, pour les élèves qui font partie de celles et ceux qui ont continué à travailler à distance avec leurs enseignant-e-s, il est certain que l’apprentissage de nouvelles notions, là où les enseignant-e-s ont choisi de le faire, n’a pu se faire dans les conditions permettant une acquisition équilibrée entre les élèves. 

Pour SUD éducation, il ne fait guère de doute que cette période d’éloignement de l’école a accru les inégalités scolaires. Les apprentissages ont été plus encore que d’ordinaire conditionnés à un certain nombre de paramètres d’ordre social : présence des parents au domicile, exercice du télétravail par les parents, matériel numérique disponible, accès au réseau Internet, nombre d’enfants dans la fratrie par exemple. 

Pour toutes ces raisons, il n’est pas possible de considérer que les élèves ont pu, durant cette période, avancer dans le programme. La rentrée de septembre ne pourra donc commencer par l’étude des éléments de programmes habituels, et ce pour chaque chaque niveau. Le premier trimestre devra être consacré avant tout à compenser les inégalités scolaires qui se sont accrues durant le troisième trimestre de l’année 2019-2020, et non à l’étude de nouvelles notions au programme. Pour notre fédération, cet élément fait partie d’un plan d’urgence pour la rentrée dont vous trouverez les détails ici : https://www.sudeducation.org/Pour-un-plan-d-urgence-pour-l-education-en-septembre-les-eleves-ne-doivent-pas.html

Cet enjeu majeur dans la période est, au vu des compétences qui vous sont attribuées, de votre ressort. La fédération SUD éducation vous demande donc, dans un degré d’urgence qui correspond à la préparation de la rentrée de septembre, d’émettre un avis sur l’aménagement des programmes indispensables pour aborder la rentrée de septembre 2020 allant dans le sens de la justice et de l’égalité. 

Veuillez croire, Madame la présidente, en notre attachement au service public d’éducation laïc, gratuit, égalitaire et émancipateur, 

Jules Siran, co-secrétaire de la fédération SUD éducation

Enquête sur la reprise dans le 1er degré : le ministère montre son insuffisance

Le ministre Blanquer souhaitait rouvrir les écoles massivement à compter du 11 mai, dans le but affiché de contraindre leurs parents à retourner prématurément sur leur lieu de travail au profit des capitalistes.
Mais les organisations syndicales de l’éducation dont SUD éducation ont imposé au ministre Blanquer un protocole sanitaire dans le but réduire les risques tant pour l’ensemble des personnels que pour les élèves et les personnels.
SUD éducation avait lancé une enquête sur les conditions de reprise dans les écoles. 1200 écoles sur tout le territoire ont répondu à l’enquête. Les réponses montrent sans ambiguïté que les équipes ont pu s’appuyer sur le protocole pour obliger les collectivités et la hiérarchie de l’Éducation nationale à mettre en œuvre les moyens nécessaires à la protection des personnels..
L’enquête fait apparaître chez l’immense majorité des répondant-e-s que les documents uniques d’évaluation des risques n’ont pas été mis à jour par l’administration. De même, le suivi opéré par la médecine de prévention se révèle pour ce qu’il est : inexistant.
Les personnels municipaux ont majoritairement manqué pour nettoyer suffisamment les classes.
De la même manière, dans 25% des écoles, les consignes sanitaires lors de la récréation ou des déplacements des élèves se sont révélées inapplicables.
Pour SUD éducation, il est clair que l’Éducation nationale n’a protégé les personnels qu’a minima, et sous la contrainte. SUD éducation mettra tout en œuvre pour contraindre l’administration à protéger les personnels dans les mois à venir et en particulier lors de la rentrée de septembre, et soutiendra les luttes des personnels pour leurs conditions de travail.

Exigeons le retrait du projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR)

Toutes et tous dans les rassemblements jeudi 18 juin sur tout le territoire !
Rassemblement à Paris devant le CNESER rue Descartes le 18 juin à 9h30 !

Le gouvernement veut faire voter les avis sur la LPPR le 18 juin au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER), le 19 au Comité Technique ministériel de l’Enseignement supérieur et de la recherche (CT-MESR) et le 22 au Comité Technique des personnels de statut universitaire (CT-U).

Toute cette précipitation pour que le texte soit présenté en Conseil des Ministres le 8 juillet. Le gouvernement veut empêcher les personnels et les étudiant-e-s de prendre pleinement connaissance des conséquences néfastes de ce projet de loi qui modifiera durablement leurs conditions de travail. C’est inacceptable !

Le texte contient tout ce que nous avions dénoncé avant le début du confinement, notamment dans les manifestations du 5 mars :
• Liquidation des statuts avec la mise en place de « tenure tracks », contrats de 3 à 6 ans pouvant concerner jusqu’à 25 % des recrutements de directeurs de recherche et de professeurs ;
• Explosion de la précarité avec la mise en place des « CDI » de mission scientifique pour la durée des projets ;
• Renforcement de la recherche sur projets avec une part croissante du financement des besoins pérennes passant par l’ANR et ses appels à projets ;
• Renforcement du rôle du HCERES avec l’extension de l’évaluation à la totalité des missions des établissements.

Quant aux fameux « engagements » budgétaires sur 10 ans que le ministère ne cesse de mettre en avant, ils n’engagent en rien les gouvernements à venir. Ainsi l’augmentation prévue pour 2021 n’est que de 357 M€ pour 2021, car les 357 M€ pour 2021 sont des crédits de paiement alors que les 149 M€ de l’ANR de 2021 sont des autorisations d’engagement qui seront amputées du budget du programme 172 (« Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires ») en 2022.

Les établissements de l’enseignement supérieur et la recherche ont besoin tout de suite de financements pour :
• prolonger immédiatement les contrats doctoraux, les CDD et les stages des étudiant-e-s ;
• assumer les dépenses faites dans le cadre de la crise sanitaire (achat de masques, fournitures…) ;
• préparer tant bien que mal une rentrée universitaire à haut risque au sujet de laquelle la ministre a fait des déclarations inquiétantes à la presse ;
• redémarrer les expériences en laboratoire : du matériel a été donné aux hôpitaux.

Nos organisations invitent les personnels et les étudiant-e-s à débattre et à se prononcer sous toutes les formes possibles, en présence ou à distance, pour dénoncer ce passage en force, exiger le retrait de ce texte et obtenir l’ouverture de véritables négociations pour un service public national de l’Enseignement supérieur et de la recherche à la hauteur des enjeux immenses.

Malgré le contexte difficile, un premier rassemblement de 400 collègues et étudiant-e-s s’est tenu place de la Sorbonne le 12 juin. Les personnels de l’ESR et étudiant-e-s ont rejoint les manifestations massives des personnels de santé le 16 juin.

Nous continuerons autant que nécessaire à nous rassembler et manifester pour que le gouvernement retire ce projet qui va totalement à l’encontre des nécessités que la crise sanitaire a largement révélées, à savoir des recherches bénéficiant de financement d’État pérennes, sur le long terme, et menées avec des personnels titulaires et correctement rémunérés.

Nous appelons les personnels et étudiant-e-s à se rassembler jeudi 18 juin sur tout le territoire, et en particulier devant le CNESER à 9h30 (croisement de la rue Descartes et de la rue Clovis à Paris – lieu précis à confirmer).

Signataires : CGT (SNTRS CGT, CGT FERC Sup, CGT CROUS, CGT INRAE), FSU (SNESUP, SNCS, SNASUB, SNEP), SOLIDAIRES (SUD Éducation, Sud recherche, Solidaires étudiant-e-s), FO ESR, UNEF, l’Alternative.

Rémunération et temps de travail des AESH : les organisations syndicales FSU / SE-UNSA / SGEN-CFDT / CGT Éduc’Action / SNALC / SUD éducation dénoncent un statu quo inacceptable.

Rémunération et temps de travail des AESH : les organisations syndicales FSU / SE-UNSA / SGEN-CFDT / CGT Éduc’Action / SNALC / SUD éducation dénoncent un statu quo inacceptable.

Alors que l’amélioration de la situation des AESH est présentée comme un objectif du Comité Consultatif AESH installé le 27 février dernier, et que le constat est sans appel, aucune proposition satisfaisante au regard de l’urgence sociale n’est formulée par le ministère.

Les constats sont flagrants :
• Le temps incomplet est la règle : malgré leur demande de travailler à temps plein, les AESH sont massivement maintenu·es à temps incomplet (en moyenne 62 %).
• Les augmentations de rémunération liées à l’ancienneté ne sont quasiment pas appliquées : 72 % des AESH sont rémunéré·es à l’indice plancher (indice 329), parmi les salaires les plus bas de la Fonction publique
• Le salaire moyen est de 760 € net par mois.

La seule piste évoquée pour augmenter les rémunérations est d’augmenter le temps travaillé en proposant des missions hors fonction d’accompagnement d’élèves en situation de handicap et en multipliant les contrats de travail à temps incomplet avec différents employeurs, ce qui maintient les AESH dans la précarité. Ces pistes vont à l’encontre de l’objectif de professionnalisation et de reconnaissance des missions des accompagnant-es d’élèves en situation de handicap. La flexibilité imposée par la mise en place des PIAL n’a pas permis d’aboutir à des contrats à temps plein, comme promis par le ministre.

Les organisations syndicales FSU / SE-UNSA / SGEN-CFDT / CGT Éduc’Action / SNALC / SUD éducation exigent des mesures immédiates et significatives en termes de sortie de la précarité pour les AESH. Cela implique dès à présent un budget pour les financer :
• En finir avec le recours aux contrats à temps incomplets subis et respecter l’intégralité des notifications d’accompagnement ;
• Reconnaître l’exigence des missions des AESH par une revalorisation immédiate et conséquente de leurs rémunérations ;
• Refondre l’espace indiciaire de rémunération en relevant dès à présent l’indice plancher et l’indice de haut de grille pour une évolution de carrière décente. Cela implique un élargissement de la grille.

La reconnaissance professionnelle des AESH doit passer par la création d’un corps de fonctionnaires correspondant aux besoins permanents indispensables au bon fonctionnement du service public d’éducation.

Le Premier Ministre et le Président de la République doivent sans attendre prendre les arbitrages qui s’imposent pour que la situation des AESH soit réellement améliorée dès la rentrée de septembre 2020. Il en va de la crédibilité et de la réussite de l’École Inclusive. C’est une urgence pour les élèves en situation de handicap et les personnels qui les accompagnent.

Paris, le 15 juin 2020

Pour un plan d’urgence pour l’éducation en septembre : les élèves ne doivent pas faire les frais de la crise sanitaire !

Le président Macron a annoncé en catastrophe le 15 juin le retour en classe de l’ensemble des élèves du primaire et collège. Pour SUD éducation, la priorité doit être de préparer au mieux la rentrée de septembre. SUD éducation revendique un plan d’urgence de moyens pour l’éducation, à même de garantir les meilleures conditions de travail possibles pour les personnels, dans des conditions sanitaires acceptables. Il doit notamment comprendre des recrutements massifs de personnels, la titularisation de l’ensemble des non-titulaires sans conditions de concours ni de nationalité et un plan d’investissement massif dans la construction et la rénovation du bâti scolaire permettant d’accueillir les élèves avec davantage d’espaces. Il s’agit également dans ce cadre et dès à présent de réfléchir aux modalités pédagogiques adaptées à cette période de réouverture en septembre, en tenant compte des inégalités qui se sont accrues.

Volet social

La crise sanitaire a représenté une catastrophe sociale pour de très larges pans de la population, y compris bien sûr une part importante des élèves et des parents. L’Éducation nationale a une part de responsabilité dans cet état de fait, notamment en n’ayant pas compensé automatiquement l’absence de demi-pension par une attribution de fond social exceptionnel aux familles. Au vu de la situation, SUD éducation revendique que dès septembre :

  • soient compensés dans leur entièreté la baisse des fonds sociaux qui est intervenue au cours des années précédentes
  • soient augmentées les aides à la demi-pension et les bourses
  • soit anticipé, en cas de nouvelle crise sanitaire, le versement d’une attribution exceptionnelle aux familles pour compenser une nouvelle fermeture des services de demi-pension
  • L’attribution ou le prêt de matériel informatique à chaque famille dans le besoin

Volet pédagogique

La crise sanitaire a accru les inégalités scolaires. Durant le confinement, certain-es élèves ont pu bénéficier des conditions permettant de poursuivre en partie les apprentissages, les autres non. Le retour en classe de l’ensemble des élèves devra avoir pour objectif principal de compenser ces écarts. Pour cela, SUD éducation revendique plusieurs mesures immédiates :

  • la limitation des effectifs pour favoriser la différenciation, le travail coopératif entre élèves pour niveler les écarts de niveaux et permettre une reprise de contact avec l’école qui se fasse dans la sérénité. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation est de 20 élèves maximum en école élémentaire et en collège, et de 25 en lycée, mais les circonstances exceptionnelles impliquent de descendre encore en-deçà.
  • l’aménagement des programmes, pour que le premier trimestre de classe ne fasse l’objet d’aucune pression, pour les enseignant-e-s comme pour les élèves, en terme d’acquisition de nouvelles connaissances
  • La liberté pédagogique et de support notamment en CP dans le cadre de l’apprentissage de la lecture
  • une formation initiale et continue qui tienne compte de ces problématiques et de ces enjeux, qui vont nécessairement impliquer des pratiques pédagogiques particulières
  • un retour des PDMQDC, y compris dans les classes à 12, et un rétablissement des RASED dans leur totalité.
  • l’abandon de Parcoursup et de la sélection à l’entrée à l’université, qui cette année plus encore qu’à d’autres moment va fonctionner comme une machine de tri social, le ministère ayant maintenu coûte que coûte les délais

Volet éducation prioritaire

Les conséquences négatives de la crise sanitaire ont été plus élevées dans les quartiers populaires qu’ailleurs, sur le plan économique et social, comme sur le plan pédagogique. Cette situation justifie un plan exceptionnel pour les écoles et établissements des quartiers populaires. SUD éducation porte à ce titre des revendications pour l’éducation prioritaire depuis longtemps : elles doivent être immédiatement mises en oeuvre pour répondre aux enjeux de la crise sanitaire.

  • Une baisse des effectifs par classe. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation est de 16 élèves maximum en éducation prioritaire, tout en maintenant les CP et CE1 à 12 maximum.
  • Une vie scolaire renforcée pour les élèves : 1 CPE pour 120 élèves dans les collèges ordinaires et 1 pour 100 en éducation prioritaire et 1 personnel de vie scolaire pour 50 élèves en collège ordinaire et 2 pour 50 en éducation prioritaire.
  • Des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré) et un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue)
  • L’extension de la prime REP-REP+ à tous les personnels, et la baisse du temps de travail devant élèves pour favoriser la concertation, qui va s’avérer indispensable au vu des enjeux de la rentrée

Volet enseignement spécialisé : ASH adaptation scolaire et scolarisation des élèves handicapés (ITEP, IME, SESSAD, EREA, ULIS, SEGPA)

La crise sanitaire a fragilisé encore davantage les élèves les plus fragiles, à commencer par les élèves en situation de handicap. L’éloignement de l’école pendant une longue période va poser un certain nombre de difficultés spécifiques au moment du retour à l’école, et les conditions actuelles de l’inclusion ou de la prise en charge du handicap ne permettent pas de le faire de manière satisfaisante.
La crise sanitaire a en outre accentué les injonctions contradictoires endurées par les personnels de l’Education nationale en poste dans ces établissements médicaux sociaux considérés comme prioritaires et donc ouverts pendant le confinement. Les collègues AESH sur des postes d’ULIS, n’ont pas été respecté-e-s par les chef-fe-s d’établissement qui ont profité de leur statut précaire pour palier aux besoins, notamment administratifs dans les collèges.
SUD éducation porte à ce titre des revendications pour l’ASH depuis longtemps : elles doivent être immédiatement mises en oeuvre pour répondre aux enjeux de la crise sanitaire.

  • des moyens supplémentaires dans les établissements scolaires ordinaires pour permettre une réelle inclusion de ces élèves également accueillis dans des CMS.
  • Une baisse des effectifs par classe. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation pour la SEGPA est de 12 élèves maximum
  • Des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré) et un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue)
  • L’extension de la prime “spécialisée” à tous et toutes les AESH
  • une formation en accord avec les besoins rencontrés par les collègues en poste dans l’ASH.

Volet postes

Les enjeux liés à la rentrée de septembre, que ce soit sur le plan des précautions sanitaires ou sur le plan pédagogique, vont nécessiter des créations de postes supplémentaires. Pour SUD éducation, il y a plusieurs leviers pour créer dans l’urgence les postes nécessaires :

  • la titularisation de l’ensemble des enseignant-e-s non titulaires, sans condition de concours ni de nationalité : les collègues en question sont déjà souvent en poste depuis longtemps, et ont déjà été employé-e-s devant élèves, il n’y a aucune raison pour qu’ils et elles ne bénéficient pas du statut de fonctionnaire
  • l’admission de l’ensemble des admissibles, aux concours internes comme externes : les recalé-e-s des oraux des concours constituent un nombre très important de potentiel-le-s futur-e-s collègues ; au vu de l’urgence de la situation, il est souhaitable qu’ils et elles soient stagiarisé-e-s dans leur totalité
  • l’organisation de concours exceptionnels : il est arrivé, encore récemment, que des concours supplémentaires soient organisés en fonction des besoins pour le recrutement des professeur-e-s des écoles ; ce dispositif pourrait être généralisé, en fonction des besoins locaux, dans les départements
  • L’embauche de personnels aidant à la direction pour le primaire, avec un réel statut
  • L’embauche et la titularisation massive d’AESH
  • le rétablissement des moyens en remplacement dans le 1er et le 2nd degré

Volet sanitaire

Si les indicateurs concernant la propagation du Covid-19 semblent rassurants, la possibilité d’une deuxième vague ou d’une autre crise sanitaire n’est pas à exclure. Pour SUD éducation, il s’agit de ne pas reproduire les mêmes erreurs, et d’anticiper au maximum cette situation. Pour cela, il faut impérativement parer aux nécessités en cas de nouvelles crises sanitaires :

  • donner le temps aux équipes pour organiser des modifications dans l’accueil des élèves ou leur suivi à distance ; ceci sans qu’aucune pression hiérarchique ne soit exercée
  • anticiper des réductions d’effectifs en augmentant le nombre de postes
  • agrandir les locaux avec des constructions d’extensions, de nouvelles écoles et de nouveaux établissements, ce qui est en enjeu pour la salubrité de manière générale
  • augmenter massivement l’acquisition de masques pour l’Éducation nationale, pour que les masques puissent être donnés gratuitement aux personnels et aux élèves en quantité suffisante
  • Installer des points d’eau et du savon en quantité suffisante

Abandon de la proposition de loi sur la direction d’école !

Les organisations syndicales CGT Educ’action, SNUDI-FO et SUD Education ont pris connaissance de la proposition de loi de la députée Rihlac (à l’initiative de l’amendement visant à intégrer les EPSF dans le projet de loi Blanquer) créant la fonction de directeur d’école initiée par plusieurs députés.

Alors que le statut de directeur est rejeté par nos organisations syndicales et par les personnels (en témoignent les résultats du questionnaire ministériel aux directeurs), les députés proposent la création d’un emploi fonctionnel de directeur d’école qui recèle les mêmes dangers.

En effet, cette proposition de loi vise à modifier en profondeur le rôle du directeur et donc le fonctionnement de l’école.

Le directeur disposerait désormais d’un emploi fonctionnel (c’est-à-dire qu’il serait nommé pour une période déterminée par le DASEN) et défini par une feuille de route et serait « délégataire de l’autorité académique pour le bon fonctionnement de l’école ».

Dans ce cadre, il deviendrait « décisionnaire lors des débats qu’il organise pour assurer le bon fonctionnement de l’école sur le plan pédagogique comme sur celui de la vie de l’école » et il aurait « autorité pour prendre des décisions en lien avec ses différentes missions ainsi que sur les personnels qui sont sous sa responsabilité durant le temps scolaire »

Ainsi, le directeur aurait un pouvoir de décision bien plus étendu et la proposition de loi constituerait un pas important vers l’instauration d’un statut de « chefs à l’école », ce que nos organisations rejettent.

Enfin selon l’article 1, il devrait entériner les décisions prises dans les conseils d’école et les mettre en œuvre. Or, les organisations syndicales rappellent aujourd’hui que les conseils d’écoles se contentent de donner leur avis sans être décisionnaire.

De plus, la proposition de loi précise que « Le directeur rend compte alors dans les meilleurs délais, à l’autorité académique, au Maire ou au Président de la collectivité territoriale compétente en matière d’éducation, des décisions et dispositions qu’il a prises. »

La proposition de loi signifierait donc un bouleversement du fonctionnement des écoles avec un directeur devenu manager au service des municipalités !
Les organisations syndicales CGT Educ’action, SNUDI-FO et SUD Education ne peuvent l’accepter. En contrepartie, la proposition de loi avance des propositions visant à séduire les personnels :

  • Une augmentation dérisoire de l’indemnité de direction bien faible en regard de l’accroissement de travail et de responsabilité demandés
  • Une décharge totale pour les directeurs et directrices de 8 classes et plus
  • -Quant à l’aide administrative, elle dépendrait du bon vouloir ou des possibilités de chaque commune ce qui n’est pas acceptable.

Par ailleurs, la proposition de loi ne contient rien sur l’allègement des tâches des directeurs, y compris sur les PPMS. Si les PPMS seraient du ressort de l’autorité académique, le directeur aurait toujours la charge de le compléter.

Pour les organisations syndicales CGT Educ’action, SNUDI-FO et SUD Education, il est urgent en effet d’augmenter la rémunération et les quotités de décharge de tous les directeurs et directrices, y compris ceux des petites écoles. Mais, alors que ces revendications sont refusées depuis des années par les ministres successifs, elles n’accepteront pas le chantage des députés.

Les organisations syndicales réaffirment donc leur opposition à tout statut ou emploi fonctionnel de directeur visant à instaurer le management dans les écoles et demandent que cette proposition de loi ne soit pas retenue.
Elles demandent le maintien du cadre actuel de l’école et de son fonctionnement Elles exigent du ministère :

  • l’augmentation des quotités de décharge de tous les directeurs, dans l’intérêt du fonctionnement des écoles
  • et de tous les personnels qui y travaillent collectivement
  • une augmentation significative de la rémunération des directeurs et directrices, comme des autres personnels
  • une aide administrative statutaire et gérée par l’Education Nationale dans toutes les écoles
  • un réel allègement des tâches des directions d’école

SUD éducation condamne les propos indignes de Blanquer contre les personnels

Une campagne de dénigrement des personnels enseignants a cours dans un certain nombre de media depuis quelques jours. Aujourd’hui, c’est au tour du ministre Blanquer lui-même de livrer les personnels à la vindicte populaire.

Le ministre a ainsi pu déclarer qu’une partie des personnels “n’a pas été à la hauteur”, et que leurs manquements sont “sanctionnables”.

Comme à son habitude, Blanquer use de trois registres pour essayer de faire oublier son incapacité à gérer correctement la crise sanitaire : paternalisme, infantilisation et autoritarisme.

Les enseignant-e-s se sont massivement porté-e-s volontaires pour accueillir les enfants de personnels soignants et des services publics vitaux. Ils et elles ont, avec leur propre équipement, continué massivement également à maintenir le lien avec les élèves malgré l’absence d’outils, de formation, et d’organisation de la part de l’administration. Le ministre clamait haut et fort qu’il était “prêt”, alors que les services en ligne (espaces numériques de travail, classes virtuelles, etc.) se sont révélés largement défaillants.

Depuis la réouverture des écoles et des établissements, les organisations syndicales dont SUD éducation ont obtenu qu’un protocole sanitaire permettant de limiter les risques de contamination soit mis en œuvre. Les mesures de distanciation physique (moins drastiques que dans le reste du monde du travail) nécessitent de limiter les effectifs dans des bâtiments trop exigus. Dans ces conditions, de nombreux personnels sont invités à maintenir l’activité à distance. Le ministre et certains media font semblant de l’ignorer. Et si des enseignant-e-s n’ont pas pu retourner dans leurs établissements scolaires ce n’est pas par “fainéantisme”mais parce que certain-e-s d’entre elles et eux sont des personnels à risque.

Le ministre Blanquer n’a pas un mot pour défendre les personnels face à la mise en cause de leur professionnalisme. Il n’a pas non plus un mot pour les personnels qui ont contracté le virus en retournant au travail dans des conditions sanitaires déplorables, dont il est responsable en dernier ressort.

Les personnels n’ont pas de leçon à recevoir d’un ministre qui quelques heures à peine avant la décision prise par le gouvernement de fermer les écoles et les établissements au public, exigeait encore que les agent-e-s se rendent sur leur lieu de travail. Régulièrement avant le confinement, tout comme depuis, les annonces ministérielles qui se sont multipliées se sont révélées floues, contradictoires, et anxiogènes tant pour les personnels que pour les élèves.

Le ministre persiste dans l’irresponsabilité en menaçant de sanction les personnels.

Pour SUD éducation, les propos du ministre de l’Éducation sont indignes. Il doit les retirer.

Position Sud Educ’ 35 : La crise sanitaire ne doit pas être une aubaine pour l’école réactionnaire

La décision de réouverture des écoles et établissements scolaires à partir du 11 mai a été motivée uniquement par le fait de permettre aux salarié·es qui les avaient quitté de retourner sur leurs lieux de travail.
Les arguments sociaux et pédagogiques ne sont que de simples alibis.

Pour SUD éducation 35, la classe virtuelle ne remplacera jamais la pédagogie réelle, la crise sanitaire ne doit pas être une aubaine pour réduire les missions de l’école publique au profit du secteur privé. Nous revendiquons notamment :

  • Un grand plan d’urgence pour l’éducation en vue de la rentrée 2020 ;
  • Les mêmes garanties sanitaires pour tous·tes ;
  • La fin de l’état d’urgence sanitaire.