Prime d’équipement informatique : le ministre Blanquer manque encore à sa parole

Mercredi 27 janvier est le jour où les agent-e-s de la fonction publique perçoivent leur salaire.

C’était l’occasion pour les personnels de vérifier ce que vaut la parole du ministre, qui avait promis le versement d’une prime d’équipement informatique d’un montant de 150 euros aux enseignant-e-s dès janvier 2021.

Les personnels ne seront pas surpris de remarquer que cette prime n’est pas venue s’ajouter au salaire des personnels. Les personnels de l’Éducation nationale étaient massivement en grève le 26 janvier pour une augmentation générale des salaires. Le retard dans le versement de cette prime résonne à cet égard comme une nouvelle provocation d’un ministre incapable de tenir les engagements qu’il a pris en public à l’occasion du Grenelle de l’éducation.

Le ministre a volontairement exclu du versement de la prime d’équipement les AESH, les CPE, et professeur-e-s documentalistes. Pour SUD éducation, cette division entre les personnels est inacceptable : toutes et tous doivent pouvoir obtenir sans délai le montant de cette prime.

Suite au succès de la grève du 26 janvier, amplifions le rapport de force !

Ce mardi 26 janvier plus de 40 % des personnels de l’Éducation nationale se sont mis en grève à l’appel de l’intersyndicale CGT-FSU-SUD-FO-SNCL. Les revalorisations annoncées dans le cadre du Grenelle n’ont en effet trompé personne, et ont au contraire montré l’étendue des besoins en termes de revalorisation pour l’ensemble des personnels. Le contexte de l’arrivée dans les académies et les départements des enveloppes budgétaires pour la rentrée 2021 a également provoqué un fort mécontentement, de même que la gestion erratique de la crise sanitaire.

Dans le contexte difficile pour le mouvement social que constitue la crise sanitaire, cette journée de grève et de manifestations est une réussite : excepté les mobilisations sur les protocoles sanitaires de début novembre, c’est en effet la première journée de grève dans notre secteur depuis la mobilisation contre la réforme des retraites. Elle montre que l’exaspération des personnels est réelle, et la volonté largement partagée dans la profession de mettre un coup d’arrêt à la politique de démantèlement des services publics que mène le gouvernement.

Il s’agit maintenant d’ancrer le mouvement dans la durée :

— par la multiplication des prises de positions dans les AG et les réunions syndicales pour un plan d’urgence pour l’éducation

— par l’ancrage dans la durée des mobilisations contre la précarité, notamment celle des AED, pour laquelle SUD éducation a ouvert une caisse de grève

— par la mise en œuvre de mobilisations locales sur les questions de moyens (DHG, cartes scolaires)

Au-delà de notre secteur, c’est l’ensemble de la politique antisociale du gouvernement qu’il s’agit de combattre. Dès à présent, la date de grève interprofessionnelle du jeudi 4 février doit être un point d’appui majeur pour poursuivre la mobilisation du secteur de l’éducation. Faisons converger nos colères avec les autres secteurs professionnels attaqués par la politique de destruction des droits sociaux et des services publics menée par le gouvernement !

Universités : face au mépris de Macron, manifestons et reprenons le contrôle de nos campus

Castex a fait des annonces le 14/01 et une circulaire devait être promulguée : accueil des L1 à une jauge de 50% à partir de ce lundi 25/01… et jeudi 21/01, tout cela a disparu, il ne reste que les 20% pour toutes les formations à partir d’aujourd’hui ! Voir la nouvelle circulaire (lien: https://services.dgesip.fr/fichiers/CirculaireRepriseEnseignements-22janvier21.pdf).
 
De nouveau, sans aucune anticipation, sans écouter le monde universitaire, à l’image et à la suite de Vidal et de Castex, Macron nous oblige à devoir tout réorganiser en catastrophe… pour que tout soit à nouveau annulé dans quelques temps ? Nous subissons depuis des mois le mépris du gouvernement, et l‘accumulation des injonctions et des revirements s’apparente clairement à de la maltraitance. 
 
Si Macron a subitement décidé, visiblement contre l’avis de Castex et Vidal une semaine avant, d’organiser l’accueil de toutes les promotions sur site une journée par semaine, c’est parce qu‘il a peur de la colère qui monte et s’organise dans les universités. 
 
Demain mardi 26 janvier, nous devons continuer à faire entendre cette colère, rejoindre nombreuses et nombreux les manifestations avec les collègues de l’Education nationale, et obliger le gouvernement à revoir sa copie : reprise des les cours en présentiel pour celles et ceux qui le souhaitent en donnant les moyens humains et matériels pour le faire. 
 
Dans les jours et semaines à venir, c’est à la communauté universitaire entière, enseignant·es-chercheur·es, Biatss, étudiant·es, de débattre et s’organiser pour reprendre le contrôle des campus. Face à l’autoritarisme du gouvernement et la soumission béate et dangereuse de la plupart des gouvernances universitaires, il nous faut opposer la collégialité et la démocratie universitaire, et reprendre la main sur nos métiers et sur nos vies.
 

Enquête de la DEPP : un nouveau fichage des enfants dès 3 ans

La DEPP (Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance) a annoncé la réalisation d’une enquête expérimentale de janvier à mars 2021 auprès d’un panel de 35 000 enfants de petite section qui seront suivi-e-s toute leur scolarité.

Il s’agit d’une grille d’observation du comportement des élèves d’une vingtaine de questions par page. Les questions, nombreuses, revêtent la forme d’une analyse comportementale de l’enfant : “répond-il mal à l’adulte”, “réagit-il de façon excessive”, “a-t-il des accès de colère”, “perd-il ses vêtements”…

Ce questionnaire nominatif suivra les enfants durant toute leur scolarité et cette enquête sera complétée par une interrogation des parents sur leur situation familiale et leur implication dans les études de l’enfant.

Cette enquête s’apparente à un fichage des enfants et de leur famille. Inquiétante, elle semble préparer le terrain à la constitution d’un véritable casier scolaire, au service de la normalisation et du profilage des élèves.

Cette enquête a un précédent fâcheux : le projet de loi sur la prévention de la délinquance, il s’agissait du “dépistage précoce des enfants présentant des troubles du comportement” qui allait de pair avec la création d’un carnet de comportement. Ce projet mis en place en 2005 a été abandonné en 2007 suite à la levée de bouclier des syndicats et associations de parents d’élèves.

SUD éducation dénonce le fichage des élèves et la constitution d’un casier scolaire.

SUD éducation dénonce cette stigmatisation inacceptable des enfants et de leur famille.

SUD éducation revendique une prise en charge égalitaire des élèves de la maternelle à l’université.

La fédération SUD éducation appelle tous les personnels  à se mobiliser contre cette enquête expérimentale et à informer les familles de ses dangers.

DHG Collèges et LGT : tout ce qu’il faut savoir pour ne pas se faire avoir

Sommaire

  1. Lire une DHG collège
  2. Lire une DHG en LGT
  3. DHG collège : l’organisation des enseignements
  4. Volume et utilisation de la DHG : seule la lutte paie
    1. Lutter ensemble pour des moyens suffisants pour tous les établissements
    2. Lutter dans son établissement pour une meilleure répartition des moyens
    3. Organiser le refus d’heures sup : un argumentaire
  5. Pour un collège égalitaire et émancipateur, SUD éducation revendique…

Le ministre Blanquer contraint d’annuler les épreuves de spécialité : c’est toute la réforme du baccalauréat qu’il faut abroger

Depuis plusieurs mois, SUD éducation alertait avec l’intersyndicale sur le danger à vouloir faire se dérouler les épreuves de spécialités.

Les élèves de lycée voient leurs enseignements fortement perturbés en raison des adaptations rendues nécessaires pour éviter la fermeture complète des établissements. Ces adaptations ont été arrachées par la mobilisation des personnels au ministre qui feignait de croire que la situation ne justifiait aucun changement.

Les élèves ne sont nullement préparé-es à passer les épreuves de spécialités qui étaient prévues du 15 au 17 mars 2021. Aujourd’hui, le ministre signait le 15 janvier une circulaire qui prévoyait des stages durant les congés d’hiver pour préparer les élèves aux épreuves de spécialité.

Aujourd’hui, le ministre Blanquer est contraint de tenir compte du réel en écrivant aux personnels pour leur annoncer l’annulation des épreuves de spécialité.

Pour SUD éducation, l’indécision du ministre, attaché à essayer de mettre en œuvre sa réforme délétère du baccalauréat envers et contre tout, a produit une angoisse intense parmi les futures candidat-e-s au baccalauréat, comme aux personnels qui s’efforçaient de les y préparer dans des conditions particulièrement difficiles.

Ce premier pas, bien mince, du ministre, ne doit pas faire oublier qu’en s’acharnant ainsi, Blanquer conduit une nouvelle fois à changer les règles des épreuves en cours d’année scolaire. Il en profite également pour pousser davantage encore le contrôle continu. Pour cette raison, la charge de travail des enseignant-e-s sera encore amenée à s’accroître : augmentation du nombre de devoirs surveillés, et réunions d’harmonisation pour lisser les résultats du contrôle continu.

Le ministre Blanquer fait une nouvelle fois la démonstration de l’improvisation avec laquelle il organise le système éducatif, tout entier à la poursuite de son objectif de démantèlement du baccalauréat comme diplôme national.

SUD éducation revendique :

— dans l’immédiat, la suppression des EC, et de l’épreuve du grand oral ainsi que le retour à des épreuves nationales et anonymes ;

— la suppression des réformes du lycée et du bac qui, à l’épreuve de la réalité, n’en finissent pas de montrer l’étendue de leurs défaillances.

Alerte RASED

Depuis leur création en 1990, les RASED sont à la croisée des chemins d’une école réellement inclusive.

Personnels de terrain intégrés aux équipes éducatives, les membres des RASED apportent leur éclairage, leurs connaissances et leurs pratiques spécifiques à l’analyse et à l’accompagnement des situations les plus difficiles : grande difficulté scolaire, mal-être infantile, comportements inadaptés ou perturbateurs, etc… Chaque jour, aux côtés des collègues, des familles, des élèves.

Sous la présidence Sarkozy, la suppression massive de postes (1/3 des effectifs) avait déjà fortement impacté le fonctionnement des réseaux.

Les fondements idéologiques qui régissent la gouvernance actuelle de l’Éducation Nationale ne font qu’aggraver davantage cette situation.

 Alors oui, quand les enseignant-e-s qui devraient être spécialisé-e-s ne sont plus formé-e-s et qu’ils-elles sont en nombre insuffisant, il est plus aisé d’affirmer que les RASED ne servent finalement à rien et qu’il vaut mieux les supprimer.

Triste manœuvre, grossière et malhonnête.

 Avec la crise que nous traversons, le discours médiatique au sein du Ministère de l’Éducation Nationale s’est orienté vers des considérations « sociales » (sic). Les élèves décrocheurs, déconnectés, en difficulté, les familles fragiles et fragilisées.

Les missions des RASED ont, de tout temps, été dédiées à l’accompagnement de ce public.

Mais depuis plusieurs années, il est de plus en plus difficile d’exercer pleinement ces missions : diminutions des moyens, détournement des fonctions, personnels en sous-effectifs, secteur d’intervention trop larges, nombre d’élèves par secteur trop important, remboursement partiel des frais de déplacement, absence de formation…

 Alors même que les RASED auraient dû voir leur nombre augmenter, au mieux il reste à effectif constant, au pire ils sont diminués.

Les suppressions de postes à la rentrée 2020 ? « Une exception » d’après notre Ministre, un chiffre négligeable pour des personnels négligés.

 Si notre Ministre peut parfois insister sur le rôle primordial des psychologues, dans la cadre de la recherche d’une « résilience », et qu’ il est heureux qu’il reconnaisse enfin l’importance de leur travail et de leurs missions spécifiques, il serait alors de bon ton de leur donner les moyens d’assurer leurs missions. Au sein des RASED, mais aussi dans le second degré où ils sont en nombre chimérique ou dans les CIO qui ont, pour la plupart, fermés…

L’intérêt de Blanquer pour les neurosciences n’est sans doute pas dénué de lien avec la tendance à la médicalisation et à l’externalisation de la prise en charge des élèves aux profils spécifiques.

Il n’est pas rare de voir des élèves, relevant de la difficulté scolaire mais n’ayant pu être accompagnés efficacement faute de moyens, « glisser » vers le champ du handicap alors même qu’ils n’auraient jamais dû en relever.

Et allons-y ensuite pour la valse des consultations et suivis en libéral, souvent non remboursés et détachés du cadre scolaire, sans prise en compte de l’enfant dans sa globalité.

Cette dérive tend à nier le travail d’adaptation des personnels spécialisés, à médicaliser, à externaliser le traitement de la difficulté scolaire.

Est-ce donc cela que notre Ministre appelle « école inclusive » ?

Une école qui ne donne pas les moyens à tous les élèves de réussir à leur rythme, qui supprime petit à petit les aides existantes et propose de les externaliser hors de l’école, qui creuse les inégalités sociales et territoriales, qui standardise et normalise les attendus par le biais d’une évaluationnite aigüe, qui abandonne les enseignant-e-s et les laisse se débrouiller seul-e-s face à des situations de plus en plus complexes et difficiles…

 A votre tour d’être « résilient » M. Blanquer et de reconnaître que votre idée de l’école est excluante !

 Les personnels exerçant en RASED ne peuvent que dénoncer le mépris de l’institution face à leurs missions et s’inquiéter des perspectives à moyen terme.

Nous ne devons pas laisser Blanquer rédiger pour les RASED la chronique d’une mort annoncée.

C’est pourquoi SUD Éducation appelle l’ensemble des personnels à se mobiliser pour la défense des RASED, dans le cadre d’un réel plan d’urgence pour l’école, en restant informé et vigilant, en déposant des motions en Conseil d’École, en communiquant auprès des familles.

Pour des créations massives de postes de RASED dans les 3 spécialités

Pour un accès renforcé à la formation initiale et continue

Pour le respect des missions spécifiques des membres des RASED

Pour une école réellement inclusive

En grève le 26 janvier : mobilisons-nous pour nos salaires, nos conditions de travail, les postes statutaires !

Communiqué de l’intersyndicale de l’éducation d’Ille-et-Vilaine

RASSEMBLEMENT et MANIFESTATION

mardi 26 Janvier, 11h

Place de la République à RENNES

Dans un contexte où les inégalités continuent à se creuser, il y a urgence à combattre les contre-réformes qui les aggravent, dans l’Éducation Nationale comme ailleurs, à revendiquer les moyens nécessaires et une véritable revalorisation pour les tous les personnels.

Or, le Parlement a adopté un budget qui est loin de répondre aux besoins matériels et humains de l’École républicaine et pas davantage aux revendications de ses personnels. En effet, il ne prend pas la mesure de l’augmentation des effectifs, de la situation sanitaire qui impose particulièrement des mesures pour faire baisser les effectifs d’élèves par classe à court et moyen terme et de l’état de fatigue des
personnel·e·s, épuisé·e·s par des années de dégradation des conditions de travail.

Il faut en urgence engager les recrutements statutaires nécessaires, en recourant aux listes complémentaires, en titularisant les contractuel·les. Dans le budget 2021, la nécessaire revalorisation des personnels ne trouve qu’une traduction minimale avec 400 millions d’euros prévus. C’est très peu pour les personnels, et de fait l’essentiel des mesures proposées pour 2021 ne concerneront qu’une minorité d’entre eux. Les AED et les AESH, les personnel administratifs et 70% des enseignant·es, professeur·es documentalistes, CPE et PSY-EN ne se voient rien proposer. Le Grenelle du ministre est d’autant plus inacceptable qu’il vise à modifier en profondeur le fonctionnement de l’école, les missions et les statuts des enseignant·es.

Les organisations syndicales exigent un budget qui acte l’arrêt des suppressions d’emploi (-1883 au niveau national et -80 au niveau académique dans le second degré) et engage un rattrapage intégral des pertes salariales subies grâce à un plan pluriannuel de revalorisation.

Elles exigent en outre :

  • des créations de postes statutaires pour répondre à tous les besoins
  • la fin de la précarité et la création d’emplois qualifiées et statutaires, rémunérés décemment, notamment pour les personnels de vie scolaire (AED) et les AESH
  • le dégel immédiat de la valeur du point d’indice couplé à des mesures significatives de revalorisation salariales pour tous les personnels
  • Elles exigent un plan urgent de recrutements sur les listes complémentaires des concours pour faire face aux besoins immédiats, notamment de remplacements, en lieu et place des recrutements de contractuels que le ministère a autorisé

Les organisations syndicales appellent les personnels à poursuivre les mobilisations en cours, à construire dès maintenant une dynamique de mobilisation par des actions locales, réunions, motions et courriers collectifs auprès des IA-DASEN, des Recteurs, du gouvernement, à s’engager dans l’action pour exiger la satisfaction de leurs revendications.

Télécharger le communiqué intersyndical éduc 35 (pdf)


Dans le premier degré, la déclaration d’intention de grève doit être adressé à l’IEN
au plus tard le samedi 23 janvier 2021

Télécharger la déclaration d’intention de grève de la fédération SUD éducation

Lettre à l’adresse des parents pour la journée de grève du 26 janvier

Grève du 26/01 : Mobilisons-nous pour nos salaires, pour nos conditions de travail, pour les postes

RDV à 11h Place de la République à Rennes

Exigeons la revalorisation et un autre budget pour l’Education ! – Communiqué CGT, FO, FSU, SNCL, SUD éducation

Tout nous conduit à l’exigence de plus d’éducation pour tous les jeunes dans un contexte où les inégalités continuent à se creuser et où les réformes menées par le ministre les aggravent. Or, le Parlement a adopté un budget qui est loin de traduire l’ambition éducative dont notre pays a besoin. En effet, il ne prend pas la mesure de l’augmentation des effectifs, de la situation sanitaire qui impose particulièrement des mesures pour faire baisser les effectifs d’élèves par classe à court et moyen terme et de l’état de fatigue des personnels, épuisés par des années de dégradation des conditions de travail.

Il faut en urgence engager les recrutements nécessaires, notamment en recourant aux listes complémentaires.

Dans le budget 2021, la nécessaire revalorisation des personnels ne trouve qu’une traduction minimale avec 400 millions d’euros prévus. C’est très peu pour les personnels, et de fait l’essentiel des mesures proposées pour 2021 ne concerneront qu’une minorité de personnels. Les AED et les AESH en particulier ne se voient rien proposer.

Le Grenelle du ministre est inacceptable, d’autant plus qu’il vise à modifier en profondeur le fonctionnement de l’école, les missions et les statuts des enseignant-es.

Les organisations exigent un budget qui renonce aux suppressions d’emplois et engage un rattrapage des pertes salariales subies, grâce à un plan pluriannuel de revalorisation et de création de postes pour répondre à tous les besoins, en commençant par les plus urgents.

Elles demandent la mise en œuvre d’une autre politique éducative que celle menée jusqu’à présent par le Ministre de l’Education Nationale.

Les organisations appellent les personnels à poursuivre les mobilisations en cours, à s’engager dans l’action et à préparer une grève le mardi 26 janvier pour exiger des créations de postes, une autre politique éducative, le dégel de la valeur du point d’indice couplé à des mesures significatives de revalorisation des salaires et des carrières dans l’éducation. Elles engagent les personnels à construire dès maintenant une dynamique de mobilisation par des actions locales, réunions, motions et courriers collectifs auprès des IA-DASEN, des Recteurs, du gouvernement, etc. Les organisations décident de se revoir début janvier.

Situation sanitaire : dans l’éducation, toujours la politique de l’autruche

Le gouvernement a tenu ce jeudi 14 janvier une conférence de presse sur la situation sanitaire, dans un contexte de reprise de l’épidémie et d’apparition d’une nouvelle forme du virus. Comme jusqu’ici, les annonces ont concerné essentiellement la sphère privée, avec en particulier le couvre-feu imposé sur tout le territoire à partir de 18h. Dans l’éducation, l’impréparation et l’improvisation continuent de prévaloir.

Les annonces de ce soir sont mineures, et relèvent toujours de la même logique : promesses en l’air et renvoi aux décisions locales. Le ministre annonce 300 000 tests par semaine pour les élèves et les personnels : rapporté aux 12 millions d’élèves et au million de personnels, 43 semaines seraient nécessaires. C’est beaucoup. D’autre part, au vu d’annonces similaires faites précédemment, on peut douter de la capacité du gouvernement à tenir ses engagements. Enfin, la politique d’isolement, de fermeture de classes et d’établissements ne change pas : elle procède toujours du renvoi aux échanges entre autorités académiques et de santé, ce qui ne permet pas un traitement rapide et systématique des situations. Il en va de même pour les restrictions concernant la demi-pension : des allongements des plages de demi-pensions pourront être mis en place pour éviter les brassages, dans le premier comme dans le second degré, en fonction des décisions prises localement.

La possibilité laissée aux lycées d’organiser les dédoublements est maintenue après le 20 janvier, et les collèges pourront en bénéficier à titre exceptionnel. Rappelons que la revendication des dédoublements a été largement portées par les personnels mobilisés à partir du 2 novembre, avec le soutien de SUD éducation. Cette revendication est toujours valable : pour SUD, les dédoublements doivent pouvoir être mis en oeuvre aussi en collège lorsque les équipes en font la demande. Sur le plan pédagogique, le ministère n’apporte toujours aucune précision concernant l’organisation des programmes, alors même que SUD éducation a écrit à plusieurs reprises au Conseil supérieur des programmes. Aucune annonce nouvelle n’a été faite concernant les examens : SUD éducation revendique l’annulation des épreuves de spécialités et du grand Oral et le rétablissement d’épreuves terminales nationales dès cette session.

Le premier ministre n’exclut pas un reconfinement si la situation continue de se dégrader. Pour SUD éducation, il est essentiel de maintenir les écoles et établissements ouverts le plus longtemps possible. En cas de nouvelle fermeture, le ministre en porterait l’entière responsabilité : en effet, rien n’est fait à ce stade pour éviter de manière pérenne que les écoles et établissements ne deviennent des foyers de contamination. En particulier, rien n’a été mis en oeuvre sur le plan des postes ou des constructions de locaux pour permettre la baisse des effectifs présents simultanément dans les écoles ou établissements. C’est d’ailleurs ce que l’on constate à l’heure ou les rectorats répartissent les moyens prévus pour la rentrée scolaire prochaine, qui sont très insuffisants et même en baisse dans le 2d degré. SUD éducation revendique depuis le printemps un plan d’urgence pour l’éducation et continue à l’affirmer : il est encore possible de recruter des personnels, par l’admission des listes complémentaires et des admissibles aux concours internes, par l’ouverture de concours supplémentaires, par la titularisation à temps plein des contractuel-le-s.

SUD éducation appelle les personnels à se mobiliser pour obtenir satisfaction sur les revendications, à commencer par la grève du 26 janvier.

Les pédagogies critiques (ou radicales)

Origine des pédagogies critiques (ou radicales) :

Les pédagogies critiques (appelées aussi radicales aux USA) trouvent leur origine dans l’œuvre du pédagogue brésilien Paulo Freire (1921-1997). Elles constituent un courant international qui s’est développé dans différents pays en particulier de langue anglaise, hispanique ou encore portugaise à partir du début des années 1980. Paradoxalement, les pédagogies critiques se sont peu développées dans les pays de langue française jusqu’à présent.

Objectif des pédagogies critiques :

Elles sont orientées vers la lutte contre les discriminations et vers l’engagement pour la justice sociale et environnementale.

Sous-courants des pédagogies critiques :

pédagogie critique féministe, pédagogie queer (questions LGBTQI+), pédagogie critique anti-raciste, pédagogie critique de la norme et pédagogie anti-oppressive (lutte contre les discriminations multiples), éco-pédagogie (écologie)….

Les domaines des pédagogies critiques :

éducation populaire hors-école, alphabétisation des adultes, pédagogie universitaire, pédagogie scolaire (de la maternelle à l’université), application dans différentes disciplines scolaires….

Éducation à : éducation à la citoyenneté, éducation à la lutte contre les discriminations, éducation aux médias, éducation aux droits humains…

L’agir éthique :

Les pédagogies critiques ou radicales se situent au niveau de l’agir éthique. Elles constituent une action-réflexion concernant la lutte contre les discriminations et les inégalités sociales dans l’enseignement et dans la société. Pour cela, elles visent à développer des vertus chez les professionnels par la pratique et l’exercice : la cohérence entre les valeurs et l’action, l’ouverture au dialogue, le respect de la dignité de la personne humaine, l’espoir (contre le fatalisme)…

La pédagogie critique vise d’abord la conscientisation des professionnel/le avant de conscientiser les apprenant-e-s.

Les principes :

Les pédagogies critiques ou radicales ne se caractérisent pas par des outils ou des techniques, mais par des principes qu’il s’agit d’adapter au contexte social dans lequel on agit :

  • la prise en compte de l’expérience sociale des apprenant-e-s.
  • le dialogue (ou pratique dialogique) entre savoirs d’expérience sociale et savoirs théoriques
  • la problématisation de la réalité sociale : «1. Qui bénéficie de cette situation ? 2. Y-a-t-il un groupe dominant ? 3. Qui définit la façon dont les choses doivent être structurées ? 4. Qui définit ce qui doit être valorisé ou dévalorisé ? »
  • la conscientisation : la prise de conscience de l’existence de rapports sociaux de pouvoir qui structurent la société.
  • la démythification : la critique des empêchements à agir pour transformer la société
  • l’empowerment ou développement du pouvoir d’agir.

La didactique critique :

Elle ne doit pas être confondue avec la pédagogie critique et occupe une place secondaire par rapport à l’agir éthique. Il s’agit de l’ensemble des outils qui peuvent être développés pour aider à mettre en œuvre les principes de la pédagogie critique : enquête sociale de conscientisation, groupe de conscientisation, activités expérientielles comme « la ligne de privilège » (ou « pas en avant »)…

Pour aller plus loin :

  • Livres :

Paulo Freire, Pédagogie de l’autonomie, Eres, 2013

bell hooks, Apprendre à transgresser, Syllepses, 2019.

Irène Pereira, Paulo Freire, Pédagogue des opprimé-e-s, Libertalia, 2017.

  • Site Internet :

Les cahiers de pédagogies radicales

Chaîne vidéo de l’Institut bell hooks/Paulo Freire


Brigade et Freinet : quelques activités coopératives faciles à mettre en place en tant que remplaçant en élémentaire

Voici une fiche ressource sur quelques activités coopératives faciles à mettre en place en tant que remplaçant dans le 1er degré en élémentaire.
 
 

Brigade et Freinet : quelques activités coopératives faciles à mettre en place en tant que remplaçant en maternelle

Voici une fiche ressources sur quelques activités coopératives faciles à mettre en place en tant que remplaçant dans le 1er degré en maternelle.

A voir également : Brigade et Freinet : quelques activités coopératives faciles à mettre en place en tant que remplaçant en élémentaire.

Covid-19 : SUD éducation revendique un plan d’urgence pour l’éducation

La rentrée de septembre 2020 a montré l’étendue de l’impréparation du ministère. Aucun poste n’a été créé, le protocole sanitaire de juillet n’a été adapté qu’à la marge, et la gestion des  cas de Covid-19 est toujours davantage renvoyée au local. SUD éducation revendique depuis le printemps un plan d’urgence  pour l’éducation, à même de garantir les meilleures conditions de travail possibles pour les personnels, dans des conditions sanitaires acceptables. Il doit notamment comprendre des recrutements massifs de personnels, la titularisation de l’ensemble des non-titulaires sans condition de concours ni de nationalité, et un plan d’investissement massif dans la construction et la rénovation du bâti scolaire permettant d’accueillir les élèves avec davantage d’espaces. Il s’agit également dans ce cadre et dès à présent de réfléchir aux modalités pédagogiques adaptées à cette période de réouverture en septembre, en tenant compte des inégalités qui se sont accrues.

Ce plan d’urgence est toujours d’actualité : les créations de postes peuvent se faire à n’importe quel moment de l’année, par le biais du recours aux listes complémentaires, de la titularisation à temps plein des contractuel-le-s, de l’ouverture de concours exceptionnels.

 

Volet sanitaire

À l’heure où la deuxième vague épidémique se développe et que des mesures drastiques sont mises en oeuvre dans différentes parties du territoire, force est de constater que c’est la politique de l’autruche qui prévaut dans l’Éducation nationale. Pourtant, un certain nombre de mesures simples peuvent être prises immédiatement :

-installer des points d’eau et du savon en quantité suffisante ;

une gestion des cas Covid-19 qui soit cadrée nationalement et non renvoyée au dialogue entre les ARS et les services académiques, en revenant aux critères d’évictions en vigueur au début de l’année (éviction d’une classe lors de l’apparition d’un cas), et sans application du jour de carence pour les personnels ;

une politique de dépistage facilitée pour l’ensemble des personnels, des élèves et des étudiant-e-s ;

la mise en place d’une médecine de prévention et scolaire efficiente, par le biais de la création de postes suffisants ;

la reconnaissance immédiate du Covid-19 comme maladie professionnelle ;

réduire immédiatement les effectifs par classe en créant le nombre de postes nécessaires ;

agrandir les locaux avec des constructions d’extensions, de nouvelles écoles et de nouveaux établissements, ce qui est en enjeu pour la salubrité de manière générale ;

augmenter massivement l’acquisition de masques par l’Éducation nationale, pour que les masques puissent être donnés gratuitement aux personnels et aux élèves en quantité suffisante.

 

Volet postes

Les enjeux liés à la crise sanitaire, que ce soit sur le plan des précautions sanitaires ou sur le plan pédagogique, nécessitent des créations de postes supplémentaires. Cela n’a pas été le cas en cette rentrée, et pourtant c’est encore possible. Pour SUD éducation, il y a plusieurs leviers pour créer dans l’urgence les postes nécessaires :

la titularisation à temps plein de l’ensemble des enseignant-e-s non titulaires, sans condition de concours ni de nationalité : les collègues en question sont déjà souvent en poste depuis longtemps, et ont déjà été employé-e-s devant élèves, il n’y a aucune raison pour qu’ils et elles ne bénéficient pas du statut de fonctionnaire ;

l’admission de l’ensemble des admissibles, aux concours internes comme externes : les recalé-e-s des oraux des concours constituent un nombre très important de potentiel-le-s futur-e-s collègues ; au vu de l’urgence de la situation, il est souhaitable qu’ils et elles  soient stagiarisé-e-s dans leur totalité ;

l’organisation de concours exceptionnels : il est arrivé, encore récemment, que des concours supplémentaires soient organisés en fonction des besoins pour le recrutement des professeur-e-s des écoles ; ce dispositif pourrait être généralisé, en fonction des besoins locaux, dans les départements ;

l’embauche de personnels aidant à la direction pour le primaire, avec un réel statut ;

l’embauche massive d’AESH et la titularisation dans le cadre d’emplois statutaires d’éducateurs-trices scolaires ;

le rétablissement des moyens en remplacement dans le 1er et le 2nd degré.

 

Volet social

La crise sanitaire a représenté une catastrophe sociale pour de très larges pans de la population, y compris bien sûr une part importante des élèves et des parents. L’Éducation nationale a une part de responsabilité dans cet état de fait, notamment en n’ayant pas compensé automatiquement l’absence de demi-pension par une attribution de fond social exceptionnel aux familles. Dans le cas de mesures d’évictions ou de confinements locaux, ces situations vont se renouveler.  Pour faire face à ces situations, SUD éducation revendique dès à présent :

soit compensée dans son entièreté la baisse des fonds sociaux qui est intervenue au cours des années précédentes ;

soient augmentées les aides à la demi-pension et les bourses ;

soit anticipé, en cas de nouvelle crise sanitaire, le versement d’une attribution exceptionnelle aux familles pour compenser une nouvelle fermeture des services de demi-pension ;

l’attribution ou le prêt de matériel informatique à chaque famille dans le besoin.

 

Volet pédagogique

La crise sanitaire a accru les inégalités scolaires. Durant le confinement, certain-e-s élèves ont pu bénéficier des conditions permettant de poursuivre en partie les apprentissages, les autres non. Le retour en classe de l’ensemble des élèves doit avoir pour objectif principal de compenser ces écarts. Pour cela, SUD éducation revendique plusieurs mesures immédiates :

la limitation des effectifs pour favoriser la différenciation, le travail coopératif entre élèves pour niveler les écarts de niveaux et permettre une reprise de contact avec l’école qui se fasse dans la sérénité. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation est de 20 élèves maximum en école élémentaire et en collège, et de 25 en lycée, mais les circonstances exceptionnelles impliquent de descendre encore en-deçà ;

l’aménagement des programmes, afin que les enseignant-e-s puissent mettre en oeuvre au mieux une pédagogie permettant de compenser les inégalités scolaires ;

la liberté pédagogique et de support notamment en CP dans le cadre de l’apprentissage de la lecture ;

une formation initiale et continue qui tienne compte de ces problématiques et de ces enjeux, qui vont nécessairement impliquer des pratiques pédagogiques particulières ;

un retour des PDMQDC, y compris dans les classes à 12, et un rétablissement des RASED dans leur totalité ;

l’abandon de Parcoursup et de la sélection à l’entrée à l’université, qui cette année plus encore qu’à d’autres moment va fonctionner comme une machine de tri social, le ministère ayant maintenu coûte que coûte les délais.

 

Volet éducation prioritaire

Les conséquences négatives de la crise sanitaire ont été plus élevées dans les quartiers populaires qu’ailleurs, sur le plan économique et social, comme sur le plan pédagogique. Cette situation justifie un plan exceptionnel pour les écoles et établissements des quartiers populaires. SUD éducation porte à ce titre des revendications pour l’éducation prioritaire depuis longtemps : elles doivent être immédiatement mises en oeuvre pour répondre aux enjeux de la crise sanitaire.

une baisse des effectifs par classe. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation est de 16 élèves maximum en éducation prioritaire, tout en maintenant les CP et CE1 à 12 maximum ;

une vie scolaire renforcée pour les élèves : 1 CPE pour 120 élèves dans les collèges ordinaires et 1 pour 100 en éducation prioritaire et 1 personnel de vie scolaire pour 50 élèves en collège ordinaire et 2 pour 50 en éducation prioritaire ;

des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré) et un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue) ;

l’extension de la prime REP-REP+ à tous les personnels, et la baisse du temps de travail devant élèves pour favoriser la concertation, qui va s’avérer indispensable au vu des difficultés rencontrées depuis la rentrée  ;

l’abandon immédiat du projet de réforme de l’éducation prioritaire basée sur le rapport Mathiot-Azéma et l’ouverture de discussions sur la base des légitimes revendications des personnels, et notamment sur le maintien de la carte de l’éducation prioritaire et son élargissement aux lycées.

 

Volet enseignement adapté

La crise sanitaire a fragilisé encore davantage les élèves les plus fragiles, à commencer par les élèves en situation de handicap. L’éloignement de l’école pendant une longue période pose un certain nombre de difficultés spécifiques avec le retour à l’école, et les conditions actuelles de l’inclusion ou de la prise en charge du handicap ne permettent pas de le faire de manière satisfaisante. La crise sanitaire a en outre accentué les injonctions contradictoires endurées par les personnels de l’Education nationale en poste dans ces établissements médicaux sociaux considérés comme prioritaires et donc ouverts pendant le confinement. Les collègues AESH sur des postes d’ULIS n’ont pas été respecté-e-s par les chef-fe-s d’établissement qui ont profité de leur précarité pour palier les besoins, notamment administratifs, dans les collèges. SUD éducation porte à ce titre des revendications pour l’ASH depuis longtemps. Elles doivent être immédiatement mises en oeuvre pour répondre aux enjeux de la crise sanitaire :

-des moyens supplémentaires dans les établissements scolaires ordinaires pour permettre une réelle inclusion de ces élèves également accueillis dans des CMS ;

une baisse des effectifs par classe. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation pour la SEGPA est de 12 élèves maximum ;

des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré) et un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue);

l’extension de la prime “spécialisée” à tous et toutes les AESH  ;

une formation en accord avec les besoins rencontrés par les collègues en poste dans l’ASH.

Situation sanitaire- communiqué intersyndical

Lors de son point sanitaire, le Premier Ministre a déclaré que seule une situation dégradée « à l’extrême » justifierait une décision de fermeture des écoles et établissements scolaires. Les organisations syndicales partagent la préoccupation du maintien de l’ouverture des lieux scolaires. Elles alertent cependant sur la nécessité d’anticiper l’ensemble des scenarii. La mise en œuvre d’une protection renforcée doit être planifiée dès à présent. Le non-brassage des élèves, le fonctionnement des cantines, l’aération des salles, les tests à grande échelle, l’isolement des cas positifs et cas contact et l’aménagement des locaux doivent faire partie du plan préparé.

Le recrutement de personnels supplémentaires et pérennes doit être amplifié dès maintenant, à commencer par les candidats aux concours inscrits en liste complémentaire et par des emplois d’AED, pour permettre la mise en œuvre des protocoles, les fonctionnements en groupes, et les remplacements.

Par ailleurs, les personnels doivent être informés, notamment sur le maintien des organisations adaptées dans de nombreux lycées au-delà du 20 janvier.

En outre, des décisions rapides doivent être rendues sur l’organisation des examens pour ne pas laisser dans l’incertitude élèves et personnels. Nous demandons le report des épreuves du mois de mars.

Enfin, les organisations syndicales demandent des éclaircissements sur la politique vaccinale des personnels de l’Education Nationale qui ne pourra pas s’improviser au dernier moment.

AED : acte 2 de la mobilisation dès le 19 janvier !

À la suite de la journée de grève inédite des assistant-e-s d’éducation (AED, AP & APS) du 1er décembre dernier, d’autres actions locales ont eu lieu tout au long du mois de décembre : journée de grève, rassemblement, conférence de presse, participation aux manifestations du 5 décembre, happening, etc. Cette mobilisation a trouvé un fort écho dans la presse régionale.

Localement des solidarités avec les autres catégories de personnels ont pu se mettre en place : caisses de grève, vote de motions pour l’obtention de la prime REP, affichage et grève en soutien aux revendications des AED.

Des collectifs d’assistant-e-s d’éducation se sont créés un peu partout sur le territoire, rompant ainsi l’isolement auquel sont soumises les équipes. Des assemblées générales se sont réuni-e-s tout au long du mois de décembre ainsi qu’une coordination nationale afin de décider de la suite à donner au mouvement.

Les collectifs d’assistant·e·s d’éducation appellent à une semaine de grève et de mobilisation à compter du 19 janvier 2021.

SUD éducation soutient l’auto-organisation des personnels et appelle les assistant-e-s d’éducation à se réunir, à se saisir de cet appel et à se mettre en grève massivement aux dates décidées localement ainsi que le 26 janvier, journée de grève dans l’éducation nationale pour les salaires.

SUD éducation dépose préavis de grève spécifique aux AED pour la période.

SUD éducation ouvre une caisse de grève en ligne pour soutenir financièrement les AED et AESH en grève.


SUD éducation revendique :

– la titularisation sans condition de tous les personnels assistant-e-s d’éducation qui le souhaitent par la création d’un statut d’éducateur-trice scolaire ;

– l’augmentation des salaires et la baisse du temps de travail ;

– l’obtention de la prime REP/REP+ pour tous les personnels travaillant en éducation prioritaire ;

– le recrutement massif de personnels AED et la fin du recrutement par les chef-fe-s d’établissement, pour un recrutement académique ;

– l’accès à une formation initiale et continue et l’augmentation du crédit d’heure pour formation ;

– du matériel de protection fourni par l’employeur et le versement de la prime Covid.

Grève unitaire du 26 janvier - Appel intersyndical du 07/01

Emplois, salaires, conditions de travail et d’études : Préparons dès maintenant la grève unitaire du 26 janvier !

Après des mois d’une contestation très large, la loi de programmation de la recherche a été promulguée le 24 décembre. Elle contient tous les éléments de destruction des statuts nationaux, de précarisation, de mise en concurrence des établissements et des personnels que nous avions dénoncés. Nous continuerons à combattre leur mise en œuvre nationalement et localement. Budgétairement, la loi ne mettra pas fin au sous-financement chronique des établissements et des équipes de recherche. Elle ne résoudra rien et risque même d’aggraver une situation déjà très préoccupante. Avec le financement en dents de scie des recherches sur les coronavirus, la crise sanitaire a pourtant clairement démontré l’impasse à laquelle mène la stratégie de recherche sur projets. La ministre, relayée par les directions d’EPST, promet une augmentation de 10 % de la dotation des unités pour 2021 qui devrait leur être notifiée courant janvier. Cette augmentation nettement insuffisante au regard des pertes accumulées les années précédentes procède davantage d’un effet d’annonce que d’une réalité. Nous demandons que le financement récurrent des équipes et des unités de recherche sur dotation d’État redevienne prépondérant et soit significativement augmenté ; c’est la condition pour préserver la liberté de recherche qui seule permet une recherche publique indépendante.

Concernant les formations, le MESRI a publié le 19 décembre une “circulaire” prévoyant une réouverture de l’université dès le 4 janvier à des petits groupes de 10 étudiant·es en difficulté, ciblé·es et sur convocation. Ces injonctions inapplicables ne correspondent pas aux besoins et aux réalités des établissements. Rappelons que les BTS et classes préparatoires dans les lycées fonctionnent majoritairement en « présentiel » depuis le début de l’année universitaire. Le retour sur site doit concerner l’ensemble des étudiant·es et pas seulement les seul·es autorisé·es. Toutes et tous sont en effet frappé·es par l’isolement et cette situation ne fait qu’amplifier la précarité étudiante et le risque de décrochage. Ce retour doit s’organiser dès maintenant dans des conditions sanitaires sécurisées dont la mise en place est de la responsabilité du gouvernement. Nous exigeons donc que les moyens humains, financiers et matériels nécessaires soient attribués de toute urgence sous peine de sacrifier une génération entière d’étudiant·es.

Nous réitérons la demande d’un plan pluriannuel de recrutements de 65 000 postes titulaires sur 10 ans, dont 8500 créations de postes pour l’année 2021, pour l’ensemble de l’ESR tous corps confondus et la titularisation des personnels contractuels recrutés sur fonctions pérennes, ainsi qu’un effort budgétaire programmé sur 10 ans de trois milliards d’euros supplémentaires par an en faveur de l’ESR.

Les organisations signataires appellent toutes et tous les étudiant·es et collègues à se réunir massivement en assemblées générales pour poursuivre les mobilisations en cours et faire de la deuxième quinzaine de janvier un temps fort pour l’emploi et les salaires. Elles appellent à se mettre en grève le 26 janvier, avec l’ensemble des personnels de l’Éducation Nationale, pour la réouverture des universités aux étudiant·es avec les moyens nécessaires, pour exiger une autre politique, des créations de postes, l’amélioration de nos salaires et de nos carrières et pour défendre nos conditions de travail et d’études. Elles appellent de même à se joindre aux manifestations prévues pour défendre les secteurs de la santé et de l’énergie, contre le projet de loi de sécurité globale et les autres textes liberticides, notamment le 30 janvier. Elles appellent également à participer au temps fort commun interprofessionnel de mobilisations et de grève prévu le 4 février 2021.

Réforme de la formation initiale et des masters MEEF : il faut dire STOP !

Communiqué FO-FSU-SUD-Snalc-SNCL-CGT

Depuis plus d’un an le ministère de l’Éducation nationale publie progressivement les textes qui serviront de base à ce qu’il annonce comme la « professionnalisation » de la formation des enseignants et enseignantes. 

En fait de « professionnalisation », il s’agit surtout :

– d’utiliser les étudiants MEEF comme moyens d’enseignement en les plaçant en responsabilité devant des classes ;

– de précariser les étudiants MEEF en les contractualisant ;

– de supprimer les décharges de service des lauréates et lauréats des concours dans leur année de fonctionnaires stagiaires, dégradant ainsi considérablement leurs conditions de travail et leur entrée dans le métier ;

– de déstructurer et réduire la formation universitaire aussi bien que professionnelle dispensée dans les universités, y compris au sein des INSPÉ, ce qui impacte aussi les qualifications disciplinaires et pédagogiques des concours.

Cette mise en responsabilité va alourdir considérablement leur année en les confrontant à une surcharge de tâches : préparer un concours, valider un master, assurer les apprentissages des élèves d’une ou plusieurs classes.

Ce qui guide avant tout le ministère, ce sont donc des considérations budgétaires.

Depuis plus d’un an que les discussions ont commencé, le ministère n’a pris en compte aucune des principales demandes faites par nos organisations syndicales. 

Il y a urgence à barrer la route à cette “réforme”. 

Nous appelons tous les collègues impliqués dans la formation des enseignantes et enseignants ainsi que des CPE, les étudiantes et étudiants, les stagiaires, à se réunir par tous les moyens possibles et à transmettre leurs motions pour : 

– refuser de se voir imposer des maquettes qui ne tiennent pas compte des impératifs de la formation en master (comme l’ont fait les personnels de l’INSPE de Paris) ;

– exprimer leur refus que des étudiantes et étudiants en formation soient mis en responsabilité devant élèves ;

– demander le respect des contenus disciplinaires, didactiques et de recherche des masters ;

– demander pour les lauréates et lauréats des concours, fonctionnaires stagiaires ; 

– un temps de service qui ne dépasse pas le tiers-temps afin de construire une entrée progressive dans les métiers ;

  demander l’abandon de l’oral d’entretien des concours tel qu’il est présenté : formatage mettant de côté les qualifications disciplinaires, pédagogiques et didactiques ;

– se mettre en grève le 26 janvier dans le cadre du mouvement de toute l’éducation nationale et exiger une toute autre réforme de la formation initiale.

 

à Paris, le 8 janvier 2021

Brochure spéciale salaires – Battons-nous pour nos salaires : en grève le 26 janvier !

Au mois de novembre, le ministre Blanquer a annoncé les grandes lignes de la revalorisation prévue pour les personnels de l’éducation dans le cadre du Grenelle. Comme on pouvait s’y attendre, celle-ci est très insuffisante. L’enveloppe globale est de 400 millions d’euros, et sera intégralement distribuée sous forme de primes et indemnités. C’est inacceptable : pour compenser la baisse du niveau de vie depuis 2010 et le gel du point d’indice, c’est d’une hausse des salaires dont nous avons besoin, pas de primes qui, rappelons-le, ne comptent pas dans les cotisations sociales. Par ailleurs, l’enveloppe globale est ridicule et ne concerne que les enseignant-e-s ! Et pour couronner le tout, le ministre envisage de troquer ces avancées insignifiantes contre des attaques contre nos droits : congés, formation, numérique…

Il est temps de renverser la vapeur : la question des salaires des personnels de l’éducation est une question de choix politique de redistribution des richesses. Pendant que les actionnaires reçoivent des dividendes toujours plus importantes et que l’évasion fiscale atteint des proportions astronomiques, les agent-e-s publics voient leur niveau de vie baisser constamment. Mobilisons-nous pour nos salaires, pour obtenir des augmentations conséquences pour toutes et tous !

Cette brochure de SUD éducation fait le point sur toute la question des revalorisations : les principales annonces du ministère, un tutoriel sur la fiche de paie, les inégalités hommes-femmes…

AESH : pour nos salaires, en grève le 26 janvier !

Les accompagnant-e-s des élèves en situation de handicap se trouvent exclu-e-s des annonces ministérielles concernant la  maigre revalorisation salariale des enseignant-e-s. C’est sans surprise mais néanmoins plein-e-s d’amertume que nous avons appris cela. Le Grenelle de l’éducation est une vaste farce et nous n’en attendions rien.

La mise en place dans certaines académies de la grille de revalorisation salariale n’est que de la poudre aux yeux. Non seulement cette prétendue revalorisation ne représente que quelques euros mensuels mais en plus elle est directement liée à l’évaluation de nos compétences professionnelles. Pour SUD éducation c’est inacceptable. Nous ne pouvons ignorer les pressions hiérarchiques que subissent bon nombre de collègues. La généralisation des PIAL et leur gestion « ultra-locale » ne font qu’accentuer cela.

La question de nos salaires ne peut pas être abordée sans celles de notre statut et du temps de travail. Nous devons en finir avec la précarité structurelle dans laquelle nous sommes maintenu-e-s. C’est par la création d’un véritable rapport de force que nous obtiendrons un vrai statut, un vrai salaire et une vraie formation. C’est pour cela que SUD éducation soutient les mobilisations des personnels contractuels.

SUD éducation revendique pour les AESH une titularisation sans condition pour la création d’un statut d’Éducateur-trice scolaire spécialisé-e, un salaire à 1700 euros net en début de carrière et la reconnaissance d’un temps plein correspondant à 24h d’accompagnement.

Par ailleurs nous revendiquons l’obtention de la prime REP/REP+ pour les accompagnant-e-s travaillant en éducation prioritaire. C’est l’objectif de la campagne que nous menons depuis le début de l’année. Nous appelons tou-te-s les collègues concerné-e-s à se rapprocher du syndicat de leur académie.

Le mardi 26 janvier 2021, une intersyndicale dont SUD éducation est partie prenante appelle l’ensemble des personnels de l’éducation nationale à la grève pour revendiquer de meilleurs salaires. Les AESH ont toute leur place dans cette mobilisation, c’est pourquoi SUD éducation les appelle à se mettre massivement en grève et à porter leurs revendications dans les Assemblées générales, heures d’information syndicale et à apparaître visibles dans les manifestations qui auront lieu ce jour-là.

 

Pour nos salaires, SUD éducation revendique :

À l’heure actuelle le salaire moyen perçu par les accompagnant-e-s des élèves en situation de handicap tourne autour de 750 euros nets. Les temps partiels imposés et l’indexation du salaire sur l’indice de référence le plus bas maintient les personnels dans une précarité totale. Exclu-e-s de l’arnaque du Grenelle, l’immense majorité des AESH vivent en dessous du seuil de pauvreté.

SUD éducation revendique pour les AESH un salaire à 1700 euros net pour un temps plein à 24 heures d’accompagnement, dont l’évolution est déconnectée de toute évaluation professionnelle. Cette revendication s’inscrit dans le projet de transformation sociale porté par l’Union syndicale Solidaires : la hausse des salaires les plus bas et des minima sociaux et la baisse du temps de travail pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses.