Déclaration de SUD éduc Bretagne au Comité Technique Académique du 8 juin 2021

Le climat dans notre pays, meurtri par la crise sanitaire, est malsain. On nous impose des lois liberticides, la loi sécurité globale visant à museler toute contestation et loi séparatisme voulant par la contrainte définir le « bon » citoyen pour mieux stigmatiser les autres, les mauvais, pas assez gaulois. Avec les surenchères ultra-conservatrices de notre ministre sur la non mixité choisie ou l’outil anti-sexiste qu’est l’écriture inclusive, nos structures démocratiques penchent du mauvais coté, pas celui de l’ouverture et de la tolérance.

A ce climat s’ajoute des faits d’autoritarisme intolérables dans notre administration qui se doit d’être émancipatrice pour notre jeunesse et où la liberté pédagogique des enseignant·e·s en est une des garanties, et la liste est longue après les contestations contre ce que nous appelons le BAC Blanquer.

La répression et les violences policières à l’encontre des lycéen·e·s, notamment à Bréquigny, sont intolérables, celles-ci envers une jeunesse déboussolée par plus d’une année anxiogène d’enseignements très fortement perturbés. Vouloir maintenir coute que coute les épreuves avec des aménagements à la marge, ceci pour prétendument ne pas « dévaloriser » la session 2021, va totalement à l’encontre de leurs attentes et inquiétudes.

Répression aussi à l’encontre de collègues. On arrive dans notre académie comme ailleurs à de l’autoritarisme disciplinaire suite aux contestations contre les E3C. Et le moins que l’on puisse dire c’est que SUD éducation est en première ligne. Les procédures se multiplient : hier à Melle ou Bordeaux, la plupart cassées ensuite par la justice administrative, aujourd’hui à Clermont Ferrand, demain Montfort sur Meu ou Jean Macé, l’autoritarisme ne nous fera pas taire bien au contraire.

Autoritarisme encore au collège des 4 moulins à Brest, situation sur laquelle votre administration a réagi suite à l’alerte de personnels AESH et pour laquelle nous vous avons à nouveau adressé un courrier récemment. Nous pensons que cette RH de proximité tant vantée dans la feuille de route n’aboutira qu’à ce que nous appelons la dictature des petit·e·s chef·fe·s incapables d’entendre la moindre contestation. Les personnels qui ont fait un recours auprès de vos services aujourd’hui sont en attente d’un retour, c’est la moindre des choses qu’on leur doit.

Autoritarisme toujours quand il s’agit de condamner l’apprentissage par immersion des langues régionales alors qu’il se pratique couramment en anglais.

Dans ce climat que peut-on attendre ? Guère de reconnaissance, le Grenelle et la feuille de route qui en est issue ne nous promettent pas celle sonnante et trébuchante que nous attendons depuis trop longtemps, que des miettes et des médailles, des mercis et « bravo vous êtes fantastiques. Continuez et soyez sages surtout ». Le management libéral sur le mode de l’entreprise n’a pas sa place dans l’organisation de l’éducation de notre jeunesse.

Ce que nous attendons, alors que rien ne changera à la prochaine rentrée, c’est un plan d’urgence pour l’éducation, des postes de titulaires suffisants pour rattraper les retards pris pas nos jeunes depuis plus d’un an, et l’attractivité financière nécessaire pour.

Quand mobilisation rime avec répression : soutien total aux collègues de Monfort-sur-Meu !

L’an dernier, de nombreux lycées ont été touchés par de fortes mobilisations contre le Bac Blanquer. Partout en France, les professeur.es mobilisé.es ont mené une lutte remarquable par sa détermination en faisant grève des surveillances puis des corrections pendant plusieurs jours d’affilée pour dénoncer la casse d’un diplôme national. Une lutte contre la mise en place d’un bac inégalitaire à laquelle les élèves ont participé en bloquant leurs lycées.

Un camouflet pour Blanquer qui supporte mal la contradiction. Dès lors, la répression est lancée par des menaces de sanctions disciplinaires : 4 collègues à Melle, 3 à Bordeaux, 6 à Clermont-Ferrand et désormais 6 collègues du lycée René Cassin de Monfort-sur-meu.

SUD Éducation 35 exprime ici sa solidarité totale avec les collègues de « Monfort en lutte » et apportera tout le soutien syndical possible : juridique, logistique et médiatique.

 

Tract-intersyndical-répression-Monfort-V2

Fiche analyse – AESH fin de l’année scolaire tout savoir sur vos droits

Un-e des élèves que j’accompagne ne vient pas pendant les dernières semaines de l’année, suis-je obligé-e de venir au travail jusqu’au 6 juillet ? 

L’administration peut vous demander de venir sur votre lieu de travail aux horaires habituelles jusqu’à la fin de l’année, elle peut aussi vous autoriser à rentrer chez vous en l’absence de votre élève. 

Peut-on me demander d’intervenir dans une autre école ou dans un autre collège ou lycée ? 

Si vous êtes en Pial : l’administration peut vous demander d’intervenir sur vos horaires habituels sur une autre école ou un autre établissement du Pial : la liste des écoles et établissements du Pial est écrite sur votre contrat. 

Si vous n’êtes pas en Pial : l’administration ne peut vous demander d’intervenir sur un autre lieu de travail que celui qui est noté sur votre contrat sans vous communiquer un ordre de mission écrit. Tout ordre donné par téléphone ou par sms ne vaut rien !

Que dois-je faire lorsque l’élève que j’accompagne n’est pas là ?

Les missions des personnels AESH sont inscrites sur le contrat et dans la circulaire n° 2017-084 du 3 mai 2017, l’aide humaine individuelle, l’aide humaine mutualisée, l’accompagnement collectif dans les unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis).

L’administration peut vous demander d’utiliser ce temps sans élève, en fin d’année, pour :                      

– des actions de formation, 

– vous concerter avec le reste de l’équipe, 

– participer à l’organisation de la rentrée.

L’administration ne peut pas vous demander :

– de faire du travail administratif, 

– de surveiller la cour, 

– de prendre en charge d’autres élèves que les élèves qui bénéficient d’une notification de la MDPH ! 

Et pendant les examens ?

Vous pouvez être amené-e à accompagner un-e élève qui passe un examen (CFG, brevet, baccalauréat) dans le cadre des aménagements prévus pour les élèves en situation de handicap. Il doit vous être remis un document écrit (convocation, ordre de mission par exemple). Par contre, on ne peut pas vous demander de surveiller une salle (cela relève des missions des personnels d’enseignement), ni les couloirs.

En cas de difficultés, contactez le syndicat  SUD éducation de votre département !

Le syndicat est notre force, ne restez pas isolé-e !

Rapport Obin sur la laïcité : une nouvelle offensive réactionnaire, un nouveau dévoiement de la laïcité

Le rapport de Jean-Pierre Obin, inspecteur général honoraire, sur la formation des personnels de l’Éducation nationale à la laïcité et aux valeurs de la République a été publié ce 14 mai.

Le rapport ne précise à aucun moment la conception de la laïcité et des valeurs de la République qu’il porte. Il se contente, à longueur de pages, de désigner les adversaires à combattre. Sans surprises, ils se situent tous dans le champ de l’antiracisme militant : le rapport dénonce ainsi par exemple les notions de « racisme systémique » ou d’ « islamophobie » qui seraient enseignées dans les INSPE en lieu et place de formations à la laïcité. Il dénonce les supposés « promoteurs » d’une laïcité qui « serait issue d’un compromis que la République devrait passer avec l’Islam ». Bien sûr, aucune administration de la preuve n’est tentée pour venir à l’appui de ces propos : l’objectif est bien de susciter des fantasmes nauséabonds à l’appui de l’idéologie réactionnaire du ministre et du gouvernement.

Ce rapport s’inscrit donc en tous points dans la chasse aux sorcières impulsée par les ministres Vidal et Blanquer. Il entend donner au ministère les moyens d’agir en ce sens sur la formation initiale et le recrutement. Il salue par exemple la réforme en cours des INSPE, qui permet davantage de contrôle par les ministres de tutelle. Il entend produire un référentiel commun à l’ensemble des INSPE, avec délivrance d’une certification spécifique. La réforme des INSPE, impulsée dans le cadre de la loi Blanquer de 2019 et que SUD éducation avait combattue, prend ici tout son sens : il s’agit bien d’une mise au pas de la formation des enseignant-e-s, les INSPE devenant les simples courroies de transmission de l’idéologie ministérielle. Ce changement proposé s’inscrit dans la continuité de l’action gouvernementale : l’Observatoire de la laïcité, indépendant, est supprimé au profit d’un organisme placé directement sous la tutelle du ministre de l’Intérieur.

Il en va de même en ce qui concerne la formation continue. Un plan pluriannuel est prévu, comprenant l’organisation de 2 demi-journées de formation pour 11 écoles par département et par an, et 43 collèges et lycées par académie et par an. Le rapport redoute, une nouvelle fois, la prise en charge de la formation par les services déconcentrés et les risques de « dérives idéologiques » que cette décentralisation est supposée engendrer. Il recommande donc que ce soit la DGESCO qui ait directement la responsabilité du dossier.

Enfin, le rapport est sans surprise plein de mépris pour les enseignant-e-s. Il leur reproche la faible participation aux formations « laïcité et valeurs de la République », sans jamais interroger le degré d’adaptation des formations en question aux besoins réels des enseignant-e-s. Il voit dans leur “corporatisme” et celui de leurs syndicats la principale force d’inertie qui pourrait mettre en difficulté son projet de reprise en main de la profession sur ces questions. Le fait que le rapport déplore que les enseignant-e-s estiment très majoritairement que la “diversité” est une valeur de la République, est à cet égard éloquent.

Pour SUD éducation, il faut dénoncer ce rapport pour ce qu’il est :

  • une nouvelle offensive dans le cadre de la chasse aux sorcières contre les universitaires et les chercheurs.euses dans l’enseignement supérieur
  • une volonté de reprise en main autoritaire de la formation initiale et continue des enseignant-e-s
  • un nouveau volet du corpus idéologique réactionnaire et islamophobe du ministère Blanquer

À rebours de ces objectifs réactionnaires et obscurantistes, SUD éducation revendique une école publique, gratuite, égalitaire, laïque et émancipatrice pour toutes et tous.

Le Service national universel : c’est toujours non !

Le Collectif national contre le Service national universel a tenu une réunion le 10 juin 2021. C’est l’occasion pour les organisations et collectifs locaux qui le composent de réaffirmer leur refus de ce projet gouvernemental. Plus que jamais, la plateforme unitaire que nous avons adoptée il y a deux ans est d’actualité.

Les ministres réquisitionnés pour aller chercher les volontaires

Inquiet de ne pas avoir ses 25 000 volontaires pour cette année 2021, le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens : un nombre considérable de ministres a été mis à contribution pour aller chercher ces jeunes volontaires, à grand renfort de réunions organisées dans les départements. L’objectif gouvernemental est tout juste atteint. Les gros efforts de persuasion qui ont été nécessaires montrent à quel point le gouvernement peine à convaincre les jeunes des bienfaits de ce projet, a fortiori s’il est rendu obligatoire. C’est un motif important de notre opposition !

Le SNU : silence dans les rangs …

La fédération nationale de la Libre pensée, membre du collectif Non au SNU, avait demandé à être reçue par la secrétaire d’Etat en charge de celui-ci. Une importante liste de questions lui avait été soumise afin de préparer au mieux la rencontre. Madame El Haïry a décidé de ne pas donner suite à cette demande !

Confier les jeunes à l’armée, c’est dangereux

On nous présente le SNU comme un moyen « d’éduquer » les jeunes mineur∙es qui y seraient astreint∙es, de leur expliquer « la république » … Nous ne sommes pas dupes des vraies intentions. Mais l’actualité rappelle aussi à quel point il serait dangereux de confier chaque année ces jeunes mineur∙es à l’institution dont nombre de responsables de haut rang viennent encore de s’illustrer à travers un appel à l’épuration ethnique du pays et à consolider « l’ordre social » par un recours à l’armée.

Agissons contre le SNU !

Les organisations membres du collectif poursuivent le travail d’information sur la réalité du SNU. Les collectifs locaux agissent dans les départements, pour sensibiliser les jeunes, les parents, les enseignantes et enseignants, les éducatrices et éducateurs, etc. C’est ainsi que sous l’impulsion du collectif unitaire de Meurthe-et-Moselle, les syndicats départementaux FSU, CGT Education et SUD Education ont adressé une information spécifique à 40 000 travailleuses et travailleurs de l’Education nationale en Lorraine ; c’est un exemple parmi d’autres. Nous encourageons à développer des initiatives pendant les mois d’été et prendrons une initiative nationale en novembre prochain.

Le Service national universel que le gouvernement veut rendre obligatoire pour les jeunes de 16 ans, c’est

Une opération de soumission de la jeunesse : il s’agit d’inculquer un esprit d’obéissance aux règles, un respect absolu des normes… Règles et normes qui, pour la plupart, ne visent qu’à perpétuer les inégalités et injustices inhérentes à l’organisation actuelle de la société. Cette volonté de soumission passe aussi par un contrôle renforcé, notamment à travers la mise en fiches de tous les jeunes de 16 à 25 ans ; on sait comment ce genre de fichier peut être utilisé ! Volonté de soumission, enfin, car elle ne reconnaît comme « engagement » des jeunes que les dispositifs étatiques.

La remise en cause des droits des travailleurs et travailleuses : les jeunes du SNU seront utilisé/es pour remplacer des emplois aujourd’hui occupés par des employé/es qui ont un salaire, une convention collective ou un statut, la possibilité de s’organiser syndicalement, des droits individuels et collectifs. Avec le SNU, chaque année, 800 000 jeunes seront exploité/es, sans aucun de ces droits, pour des durées variables ; ils et elles seront très vivement encouragé.es à poursuivre leur « engagement volontaire » par un service civique, dans les mêmes conditions de précarité.

Des dépenses considérables : 6 milliards €/an, selon un rapport sénatorial de 2017. Ces milliards seraient bien plus utiles pour le service public de l’Éducation, qu’aux mains des militaires !

Le renforcement de la militarisation. Encadrement militaire, levée du drapeau, chant guerrier, uniforme, parcours du combattant, raid commando, etc. contribueront à l’endoctrinement des jeunes. La propagande visera à banaliser encore plus le rôle de l’armée, alors que celle-ci est en pointe dans la répression, sur le territoire français, dans les colonies et diverses régions du monde. Sans surprise, il n’est nullement question dans le programme de pacifisme, de non-violence, ni de remise en cause du rôle de l’armée.

Le gouvernement nous dit : Il faut que les jeunes s’engagent.

Mais c’est déjà le cas !

Ils et elles s’engagent pour lutter contre le racisme, pour que cesse la destruction de la terre, pour défendre leur droit à étudier, pour le partage des richesses, pour le droit au logement, pour l’égalité des droits et contre les discriminations, etc.

Ce n’est pas à l’État de les forcer à s’engager !

Comment peut-on parler d’apprendre la citoyenneté, lorsqu’on confie l’encadrement à l’armée (qui, par ailleurs, n’était pas demandeuse) ?

Non au SNU ! Abrogation du SNU !

Campagne unitaire contre le SNU : Union pacifiste, Union syndicale Solidaires, ASSO-Solidaires, Solidaires Lycéen·nes région parisienne, Fédération Solidaires Étudiant·e·s, Fédération SUD éducation, SUNDEP Solidaires Sud Enseignement privé, Solidaires Jeunesse et Sports, Fédération SUD Collectivités territoriales, Fédération Éducation de la Confédération Nationale du Travail, CNT Santé, Éducation, Social et Territoriale de Lorraine, Fédération éducation/recherche de la CNT-SO, Émancipation tendance intersyndicale, Les Jeunesses Syndicalistes, Mouvement National Lycéen, Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne, Fédération nationale de la Libre Pensée, Droits Devant !!, Ni guerres ni état de guerre, Causes communes, Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre, Réseau des Centres de Recherche, d’Etude et de Formation à l’Animation et au Développement, Mouvement de la paix, ATTAC-France, Stop Fuelling War, Abolition des Armes Nucléaires – Maison de Vigilance, Mouvement de l’Objection de Conscience Nancy, GRATLIB,  Queer Education, Parti Communiste des Ouvriers de France, Europe Écologie – Les Verts, Fédération Anarchiste, Union Communiste Libertaire, L’insurgé, Les Jeunes écologistes, Union des Jeunes Révolutionnaires, Union Prolétarienne ML, Unité Communiste de Lyon, Groupe libertaire Jules Durand, Mouvement Résilience, Radio-Libertaire, Revue Silence, Arc en ciel théâtre réseau coopératif. Collectifs locaux unitaires Non au SNU Loire-Atlantique, Lyon, Bordeaux, Angoulême, Nancy, Chambéry, Hérault…

Pour rejoindre le collectif : nonsnu@lists.riseup.net

Bac Blanquer : chaos et inégalités à tous les étages

À l’opposé de la communication du ministre, le baccalauréat est l’objet de la désorganisation la plus totale et d’inégalités de traitement criantes. C’est le résultat de l’application des lois Blanquer sur les lycées et les examens « quoi qu’il en coûte pour les personnels et les élèves ».

Pour les bacs généraux et technologiques, en philosophie, c’est la meilleure note entre le contrôle continu et celle de l’épreuve écrite qui sera retenue, alors que pour les bacs professionnels, toutes les épreuves terminales sont maintenues sans aménagement.

Grand oral : l’épreuve phare du Ministre n’évaluera rien d’autre que la maîtrise des codes socio-culturels des candidat·es

Quand on demande des précisions sur le barème du grand oral, le ministère répond « grille d’évaluation ». Et sur les cinq critères énoncés, trois concernent des questions de pure forme contre deux pour le contenu. La quantification de ces critères semble laissée aux commissions d’harmonisation. Selon les choix fait par ces commissions, tel-le candidat-e qui parle bien mais dont le discours n’est fondé sur aucune connaissance pourrait être mieux noté que tel-le candidate maîtrisant les contenus de sa spécialité mais qui peine à en parler. Le chaos est tel qu’on a pu voir dans une académie les initiales des spécialités apparaître sur la convocation des candidats donnant ainsi une indication sur les sujets susceptibles d’être choisis par les jurys.

Une surcharge de travail intolérable et injustifiée

À moins d’une semaine des épreuves de grand oral, certain·es collègues n’ont toujours pas de convocation, d’autres sont convoqué-e-s dans une autre académie que la leur à plusieurs heures de transport. Il est demandé à des collègues de lettres de corriger des dizaines de copies avec des sujets différents en deux jours. Dans certaines académies les collègues de philosophie ont plus de cent copies à corriger sur une plateforme numérique, à l’encontre de toute considération sur leurs conditions de travail. N’aurait-il pas été possible de rendre cette épreuve facultative, vu que les seules notes prises en compte sont celles qui seront supérieures à celles du contrôle continu ? Cela aurait fortement allégé la charge de travail des personnels de ce travail superflu.

SUD éducation appelle les personnels sur le terrain à discuter des modalités d’action qui s’imposent et met à disposition son préavis de grève pour la période.

SUD éducation revendique :

  • la suppression du grand oral ;
  • l’abrogation des réformes ORE, des lycées et du baccalauréat.

Pour SUD éducation, au regard des circonstances et afin de garantir l’égalité des candidat·es issu·es de lycées qui ont appliqué les demi-jauges et les autres établissements, souvent privés, qui se sont soustraits à sa mise en place, la question de la délivrance du baccalauréat à tou-te-s les candidat-e-s se pose.

Pour cette année exceptionnelle, SUD éducation refuse le dilemme entre contrôle continu injuste et examens finaux problématiques, et revendique la délivrance du baccalauréat et du brevet pour toutes et tous les candidat-e-s, et en conséquence l’augmentation du nombre de places à hauteur des besoins dans l’enseignement supérieur ainsi que la possibilité pour les élèves qui le souhaitent de redoubler.

Devenir enseignant‑e : un parcours de combattant‑e – 8 pages de SUD éducation

Depuis 2020, le  ministère de l’Education nationale prépare une vaste réforme de la formation des enseignant-e-s ainsi que des concours. Les deux objectifs affichés sont de rendre cette formation plus professionnalisante pour mieux préparer les aspirant-e-s enseignant-e-s à leur futur métier mais aussi de renforcer l’attractivité de cette profession. 

Force est de constater que ce qui est prévu risque de manquer ces deux cibles tout en dégradant fortement les conditions de la formation par la contractualisation et la diminution drastique des rémunérations. Le véritable but recherché semble au contraire de faire des économies. 

Alors que :

→ l’ensemble des organisations syndicales, tous personnels confondus, ont fait part de leur opposition à cette réforme lors des réunions de comité de suivi avec le ministère, dans des publications locales ou nationales,

→ les collègues des Inspé se sont mobilisé-es au sein des universités, dans la presse, ou encore lors d’une journée de grève nationale le 11 mars dernier

→ le ministère n’a eu de cesse d’avancer toujours plus vite dans le calendrier de cette réforme pour qu’elle soit appliquée dès la rentrée 2021. 

Le ministère affiche une mise en scène de dialogue alors qu’il se montre sourd à toutes les revendications des organisations syndicales.  Aujourd’hui, de nombreuses zones d’ombres subsistent quant à l’application de cette réforme et promettent une rentrée 2021 des plus chaotiques.

SUD éducation vous explique les points phares de cette réforme et pourquoi elle doit être combattue.

Fin des demi-jauges : le ministre réserve une fois de plus ses annonces aux médias

Vendredi 28 mai, le porte-parole du gouvernement a annoncé dans les médias que « les cours reprendront à 100 % au collège dès lundi » dans la quinzaine de départements concernée par les demi-jauges. Les personnels ont été placés devant le fait accompli de ce retour aux classes entières des classes de 4e et 3e qui entraîne une réorganisation complète des dispositifs pédagogiques mis en œuvre.

La Foire aux questions du ministère de l’Éducation nationale précise désormais que le fonctionnement hybride pourra continuer d’être mis en œuvre si les contraintes locales ou les locaux le justifient.

SUD éducation déplore une nouvelle fois que plus d’un an après le début de la crise sanitaire, le ministère de l’Éducation nationale ne semble capable d’une gestion à courte vue. Depuis un an, le ministre Blanquer se pavane dans les médias pour annoncer des bouleversements du calendrier scolaire. Il faut du jour au lendemain réorganiser l’école pour répondre aux annonces d’un ministre peu soucieux des conditions de travail des personnels qui pense judicieux de procéder par annonces médiatiques soudaines au lieu d’écouter les organisations syndicales.

SUD éducation revendique depuis le printemps un plan d’urgence pour l’éducation, à même de garantir les meilleures conditions de travail possibles pour les personnels, dans des conditions sanitaires acceptables. Ce plan doit notamment comprendre des recrutements massifs de personnels, la titularisation de l’ensemble des non-titulaires sans condition de concours ni de nationalité, et un plan d’investissement massif dans la construction et la rénovation du bâti scolaire permettant d’accueillir les élèves avec davantage d’espaces. SUD éducation estime également nécessaire un aménagement des programmes scolaires lors de l’année 2021-2022 : l’année écoulée, passablement perturbée à tous les niveaux d’enseignement, a rendu impossible d’achever une progression déjà trop lourde en temps ordinaire.

AESH : après une grève massive, Blanquer doit nous entendre !

Ce jeudi 3 juin, les accompagnant-e-s des élèves en situation de handicap se sont une nouvelle fois mobilisé-e-s par une grève massive et des rassemblements et manifestations sur l’ensemble du territoire, devant les DSDEN, rectorat et à Paris au ministère.

L’ampleur de cette grève est inédite : les AESH ont exprimé leur colère face au déploiement des PIAL, à la dégradation de leurs conditions de travail, à l’absence de statut et de reconnaissance, au salaire indécent.

De nombreux-euses autres personnels ont également exprimé leur soutien aux revendications des AESH : des écoles étaient totalement fermées, des lycées et collèges très fortement perturbés.

Le ministre Blanquer doit arrêter de jouer la sourde oreille et mépriser 110 000 AESH. Les revendications sont claires et ne peuvent attendre :

  • un statut de la Fonction publique,
  • une hausse importante de salaire,
  • la reconnaissance d’un temps plein à 24h d’accompagnement,
  • une réelle formation initiale et continue,
  • l’abandon des PIAL et de la logique de mutualisation.

Nous continuerons la lutte tant que nous n’aurons pas obtenu satisfaction sur l’ensemble de ces points.

SUD éducation appelle les AESH à se réunir en assemblées générales, à construire des collectifs unitaires locaux pour faire vivre la mobilisation AESH et gagner !

SUD éducation appelle les AESH à se syndiquer massivement afin de défendre leurs droits et de porter leurs revendications le plus largement possible.

AESH = un vrai statut, un vrai salaire !

Contre l’extrême-droite, pour les libertés : le 12 juin, les personnels de l’Éducation seront dans la rue !

Le contexte politique est extrêmement préoccupant. L’extrême-droite est au plus haut dans les sondages. Le gouvernement mène une politique réactionnaire, xénophobe et liberticide (loi sécurité globale, loi séparatisme). Les tribunes publiées par des militaires laissent planer une ambiance de menace sur la démocratie. Les manifestations de policier-e-s mettant en cause la justice, avec le soutien du ministre de l’intérieur et de responsables politiques, sont inquiétantes en termes de séparation des pouvoirs. Les interdictions de manifester se multiplient. Face à cette situation, il est urgent d’organiser une riposte massive, dans l’unité des organisations.

Et dans l’éducation ?

Dans notre secteur également, l’autoritarisme et la réaction sont à l’oeuvre. Jean-Michel Blanquer ne cache pas sa proximité avec les franges les plus réactionnaires du monde éducatif, comme SOS éducation. Nathalie Elimas, secrétaire d’État à l’éducation prioritaire, a fait partie des soutiens à la Manif pour tous. Au-delà des affiliations, Blanquer mène une politique autoritaire et réactionnaire. Il multiplie les sorties islamophobes et sexistes. Dans l’enseignement supérieur, la ministre Vidal s’est lancée dans une chasse aux sorcières pour intimider les enseignant-e-s et chercheur-s militant-e-s, notamment des luttes antiracistes. Les raisons pour les personnels de l’Éducation de se mobiliser le 12 juin ne manquent donc pas. Mais au-delà des agissements de nos ministres, le rôle des personnels de l’Éducation, qui oeuvrent au quotidien pour l’émancipation des élèves, est bien de lutter contre l’extrême-droite, l’obscurantisme et l’intolérance. Toutes et tous ensemble, personnels de l’Éducation, mobilisons-nous le 12 juin !

Le 12 juin, les personnels de l’Éducation seront dans la rue !

SUD éducation appelle l’ensemble des personnels à participer massivement aux marches des libertés organisées sur tout le territoire.

Retrouvez les rdv sur www.marchedeslibertes.fr

Bac 2021 : SUD éducation met à disposition son préavis de grève

Tout est censé être prêt pour le baccalauréat 2021 mais, comme sur de nombreux autres sujets, force est de constater que rien n’est prêt. Les rectorats tardent à envoyer les convocations aux élèves et aux enseignant-e-s, les lycées n’ont pas de visibilité sur la façon dont va se dérouler le mois de juin, certaines classes de seconde finissent début juin quand d’autres terminent le 2 juillet, et enfin les précisions sur la façon dont vont se dérouler les épreuves – notamment le grand oral – se font attendre. On a jamais vu une désorganisation aussi grande du baccalauréat !

Les correcteurs et correctrices des épreuves de philosophie et de français se préparent à la lourde tâche de devoir corriger des paquets importants de copie dans un délai très court (entre cinq et huit jours ouvrés) et en version numérique. Malgré les demandes répétées des personnels réclamant de corriger les copies écrites, le ministère s’entête à conserver le tout numérique. Non seulement cette solution expose les copies aux risques du numérique (fuite des copies, dysfonctionnements des serveurs, …) mais nuit à la santé des personnels.

Face à l’absence de réponse du ministère, SUD éducation :

  • appelle les personnels sur le terrain à discuter des modalités d’action qui s’imposent et met à disposition son préavis de grève pour la période
  • revendique la suppression du grand oral.

Pour SUD éducation, au regard des circonstances et afin de garantir l’égalité des candidat-e-s issu-e-s de lycées qui ont appliqué les demi-jauges et les autres établissements, souvent privés, qui se sont soustraits à sa mise en place, la question de la délivrance du baccalauréat à tou-te-s les candidat-e-s se pose.

Conclusions du Grenelle : une revalorisation insuffisante, des inquiétudes sur les contreparties

Le ministre Blanquer a annoncé mercredi 26 mai les conclusions du Grenelle de l’Éducation. SUD éducation a dénoncé dès le départ une mascarade, qui visait avant tout à l’auto-promotion du ministre et au renforcement d’une vision managériale de l’école, loin des revendications légitimes des personnels. Par ailleurs, le Grenelle de l’Éducation a montré toute l’étendue du mépris que porte le ministre aux organisations syndicales et aux personnels, en privilégiant des personnalités aux valeurs bien éloignées de celles du service public.

Les conclusions du Grenelle ne nous surprennent pas. Il ne s’agit tout d’abord pas de 700 millions d’euros mais bien de 400 millions, si l’on enlève les 100 millions d’euros permettant le financement de mesures déjà décidées et les 200 millions d’euros destinés à financer la protection sociale complémentaire, qui d’ailleurs ne dépend pas du ministère de l’Éducation nationale. L’enveloppe allouée est donc très insuffisante, rapportée au million de personnels de l’Éducation nationale. Il s’agira de nouveau de primes et indemnités, ce qui ne correspond pas davantage aux besoins : c’est une augmentation indiciaire qui est nécessaire, en particulier pour le financement de la sécurité sociale, et non de nouvelles primes. Il s’agit toujours d’une mesure isolée, et non de la seconde étape d’un plan de programmation pluriannuelle, qui seule serait pérenne par-delà les changements de ministère.

Enfin, de nouveau, tous les personnels ne sont pas concernés : les personnels AED et AESH, en particulier, ne bénéficient d’aucune perspective concrète de revalorisation, même indemnitaire.

Pour SUD éducation, la question de la revalorisation doit être déconnectée de celle de l’évolution des missions et des statuts. Or, de nouveau, le ministre annonce une série de pistes d’évolutions des métiers. Celles-ci vont toujours dans le même sens : promotion de hiérarchies intermédiaires, multiplication des missions d’encadrement, autonomie des établissements. La promotion du travail d’équipe, sans perspective d’allègements de service, se traduira inévitablement par un allongement du temps de travail. Les directions d’écoles risquent de voir la prime de 450 euros, reconduite à la rentrée de septembre 2021, troquées contre de nouvelles missions, ce que le ministre appelle des “directions d’écoles consolidées”.

Pour SUD éducation, les raisons qui ont poussé les personnels à se mettre en grève le 26 janvier pour des revalorisations restent valables. Il est plus que jamais nécessaire de construire une mobilisation d’ampleur pour obtenir des augmentations de salaires sans contrepartie. À ce titre et pour commencer, SUD éducation appelle le 3 juin à une grande journée de grève et de manifestations pour un vrai statut et un vrai salaire pour les AESH.

Marche des fiertés LGBTI+ à Rennes samedi 5 juin à 14 h, mail François Mitterrand

Solidairement,
Les déchargé.es et la commission femmes de Solidaires 35
 

AG SUD éduc 35 – Mercredi 2 juin 17h

La prochaine AG de SUD éducation aura lieu demain à partir de 17h.

Elle sera consacrée à la préparation du Conseil Fédéral des 10 et 11 juin ainsi qu’au débat associé sur la laïcité. 

Un point d’actualité sur la situation dans les établissements pourra être proposé si demande en début d’AG, l’odj de l’AG étant bien évidemment modifiable au début de la réunion.

Contre les violences faites aux lycéen.nes

Depuis 15 jours, les lycéen·nes du lycée Bréquigny à Rennes se mobilisent et bloquent leur établissement. Comme d’autres lycées mobilisés en France, ils et elles réclament l’annulation des épreuves de fin d’année et la validation de leurs diplômes par le contrôle continu comme cela avait été le cas l’an dernier en raison du contexte sanitaire. Mais, le rectorat de Rennes a fait le choix du recours systématique aux forces de l’ordre.
Depuis lundi 10 mai, quatre fourgons de la compagnie départementale d’intervention sont chaque jour devant le lycée. Les policiers font usage de la force sans retenue avec l’assentiment de notre académie : un élève tombé au sol a été frappé à coup de matraque le 10 mai, utilisation des gaz lacrymogènes le 19 mai.
C’est le vendredi 21 mai que la violence a été la plus brutale et inacceptable : les élèves ont dû faire face aux matraques télescopiques, à des insultes, menaces, coups ; une élève a été frappée, menottée et mise en garde à vue et devra comparaître le 20 septembre prochain pour rébellion et violences volontaires contre un agent dépositaire de l’autorité publique alors qu’elle se débattait lors de son interpellation.
D’autres élèves, dont nous livrons 2 témoignages joints, ont été victimes de menaces, coups, insultes sexistes et agressions.
La tension monte chaque jour davantage devant cet établissement ; même rassemblé.es pacifiquement devant leur lycée avec slogans, chants, danses et stand up théâtral, les lycéen.nes font désormais face à une répression policière systématique. SUD Éducation 35 rappelle que le ministère est l’unique responsable de la dégradation du climat scolaire. Depuis l’année dernière, le ministère réprime toutes les mobilisations contre la réforme du baccalauréat, qu’il souhaite maintenir coûte que coûte. Compagnie départementale d’intervention, CRS, gendarmes mobiles : c’est l’école de la confiance vue par le ministre Blanquer.
SUD Éducation 35 soutient la mobilisation lycéenne et exige l’arrêt des violences et menaces à l’encontre des élèves
mobilisé.es.

Notre syndicat exige qu’aucune répression, policière ou administrative, ne s’exerce sur les élèves qui défendent à
raison leurs droits et leurs revendications.
Nous demandons la suppression de la plainte à l’encontre de l’élève arrêtée vendredi dernier.

SUD Éducation 35 Solidaires

Blanquer et son Grenelle : Toujours pas de vaccin contre le baratin

À l’issue de la vaste opération de communication du ministère que constituait le Grenelle de l’éducation, Jean Michel
Blanquer a annoncé une enveloppe de 700 millions pour 2022, dédiée à la revalorisation salariale des enseignant∙e∙s. Mais ce chiffre est
trompeur : 1 00 millions sont consacrés aux mesures déjà annoncées, et 200 millions à la protection sociale, ce qui laisse 400 millions pour de nouvelles mesures. Au ministère, on précise aussi que « la priorité reste donnée aux débuts de carrière de manière à rendre attractif le métier d’enseignant ». Cet argent comporte notamment la fameuse prime informatique de 1 50 euros.

Des annonces insuffisantes…

Par rapport au nombre d’enseignant∙e∙s et au retard pris dans leur juste rémunération causé par le gel du point d’indice, 400 millions, c’est très peu. D’autant que rien ne dit que ces 400 millions arriveront intégralement dans la poche des personnels… Blanquer se targuait de vouloir être celui qui acterait une revalorisation historique du métier d’enseignant∙e… Encore raté !

…ou navrantes

L’éducation nationale a le chic pour trouver des noms figurés pour ses « géniales » innovations. Le dernier en date : « Préau » , une sorte de comité d’entreprise du ministère qui proposera des réductions aux personnels. Nous pourrons ainsi nous abonner à une salle de sport à prix réduit, recevoir des coffrets loisirs, etc. Ce genre de pratique est déjà bien installé dans le secteur privé et nous ne sommes pas
autrement surpris de le voir arriver dans l’Education Nationale… Mais redisons le : le meilleur moyen d’améliorer le pouvoir d’achat des salarié∙e∙s, c’est d’augmenter le montant en bas de leur fiche de paie ! À commencer par les plus précaires dont les salaires se situent souvent sous le seuil de pauvreté : AESH, AED, contractuel.les : tou∙te∙s les grand∙e∙s oublié∙e∙s des annoncees blanquériennes.

Un baromètre du bien être au travail

Alors que les personnels supportent, depuis le début de la pandémie, des conditions de travail terribles, Blanquer se décide à installer un « Baromètre du bien être au travail » en juin. Quel culot ! Les outils pour analyser les conditions de travail des personnels ne manquent pas à qui souhaite le faire (fiche RSST, dialogue social…). Derrière ces effets d’annonce, les personnels sont toujours sous pression, avec ou sans baromètre !

Solidarité avec notre camarade interdite de cours car portant un masque arc-en-ciel !

Une professeure syndiquée à SUD éducation dans le département du Rhône s’est vu signifier par la cheffe d’établissement une interdiction de faire cours en raison du port d’un masque aux couleurs arc-en-ciel.

Lors d’un entretien au rectorat avec la camarade et en présence d’un représentant de SUD éducation, les représentant-e-s de l’administration ont multiplié les dérapages, évoquant un masque qui ferait la promotion de “certaines pratiques”, relèverait d’une “obédience”, voire même que porter un masque arc-en-ciel pourrait s’apparenter à “la promotion de la gestation pour autrui”. Ces propos, dont la presse s’est également fait l’écho, prononcés par des personnels de l’administration dans le cadre d’un entretien sont inacceptables.

Pour SUD éducation, cet événement, survenu quelques jours avant la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie est grave. Il montre encore une fois que la lutte contre l’homophobie, demeure largement à mener dans l’Éducation nationale, jusqu’au plus haut niveau, contrairement à la communication satisfaite du ministre.

La lutte contre l’homophobie dans l’Éducation nationale n’est pas un combat dépassé : les actes LGBTIphobes augmentent d’année en année d’après les statistiques officielles. Pourtant, le ministre semble avoir renoncé depuis 2018 à mener des campagnes de lutte contre l’homophobie.

SUD éducation affirme sa solidarité pleine et entière avec notre camarade, défendra son droit de porter un masque aux couleurs de l’arc-en-ciel, et veillera à ce qu’aucune sanction ne lui soit infligée. SUD appelle les personnels à ne rien céder face aux comportements LGBTIphobes d’où qu’ils proviennent et à agir à leur niveau pour y mettre un terme.

SUD éducation exige, à rebours de cette procédure discriminante et stigmatisante, que l’administration soutienne et défende les personnels qui en raison de leur orientation sexuelle réelle ou supposée viendraient à subir diverses formes de brimades, de harcèlement ou de discriminations, d’où qu’elles viennent.‌

Correction numérisée de l’épreuve de philosophie : le ministère doit revoir sa copie

Avec la réforme du bac, les correcteurs-trices de l’épreuve de philosophie, au lieu de pouvoir retirer leur paquet de copies, devront les corriger numériquement. Cette mesure contre-productive alourdit la charge déjà pesante pour les enseignant-e-s de philosophie, avec des paquets avoisinant souvent les 130 copies et un temps de correction très restreint. Cette correction prolongée devant écran imposée ne s’appuie sur aucune raison valable : en plus d’entraîner une fatigue oculaire et physique médicalement avérée, on peut craindre une surveillance accrue du travail des correcteurs-rices (temps passé lors de la correction, rythme d’avancement, etc.) et un possible dysfonctionnement de la plateforme hébergeant les copies.

Les correcteurs et correctrices ont aussi une méthode de correction qui leur est propre et nécessite parfois un tri manuel des copies, par exemple par sujet : l’opération devient compliquée sinon impossible avec les copies numérisées.

Cette décision est une nouvelle marque de l’obsession du ministère pour le « tout-numérique » au détriment du travail et des conditions de santé des agent-e-s.

SUD éducation dénonce cette mesure autoritaire et arbitraire et revendique la possibilité des personnels de corriger au choix sur copies papier ou dématérialisées.