Situation des personnels AESH et demande d’audience

Monsieur le ministre,
Avant même qu’une grande concertation autour de l’école s’engage, nous vous demandons de convoquer en urgence un groupe de travail ministériel pour renégocier la grille de rémunération des AESH.

Cette dernière est devenue totalement obsolète en moins d’un an, et ce n’est pas faute d’avoir alerté sur ce risque. Actuellement, seulement 3 points d’indice majoré séparent une ou un AESH en CDI dans sa 9ème année d’exercice d’une ou d’un AESH dans sa 1ère année de CDD tandis que lors de son entrée en application, la grille affichait un écart de 20 points d’indice majoré. Les deux premiers échelons (6 ans de CDD) correspondent à une rémunération au SMIC. Nous vous alertons sur la situation de grande pauvreté dans laquelle sont plongés des milliers d’AESH dans le contexte inflationniste que vous connaissez. Ce tassement des grilles supprime l’évolution et la reconnaissance de l’expérience professionnelle pour les AESH. C’est inacceptable.

Vous déclarez vouloir une rentrée réussie. Par leur professionnalisme, les AESH contribuent pleinement à la réussite de la scolarisation des élèves en situation de handicap. Mais cette réussite est liée aux questions de rémunération et de conditions de travail. Cela ne peut se réduire à l’annonce de l’emploi de 4000 AESH alors même que les académies peinent à embaucher.

C’est pourquoi nos organisations syndicales vous demandent de convoquer un groupe de travail sur la grille indiciaire des AESH au plus vite, étant entendu que nous revendiquons à terme un statut au niveau de la catégorie B.

Par ailleurs, nous souhaitons pouvoir être reçus en audience pour échanger sur d’autres points prégnants pour ces personnels :
– Dégradation des conditions de travail des AESH avec la généralisation des PIAL dont nous avons, à maintes reprises demandé l’abandon. Les PIAL engendrent des emplois du temps éclatés avec des personnels assurant le remplacement de leurs collègues absents, et transforment les AESH en personnels déplaçables du jour au lendemain sans aucun respect de leur travail ni de l’intérêt des élèves.
– Non renouvellement de contrats dans beaucoup d’académies y compris lorsque la Cdisation est possible.
– Les quotités travaillées incomplètes imposées aux AESH par l’Éducation nationale génèrent des salaires trop faibles pour vivre dignement de leur travail et le multi employeur ne peut pas être la solution au problème.
– Enfin, le glissement terminologique de l’élève vers l’enfant auquel nous assistons actuellement va à l’encontre d’une reconnaissance du métier d’AESH.

Dans l’attente d’évoquer ces sujets lors d’une audience que vous voudrez bien nous accorder et souhaitant vivement voir avancer les conditions de rémunérations, de travail et la création d’un statut des AESH, nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le ministre de l’Éducation nationale, l’expression de notre attachement sincère au service public d’éducation.


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Salaires : qu’attendre des annonces du Ministre ?

Le Ministre Pap Ndiaye a communiqué dans son entretien au Parisien ce dimanche 26 juin, les mesures salariales envisagées pour les personnels de l’Éducation nationale à partir de 2023. Les propos du Ministre s’inscrivent dans la droite ligne des annonces de Macron.

Pap Ndiaye annonce une hausse de la rémunération en deux parties. Les enseignant·es verraient leur salaire augmenter en début de carrière avec un salaire de départ de 2000 euros nets contre 1800 euros nets en moyenne actuellement pour un·e néotitulaire, soit une augmentation de 200 euros. Cette hausse est largement insuffisante. Elle ne comble ni la perte de rémunération qui résulte du gel du point d’indice ni ne compense l’inflation. Par ailleurs, le ministre ne dit pas comment cette mesure impactera la rémunération des enseignant·es dont l’ancienneté est déjà avancée, pourtant largement impactée par l’inflation. La valeur du point d’indice a baissé comparativement à l’inflation de près de 34% entre 1995 et 2021. En 2022, l’inflation risque de dépasser 4%.

Selon le Ministre, la hausse de la rémunération des enseignant·es sera également conditionnée à la réalisation de missions supplémentaires. Ce type de mesure a pour effet d’augmenter les inégalités salariales entre hommes et femmes et de mettre en concurrence les collègues ou de créer des hiérarchies intermédiaires qui nuisent à la cohésion des équipes et aggravent les conditions de travail en pressurant les personnels. Ndiaye continue dans la lignée de Blanquer en annonçant vouloir favoriser le remplacement en interne des personnels absents plutôt que de créer des postes pour assurer leurs remplacements. Pire, le ministre semble vouloir s’attaquer aux garanties statutaires des personnels en exigeant le rattrapage des heures alors que les personnels ont obtenu des autorisations d’absence ou des congés de formation. Les rattrapages ponctuels en cas d’absence inopinée sont déjà prévus par les textes, et largement inapplicables. À nouveau, le gouvernement choisit de mauvaises réponses pour faire face au vrai problème du non-remplacement.

Le Ministre ne dit rien enfin de la rémunération des personnels AESH, AED, Agent·es administratifs, Infirmier·es, PsyÉN et Assistant·es de Service Social. Pourtant la grille salariale pour les AESH est largement insuffisante et tassée par l’augmentation du SMIC. Les AED ne bénéficient même pas d’augmentations de salaire à l’ancienneté. Les bas salaires nuisent à l’attractivité de ces métiers pourtant indispensables.

SUD éducation revendique :

• le dégel du point d’indice et le rattrapage de la perte de rémunération depuis le gel du point d’indice en 2010, ce qui constituerait bien sûr une avancée, même s’il contribuerait à creuser les écarts de rémunération
• une augmentation immédiate de 400 euros des salaires et un SMIC à 2200 euros bruts. • une refonte des grilles indiciaires des agent·es, pour garantir que plus les salaires sont faibles, plus ils seront augmentés
• la garantie que les précaires bénéficient de la même grille pour leurs salaires, tenant compte de toute leur ancienneté professionnelle
• le respect du statut des personnels et de leurs obligations de service.

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Affectation : les vœux des AESH doivent être respectés !

La fin de l’année approche et les personnels AESH s’inquiètent de leur affectation à la rentrée prochaine. La poursuite du déploiement des PIAL et la mutualisation des moyens accroissent cette inquiétude des personnels.

SUD éducation dénonce l’hétérogénéité des conditions d’affectation selon les départements. Les départements doivent d’une part communiquer des critères d’affectation transparents des personnels AESH et d’autre part mettre en place des fiches de vœux d’affectation pour les personnels AESH.

Le manque de personnels AESH est criant et les affectations arbitraires conduisent à dégrader encore les conditions de travail des personnels.
Pour SUD éducation, les personnels AESH qui souhaitent exercer dans le premier degré doivent être affectés prioritairement dans le premier degré, et de même pour celles et ceux qui souhaitent travailler dans les collèges et lycées. De plus, la formation des personnels aux différents types de handicap, la stabilité des équipes et les contraintes géographiques doivent guider l’affectation des personnels.

Les personnels AESH ne sont pas des “pions” : il est inacceptable que l’administration les déplace d’une année à l’autre, d’une école à un collège ou à un lycée… en cours d’année ou d’une année à l’autre. Cette politique de réaffectation permanente sans raison menée dans certains départements dégrade très fortement les conditions d’accompagnement des élèves qui ne bénéficient plus d’une continuité pourtant nécessaire.

Enfin, dans de nombreuses académies, les PIAL comprennent à la fois des établissements relevant de l’enseignement public et de l’enseignement privé. SUD éducation dénonce fermement l’affectation des personnels recrutés par les services départementaux de l’État dans des écoles et établissements relevant de l’enseignement privé.

SUD éducation revendique des critères d’affectation transparent et la tenue de Commissions Consultatives Paritaires pour étudier les affectations des personnels afin de garantir l’égalité de traitement entre tou·tes.

Les conditions de travail de plus en plus dégradées des AESH sont un frein supplémentaire à la réalisation d’une école pleinement inclusive, c’est-à-dire qui se donne les moyens d’accueillir tou·tes les élèves. Sans moyens réels et à la hauteur des besoins, l’école inclusive n’est qu’un slogan.

Pour les AESH, SUD éducation revendique :

  • la création d’un statut d’éducatrice/éducateur scolaire spécialisé·e et une titularisation sans condition dans un corps de fonctionnaire ;
  • la reconnaissance d’un temps plein pour 24 heures d’accompagnement auxquelles s’ajoutent les heures connexes pour le travail de préparation, de suivi et de concertation ;
  • l’accès à la prime REP/REP+ au même titre que les autres personnels ;
  • l’abandon des PIAL et de la logique de mutualisation ;
  • une véritable formation initiale et continue.

La mise en œuvre de ces revendications pour les 129 000 AESH en poste représente 0,211 milliards d’euros, soit une augmentation de 0,27 % du budget du ministère de l’éducation nationale.


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Profs en LP, pas bouche-trous 

Un décret paru au Journal Officiel le 21 juin prévoit la possibilité pour les PLP d’exercer leurs fonctions dans les collèges ainsi que dans les lycées généraux et technologiques. Pour SUD éducation, ce n’est pas une bonne nouvelle. 

Le statut  encore modifié

Un décret paru au Journal Officiel le 21 juin prévoit la possibilité pour les PLP d’exercer leurs fonctions dans les collèges ainsi que dans les lycées généraux et technologiques (décret n° 2022-909 du 20 juin 2022 relatif à l’exercice des fonctions des professeurs des écoles et des professeurs de lycée professionnel). Loin d’être une reconnaissance des compétences des PLP, souvent en pointe dans les innovations pédagogiques, il s’agit plutôt d’anticiper la destruction de notre corps et notre statut. Alors que le président Macron veut poursuivre la destruction de la voie professionnelle scolaire (développement de l’apprentissage, deux fois plus de stage en terminale…) c’est la porte ouverte à la « flexibilité dans la gestion RH ». Dans un contexte de crise du recrutement et à l’approche d’une rentrée 2022 qui s’annonce catastrophique, l’explosion du statut permet d’envisager des compléments de services en collège ou dans la SGT du lycée. Bien que le décret précise «avec leur accord», nous savons bien que ce détail du texte sera vite oublié lorsqu’il s’agira de faire pression et chantage sur les collègues.

Des inégalités qui perdurent

Dans le même temps, contrairement aux collègues des lycées généraux et technologiques, aucune pondération n’est prévue pour les classes à examen.

Une nouvelle attaque contre notre métier et nos disciplines

Alors que nombre de collègues ont vu leurs disciplines profondément modifiées que ce soit par création du bac pro GA, du bac pro MRC ou la réforme du bac ASSP dès l’an prochain mais aussi par l’irruption des multiples dispositifs (co-intervention, chef d’œuvre, consolidation, AP, accompagnement à l’orientation…) qui n’offrent aucune lisibilité et réduisent à peau de chagrin la part des enseignements disciplinaires il s’agit d’une nouvelle preuve de mépris pour nos métiers et nos qualifications. SUD éducation appelle les enseignant-es de LP à se réunir dès que possible pour se préparer à mener la bataille dans l’unité pour la défense de l’enseignement professionnel public sous statut scolaire ! 

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Admis·es au concours : bienvenue dans le métier !

ous êtes admis·es à un concours de l’enseignement ou de CPE, SUD éducation vous souhaite une bonne entrée dans le métier et vous accompagne pendant toute votre année de stage.

Les informations pour les stagiaires professeur·es des écoles
SUD éducation organise un Space Twitter pour les admis·es au CRPE

Retrouvez les militant·es de SUD éducation qui vont vous expliquer le déroulé de l’année de stage pour les profs des écoles, le fonctionnement des écoles et qui vont vous présenter des ressources pédagogiques pour la classe. On vous attend sur Twitter depuis la page de SUD_education le lundi 27 juin à 21h. 

Le tract de SUD éducation sur la réforme du recrutement et de la formation initiale des personnels

https://www.sudeducation.org/tracts/recrutement-et-formation-des-enseignant%c2%b7es-apres-lannee-de-transition-2021-2022-le-pire-est-a-venir-tract-de-sud-education/embed/#?secret=DboUQTcTRF#?secret=63KNGSiYbX

La fiche sur les différents statuts des entrant·es dans le métier

https://www.sudeducation.org/les-differents-statuts-de-lentree-dans-le-metier-denseignant%c2%b7e/embed/#?secret=WqYefnydKG#?secret=1CvbGegKIm

La fiche sur la titularisation des stagiaires

https://www.sudeducation.org/titularisation-des-enseignant-es-stagiaires/embed/#?secret=H7GjyhxLnE#?secret=zKisv5Od1N

Les outils pédagogiques de SUD éducation 

https://www.sudeducation.org/category/pedagogie/

Le guide des stagiaires du 1er degré

https://www.sudeducation.org/guides/guide-syndical-des-enseignant-e-s-stagiaires-du-premier-degre/embed/#?secret=3D1sZGndQE#?secret=P96mFi7T3b

Le guide des stagiaires 2nd degré

https://www.sudeducation.org/guides/guide-syndical-des-enseignant-e-s-stagiaires-du-second-degre/embed/#?secret=GuFZ8TQXlq#?secret=gkNeeMzO0K

Contactez SUD éducation 35 pour être accompagné·e :

Végétalisation des cours de récréation : un enjeu syndical, pédagogique et écologique !

Fiche végétalisation des cours d'école

SUD éducation porte des revendications pour la justice sociale et climatique dans le secteur de l’Éducation nationale. Zoom sur l’une d’entre elle : la végétalisation des cours de récréation !

Pourquoi végétaliser les cours de récréation dans les écoles, collèges et lycées ? 

Les plantes jouent un rôle important dans la qualité de vie des usager⋅ères des établissements. Elles y contribuent, suivant les espèces utilisées :

  • en participant à la limitation de la diffusion des produits polluants et de l’ozone dans l’atmosphère ;
  • en limitant l’effet d’îlot de chaleur urbain, ce qui est particulièrement important alors que les chaleurs deviennent plus fortes sous l’effet de la modification du climat.

La végétation en abondance joue également un rôle dans la préservation de l’équilibre psychologique des élèves comme des personnels : l’effet sur la réduction du stress et des angoisses sont documentés, ainsi que l’impact positif sur les relations sociales dans les espaces où la végétation domine.

En quoi végétaliser une cour enrichit les pratiques pédagogiques ? 

→ Végétaliser une cour permet l’observation de la microfaune, de la flore et de la fonge locale ainsi que le réinvestissement de ces notions par les élèves durant leurs pauses.

→ Végétaliser une cour c’est pouvoir réaliser des plantations avec les élèves dans le cadre de l’étude du cycle végétal en sciences. Ou réaliser du microbouturage ou l’observation au microscope de coupes végétales en SVT.

→ C’est pouvoir créer des constructions (bacs à légumes, hôtels à insectes, nichoirs, abris…) pour réinvestir les notions de géométrie, de mesure, de numération, de technologie… en élémentaire, collège ou lycée.

→ Végétaliser une cour c’est un coin de nature inspirant pour la poésie, les arts plastiques, la photographie, la production d’écrit… c’est le lieu prédestiné pour faire du land art.

→ C’est aussi avoir des repères visuels du déroulement du temps (évolution de la faune, de la flore et de la fonge en fonction des saisons, croissance des arbres…).

→ Végétaliser une cour c’est une source multiple de reportages pour un journal d’école ou d’établissement, pour la création d’un club nature.

→ C’est l’occasion d’étudier la géographie sous l’angle anthropique en lien avec l’EMC.

→ C’est créer des coins d’ombre agréables pour les quarts d’heure lecture en été.

Concrètement ça en est où ? 

Les projets de végétalisation des cours de récréation se multiplient dans certaines villes mais ils restent trop rares. À Strasbourg, seules 20 cours d’école seront végétalisées sur 125 écoles, à Chambéry seules 6 le seront en 2021, 5 en 2022. Ces projets se limitent par ailleurs trop souvent aux écoles. SUD éducation revendique qu’ils s’appliquent aussi dans les collèges et les lycées. 

La végétalisation des cours n’en est qu’à ses balbutiements, il faut mettre un vrai coup d’accélérateur pour les généraliser dans toutes les écoles et tous les EPLE. 

Une cour végétalisée, ça ressemble à quoi ? 

Les cours végétalisées, aussi appelées « oasis » introduisent des parcours de pierre, des sols en copeaux de bois, des espaces de jeux, des sols drainants, du gazon, de la végétation dans l’espace scolaire. 

Dans les écoles, les élèves demi-pensionnaires passent en moyenne presque 3h par jour dans la cour. 

Partir des besoins des élèves et des personnels

Les cours ont été bitumées afin de faciliter l’entretien des cours et sont « vides » pour faciliter la surveillance. En l’absence de gymnase ou d’espace consacré à l’EPS, certaines cours sont devenues le lieu des enseignement d’EPS. Néanmoins, ces cours bitumées ne répondent pas aux enjeux climatiques et pédagogiques qui traversent le monde de l’éducation. 

Les cours d’école sont des lieux de jeux qui doivent être propices à l’imagination. Il faut privilégier le bien-être des élèves dans la conception des cours. De même, on observe dans les cours d’école une répartition genrée des élèves, avec des terrains de football qui prennent l’essentiel des cours et qui renvoient trop souvent les filles dans des espaces périphériques. Le réaménagement et la végétalisation des cours de récréation doit prendre en compte la problématique du genre. Une des « solutions » à envisager est de remplacer les terrains de football par des terrains multisports permettant une diversité plus importante de sports.

Pour SUD éducation, la végétalisation des cours et leur réaménagement doit se faire en concertation avec les équipes pédagogiques et les élèves. 

Des cours végétalisées… et des emplois ! 

La végétalisation des cours nécessite un investissement fort de l’État. Le coût ne peut reposer uniquement sur les collectivités territoriales dont le budget varie d’un département à l’autre. 

Les cours végétalisées génèrent des emplois, y compris de jardinier·es scolaires qui doivent être intégré·es dans la communauté éducative. Il faut également opérer des recrutements d’animateurs et d’animatrices périscolaires dans le premier degré, et d’assistant·es d’éducation dans le second degré.

5 flyers de syndicalisation : qu’est-ce qu’un syndicat de féministe, de lutte, autogestionnaire, écologiste et interpro ?

C’est quoi un syndicat féministe ?

  • Un syndicat qui accompagne les victimes de violences sexuelles et sexistes : c’est indispensable car trop souvent, l’employeur refuse de prendre ses responsabilités et d’appliquer la loi.
  • Un syndicat qui se mobilise contre les inégalités salariales et la précarité : les femmes occupent les postes les moins bien rémunérés (AESH, professeure des écoles…). Il faut agir sur les salaires, exiger la titularisation des personnels précaires et en finir avec les temps incomplets imposés.
  • Un syndicat qui forme les personnels : SUD éducation propose des formations pour lutter contre les stéréotypes de genre, les violences et les inégalités de genre mais aussi pour construire une pédagogie antisexiste.
  • Un syndicat qui défend le droit de disposer de son corps et de décider librement de son genre, de son prénom, de sa sexualité.

    Flyer : https://www.sudeducation.org/wp-content/uploads/2022/05/flyer-fe%CC%81ministe.pdf

C’est quoi un syndicat de lutte ?

  • Un syndicat qui défend les personnels : les militant·es de SUD éducation sont présent·es pour vous informer sur vos droits et pour les faire respecter
  • Un syndicat pour gagner de nouveaux droits : SUD éducation mène des batailles pour le paiement de l’indemnité REP/REP+ pour les AED et les AESH, pour imposer des seuils d’effectifs réglementaires
  • Un syndicat qui agit contre les discriminations
  • Un syndicat pour transformer la société : face à la crise sociale et environnementale, il faut se mobiliser et élaborer des alternatives !
  • Un syndicat déterminé et combatif : les avancées sociales se gagnent par la construction d’un rapport de force, lui-même le résultat des luttes collectives et de l’expression de la solidarité. SUD éducation est notre outil !
  • Un syndicat qui défend le service public d’éducation : SUD éducation organise des mobilisations pour l’accès de tou·tes les élèves à l’école : les élèves allophones, les élèves en situation de handicap, les élèves en difficultés scolaires et/ou sociales….

C’est quoi un syndicat autogestionnaire ?

  • Un syndicat où tout le monde peut prendre part aux décisions : à SUD éducation, tou·tes les adhérent·es peuvent participer aux assemblées générales organisées régulièrement pour prendre les décisions concernant l’activité syndicale, les luttes à mener et les grandes orientations. La démocratie directe est la règle.
  • Un syndicat sans permanent·e : à SUD éducation, des militant·es peuvent bénéficier d’une décharge syndicale pour faire vivre le syndicat au jour le jour et mettre en œuvre les décisions collectives, mais leur temps de travail ne doit jamais être inférieur à un mi-temps.
  • Un syndicat sans chef·fe : à SUD éducation, on peut avoir des responsabilités et représenter le syndicat dans les instances ou face à l’administration mais personne ne décide à la place des autres. SUD éducation, c’est un syndicat sans hiérarchie qui défend une école sans hiérarchie.
  • Un syndicat qui pratique la rotation des mandats : des responsabilités peuvent être confiées collectivement à des militant·es (pour tenir des permanences, siéger en instance, accompagner les collègues), mais ces mandats sont limités dans le temps. À SUD, pas de déchargé·e à vie, pas de carrière de syndicaliste : juste vos collègues qui s’engagent.

C’est quoi un syndicat écologiste ?

  • Un syndicat qui lutte pour une justice sociale et climatique Pour réduire les inégalités des coûts de déplacement, SUD éducation revendique la prise en charge intégrale de l’abonnement de transports en commun et le possible cumul avec le forfait mobilité durable qui doit être doublé.
  • Un syndicat qui pense global : SUD éducation est membre du collectif «Plus Jamais ça» et du réseau syndical international de solidarité et de luttes, parce que que la réponse aux défis planétaires doit se faire de manière unitaire et internationale.
  • Un syndicat qui prépare l’avenir : parce que l’écologie ça s’apprend, SUD éducation croit au rôle déterminant de l’école. Les programmes ont un rôle à jouer pour familiariser les élèves avec les enjeux climatiques et développer les
    emplois de la reconversion écologique.
  • Un syndicat qui pense local ! Parce que les collectivités doivent agir à leur échelle et rénover les bâtiments scolaires pour réduire leur consommation, repenser l’alimentation dans les cantines et végétaliser les cours d’école.

    Flyer : https://www.sudeducation.org/wp-content/uploads/2022/05/flyer-e%CC%81colo.pdf

C’est quoi un syndicat interpro ?

  • Un syndicat pour être Solidaires : SUD éducation est membre de l’Union syndicale Solidaires avec d’autres syndicats du privé, des transports, de l’industrie, de la culture, de la Fonction publique, des services… C’est ce qui permet d’être plus fort face au gouvernement et au patronat sur les grands sujets du monde du travail : retraites, salaires, emploi, conditions de travail.
  • Un syndicalisme « hors-les-murs » : notre syndicalisme ne s’arrête pas aux murs de nos établissements, nos écoles et nos services. Le logement, le racisme, le sexisme et les LGBTI+phobies, l’écologie : ce sont des questions qui intéressent les salarié·es et les concernent. Elles sont donc pleinement syndicales.
  • Un syndicat présent partout : chaque syndicat SUD éducation participe à une structure interprofessionnelle Solidaires départementale. C’est la garantie de solidarités concrètes à l’échelon le plus proche : le quartier, la ville, le département.
  • Un syndicat pour changer la société : car ce n’est pas seulement le travail : c’est la vie entière qu’il faut changer ! Ce sont celles et ceux qui travaillent qui font tourner la société aujourd’hui. Demain, c’est à nous qu’il appartiendra de construire un futur émancipé du capitalisme. C’est aussi pour ça que l’interpro est utile.

Classements, angoisses et inégalités : SUD éducation dénonce la machine néo-libérale Parcoursup

La plateforme Parcoursup a été mise en place à l’automne 2017 (à marche forcée, et avant même que la loi Orientation et Réussite des Étudiants ne soit votée en mars 2018). Depuis, chaque année, l’ouverture de la phase de propositions aux plus de 800 000 candidat·es va de pair avec de nombreuses critiques de cette plateforme d’affectation dans l’enseignement supérieur français.

SUD éducation porte depuis 2017 la critique de Parcoursup et du principe de fonctionnement de la plateforme :

– en amont de la phase de proposition, ce système représente beaucoup de travail pour les candidat·es (pour chaque formation demandée, il faut rédiger un « projet motivé ») et pour les enseignant·es du secondaire qui aident à la construction des voeux ;

– les vœux des candidat·es sont soumis à une validation via la fiche Avenir : le contrôle sur les décisions d’orientation est ainsi renforcé, et donc, mécaniquement, les processus d’auto-censure de la part des candidat·es ;

– avec Parcoursup, l’ensemble des formations post-bac fonctionne désormais sur le système d’admission des secteurs sélectifs du supérieur (classes prépa, sections techniciens supérieur, écoles) : il s’agit d’une généralisation de la sélection sur dossier pour l’entrée dans le supérieur, alors qu’avant 2018 les formations universitaires « non sélectives » ne pouvaient trier et classer les bachelier·es ;

– cette sélection généralisée est très difficile à comprendre car les critères de sélection varient selon chaque formation ;

– Parcoursup est un système de listes d’attente national sur plusieurs mois, alors que le système antérieur, Admission Post-Bac, fonctionnait en trois phases synchronisées grâce à une hiérarchisation des voeux par les candidat·es (l’idée était de leur proposer le voeu le plus haut placé dans leur liste) ;

– ce système de listes d’attente fait que les candidat·es les mieux doté·es scolairement, donc en général socialement, se retrouvent les premier-es avec des propositions, et, souvent, en situation de choisir parmi plusieurs propositions, alors que les candidat·es avec de moins bonnes notes doivent attendre plusieurs semaines et reçoivent moins de propositions d’affectation.

A ces problèmes liés au fonctionnement de Parcoursup s’ajoute une variable conjoncturelle : la démographie étudiante. Entre 2015 et 2020, le nombre d’étudiant·es nouvellement inscrit·es à l’université (qui accueille la majorité des entrées dans les études supérieures) a fortement augmenté avec près de 29 000 (+9,7 %), et 97 500 pour l’ensemble des inscrit·es (+6,3%). Cela résulte de plusieurs éléments, dont une augmentation des naissances dans les années 2000 (que l’on pouvait donc largement anticiper). Au lieu d’ouvrir les capacités d’accueil correspondant à ce phénomène sociodémographique (comme cela a été fait dans les années 1960 et 1990 en France), la solution pour gérer la pénurie de places a été… Parcoursup ! Avec ce système, les candidat·es pensent que leur classement (très souvent sur liste d’attente) tient à leur niveau scolaire, alors qu’il reflète surtout les difficultés des formations à accueillir les étudiant·es dans de bonnes conditions. De plus, avec la fin de la hiérarchisation des voeux, il est impossible de dire aujourd’hui combien de candidat-es voulaient s’inscrire dans telle ou telle filière depuis 2017, donc de prévoir les capacités d’accueil en conséquence. Comme partout en Macronie : que les « meilleur·es » (qui sont aussi les plus favorisé·es économiquement et culturellement) gagnent et fassent les études qu’ielles souhaitent !

Parcoursup est un système de tri selon le niveau scolaire (et donc social). Mais son fonctionnement (CV, listes d’attente, saturation des formations) le rapproche étonnamment de Pôle Emploi : candidatez à des offres, puis attendez un retour (souvent un refus) et finissez par vous contenter d’une place qui ne vous convient pas mais que vous « méritez ». Il s’agit en fait d’habituer la jeunesse à une société de sélection sociale et de méritocratie, mais aussi à l’idée néolibérale que dès les études, chacune et chacun doit être un entrepreneur de soi, en capacité de « se vendre » par la mise en valeur ses « compétences » et « savoirs-être ». Combiné au Bac Blanquer organisé en contrôle continu dès la classe de 1ère, le dispositif Parcoursup engendre une situation pathogène pour de nombreux·ses jeunes et pervertit leur rapport aux études: il ne s’agit plus d’apprendre, y compris en ayant droit à l’erreur, mais de valoriser son dossier en vue du marché concurrentiel de l’enseignement supérieur.

Pour une université publique, ouverte à toutes et tous, SUD éducation revendique:

  • La gratuité de l’enseignement supérieur pour toutes et tous, sans condition de nationalité (abrogation de la plateforme Bienvenue en France)
  • La fin de la sélection via Parcoursup et la future plateforme Trouver mon Master. Tout bachelier.ère doit pouvoir s’inscrire dans l’université ou la filière de son choix.
  • Pour cela, il faut une augmentation des capacités d’accueil qui ne peut passer que par l’embauche de plus de 50 000 personnels administratifs et enseignants titulaires dans les prochaines années. Il faudrait près de 30 000 personnels enseignant-es temps pleins dès à présent pour compenser les heures complémentaires.
  • La construction/rénovation de 10 universités et la réquisition immédiate de locaux vides pour permettre des conditions d’études et de travail décentes.

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Certification en langue anglaise : fin d’une aberration

Le 3 avril 2020, en plein confinement, la ministre Vidal a fait passer l’arrêté relatif à la certification en anglais pour étudiants et étudiantes de licence, licence pro et DUT (devenu BUT depuis). La validation du diplôme était conditionnée par l’obtention d’une certification en anglais auprès d’un organisme privé « reconnu par le monde socio-économique ». Cette mesure était censée être en vigueur dès la rentrée 2020 pour les licences pros et les licences générales de langues (LEA et LLCER) mais il n’en a rien été.

Le marché avait été remporté par PeopleCert Qualifications Ltd, une entreprise grecque. Les universités étaient censées organiser la passation du test de cette société, en fournissant les salles et les surveillants, alors qu’elles avaient basculé en distanciel depuis le mois de novembre précédent.

Devant l’impossibilité de mettre en place la certification, le ministère a dénoncé le marché et chargé les universités de lancer leurs propres appels d’offres. Les frais engagés par celles-ci sont censés être remboursés mais nul ne sait à quelle hauteur ni quand. Certaines ont opté pour des tests de certification en distanciel, avec tous les problèmes déjà relevés à la fin de l’année universitaire 2019-2020 (logiciels de télésurveillance intrusifs, exigences techniques et matérielles impossibles à satisfaire pour de nombreuses étudiantes et étudiants). Nous savons que des étudiant⋅es, confronté⋅es à des difficultés techniques, ont dû repayer le test de leur poche. Certains organismes ne respectent pas le RGPD (règlement général sur la protection des données) et la certification a dû être suspendue.

D’autres universités ont opté pour le présentiel sans avoir résolu les problèmes de la surveillance à organiser ni du manque de salles équipées.

Le Conseil d’État, saisi par 17 sociétés savantes et associations professionnelles, vient donc d’annuler partiellement cette aberration (décisions nos 441056, 441903, 447981 du 7 juin 2022), ce dont nous nous réjouissons. L’exigence de passer une certification, même si aucun niveau particulier n’était requis, était contraire au code de l’éducation : « sauf en matière de validation des acquis de l’expérience, les diplômes nationaux ne peuvent être délivrés qu’au vu des résultats du contrôle des connaissances et des aptitudes appréciées par les établissements accrédités à cet effet ». Cependant, la certification est toujours requise pour les licences professionnelles et les BUT.

SUD Éducation 

  • demande l’abandon de la certification obligatoire pour toutes et tous les étudiants, mesure à la fois absurde, dispendieuse et inutile. 
  • dénonce la prédominance de l’anglais, les cadeaux faits à ces organismes privés et l’appauvrissement des études que la certification induit. 
  • demande le remboursement des frais encourus par les étudiant⋅es ainsi que des sommes engagées par les universités, y compris pour couvrir les frais juridiques occasionnés par les recours que les organismes certificateurs ne vont pas manquer de lancer.

Conditions de rentrée 2022 : il y a de quoi s’inquiéter !

SUD éducation a alerté le Ministère de l’Éducation nationale à de nombreuses reprises depuis la crise du Covid : il faut impérativement ouvrir des postes pour améliorer les conditions de travail, pour lutter contre les inégalités scolaires et sociales et il faut revaloriser les salaires des personnels afin de rendre les métiers les plus attractifs.

Au contraire, en 5 ans, Blanquer a supprimé 7 900 postes dans le second degré soit l’équivalent de 166 collèges. Les effets de ces suppressions de postes sont déjà visibles et  les équipes de SUD éducation ont interpellé l’administration au sujet des classes sans enseignant-es tout au long de l’année. L’égalité de traitement des élèves sur le territoire est mise à mal : dans de nombreux collèges, les élèves de troisième vont passer l’épreuve de technologie sans avoir eu cours de technologie cette année !

De même, dans le 1er degré, les créations de postes de ces dernières années ne permettent pas d’assurer les remplacements des personnels absent·es ou la compensation des temps partiels qui sont de plus en plus souvent refusés dans les départements.

L’Éducation nationale manque à ses missions de protection des élèves !

Le service public d’éducation souffre également du manque d’AESH, d’AED, de CPE, d’agent·es et de personnels médico-sociaux. Le manque de personnels produit de la maltraitance envers les élèves les plus vulnérables qui ont, en raison de leurs difficultés scolaires et/ou sociales, le plus besoin de l’école. Quand il n’y a pas assez de personnels AED, CPE ou médico-sociaux, l’éducation nationale ne remplit pas ses missions de prévention des violences et de protection des élèves alors même qu’au moins un·e enfant sur 10 est victime de violences.

Des personnels maltraités et méprisés !

Le manque de personnel conduit les agent·es à prendre en charge toujours davantage de missions et à exploser leurs obligations de service. Le nombre d’heures supplémentaires pouvant être imposées aux enseignant·es a été porté à 2 heures par Blanquer à la rentrée 2022. De plus, en l’absence de personnels médico-sociaux, les CPE, les personnels de Vie scolaire se retrouvent à improviser sans formation un accompagnement social des familles en difficultés. Dans le premier et second degré, les personnels sont accablés par la multiplication des tâches et la surcharge de travail.

Les bas-salaires sont également responsables de la faible attractivité des métiers de l’éducation. À indice égal et hors primes, les salaires réels des personnels ont fondu de près de 40% depuis 1995. SUD éducation revendique de vraies augmentations salariales et l’augmentation du SMIC à 2000 euros bruts.

Enfin, le manque de personnels nuit à la mobilité : moins il y a de postes et plus c’est difficile de muter !

Une contractualisation progressive des métiers de l’Éducation nationale !

On connaît la stratégie du gouvernement pour réduire les dépenses publiques : réduire le nombre de fonctionnaires pour augmenter le nombre de personnels contractuels. Les conséquences de cette politique sont particulièrement alarmantes dans les académies et les départements déficitaires où l’instabilité des équipes et la surreprésentation de personnels précarisés met à mal le service public d’éducation.

Pendant ce temps, l’enseignement privé se porte bien !

En Ille-et-Vilaine, 72 communes ne comptent chacune qu’une école privée et aucune école publique. Dans le Maine-et-Loire, 83 communes sont dans cette situation. À la rentrée 2020, 42% des élèves de Bretagne sont scolarisé·es dans le privé, contre 17% à l’échelle nationale.

Le dualisme scolaire est responsable d’inégalités face à l’éducation et fait payer à toute la population la promotion de l’enseignement religieux au détriment du service public d’éducation. L’État finance à hauteur de 12 milliards d’euros par an l’enseignement privé.

La rentrée 2022, c’est :

  • +3,21% d’augmentation pour le budget de l’enseignement privé !
  • au moins 1730 postes non pourvus à l’issue du concours dans le 1er degré
  • deux fois moins d’admissibles qu’en 2021 pour les concours du second degré,
  • 816 admissibles en maths en 2022 contre 1705 en 2021 !

SUD éducation revendique :

  •  une augmentation générale et conséquente des salaires
  • la création d’un vrai statut de la Fonction publique pour les AESH
  • la titularisation sans condition de tous les professeur·es contractuel·les
  • le retour à un concours de recrutement à bac+3, suivi de 2 années de formation rémunérées et validées par l’attribution d’un Master pour toute·s !

Salaires : À quand de vraies augmentations ? – Tract ESR

Après des années de gel du point d’indice et alors que l’inflation remonte à un niveau historique, la rémunération de la très grande majorité des personnels du service public d’enseignement supérieur et de recherche connaît un réel décrochage. Ce ne sont pas les dispositifs de primes inégalitaires (RIFSEEP et RIPEC) ni les repyramidages au bénéfice d’une minorité qui vont permettre à l’ensemble des personnels d’accéder à un revenu décent.

SUD éducation fait le point sur les mesures ministérielles et porte des revendications pour la revalorisation de nos salaires.

De la LPR et son protocole “Carrière et rémunération” aux repyramidages : quelles évolutions salariales?

La nouvelle orthodoxie ministérielle refuse toute augmentation dite indiciaire (c’est-à-dire du point d’indice et donc du traitement des fonctionnaires) au profit de seules augmentations dites indemnitaires, c’est-à-dire passant par des systèmes de primes inégalitaires et souvent individualisées.

Les BIATSS titulaires ont été les premiers à en faire l’expérience sous la forme du RIFSEEP. Un tel système est étendu par le régime indemnitaire des enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs (RIPEC) prévu par le protocole carrière et rémunération qui accompagne la LPR. Celui-ci prévoit également des opérations de repyramidage (c’est-à-dire d’avancement dans le corps supérieur), destinées à une minorité de collègues de la filière ITRF et de MCF, qui donnent un point déterminant aux chefs de service et aux directions d’établissement dans les perspectives de promotion.

A travers ces dispositifs, le ministère mise sur les primes et les promotions accordées à quelques titulaires pour ne pas s’engager dans une revalorisation salariale d’ensemble.

Alors que Macron annonce un report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans et donc une augmentation de la durée de cotisation, la question du salaire et donc des cotisations salariales est aujourd’hui centrale. Nos revenus, ce sont nos salaires!

Une politique salariale pour combattre les inégalités !

Dans le cadre de la LPR et du protocole qui l’accompagne, tou-te-s les EC ont bénéficié d’une première augmentation de leur prime statutaire mais une petite minorité va pouvoir cumuler jusqu’à 30 000 € annuel de primes (sans compter les éventuelles PEDR maintenues de droit et les heures complémentaires accordées contre l’exercice de certaines fonctions), ce qui accroît encore les inégalités au sein d’un même corps et plus largement entre les personnels de l’ESR : rappelons que le salaire net médian des BIATSS contractuel-le-s tourne autour de 1450€ et que les enseignant-e-s contractuel-le-s se voient souvent proposer des contrats à temps partiel rémunérés 800 euros par mois.

Chez les personnels BIATSS, les femmes représentent plus des 2/3 des catégories B et C et sont sur-représentées parmi les personnels travaillant à temps partiel. Chez les enseignant-e-s, les heures complémentaires profitent essentiellement aux hommes; alors que les femmes sont plus souvent contraintes de prendre en charge la garde des enfants et sont bien plus souvent à temps partiel. L’égalité salariale et la lutte contre la précarité sont pourtant des enjeux essentiels de l’émancipation des femmes.

SUD éducation revendique une redistribution plus juste des richesses pour lutter contre les inégalités. Pour la seule année 2020, 51 milliards d’euros de dividendes ont été distribués aux actionnaires des entreprises du CAC 40, les richesses produites doivent permettre d’augmenter les salaires pour tendre vers une vraie égalité salariale.

Un revenu décent d’au moins 2000 € bruts

Le gouvernement a annoncé par voie de presse en pleine campagne électorale son projet d’augmentation du point d’indice, néanmoins aucune mesure n’a encore été prise. La valeur du point d’indice a baissé comparativement à l’inflation de près de 34% entre 1995 et 2021. En 2022, l’inflation risque d’atteindre 4%. Ceci rend populaire la revendication du point d’indice. Cependant, une simple augmentation du point d’indice aura pour conséquence d’augmenter bien davantage les hauts revenus que les bas salaires dans l’enseignement supérieur.

Cela signifie qu’à indice égal et hors primes, les salaires réels des personnels ont fondu de près de 40% depuis 1995.

Il faut au contraire tendre vers l’égalité salariale. C’est pourquoi il faut une augmentation générale des revenus inversement proportionnel aux revenus actuels pour garantir à tou-te-s les collègues, précaires y compris, un revenu décent d’au moins 2000 € bruts. Il faut donc une refonte des grilles indiciaires des agent⋅es, pour garantir que plus les salaires sont faibles, plus ils seront augmentés. Il faut garantir par ailleurs que les précaires bénéficient de la même grille pour leurs salaires, tenant compte de toute leur ancienneté professionnelle.

SUD éducation revendique :
  • Un salaire minimum porté immédiatement à 2000 euros bruts;
  • L’indexation des salaires sur l’inflation pour garantir le maintien du niveau de vie des personnels en activité et à la retraite;
  • Réintégrer dans le salaire toutes les primes : fin du RIFSEEP et du RIPEC
  • Contractualiser toutes et tou-te-s les doctorant⋅es qui le souhaitent
  • Un remboursement intégral des frais de déplacement des personnels dans le cadre de leurs missions, suivant le barème fiscal;
  • A travail égal, salaire égal : en finir avec les inégalités entre les femmes et les hommes, et entre contractuel·les et titulaires

Télécharger le document : SALAIRES : À quand de vraies augmentations? – Tract ESR (format pdf)

Canicule, se protéger toutes et tous – SUD éducation Rennes 1 fait le point

Une canicule est annoncée sur le territoire à partir du mercredi 15. Il s’agirait alors de la vague de chaleur la plus précoce jamais observée. La chaleur très importante, dans des espaces de travail inadaptés, pèsera lourdement sur la santé et les conditions de travail des personnels.

Quelques rappels sur les obligations de l’employeur face à la canicule :

1/ Le cadre légal:

> Obligation générale de sécurité:

D’une manière générale, il incombe à l’employeur de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’assurer la sécurité et la santé physique et mentale des travailleurs (Code du Travail, article L 4121-1). Selon ce même article, les mesures devant être prises correspondent à des actions de prévention, d’information et de formation ainsi que la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés.
De telles mesures doivent donc être prises lorsque des conditions climatiques extrêmes les justifient.

> Obligations spécifiques de l’employeur en matière de fortes chaleurs:

Si il n’existe pas en droit français de température maximale pour exercer son activité professionnelle, un certain nombre de mesures doivent être prises par l’employeur en ce qui concerne la chaleur excessive en milieu professionnel.

-> Permettre aux salariés de se désaltérer
-> Assurer une adaptation du lieu de travail en matière de température.
-> Les postes de travail extérieurs doivent être aménagés de telle sorte que les travailleurs soient protégés contre les conditions atmosphériques dans la mesure du possible

2/ Vous pensez être en danger : que faire ?

Le droit de retrait, prévu à l’article L 4131-1 du Code du travail, permet aux salarié-es ayant un motif raisonnable de penser qu’ils et elles se trouvent dans une situation de travail présentant un « danger grave et imminent » pour leur vie ou leur santé de stopper leur travail. Pour cela il faut en avertir immédiatement son employeur.

Autre dispositif : relever systématiquement les températures sur vos lieux de travail, les notifier sur le registre santé et sécurité au travail (document officiel permettant d’interpeller l’employeur qui doit faire cesser le danger et  intervenir pour rétablir des conditions de travail acceptables).
> Ce RSST est disponible directement à l’onglet SOS de son ENT


Obtenir des aménagements horaires pour vous permettre de commencer plus tôt le matin, et finir plus tôt et éviter ainsi les fortes chaleurs.

Obtenir de l’eau fraiche à disposition, des ventilateurs, des stores aux fenêtres.

Canicule : se protéger toutes et tous, s’engager dans la reconversion écologique

Une canicule est annoncée sur le territoire à partir du mercredi 15 ou du jeudi 16 juin. Il s’agirait alors de la vague de chaleur la plus précoce jamais observée. La chaleur très importante, dans des espaces scolaires inadaptés, pèsera lourdement sur la santé des élèves et sur les conditions de travail des personnels. Elle pourrait rendre très difficile le passage des épreuves écrites des enseignements généraux du baccalauréat professionnel (à partir du 14 juin), de l’épreuve de philosophie du baccalauréat général et technologique (15 juin), et des épreuves anticipées de français en première (16 juin). Il est de la responsabilité du gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour, dans l’immédiat, protéger les élèves et les personnels et, de façon urgente, s’engager dans la reconversion écologique et sociale de l’École et de la société.

Notre hiérarchie est directement responsable de notre santé et de nos conditions de travail. Pourtant, en dépit de l’annonce de cette vague de chaleur, aucune consigne claire n’a à ce jour émané du ministère. Alors que les épisodes caniculaires se répètent et deviendront plus fréquents, plus longs et plus intenses de façon certaine du fait du dérèglement climatique, l’Éducation nationale n’a pas conçu de plan d’ampleur pour rénover ou reconstruire des locaux souvent dégradés, mal isolés, mal ventilés, ni pour végétaliser des cours de récréation massivement bitumées. En conséquence, les élèves arriveront en classe dans des établissements où la température risque d’excéder 30° C dès la matinée. Plus largement, le gouvernement n’agit pas sur les causes du dérèglement climatique, à l’origine de ces épisodes caniculaires.

SUD éducation appelle les personnels à faire respecter leurs droits et ceux des élèves :

  • En remplissant les Registres de Santé et Sécurité au Travail (RSST) obligatoire dans les établissements et écoles ;
  • En saisissant par écrit collectivement les CHSCT départementaux et académiques ;
  • En refusant de se mettre en danger lorsque la température est manifestement excessive, et en faisant collectivement exercice de leur droit de retrait après avoir mis en sécurité les élèves (dans la salle la plus fraîche de l’établissement par exemple).
    Pour être informé·e des outils disponibles, SUD éducation met à disposition des personnels une fiche pratique, à retrouver ici : https://www.sudeducation.org/canicules-des-outils-pour-agir-sur-les-effets-et-les-causes-du-dereglement-climatique/embed/#?secret=SOIjTDoirQ#?secret=kRqqTQ3u1p SUD éducation exige de toute urgence :
  • – L’adaptation du calendrier des épreuves écrites de la semaine, pour que toutes aient lieu le matin et aucune l’après-midi et, si nécessaire, le report des épreuves.
  • La fermeture des écoles, collèges et lycées partout où cela semble nécessaire aux personnels et aux parents.
  • SUD éducation revendique des actions sur les causes et les effets du dérèglement climatique :
  • L’instauration de températures minimales et maximales de travail ; le contrôle effectif des températures dans les bâtiments par les CHSCT ;
  • Des moyens pour l’hôpital public, pour le rendre capable d’affronter des épisodes caniculaires intenses et longs ;
  • Un plan de rénovation ou de reconstruction des bâtiments scolaires pour les isoler et les ventiler ;
  • La végétalisation des cours de récréation ;
  • Des objectifs de réductions des émissions de gaz à effet de serre réellement contraignants pour l’État et les entreprises ; des politiques de rupture pour la justice sociale et environnementale.

La Fabrique des pandémies – Projection/débat 23 juin – Organisé par la commission Ecologie de l’Union Syndicale Solidaires 35

Préserver la biodiversité c’est protéger notre santé

Projection – débat au cinéma Arvor à Rennes en présence de Marie Monique Robin jeudi 23 juin 2022 à 20h15

Organisé par la commission Ecologie de l’Union Syndicale Solidaires 35 avec le soutien du collectif EPolAr (Écologie Politique en Armorique)

Depuis les années 1970, le rythme d’apparition de nouvelles maladies émergentes s’est accéléré. Ce sont le plus souvent des zoonoses, c’est-à-dire des maladies présentes chez les animaux avant de se transmettre et de se développer chez les humains. Quels sont les mécanismes à l’oeuvre ? C’est à cette question que « La fabrique des pandémies » répond en donnant la parole à une douzaine de scientifiques qui nous mettent en garde : si nous continuons de détruire les écosystèmes, nous connaîtrons « une ère d’épidémie de pandémies », pour reprendre les mots du parasitologue Serge Morand (CNRS), l’un des pionniers français de l’écologie de la santé.

Après la publication de son livre du même nom, Marie Monique Robin propose « de magnifiques images et des paroles fortes ! Je voulais vraiment montrer la beauté de la biodiversité, en donnant envie de la
protéger. Le film apportera aussi un éclairage inédit en donnant la parole à des scientifiques et spécialistes de terrain, qui ont l’impression de prêcher dans le désert. Curieusement, l’impressionnante expertise qu’ils
ont accumulée est largement ignorée des politiques qui se contentent de parer au plus pressé– avec des mesures sanitaires et des vaccins – sans s’attaquer aux causes qui sont à l’origine des pandémies….en
remettant de la cohérence dans les désordres qui nous assaillent et en fournissant des outils à tous ceux, citoyens, associations et organisations internationales, qui oeuvrent pour que le « Jour d’après » ne ressemble pas au « Jour d’avant »…… Ce film est un hommage à la nature, que nous ne pouvons plus continuer à sacrifier, sous peine de sacrifier nos propres enfants… »

L’opposition entre la préservation de la planète et la création d’emplois, entre la fin du mois et la fin du monde, est une imposture. Il faut interroger les fondements du capitalisme et dénoncer ses impacts
globaux, sociaux et écologiques. En Bretagne par exemple, l’activité agricole et agroalimentaire est emblématique d’un modèle de développement mortifère, où les rapports déséquilibrés établis avec la nature et avec les autres régions du monde génèrent des conséquences socio-économiques, écologiques et sanitaires bien au-delà du territoire régional.

Venez débattre de toutes ces questions fondamentales à l’issue du film.

webFlyerA4FabriquePandemies230622 : Télécharger

Courrier de SUD éducation au Ministre pour l’attribution de l’indemnité REP/REP+ pour les AESH

SUD éducation vient de gagner l’attribution de l’indemnité REP/REP+ pour les personnels AED. Le combat continue pour que les AESH puissent y avoir droit également.

SUD éducation a écrit au Ministre Ndiaye afin demander le paiement de l’indemnité REP/REP+ pour les AESH.

à Paris, le 31 mai 2022,

à Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse,

110 rue de Grenelle,

75007 Paris

Objet : attribution de l’indemnité REP/REP+ pour les personnels AESH, 

Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale, 

La fédération SUD éducation entend, par le présent courrier, attirer votre attention sur l’inégalité de traitement que subissent les personnels AESH exerçant dans les Réseaux d’Éducation Prioritaire et dans les Réseaux d’Éducation Prioritaire renforcés. 

Le cadre réglementaire défini dans le décret 2015-1087 du 28 août 2015 portant régime indemnitaire spécifique en faveur des personnels exerçant dans les écoles ou établissements relevant des programmes « Réseau d’éducation prioritaire renforcé » et « Réseau d’éducation prioritaire » et stipule dans son article 1 :

 “Les personnels sociaux et de santé affectés dans les écoles ou établissements mentionnés à l’alinéa précédent bénéficient de l’indemnité dans les conditions et selon les modalités prévues au présent chapitre.” 

Les AESH font pleinement partie des personnels sociaux. Le niveau de diplôme attendu des personnels recrutés en qualité d’AESH, tel que défini par la circulaire 2014-083 du 8 juillet 2014, en fait des personnels médico-sociaux. 

Dès lors, les AESH doivent être regardés comme exerçant des missions similaires à celles des autres personnels médico-sociaux, ce qui implique que leur sont applicables les dispositions du décret 2016-1171 du 29 août 2016 et notamment son article 11. 

Les agents contractuels régis par le présent décret perçoivent, dans les mêmes conditions que les agents titulaires exerçant les mêmes fonctions, les primes et indemnités dont ces derniers bénéficient, sauf disposition réglementaire en réservant expressément le bénéfice aux seuls fonctionnaires.

À ce titre, la fédération SUD éducation requiert l’attribution de l’indemnité REP/REP+ dans les mêmes conditions que les autres personnels médico-sociaux exerçant dans les écoles ou établissements relevant des programmes « Réseau d’éducation prioritaire renforcé » et « Réseau d’éducation prioritaire ». 

Enfin, nous attirons votre attention sur l’arrêt n°452547 rendu par le Conseil d’État le 12 avril 2022, qui enjoint au Premier ministre d’ajouter les Assistant·es d’éducation à la liste des personnels bénéficiant de l’indemnité REP/REP+ au titre de l’article 1er du décret du 29 août 2016 relatif aux agents contractuels recrutés pour exercer des fonctions d’enseignement, d’éducation et d’orientation dans les écoles, les établissements publics d’enseignement du second degré ou les services relevant du ministre chargé de l’éducation nationale. Le Conseil d’État relève que cette “indemnité vise, d’une part, à prendre en compte les sujétions particulières attachées aux conditions d’exercice par ces personnels de leurs fonctions et à les inciter à demander une affectation et à servir durablement dans ces écoles ou établissements, de façon à y améliorer la stabilité des équipes pédagogiques et de vie scolaire, et, d’autre part, à la suite de la modification du décret du 28 août 2015 par le décret du 28 juin 2021, à valoriser l’engagement professionnel collectif des équipes exerçant dans une école ou un établissement relevant du programme REP+.”

La fédération SUD éducation vous demande en conséquence de bien vouloir satisfaire aux revendications des personnels AESH et d’attribuer l’indemnité REP/REP+ à ces personnels dans les mêmes conditions que les autres personnels médico-sociaux.  

Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de nos respectueuses salutations.

Télécharger le document : Courrier SUD éducation (format pdf)

Lutte contre l’illettrisme : le ministère et l’inspection générale se défaussent sur les enseignant⋅es

L’inspection générale de l’éducation nationale a publié un rapport en mai 2022 portant sur la lutte contre l’illettrisme.

SUD éducation partage un double constat alarmant.

D’abord, près de 10 % des enfants de 16 ans sont dans une situation qui relève de l’illettrisme (pour une moitié d’entre eux) ou s’en approche (pour l’autre moitié). Cela signifie que dans chaque classe de 35 élèves de lycée général et technologique, environ trois élèves se trouvent dans une telle situation.

Ensuite, l’inspection générale relève qu’il n’existe à l’heure actuelle aucun pilotage stratégique à l’échelle nationale ou académique.

Mais c’est pour aussitôt faire peser le poids de la responsabilité de l’échec de l’institution sur les personnels enseignants, qui vivraient “comme une fatalité” l’échec des élèves, qui serait le résultat de la “négligence” des personnels. L’inspection explique ainsi que les personnels ne s’approprieraient pas suffisamment les résultats des évaluations nationales, comme si les enseignant⋅es n’étaient pas capables de comprendre qu’un⋅e élève éprouve des difficultés de lecture. Et d’ajouter que les élèves méritent une “excellence pédagogique”, en ajoutant une liste de dispositifs déjà mis en œuvre par les enseignant⋅es.

Pour permettre aux personnels de mettre en œuvre les dispositifs pédagogiques adaptés, il est nécessaire de consacrer des moyens importants à l’éducation, à commencer par une augmentation significative du taux d’encadrement et le renforcement des moyens accordés à l’éducation prioritaire. De même, la formation continue des personnels doit permettre une appropriation et une construction collectives, sur un temps long. Pour l’heure, la formation est trop souvent uniquement un moyen pour le ministre d’imposer ses vues en matière de pédagogie aux personnels.

La logique de ce rapport est simple : il s’agit d’en demander encore plus aux personnels, sans s’attaquer aux causes de l’illettrisme et des inégalités sociales.

SUD éducation revendique un plan d’investissement massif dans l’éducation permettant de réduire drastiquement les effectifs en classe : 20 élèves maximum en élémentaire et au collège (16 en REP), retour des dispositifs plus de maîtres que de classe et des réseaux d’aide démantelés alors qu’ils ont fait la preuve de leur efficacité. SUD revendique un Rased complet par groupe scolaire et un⋅e enseignant⋅e supplémentaire pour cinq classes. Une attention particulière doit enfin être portée à l’école inclusive, qui souffre particulièrement du manque de moyens.

PDF : https://www.sudeducation.org/wp-content/uploads/2022/05/Linspection-generale-de-leducation-nationale-a-publie-un-rapport-en-mai-2022-portant-sur-la-lutte-contre-lillettrisme..pdf

Scandale des Jobdating : la conséquence d’années successives de casse du service public d’éducation – Communiqué de SUD éducation

L’académie de Toulouse, dès le 30 mars, et l’académie de Versailles, à partir du 30 mai, ont mis en œuvre une procédure de “jobdating”. Celle-ci fait aujourd’hui scandale. Il s’agit d’une procédure accélérée de recrutement de personnels contractuels enseignants, mais aussi d’infirmiers et AESH. Les entretiens de recrutement durent entre 20 et 30 minutes et sont menés par des inspecteurs·trices. La seule condition de recrutement, pour les postes d’enseignant·es, est d’être titulaire d’un bac +3 minimum. 

SUD éducation dénonce sans ambiguïté aucune cette procédure. Le caractère expéditif du recrutement laisse entendre à la société que les compétences professionnelles et les connaissances disciplinaires nécessaires pour exercer les missions concernées sont minimales. Il jette le discrédit sur les parcours de formation initiale dont ont bénéficié les professeur·es actuellement en poste. Ce nouveau mode de “prof bashing” est renforcé par la communication effectuée autour de ces job dating par les rectorats et les médias qui s’en emparent. 

Cette procédure révèle l’état de délabrement dans lequel se trouve le service public d’éducation après plusieurs décennies de casse par les gouvernements successifs. Le métier n’attire plus les étudiant·es, comme en témoignent les chiffres des concours du premier et du second degré. Le nombre d’admissibles au CRPE, à titre d’exemple, est cette année particulièrement inquiétant. Les causes de cette crise du recrutement sont connues : déclassement salarial, moyens insuffisants, contre-réformes successives, casse de la formation initiale. Pour SUD éducation, il est plus que jamais nécessaire d’exiger un plan d’urgence pour l’éducation qui prenne en compte tous ces aspects. 

Pour autant, les futur·es collègues qui sont recruté·es en ce moment ne sont pas à blâmer. Au contraire, SUD éducation les assure dès à présent de tout son soutien dans les épreuves qu’ils et elles auront à affronter. Partout, SUD éducation défendra ces collègues précaires, comme nous l’avons toujours fait. 

Télécharger le document : CP jobdating (format pdf)