Le 18 décembre est la journée internationale des migrant·es. C’est l’occasion pour nos organisations syndicales et associations de parents d’élèves de rappeler notre solidarité avec les personnes exilées, hommes, femmes et enfants.
Nous dénonçons la multiplication des mesures d’expulsions et la mise à la rue d’enfants et familles rennaises. En janvier 2021, nous faisions un recensement non exhaustif de 108 enfants rennais menacés d’expulsion avec leur famille. Ce chiffre n’a pas baissé : de très nombreuses familles déboutées du droit d’asile continuent de recevoir des Obligations de Quitter le Territoire Français, et les conditions de vie de ces familles et de ces enfants se sont largement dégradées.
Depuis l’été dernier, une centaine de personnes et familles sans-papiers sont sans solution de logements. D’abord contraintes de vivre au campement des Gayeulles, elles ont temporairement trouvé refuge dans les locaux d’associations, organisations syndicales ou encore de l’université de Rennes 2. La majorité d’entre elles sont victimes de la loi « Asile et immigration » que nous dénonçons depuis 3 ans car elle a instauré des restrictions au droit d’asile par l’accélération des procédures. Déboutées du droit d’asile, ces familles se retrouvent aujourd’hui sans logement, contraintes de vivre dans des conditions indignes. L’ensemble de ces enfants sont scolarisés dans des écoles, collèges et lycées de Rennes ou de la métropole. Mais, comment ces
enfants peuvent-ils suivre une scolarité normale et sereine dans de telles conditions ? Nous demandons leur régularisation et exigeons que les pouvoirs publics mettent ces familles à l’abri, de manière pérenne et sans condition.
Nous dénonçons la politique de suspicion menée à l’encontre des Mineur·es non-accompagné·es. L’État a mis en place un fichier national biométrique des mineur·es non accompagné·es dit fichier AEM (Appui à l’Évaluation de la Minorité) avec prise d’empreintes, photos d’identité et données à caractère personnel. Ce fichier fait du passage en préfecture un préalable à toute mesure de protection de l’enfance. L’utilisation de ce fichier par de nombreux départements, dont l’Ille-et-Vilaine depuis janvier 2021, a démontré sa nocivité : mineur.es laissé.es à la rue dans l’attente de leur passage en préfecture, mesures d’éloignement à l’égard de ceux et celles « déclaré.es » majeur.es, etc. Nous nous opposons à cette politique qui donne clairement la priorité au contrôle de l’immigration sur l’aide sociale à l’enfance et par voie de conséquence sur l’accès à
l’éducation. Nous défendons le respect des droits de l’enfant par l’instauration d’une présomption de minorité, la détermination de la minorité basée sur l’état civil et l’abandon des tests osseux.
Nous réclamons un véritable enseignement adapté pour les élèves allophones. Sous couvert d’inclusion, le ministère a réduit les dotations horaires pour la prise en charge des élèves étranger·ères au sein des UPE2A (Unités Pédagogiques pour Élèves Allophones Arrivants). Le nombre d’UPE2A est très insuffisant et ne répond pas aux besoins réels en France et dans notre académie. Les classes d’UPE2A sont de plus en plus surchargées et plusieurs élèves allophones ne peuvent être accueilli·es dans ces dispositifs et sont placé·es dans des classes ordinaires. Ces situations sont la conséquence directe d’une politique de restriction budgétaire et de suppression des postes. Elle fait fi des besoins spécifiques de ces élèves marqué.es par des parcours migratoires longs et de plus en plus dangereux et qui ont parfois subi la guerre. L’UPE2A est pour ces élèves un
espace qui permet de découvrir et s’adapter progressivement au fonctionnement de l’école en France, mais aussi de se reconstruire avec des pair·es qui ont aussi vécu l’exil et le déracinement.
Pour toutes ces raisons, nos organisations syndicales et associations de parents d’élèves appellent à participer à la journée mobilisation du 18 décembre en soutien aux migrant·es.