Créer du collectif en intervenant en Conseil d’Administration

Les Conseils d’Administration dans les établissements du second degré sont trop souvent relégués à un rang consultatif et se bornent à valider ou non les décisions de l’administration qui s’appliqueront quoi qu’en disent les membres des personnels, des élèves et des parents. Pour autant, il y a un enjeu certain à participer au CA, à y porter les revendications des personnels, à y défendre le service public d’éducation mais aussi à se saisir de cette instance pour impulser un fonctionnement plus démocratique, et éviter les passe-droits.

Pourquoi se présenter en CA ?

→ Avoir les informations et les diffuser : sans participation au CA, il est difficile de savoir comment le budget est utilisé, comment les heures allouées à l’établissement sont réparties, comment les contrats sont passés, etc. Et derrière ces informations « locales », ce sont bien les politiques de l’éducation qui se dessinent ! Le CA, faute de mieux, est donc au moins l’instance qui permet d’avoir une vision d’ensemble des choix faits au sein de l’établissement et au-delà par l’administration. Connaître les choix de l’administration, c’est avoir la faculté de les critiquer.
→ Construire du collectif. Le CA ne doit pas être l’apanage d’une équipe réduite de « spécialistes » qui ne rendent de compte à personne. Au contraire, la préparation des CA est l’occasion pour les collègues de se réunir (en Assemblée générale ou en heure d’information syndicale), de débattre de la situation et de définir ensemble des positions collectives et des moyens d’action. Ensemble on est plus fort : le CA et sa préparation peuvent être un pivot de l’action collective !
→ Instaurer le rapport de force. Enfin, le CA est un moment de confrontation avec la hiérarchie. Qui plus est, cette confrontation est publique, devant les parents d’élèves notamment. Les passes d’armes qui s’y déroulent avec les directions d’établissements sont autant d’occasions pour montrer notre détermination et notre capacité à faire respecter les règles. Comme dans toutes les instances, à SUD éducation, on ne (se) laisse pas faire !

Pourquoi construire une liste syndicale unitaire ?

L’union fait la force. Les tensions dans les équipes vont permettre aux directions d’établissement d’opposer les personnels et de faire croire que leurs intérêts divergent. En tant que syndicalistes SUD, nous construisons du collectif et nous replaçons l’intérêt des élèves et des personnels au cœur des préoccupations. Les baisses de moyens ainsi que la privation des heures nécessaires pour mettre en place un enseignement en groupe ou certaines options vont avoir pour conséquence des tensions dans les équipes. Il est capital de sortir de la mise en concurrence des personnels et des disciplines et de porter avec l’ensemble des personnels la nécessité d’obtenir les heures nécessaires à la réalisation du service public d’éducation.
Notre message aura plus de force s’il est porté d’une et même voix par les membres des personnels au CA, qu’importe leur statut et leur appartenance syndicale. C’est pourquoi SUD éducation porte des listes unitaires, sans forcément tenir compte de l’appartenance syndicale ou non. Ces listes unitaires doivent porter la voix du collectif et non leur opinion propre. Dans la profession de foi, ces listes s’engagent à porter les décisions prises en heures d’information syndicale et en assemblée générale des personnels en favorisant la recherche du consensus. Parfois, cela n’est pas possible. Dans ce cas, il faut construire une liste syndicale la plus large possible, de manière à rassembler toutes celles et tous ceux qui se retrouvent dans un projet démocratique.

Quels engagements ?

Au-delà d’engagements qui répondent à des questions locales, quelques grands principes peuvent être mis en avant dans une profession de foi. Il s’agit de promouvoir un fonctionnement démocratique de la liste. Par exemple, il est nécessaire que les points importants de l’ordre du jour soient débattus en amont en heure d’information syndicale, et que les membres du CA votent conformément à ce qui se décide lors de la réunion. De la même manière, les CA feront l’objet d’un compte-rendu diffusé aux personnels afin que les équipes puissent se rendre compte des débats et des positions exprimées au CA et des votes. Cette méthode permet aux personnels de prendre des décisions démocratiquement, et d’expérimenter directement ce qu’est un fonctionnement autogéré. Elle est aussi la garantie que les membres du CA détiennent un mandat impératif, qui porte les revendications et les positions des personnels sans se servir de leur statut pour obtenir des avantages personnels (HSA, IMP, crédits disciplinaires, etc.).

Fonctionnement du CA : ce que l’on peut exiger

Le CA n’est en règle générale pas une instance démocratique dans laquelle on peut faire avancer nos revendications. En revanche, c’est un jalon du rapport de force avec la direction et, à travers elle, avec l’administration. Concrètement : se battre pied à pied pour faire respecter des règles de fonctionnement, énoncer publiquement quelques vérités salutaires à travers des motions, cela permet d’instaurer un climat favorable à la défense des personnels. Par ailleurs, cela permet de faire du lien avec les parents d’élèves, en se réunissant avant le CA ou en demandant une suspension de séance pour discuter des motions, par exemple. Montrer à la direction que l’on ne (se) laisse pas faire, voilà l’un des enjeux de la présence syndicale en CA ! Et pour cela, voici en quelques points ce que l’on peut exiger, ainsi que les articles à opposer à la direction en cas de conflit ou de réticence.

Obligation d’information

La direction a une obligation d’information des membres du CA. L’article R421-25 lui fait obligation de communiquer les documents préparatoires au moins huit jours à l’avance. N’hésitez pas à le rappeler à l’administration, et à faire fixer au moins ce délai dans le règlement intérieur du CA.

Ordre du jour et motions
Le CA n’adopte plus l’ordre du jour, qui est désormais fixé par la présidence. Cela montre bien quel est le mépris dans lequel l’administration tient les personnels comme les usagers et usagères. Néanmoins, les membres du CA peuvent demander qu’un point soit mis à l’ordre du jour : l’administration est tenue d’en “tenir compte”, comme l’indique l’article R421-25 du code de l’éducation.

Les membres du CA peuvent aussi proposer des motions. Ces motions sont un court texte qui exprime la position des personnels, des parents, des élèves. Ce texte doit être joint au PV de la séance et à son compte-rendu transmis à l’administration. L’intérêt d’une motion est qu’elle permet de marquer une position commune.

Obligation de réunir le CA et quorum

Le CA ne peut se réunir valablement que si le quorum est réuni. Lorsque le dialogue est compliqué ou rompu avec l’administration, il peut être utile d’organiser conjointement avec élèves et parents le refus de siéger, afin que la majorité des membres du CA ne soit pas atteinte. La direction doit alors convoquer un nouveau CA entre cinq et huit jours plus tard, sauf urgence.
Lorsqu’il est question de la répartition des moyens, comme sur d’autres questions relatives à l’autonomie des établissements, la commission permanente doit impérativement avoir été réunie. Cette dernière peut exiger la consultation d’un conseil pédagogique, pour obliger l’administration à affronter l’ensemble de la communauté éducative. Ce peut également constituer un levier démocratique pour que l’ensemble des personnels soit informé des choix effectués par l’administration. Attention, la démocratie formelle atteint vite ses limites : si le CA refuse la DHG, lors de sa deuxième présentation la présidence aura de toute façon le dernier mot, et imposera la répartition présentée.
De même, si la moitié des membres du personnel au CA demande la convocation d’un CA extraordinaire, l’administration est obligée de l’organiser sur l’ordre du jour proposé. Menacer de recourir à ce moyen peut conduire l’administration à accepter de traiter des points qu’elle se refuse à mettre dans l’ordre du jour.

Pour aller plus loin

https://www.sudeducation.org/guides/le-conseil-dadministration-en-college-et-lycees/embed/#?secret=aaIUXqs4Si

https://www.sudeducation.org/guides/guide-budget-des-eple/embed/#?secret=gi1EXOVylr

https://www.sudeducation.org/guides/dhg-colleges-et-lgt-tout-ce-quil-faut-savoir-pour-ne-pas-se-faire-avoir/embed/#?secret=tkserSdnXH

Transition d’élève : accompagner, soutenir, protéger

Si l’Éducation nationale ne se donne pas les moyens d’accompagner un·e élève ou un personnel dans sa transition de genre, de l’appeler par le prénom et le pronom choisis, elle exerce une maltraitance institutionnelle. Les élèves ont principalement besoin d’écoute, d’accompagnement, de suivi et de soutien. Il est donc nécessaire de former les élèves ainsi que tous les personnels afin de garantir un environnement bienveillant et sécurisé à l’élève trans. Les adultes doivent s’assurer que l’élève est bien respecté.e dans son identité et qu’il ou elle ne subit aucune discrimination.

Assignation de genre

Dès la naissance, les enfants sont assigné·es à un genre, féminin ou masculin, au regard des attributs de leur corps biologique. Les études de genre ont pourtant bien montré la nécessité de dissocier sexe d’une part, et genre d’autre part (c’est-à-dire la construction sociale des identités). De fait, la question des identités trans met en lumière les problèmes que pose l’assignation de genre. Les personnes trans sont obligé·es de se battre quotidiennement pour faire valoir leur identité face aux discriminations et violences transphobes systémiques.

Ils et elles subissent des injonctions contradictoires quant à leur apparence physique. L’injonction au « passing » (c’est-à-dire répondre aux normes de genre correspondant à son identité) s’abat de façon contradictoire sur les personnes trans : à la fois on les accuse d’être fausses si elles ne s’y conforment pas, et, dans le même temps, on les accuse de reproduire et de véhiculer des stéréotypes lorsqu’elles le font. Souvent, elles ont également à subir des questions intrusives sur leur corps (à savoir s’ils et elles sont opéré·es, s’ils et elles suivent un traitement hormonal) qui violent leur intimité.

  • L’autodétermination, le respect des parcours de chacun·e et des prénoms et pronoms d’usage doivent s’imposer dans l’ensemble de la société à commencer par l’école (changements de prénom sur les listes d’appel, sur le carnet de correspondance, sur l’ENT, etc.)

Ce que dit la loi :

L’article 225-1 du Code Pénal fait entrer dans le champ des discriminations les critères d’orientation et d’identité sexuelles.

L’article R 624-3 et s. sanctionne injures et diffamations non publiques liées à l’identité et l’orientation sexuelles.

L’article 132-77 du Code Pénal stipule que « dans les cas prévus par la loi, les peines encourues pour un crime ou un délit sont aggravées lorsque l’infraction est commise à raison de l’orientation ou identité sexuelle de la victime ».

Comment accompagner et soutenir un.e élève trans ?

Écouter et Soutenir les élèves trans de façon individualisée

Écoutez l’élève et soyez attentif à son histoire et à ses besoins spécifiques. Cette écoute bienveillante ne doit pas être intrusive et les questions posées ne doivent pas toucher à l’intimité de l’élève qui relève de sa vie privée. Un·e élève qui fait un coming-out trans, à une seule personne ou beaucoup plus publiquement, doit être extrêmement entouré·e et soutenu·e. Il importe que l’équipe pédagogique soutienne la personne.

L’auto-définition

Laissez les élèves, qui sont des enfants et/ou des adolescent·e·s se définir elles/eux·mêmes. Cela signifie qu’une personne qui n’est pas conforme aux normes du genre qui lui a été attribué à la naissance n’est pas trans tant qu’elle ne l’a pas déclaré.

De même, il ne nous appartient pas de juger de la pérennité ou de la légitimité d’une identité : si un·e élève nous fait part de sa transidentité, il est inacceptable de jouer de notre position pour exercer une pression à une définition qui nous conviendrait davantage, dans un sens ou dans l’autre.

Le prénom et pronom choisis

Utilisez les pronoms et prénom choisis par l’élève s’il ou elle vous le demande. Accordez une attention particulière aux réactions des autres élèves et veillez à ce qu’ils et elles respectent leur camarade. Il faut à la fois faire preuve de pédagogie et de patience en les reprenant lorsqu’ils ou elles se trompent mais aussi faire preuve de fermeté lorsqu’ils et elles se moquent de lui ou elle. Protégez l’élève, sécurisez-le.la aussi bien psychologiquement que physiquement. Il ou elle est un.e élève qui ne doit subir aucune discrimination.

Le changement de prénom dans les documents courants

Dans la mesure du possible et à la demande de l’élève, il est possible de modifier les noms dans les documents internes comme sur les listes d’appel, le carnet de correspondance, carte de cantine…

Le bon genre

Avec l’accord et à la demande de l’élève, utilisez systématiquement le bon genre pour s’adresser à (lui.elle). Sécurisez un environnement bienveillant pour permettre à l’élève de vivre dans le genre qui lui correspond en laissant de la place pour que la transidentité s’exprime par des discours inclusifs, par la visibilité des thématiques trans dans les supports pédagogiques, dans la littérature, mais aussi par des exercices de théâtre par exemple.

Les espaces genrés dans l’établissement (toilettes et/ou vestiaires)

A la demande de l’élève, les enseignant·es peuvent proposer des solutions pour les espaces genrés dans l’établissement (toilettes et/ou vestiaires) et soutenir l’élève dans sa volonté d’utiliser un espace qui lui semble plus adapté. Les personnels peuvent autoriser l’usage des toilettes des personnels, l’utilisation d’une pièce spécifique pour se changer en cours d’E.P.S.

Le bien être de l’élève

Montrez-vous particulièrement vigilant·e vis-à-vis des signes de mal-être qui pourraient apparaître ou s’aggraver. Face au mal-être de l’élève, il faut être particulièrement attentifs et attentives aux pensées suicidaires et faire lien avec le ou la psychologue scolaire en s’assurant que ce ou cette psy n’est pas transphobe et qu’il ou elle est en mesure d’aider l’élève.

Il est toujours utile de prendre contact avec des associations d’auto-organisation trans et de mettre élève ou collègue en contact avec elles également pour rompre son isolement. Il ou elle peut rencontrer des personnes concerné.es et échanger avec elles sur sa situation.

Les familles

Ne parlez surtout pas de la transidentité d’une personne à sa famille ou à d’autres personnes sans sa demande explicite. Beaucoup de jeunes trans ne bénéficient pas du soutien de leur famille. Certaines familles rejettent leur enfant au point de les mettre à la rue ou de le contraindre à quitter le domicile familial

Parlez de la transidentité à la famille si l’élève le souhaite et accompagnez-le au mieux.

Comment sensibiliser les élèves et les personnels

Faire intervenir des associations :

Il est possible de faire intervenir des associations qui sensibilisent les élèves aux problématiques LGBTQI.

L’association Estim travaille en concertation avec les équipes éducatives demandeuses : son intervention se construit en deux temps, sensibilisation et formation des équipes éducatives (apports théoriques, échange d’expériences professionnelles, jeu de rôle) puis séance auprès des élèves avec les équipes http://www.estim-asso.org/home

Le MAG jeunes LGBT est une association basée à Paris, de jeunes LGBT de 18 à 26 ans, intervenant dans les établissements pour désamorcer les préjugés LGBTIphobes (questionnaire, projection de films, débat).

Investir la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie

Elle a lieu le 17 mai. Cela peut être l’occasion de mener des actions de sensibilisation dans les établissements ce jour-là : projections, débats, expositions.

Faire de l’affichage pour sensibiliser

A destination des élèves, mais aussi des personnels, dans les salles des agent·es, des maîtres, maîtresses, des profs et dans les établissements scolaires.

SUD éducation revendique :

  • le respect du prénom et du pronom d’usage, changement d’état civil libre et gratuit en mairie sans intervention des pouvoirs judiciaires et médicaux ;
  • Le respect des tenues vestimentaires en cessant de genrer les vêtements ;
  • la mise en place dans la formation initiale de modules obligatoires sur les problématiques de genre, pour les futur·es enseignant·es (selon un volume horaire identique dans toutes les INSPE), et pour toutes les autres catégories de personnel (CPE, agent·es) ;
  • l’élaboration de matériel pédagogique spécifique sur les questions de transphobie ;
  • La mise en œuvre d’une éducation aux sexualités avec de véritables moyens : du temps, des personnels formés et de l’argent ;
  • L’augmentation des moyens alloués aux associations d’éducation aux sexualités comme le planning familial ;
  • la ré-intégration du concept de genre dans les textes officiels et sa prise en compte dans des programmes élaborés par la communauté éducative ;
  • la mise en place de dispositifs dédiés (comme l’étaient les ABCD de l’égalité) permettant aux élèves de réfléchir spécifiquement aux discriminations et stéréotypes de genre, et de les déconstruire

Rassemblement pour Edouard Descottes le mercredi 6 octobre à 14h30 au Rectorat

Rassemblement de soutien à Edouard Descottes

Suite à une procédure disciplinaire engagée contre lui, le Recteur de Rennes a décidé, le 20 août 2021, de sanctionner Edouard Descottes, professeur au lycée Jean Macé de Rennes depuis plus de 20 ans et militant syndical, en le déplaçant d’office sur la zone de remplacement de Rennes et en l’affectant pour cette année au collège de Melesse.

Le Rectorat lui reproche en particulier ce qu’il considère comme des manquements à son « obligation de neutralité et de loyauté », d’avoir « encouragé à des actions consistant à entraver le fonctionnement du service public d’éducation » ou organisé « une réunion ayant pour objet de mobiliser des personnels, des parents et des élèves afin de contester la procédure d’expulsion » d’une élève.

Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une politique nationale qui vise à décourager voire réprimer l’action syndicale.

Nous souhaitons que le Recteur de Rennes renonce à cette sanction et réintègre Edouard Descottes sur son poste. Nous appelons à un rassemblement le mercredi 6 octobre à 14h30 devant le Rectorat de Rennes pour soutenir son recours contre cette décision.

Lycée : Projet local d’évaluation : s’informer, résister !

1) Qu’est-ce que le PLE ?

Suite à l’échec des E3C et à la réforme du baccalauréat, Blanquer impose le contrôle continu pour les matières du tronc commun du cycle terminal, à l’exception du français et de la philosophie.

Le ministre cherche à instaurer un projet local d’évaluation. Le PLE est une réflexion commune des collègues d’une même matière visant à harmoniser et à réguler le contrôle continu. Il doit être réfléchi de façon collégiale et expliquer les différentes modalités du contrôle continu ainsi que les attentes de la matière au sein de l’établissement. Les textes prévoient l’intervention des IA-IPR dans l’écriture de ce PLE.

Le ministère a publié un guide de l’évaluation. Ce document n’a pas la valeur de circulaire, et le ministère a dû rappeler lors du Conseil supérieur de l’éducation qu’il ne s’agit que de préconisations. La seule obligation qui s’impose aux personnels est donc de respecter le programme scolaire et d’évaluer les élèves.

Il est important de rester vigilant sur la présentation du PLE en conseil d’administration et il ne doit être soumis à aucun vote ou intégration dans le règlement intérieur. De même, ce document ne doit en aucun cas lier les mains des personnels de l’établissement.

2) Procédure d’élaboration du PLE

Les textes prévoient une construction du PLE au début de l’année dans le but de le présenter au conseil d’administration ainsi qu’aux parents d’élèves. L’administration a décidé d’aller très vite : les chef⋅es d’établissement convoquent d’ores et déjà les conseils pédagogiques avec le PLE dans l’ordre du jour. Bien souvent, il y est indiqué que les IPR viendront y porter la parole ministérielle. L’organisation précipitée a pour but d’empêcher les syndicats d’informer pleinement les enseignant⋅es des risques liés au PLE. De même, l’administration sera tentée de faire passer le PLE en CA avant les élections au Conseil d’administration. Il faut s’y opposer.

3) Comment agir ?

Sachant que le PLE est présenté PRÉPARÉ EN Conseil Pédagogique puis « présenté » au CA, une instance où sont représenté⋅es les élèves et les parents, il est impératif de ne pas s’imposer des contraintes, car les parents peuvent exiger des justifications de la part des professeur⋅es.

Attention :

  1. Le conseil pédagogique, institué par l’article L421-5 du code de l’éducation, n’a vocation à « valider » aucune décision qui s’impose aux personnels.
  2. Le PLE doit être “présenté” au CA. Cela signifie qu’il faut en écarter toutes les tournures qui contraindraient l’équipe pédagogique.

→ Il faut donc, dans la rédaction, imposer des tournures de phrases du type :

  • “dans la mesure du possible” ;
  • “les enseignant⋅es peuvent…” ;
  • “un devoir commun pourra être organisé” (et non « devra »)…

→ Il faut éviter d’indiquer un nombre déterminé d’évaluations et leur type : tout doit être conditionné aux possibilités des enseignant⋅es, et ne pas conduire à une nouvelle dégradation des conditions de travail.

→ Le PLE doit permettre le droit à l’expérimentation pédagogique des équipes, par exemple par discipline.

→ Le PLE doit rappeler que les enseignant⋅es sont chargé⋅es de leur mission dans le cadre de leur liberté pédagogique : nous ne sommes pas des exécutant⋅es !

le PLE ne doit en aucun cas être intégré au projet d’établissement ou au Règlement intérieur ! Cela reviendrait à le valider.

Lors des conseils pédagogiques, il ne faut pas hésiter à mettre les corps d’inspection en face de leurs responsabilités : ils et elles étaient aux abonné⋅es absent⋅es ces dernières années quand les personnels étaient livrés à eux-mêmes lors des épreuves du baccalauréat. Maintenant que sort une nouvelle injonction ministérielle, voici qu’ils et elles font les tours des établissements ! Ce mépris pour les personnels est inacceptable.

Référence : la circulaire du 28 juillet 2021

Les moyennes annuelles retenues pour les candidats scolaires au titre des enseignements ne faisant pas l’objet d’une épreuve terminale, qu’il s’agisse des enseignements obligatoires ou d’enseignements optionnels, et les notes obtenues par les candidats individuels aux évaluations ponctuelles organisées dans ces mêmes enseignements sont transmises à une commission d’harmonisation. Présidée par le recteur d’académie ou le représentant qu’il désigne, cette commission est mise en place dans chaque académie. Elle est composée d’inspecteurs d’académie-inspecteurs pédagogiques régionaux et de professeurs de l’enseignement public ou privé sous contrat, nommés par le recteur d’académie pour chaque session du baccalauréat. Elle se réunit à la fin de chaque année scolaire du cycle terminal. Elle prend connaissance des résultats présentés au baccalauréat par les candidats dans les enseignements ne faisant pas l’objet d’une épreuve terminale (moyennes annuelles ou notes d’évaluations ponctuelles) et procède si nécessaire à leur harmonisation notamment dans trois cas constatés de discordance manifeste : – entre la moyenne annuelle obtenue par les élèves d’un même établissement dans un enseignement et la moyenne annuelle des résultats obtenus par l’ensemble des élèves de l’académie dans ce même enseignement ; – entre la moyenne des notes attribuées dans le cadre des évaluations ponctuelles pour un sujet donné à un lot de copies et la moyenne académique pour ce même sujet ; – entre la moyenne des notes attribuées dans le cadre des évaluations ponctuelles pour un sujet donné et la moyenne académique des notes attribuées pour l’ensemble des sujets portant sur le même enseignement. Cette harmonisation peut être réalisée à la hausse comme à la baisse.

→ Les évaluations ponctuelles pour un sujet donné ne sont pas obligatoires. La base nationale de sujets n’est même pas mentionnée ici, même si elle apparaît dans le « guide de l’évaluation » paru sur Eduscol. La comparaison avec la moyenne académique dans une discipline peut servir de seul critère d’harmonisation. La valeur certificative ainsi conférée à ces moyennes implique que l’équipe pédagogique conduise au préalable une réflexion au sein de chaque établissement, avec l’appui des inspecteurs d’académie-inspecteurs pédagogiques régionaux référents, afin de définir un projet d’évaluation.

→ Le contenu de ce PLE n’est pas déterminé par la circulaire : il ne faut donc pas hésiter à le rappeler à la hiérarchie lorsqu’elle essaiera d’imposer des formes déterminées par le guide de l’évaluation du ministère qui n’a lui aucune autre valeur que de “préconisation”.

Reportage France 3 : Ille-et-Vilaine. Des démissions d’enseignants « inquiétantes »

« D’ordinaire, chaque année, en Ille-et-Vilaine, seul un enseignant démissionnait. Ces derniers temps, ils étaient cinq, voire six à ranger définitivement cartables, craies et crayons. Mais pour cette rentrée 2021, 24 enseignants ont quitté l’Education nationale. Pour les syndicats, c’est le signe d’un profond mal être. »

L’article ici : https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/ille-et-vilaine-des-demissions-d-enseignants-inquietantes-2251588.html?fbclid=IwAR2qrG1jmtAL2y8HM0szuEOjT37ghG9ZvjhVjtzo9rgZxeAHwEkOY5s-Fj4

Une bien curieuse vision de la laïcité

Samedi 18/09 dernier était inauguré le collège privé catholique Sainte-Marie à La Richardais en présence de l’archevêque de Rennes, du directeur diocésain de l’enseignement catholique et….. du président PS du conseil départemental Jean-Luc Chenut. Ce dernier osant même exprimer sa « reconnaissance devant cette composante essentielle de l’éducation » qu’est l’enseignement catholique! Cette déclaration est inadmissible dans une République laïque.

Rappelons que le financement public pour l’enseignement privé confessionnel, c’est près de 12 milliards par an (8,317 par l’État et 4 pour les collectivités territoriales), quand dans le même temps l’État ne cesse de répéter qu’il n’a pas les moyens d’investir dans l’éducation nationale, qu’il gèle les salaires des personnels, ne construit pas suffisamment d’établissements….  En Ille-et Vilaine, c’est près de 5,5 millions qui ont été alloués aux collèges privés diocésains en 2020! 

Loin d’être essentiel, l’enseignement privé nuit clairement au service public d’éducation !

Pour SUD éducation 35, l’État doit cesser de financer le secteur éducatif privé largement confessionnel. Ainsi nous:

  • Condamnons le dualisme scolaire qui prévaut en France (et qui creuse les inégalités entre l’enseignement privé et l’enseignement public au détriment de ce dernier)
  • Revendiquons l’abrogation de la loi Debré (1959) qui octroie des subventions publiques à l’école privée. Comment l’État peut-il affirmer sa laïcité en énonçant d’une part que “La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte” (Loi de 1905 article 2) quand il finance les écoles confessionnelles sur le budget de l’Éducation nationale ?
  • Revendiquons une intégration et nationalisation des écoles privées sous contrat dans l’école publique et proposons à leurs personnels d’avoir accès au statut de fonctionnaires d’État.

Alors que le ministre Jean Michel Blanquer apporte son soutien public à l’enseignement privé, comme il l’a fait avec la Fondation pour l’école, organisation imprégnée de valeurs catholiques intégristes et opposées à la laïcité, alors que le ministère lance une campagne d’affichage supposément axée sur la laïcité qui est en réalité un dévoiement raciste et xénophobe de la laïcité , appuyée sur un imaginaire colonial, à  l’opposé de ces valeurs d’intolérance, de division et de réaction, SUD éducation 35 rappelle son attachement à une école publique laïque, gratuite, égalitaire et émancipatrice.

Tentative de suicide d’une collègue travaillant à la DSDEN 35 : Rassemblement jeudi 16 septembre

Suite à la tentative de suicide d’une collègue travaillant à la DSDEN 35 survenue vendredi dernier, l’intersyndicale appelle à un rassemblement demain jeudi 16 septembre de 13h à 14h devant la DSDEN, quai Dujardin.

Un préavis de grève a été déposé au vue de l’urgence de la situation et de la volonté des collègues de DSDEN de se mobiliser pour dénoncer leurs conditions de travail.

Merci à toutes celles et tous ceux qui pourront nous rejoindre et participation à ce rassemblement.

Revalorisation des AESH : des mesures toujours insuffisantes !

Le ministère de l’éducation nationale vient de faire paraître un décret et un arrêté relatifs à la rémunération des AESH au Journal officiel. Cela fait suite aux annonces faites en juin dans le cadre des conclusions du Grenelle de l’octroi d’une enveloppe budgétaire consacrée au salaire des personnels accompagnant-e-s.

Que prévoient ces deux textes ?

Le salaire est calculé sur la base d’un indice de rémunération, multiplié à un point d’indice et rapporté à la quotité de travail de l’agent-e. Jusqu’alors une grille de revalorisation indiciaire était annexée à la circulaire Cadre de gestion du 5 juin 2019 mais sans que celle-ci s’applique de fait pour les personnels : chaque académie avait la latitude de faire à sa sauce. Le décret n°2021-1106 du 23 août 2021 impose donc une grille de revalorisation indiciaire sur tout le territoire. Elle est précisée par l’arrêté du 23 août 2021 relatif à l’échelonnement indiciaire des accompagnant-e-s des élèves en situation de handicap et comprend 11 échelons. Le passage d’un échelon à l’autre s’effectuera tous les trois ans. Les personnels AESH ne seront pas reclassé-e-s à un indice inférieur à leur échelon actuel.

Au 1er septembre, date de son entrée en vigueur, les indices de rémunération de l’ensemble des personnels devront donc être revalorisés selon le schéma suivant :
au premier CDD de trois ans : échelon 1 correspondant à l’indice brut 359 (indice majoré 335) pour un traitement net de 1 335 euros pour un temps plein et 814 euros pour un 61%,
au second CDD de trois ans : échelon 2 correspondant à l’indice brut 374 (indice majoré 345) pour un traitement net de 1 374 euros pour un temps plein et 838 euros pour un 61%,
à la signature du CDI, soit six ans d’ancienneté : échelon 3 correspondant à l’indice brut 388 (indice majoré 355) pour un traitement net de 1 413 euros pour un temps plein et 861 euros pour un 61%.

Nouvelle grille salariale

AnciennetéÉchelonIndice brutIndice majoréTraitement à temps pleinTraitement à 61 %Par rapport à la grille de 2019
Au recrutement13593351335€814€+14€
Après 3 ans23743451374€838€+36€
Après 6 ans33883551413€861€+22€
Après 9 ans44043651454€886€+61€
Après 12 ans54223751494€911€+56€
Après 15 ans64373851524€929€+74€
Après 18 ans74503951574€960€+78€
Après 21 ans84634051615€985€
Après 24 ans94784151653€1008€
Après 27 ans104934251692€1032€
Après 30 ans115054351733€1057€

On voit bien avec cette nouvelle grille de rémunération que les bas salaires sont la conséquence des temps incomplets imposés ! Pour augmenter les salaires des AESH, il faut reconnaître que 24h d’accompagnement c’est un temps plein avec une rémunération à 100% ! Au traitement annoncé dans cette grille, il faut ajouter diverses indemnités qui s’ajoutent (Indemnité de résidence, supplément familial de traitement…) Par ailleurs SUD éducation continue, avec les personnels AESH syndiqué-e-s et non-syndiqué-e-s, ses actions en justice pour obtenir l’indemnité REP pour les AESH.

Et maintenant il faut poursuivre la mobilisation !

Ces augmentations sont minimalistes et bien loin des revendications des AESH. Cependant si le ministre Blanquer s’est senti dans l’obligation d’annoncer cette revalorisation alors que tout était au point mort depuis des mois, c’est bien grâce à la mobilisation sans précédent des personnels AESH des 8 avril et 3 juin dernier ! Celle-ci doit se poursuivre car il y a encore beaucoup de choses à gagner et ces annonces ne doivent pas nous faire oublier que cette rentrée sera marquée par la généralisation des PIAL sur l’ensemble du territoire.

Pour gagner de nouveaux droits, un statut de la Fonction publique, une réelle augmentation de salaire, une reconnaissance d’un temps plein à 24h d’accompagnement, contre les PIAL et la mutualisation des moyens, SUD éducation se tient aux côtés des personnels AESH pour construire la suite de la mobilisation !

Toutes et tous en grève le 23 septembre ! – Dossier complet de SUD éducation

En 4 ans, Blanquer a considérablement dégradé le service public d’éducation. Il a montré cette rentrée encore son incapacité à faire face à la crise sanitaire. Entre les évaluations nationales dès le plus jeune âge et l’instauration d’une part de contrôle continu pour l’obtention du baccalauréat, il a imposé une évaluation permanente des élèves au détriment de la relation pédagogique qui doit unir les enseignant-e-s aux élèves. À la toute fin de l’année scolaire, Blanquer a achevé la destruction du bac national et cassé l’indispensable collégialité des écoles. Il s’apprête à démanteler l’éducation prioritaire et la formation initiale. Chaque année, les suppressions de postes amplifient la mise sous pression des personnels. Stop ! Enseigner devient une lutte ! SUD éducation réaffirme la nécessité de mettre en place un plan d’urgence pour l’éducation qui remette l’intérêt des élèves et des personnels au cœur de la politique éducative et salariale du ministère.

L’école de Blanquer broie les élèves et les personnels : à l’inverse, SUD éducation défend sans relâche le projet d’une école plus égalitaire.

Comment changer l’école? 

  • Réduire la taille des classes pour enseigner autrement et favoriser la réussite des élèves.
  • Titulariser, recruter davantage, former mieux, rémunérer plus.
  • Gagner les moyens pour une école ouverte à tou-te-s les élèves : les élèves à besoins particuliers doivent bénéficier de l’accompagnement nécessaire à leur réussite.
  • Créer un vrai secteur médico-social de l’Éducation nationale.

SUD éducation appelle l’ensemble des personnels à se mettre en grève le 23 septembre.

SUD éducation appelle les personnels à se réunir en Assemblée générale pour formuler leurs revendications et à décider des moyens d’action pour ancrer cette grève dans la durée.  

Bâtissons l’école pour la société de demain, plus juste et plus égalitaire ! 

Vous trouvez en pièce jointe le tract de SUD éducation.

Vous trouverez ci-dessous la déclaration d’intention de grève pour le 23 septembre, pour les collègues du premier degré, à renvoyer avant le lundi 20 septembre au soir :

https://www.sudeducation.org/greve-du-23-septembre-declaration-dintention-de-greve/embed/#?secret=rhXeRnkfpq

Retrouvez ci-dessous le tract d’appel au 23 septembre spécial premier degré, contre la loi Rilhac !

https://www.sudeducation.org/tracts/contre-la-loi-rilhac-toutes-et-tous-en-greve-le-23-septembre/embed/#?secret=kLRSvM9zKl


Vous trouverez ci-dessous le tract intersyndical SUD-CGT-FO-FSU :

https://www.sudeducation.org/communiques/pour-un-plan-durgence-dans-leducation-pour-les-postes-les-salaires-lamelioration-des-conditions-de-travail/embed/#?secret=rz6ORLurIc

Appel à se mobiliser dès la rentrée, à se mettre en grève le 23 septembre et à préparer la mobilisation interprofessionnelle

L’École a été soumise à rude épreuve et les personnels ont terminé l’année dans un état de fatigue rarement atteint.

La rentrée 2021 est de nouveau marquée par le manque d’anticipation et la confusion de la politique suivie face à la poursuite de la crise sanitaire. Par ailleurs, alors que cette rentrée aurait nécessité la mise en place d’un plan d’urgence et la création massive de postes pour l’éducation dans un contexte qui a rendu plus compliquée la progression des apprentissages, le ministère poursuit une politique qui va à rebours des besoins du service public :

– refus de créer un collectif budgétaire pour la création de postes d’enseignant.es, de CPE, AED, AESH, de PsyEN, de RASED, de personnels administratifs, techniques, santé et sociaux dans les écoles, les établissements et les services pour répondre aux besoins et annuler les suppressions de postes notamment dans le 2d degré où le déploiement d’heures supplémentaires est une réponse inadaptée

– publication de la circulaire de rentrée sans qu’aucune concertation préalable n’ait été organisée. De plus, son contenu relève davantage de la promotion de la politique ministérielle.

Encore une fois, le ministre est dans le déni de réalité en refusant de prendre les mesures nécessaires. Cette absence d’anticipation et de prise de décisions est irresponsable au regard des enjeux de gestion et de sortie de crise.

Les annonces du Grenelle ont confirmé qu’il n’y aurait pas de loi de programmation pluriannuelle. Un renoncement de plus qui ne répond pas aux attentes salariales des personnels et en exclut la majorité. Au-delà de la deuxième tranche de la prime d’attractivité, très insuffisante pour rattraper les retards, il est bien difficile de voir de quelconques perspectives de revalorisation pour les années à venir. Il est urgent d’augmenter les salaires de tous les personnels.

Nos organisations dénoncent l’ensemble de ces mesures qui tournent le dos à la priorité à l’éducation et cherchent à transformer en profondeur les métiers dans le sens de contraintes supplémentaires sur les personnels : projet de création d’un emploi fonctionnel de directeur d’école et de hiérarchies intermédiaires, pilotage par l’évaluation. Nous ne pouvons accepter de tels reculs.

Nos organisations refusent la généralisation du contrôle continu et demandent le rétablissement du baccalauréat national pour la session 2022, avec des épreuves nationales, terminales et anonymes.

Nos organisations appellent la profession à se mobiliser dès la prérentrée afin d’exiger un plan d’urgence pour le service public d’Éducation. Notre École ne peut fonctionner sans moyens supplémentaires et sans personnels revalorisés et reconnus dans leurs expertises professionnelles.

Elles appellent les personnels à se réunir dès les premiers jours de la rentrée, y compris avec les parents d’élèves, pour lister les revendications et organiser les mobilisations nécessaires. Nos organisations soutiendront toutes ces actions qui doivent permettre de préparer une action nationale d’ampleur. Elles appellent les personnels à la grève le 23 septembre. Elles appelleront à poursuivre ces actions, en particulier dans le cadre d’une mobilisation interprofessionnelle.

Formation obligatoire sur la laïcité et les valeurs de la République : vers une mise au pas supplémentaire ?

L’arrêté du 16 juillet 2021 sur la formation obligatoire des personnels d’enseignement et d’éducation sur la laïcité et les valeurs de la République a été publié au Journal officiel du 12 septembre. 

Il s’inscrit dans le cadre du rapport Obin, publié le 14 mai 2021, qui dénonçait la faible participation des enseignant·e·s aux formations “laïcité et valeurs de la République” et l’enseignement dans les INSPE de notions telles le “racisme systémique” ou l’”islamophobie”.

L’arrêté concerne la formation initiale, avec notamment un volume de 36 heures réparties sur les deux années de master, mais aussi la formation continue. Dans ses objectifs, on retrouve les thématiques classiques de connaissances des valeurs Républicaines, mais aussi de manière plus prescriptive un item sur les droits et obligations du fonctionnaire dans ces domaines, notamment sur les réseaux sociaux.

La conception de la laïcité du gouvernement, et celle du ministre en particulier, ne cesse de nous inquiéter : la dernière campagne d’affichage en date est un nouvel exemple d’un dévoiement de la laïcité. Au vu de la constance du ministère en la matière, il est vraisemblable que ces formations obligatoires poursuivent dans cette voie délétère.

SUD éducation sera vigilante quant au contenu de ces formations, au cadre institutionnel dans lequel elles seront organisées, et continuera à revendiquer une laïcité détachée des polémiques et des récupérations racistes et islamophobes du gouvernement.

S’il est évidemment souhaitable que la laïcité fasse l’objet de formations institutionnelles, SUD éducation oeuvrera pour que soit respecté le droit à la formation continue des personnels et leurs choix concernant les modules proposés, ainsi que la liberté pédagogique dans l’enseignement des éléments de programme concernés.

Laïcité et communication ministérielle : une inquiétante confusion – Communiqué SUD-CGT-FO

Nos organisations ont pris connaissance de la campagne d’affichage ministérielle sur la laïcité. Ces affiches entretiennent une série de confusions et suscitent une inquiétude et un rejet important dans la profession, sur une thématique qui demande de la clarté et de la sérénité.

En effet, elles entretiennent la confusion entre l’apparence et le patronyme des élèves représentés et leur identité religieuse supposée. Le rôle de l’école n’est pas d’assigner les élèves à telle ou telle identité mais au contraire de viser à l’émancipation de toutes et tous. D’autre part, les affiches entretiennent une confusion entre la laïcité et des valeurs comme le vivre-ensemble, la coexistence ou le multiculturalisme. Les différences entre élèves sont ainsi présentées de manière négative, comme si elles mettaient en difficulté ces valeurs, et comme si la laïcité était une solution à ces difficultés. Enfin, le choix des prénoms et des caractéristiques phénotypiques renvoie à l’idée que les enjeux de promotion de la laïcité concerneraient en premier lieu les élèves issus de l’immigration. À aucun moment ne sont rappelés ni même évoqués les fondements de la laïcité, à savoir la liberté de conscience, la neutralité de l’État et l’égalité des droits. De plus, cette campagne va totalement à l’encontre des contenus pédagogiques utilisés par les enseignants et enseignantes pour appréhender au mieux cette notion avec les élèves.

Ces choix ne correspondent ni à l’esprit ni à la lettre de la loi de 1905, mais bien plutôt à un dévoiement de la laïcité à des fins politiques, notamment en stigmatisant les jeunes issus de l’immigration. Cela s’inscrit dans une série d’attaques récentes contre le principe de laïcité : suppression de l’Observatoire de la laïcité, rapport Obin, loi sur le Séparatisme, sans parler du détournement des fonds publics chaque année au profit de l’enseignement privé confessionnel.

Pour toutes ces raisons, cette campagne d’affichage nous semble malvenue. Elle doit être retirée. Le principe de laïcité doit sortir des polémiques et des instrumentalisations de tous ordres. Le respect de la loi de 1905, le Statut de fonctionnaire d’Etat et la liberté pédagogique constituent la meilleure protection pour les personnels et les élèves eux-mêmes.

Le 5 octobre, mobilisé-es pour nos salaires, nos emplois et nos conditions de travail et d’études !

MANIFESTATION À RENNES – 11H – ESPLANADE CHARLES DE GAULLE

Les organisations syndicales CGT- FO – FSU – Solidaires – FIDL – MNL – UNEF – UNL réunies le 30 août appellent à la mobilisation de l’ensemble des travailleur-ses du secteur privé et public, et la jeunesse, le mardi 5 octobre 2021.

Elles rappellent qu’elles ont mis en garde le gouvernement, au début de l’été, face à ses projets de régression sociale. Elles ont, à cette occasion, formulé des solutions économiques et sociales pour sortir de la crise sanitaire.

Elles s’opposent à ce que la situation sanitaire soit utilisée par le gouvernement et le patronat pour accélérer la remise en cause des droits et des acquis des salarié-es et des jeunes. L’élargissement et l’accélération indispensables de la vaccination demandent de renforcer l’accès à la santé, les moyens de l’hôpital public et de la médecine du travail. Cela nécessite de convaincre et de rassurer, et non de sanctionner les salarié-es.

Plus d’infos sur le site Solidaires

Nouveau Bulletin d’adhésion 2021-2022

Depuis l’année dernière, vous pouvez également adhérer en ligne – ponctuellement ou avec un renouvellement annuel !

L’adhésion en ligne ou notre Bulletin d’adhésion 2021-2022 sont disponibles ici : https://www.sudeducation35.fr/adherer-a-sud-education-35/

Important : ce bulletin intègre notamment les cotisations adaptées aux AED AESH APS et contractuels telles que décidées lors de notre AG du 3 février 2021. Ces cotisations adaptées devraient être bientôt disponibles en ligne également.

LA COOPÉRATIVE PÉDAGOGIQUE – Le texte libre : une pratique émancipatrice !

 LA COOPERATIVE PEDAGOGIQUE – Le texte libre: une pratique émancipatrice ! 

Avant-propos : La pédagogie Freinet est un mouvement politique et social qui vise à développer la coopération, l’expression de soi et l’autonomie en école publique. Si vous souhaitez en savoir plus, contactez le Groupe Freinet de votre Département (GD) afin d’assister aux réunions ou aux congrès de l’ICEM. Face à des problématiques qui ne trouveront pas forcément de réponse auprès de vos collègues conventionnels, intégrer un groupe d’enseignant-e-s Freinet est la meilleure solution pour développer et surtout maintenir votre pratique. 

Le texte libre dans la pédagogie Freinet

Le texte libre est un apport de la pédagogie Freinet. Dans ses écrits, Freinet énonce les conditions de réalisation du texte libre : celui-ci doit être vraiment libre et motivé, c’est-à-dire que l’élève doit éprouver le besoin d’écrire, on ne peut obliger l’élève à écrire un texte libre, l’élève doit avoir besoin d’écrire comme l’enfant apprend à parler parce qu’il en ressent le besoin. L’écriture est donc abordée dans un ensemble d’activités qui font sens : correspondance avec une autre classe, expression de soi et édition de petits livres dans la classe, élaboration d’un exposé… Ensuite, ce besoin doit être mobilisé par des fins éducatives : le texte libre est un matériau pédagogique. Ainsi la pratique du texte libre implique que l’élève ait le choix d’écrire ou non, qu’il ait le choix de son sujet ainsi que du moment de la rédaction* (pendant le temps scolaire, on peut imaginer que l’élève s’extraie de la classe pour écrire sur un coin de table). Cet exercice implique de fait que le texte de l’élève soit entendu sans moquerie et qu’il ait la possibilité temporelle et matérielle d’écrire selon ses besoins et ses envies. 

La pratique du texte libre se déroule en trois temps : d’abord l’élève annonce son projet d’écriture (facultatif), puis il écrit son brouillon, enfin, après correction de l’enseignant, il met en forme son texte et corrige son expression (mise au propre dans un beau cahier ou tapé à l’ordinateur). Cet exercice se prête parfaitement à un travail coopératif car chacun de ces moments est accompagné d’un retour oral et collectif : l’annonce des projets d’écriture à l’oral permet aux élèves en « panne d’inspiration » de trouver des idées, le texte écrit est finalement lu à la classe et discuté, enfin l’activité de correction et de mise en forme peut également être collective. 

Dans un deuxième temps, les textes peuvent servirent de base à un apprentissage (en CP, un texte libre est étudié chaque semaine en lecture naturelle ; à partir du CE2, un texte peut servir de support en étude de la langue).

Chaque texte peut être publié dans un recueil de textes (petits livres édités et présents dans la bibliothèque de la classe et/ou de l’école), dans le journal scolaire ou encore être joint à la correspondance scolaire. Certains peuvent même servir de support à des ateliers théâtre. Le fait que chaque production personnelle soit partagée et communiquée à la classe, voir au delà, est un élément très motivant pour les élèves. Note : Ce principe de partage est valable pour toutes les matières abordées à l’école (arts plastiques, expression corporelle, exposés, recherches mathématiques, sciences…).

Mettre en place le texte libre dans une classe non-freinet ? 

Certains enseignants pratiquent uniquement le texte libre dans leur classe, et c’est un bon début. Mais bien que cette activité permette une certaine catharsis chez les élèves, elle peut vite s’essouffler (perte de motivation chez les élèves) si elle n’est pas exploitée, c’est à dire communiquée ou utilisée comme support à d’autres activités. Ainsi, l’enseignant se rend compte rapidement que le texte libre n’est efficace que dans un ensemble de pratiques qui font bouger le reste de son organisation de classe, où le travail coopératif et la libre expression auraient leur place.

Retour d’expériences de Maud :

L’objectif dans mes classes est de produire des écrits, de libérer le rapport à l’écrit pour des élèves qui écrivent peu sinon pas, de réutiliser ces écrits pour des fins éducatives, de valoriser les productions des élèves par une réalisation finale et enfin d’encourager le travail coopératif et une dynamique de classe.

Fréquence : 

Pour avoir un véritable impact dans les apprentissages, il est préférable de pratiquer le texte libre de manière ritualisée : tous les jours en primaire pendant 20 à 30 min (dès la petite section) ; une fois par semaine, le même jour par exemple dans le 2nd degré.  

Le texte libre présente souvent de meilleurs résultats avec un travail suivi durant toute l’année scolaire qu’utilisé lors de séquences ponctuelles, même si cela n’est pas inintéressant, en particulier pour expérimenter une première fois cette pratique, ou pour les enseignants remplaçants. 

La première séance de texte libre : 

Afin de présenter la première séance de texte libre, on peut proposer aux élèves une concertation collective sur le thème de « qu’est ce qu’écrire ? Que peut-on écrire ? Pourquoi écrit-on ? ». Cette concertation permet de donner des idées d’écriture aux élèves par l’énoncé des différents écrits qu’ils connaissent : les récits fictifs ou réels, imaginaires, merveilleux, fantastiques, d’amour, d’horreur…, l’écriture de souvenirs, de textes documentaires, d’articles, de billets d’humeur, de lettres, de e-mails, de poèmes, de dialogues ou de scènes de théâtre. Plus tard, les temps d’écriture peuvent servir à la rédaction d’exposés, de lettres de correspondance, ou d’articles pour le journal de la classe.

Pour susciter l’envie, nous pouvons annoncer que ces textes vont permettre de réaliser un livre de la classe qui serait en quelque sorte une photographie de la classe à un instant donné. Cette « image » de la classe devrait représenter la diversité des personnalités des élèves, leur capacité à produire un livre ensemble ainsi que leurs progrès.
On peut également exploiter les productions sous forme de petits livres, accessibles dans la bibliothèque.

Etape 1 – Projet d’écriture et début de brouillon

Les élèves ont ensuite été invités à réfléchir à un « projet d’écriture » : que voulez-vous écrire ? à propos de quoi voulez-vous écrire ? 

Ce premier moment d’écriture est bref (cinq minutes). 

Ensuite, les élèves qui le souhaitent peuvent partager avec la classe leur projet, ce moment a pour but de donner des idées à ceux qui n’en ont pas eu : ils peuvent ainsi reprendre les idées des autres. Mais ce moment a également pour but de discuter des projets de chacun : les élèves peuvent interroger celui qui présente son projet, lui faire des remarques ou lui demander des précisions. 

Etape 2 – écriture et amélioration des textes 

On rencontre souvent des questions au sujet de ce qui était permis dans l’écriture : « a-t-on le droit d’écrire une histoire d’amour ? », « a-t-on le droit d’utiliser le présent ? », « a-t-on le droit de se mettre en scène ou d’écrire à propos d’autres élèves de la classe ? ». 

Le respect des autres : Il faut rappeler les consignes du texte libre : tout est permis, tout est libre, néanmoins ce n’est pas faire usage de liberté que de disposer d’autrui : les élèves qui souhaitent parler d’autres élèves dans leur texte doivent au préalable leurs demander leur accord. Ce travail a permis d’alerter les élèves sur le fait que la liberté s’exerce dans le respect des autres conformément à la loi première des pédagogies Freinet et institutionnelle : « Chacun a le droit d’être bien dans son corps et dans sa tête. » 

La communication :  le but de la communication écrite ou orale est d’être compris, ainsi un texte qui passe sans cesse du présent au passé posent des difficultés de compréhension.

Corriger les textes : Plusieurs solutions sont possibles : souligner les erreurs des élèves, corriger avec l’élève à côté, passer par un système d’auto correction, un travail coopératif de correction (nettoyage de textes libres centré sur l’étude de la langue, ou enrichissement littéraire)… 

Pour s’épargner des corrections fastidieuses, certains enseignants mettent en place un système qui permet à l’élève d’indiquer les textes qu’ils souhaitent partager, et ceux qui resteront à l’état de brouillon. Ainsi, seuls les textes qu’ils veulent partager (et donc publier) seront corrigés.

On peut également demander aux élèves de lire leur texte à un camarade et de le lui faire relire avant de remettre sa copie à l’enseignant.

Etape 3 – le rendu final 

Recopier le texte au propre : là encore plusieurs possibilités peuvent être envisagées : le taper à l’ordinateur afin d’en faire un recueil ou un petit livre, le recopier de manière manuscrite dans un cahier d’écrivain… 

En fin séance ou lors de moment de présentation, les élèves volontaires peuvent lire leurs productions à la classe, puis donnent la parole aux camarades pour un tour de questions / remarques autour de leurs productions (uniquement positives le 1er mois). Les élèves ne sont pas obligé-e-s de partager leur texte avec le reste de la classe. Ils et elles doivent néanmoins montrer la version finalisée de leur travail à l’enseignant. 

Quelques liens utiles :

Une première séance de texte libre avec sa classe (compte rendu d’un stage de l’ICEM) 

– A lire également, l’histoire de mon dessin, en maternelle.

Support .odt pour la rédaction de petits livres sur ordi (les pages blanches sont dédiées aux illustrations)

Calendrier des AG 2021-2022

Les Assemblées Générales de Sud éducation 35 nous permettent d’échanger sur les actualités de lutte et de participer aux prises de décision du syndicat (les prises de position de la Fédération sont directement dépendantes des votes dans les sections locales).
Vous pouvez ajouter les dates dans vos évènements Facebook.

Voici les dates des AG Sud Education pour l’année scolaire 2021-2022

Ve 27/08, à la journée
Me 15/09, 17h
Me 13/10, 17h
Je 18/11, à la journée
Me 08/12, 17h
Me 12/01, 17h
Me 23/02, 17h
Je 17/03, à la journée
Me 27/04, 17h
Me 18/05, 17h
Me 15/06, 17h

RDV au local de SUD Solidaires
5 rue de Lorraine à Rennes (métro Villejean)

Halte à la répression syndicale Solidarité avec Edouard Descottes

Une centaine de personnes rassemblées devant le rectorat de Rennes pour dénoncer la répression anti-syndicale dont est victime notre collègue et camarade, Edouard Descottes.

Le ministère le sanctionne d’une mutation d’office suite à sa participation aux mouvements de grève contre la réforme du Bac et aux mobilisations de soutien à des élèves sans-papiers au lycée Jean Macé à Rennes. L’administration justifie sa sanction par des reproches pédagogiques ridicules pour masquer sa volonté bien réelle de faire taire toute revendication.

👉 Pour SUD Éducation 35, s’attaquer aux militant.es, c’est s’attaquer aux organisations syndicales elles-mêmes, au droit de grève et à la liberté d’expression qui sont des droits fondamentaux.

✊ Pour l’annulation de la sanction !

✊ Pour la réintégration de notre camarade au lycée Jean Macé !

Nouveaux adhérents : accueil le 15 septembre à 19h

Bienvenue aux nouvelles et nouveaux adhérent.s !
Sud éducation 35 propose un temps convivial pour tous les adhérents et sympathisants le 15 septembre à 19h, après notre AG, histoire de faire connaissance !

Chaque participant est invité à ramener à boire et/ou à manger.

RDV dans au local Sud Education / Solidaires au 5 rue de Lorraine à Rennes (métro Villejean)