Bac Blanquer : chaos et inégalités à tous les étages

À l’opposé de la communication du ministre, le baccalauréat est l’objet de la désorganisation la plus totale et d’inégalités de traitement criantes. C’est le résultat de l’application des lois Blanquer sur les lycées et les examens « quoi qu’il en coûte pour les personnels et les élèves ».

Pour les bacs généraux et technologiques, en philosophie, c’est la meilleure note entre le contrôle continu et celle de l’épreuve écrite qui sera retenue, alors que pour les bacs professionnels, toutes les épreuves terminales sont maintenues sans aménagement.

Grand oral : l’épreuve phare du Ministre n’évaluera rien d’autre que la maîtrise des codes socio-culturels des candidat·es

Quand on demande des précisions sur le barème du grand oral, le ministère répond « grille d’évaluation ». Et sur les cinq critères énoncés, trois concernent des questions de pure forme contre deux pour le contenu. La quantification de ces critères semble laissée aux commissions d’harmonisation. Selon les choix fait par ces commissions, tel-le candidat-e qui parle bien mais dont le discours n’est fondé sur aucune connaissance pourrait être mieux noté que tel-le candidate maîtrisant les contenus de sa spécialité mais qui peine à en parler. Le chaos est tel qu’on a pu voir dans une académie les initiales des spécialités apparaître sur la convocation des candidats donnant ainsi une indication sur les sujets susceptibles d’être choisis par les jurys.

Une surcharge de travail intolérable et injustifiée

À moins d’une semaine des épreuves de grand oral, certain·es collègues n’ont toujours pas de convocation, d’autres sont convoqué-e-s dans une autre académie que la leur à plusieurs heures de transport. Il est demandé à des collègues de lettres de corriger des dizaines de copies avec des sujets différents en deux jours. Dans certaines académies les collègues de philosophie ont plus de cent copies à corriger sur une plateforme numérique, à l’encontre de toute considération sur leurs conditions de travail. N’aurait-il pas été possible de rendre cette épreuve facultative, vu que les seules notes prises en compte sont celles qui seront supérieures à celles du contrôle continu ? Cela aurait fortement allégé la charge de travail des personnels de ce travail superflu.

SUD éducation appelle les personnels sur le terrain à discuter des modalités d’action qui s’imposent et met à disposition son préavis de grève pour la période.

SUD éducation revendique :

  • la suppression du grand oral ;
  • l’abrogation des réformes ORE, des lycées et du baccalauréat.

Pour SUD éducation, au regard des circonstances et afin de garantir l’égalité des candidat·es issu·es de lycées qui ont appliqué les demi-jauges et les autres établissements, souvent privés, qui se sont soustraits à sa mise en place, la question de la délivrance du baccalauréat à tou-te-s les candidat-e-s se pose.

Pour cette année exceptionnelle, SUD éducation refuse le dilemme entre contrôle continu injuste et examens finaux problématiques, et revendique la délivrance du baccalauréat et du brevet pour toutes et tous les candidat-e-s, et en conséquence l’augmentation du nombre de places à hauteur des besoins dans l’enseignement supérieur ainsi que la possibilité pour les élèves qui le souhaitent de redoubler.