« Tout est prêt », c’est ce que claironne partout Jean-Michel Blanquer. Sur le terrain, SUD éducation 35 ne fait pas le même constat. Le protocole sanitaire, réduit au strict minimum, entraîne de fortes inégalités sur le plan local. Nous constatons d’importantes disparités dans l’appréciation de ce protocole et dans les mesures sanitaires prises par les chef.fe.s d’établissements.
En Ille-et-Vilaine, les personnels n’ont pas reçu le même nombre de masques à la rentrée (4 au lycée professionnel Bel air à Tinténiac, 2 au collège René Cassin de Cancale…) ; certains établissements ont distribué des masques en tissu dits « grand public » à leurs élèves (Collège Morvan Lebesque à Mordelles), d’autres non ; au lycée Bréquigny, le personnel dénonce l’absence totale de gel hydroalcoolique et de produits virucides dans les salles de classe alors qu’on en trouve partout ailleurs… D’un établissement à un autre, élèves et personnels ne bénéficient plus du tout des mêmes protections sanitaires ; pour SUD éducation 35, c’est inacceptable.
Dans tous les cas, le nombre de masques distribués au personnel est largement insuffisant : pour une semaine de 5 jours, il faut au minimum 10 masques par agent.e enseignant.e et non-enseignant.e. Partout, nous constatons que nos collègues ont cassé leur tire-lire en achat de masques et de gel hydroalcoolique pour se protéger. Ce n’est pas au personnel d’assurer sa propre protection. Comme pour le matériel pédagogique, l’Éducation Nationale se repose encore une fois sur la bonne volonté de ses personnels. Mais pour nous, ces pratiques ont assez duré ; c’est à l’État employeur de nous fournir le matériel nécessaire pour travailler et assurer notre protection sanitaire.
Autres constats faits sur le terrain : la distanciation physique est une chimère. Jean-Michel Blanquer avait annoncé une rentrée « la plus normale possible » ; nos classes sont donc surchargées. SUD éducation 35 dénonce une contradiction totale entre les préconisations faites dans les médias et leurs applications concrètes sur le terrain. Les cas de Covid et de quatorzaine apparaissent dans nos établissements mais le protocole sanitaire ne prévoit pas de cadre réglementaire national : la gestion des personnes diagnostiquées et des « personnes contact » diffère donc d’un établissement à un autre et augmente ainsi le risque d’apparition de clusters.
Plus que jamais, SUD éducation revendique la gratuité des masques et du matériel sanitaire ainsi qu’un Plan d’Urgence pour l’éducation avec une baisse des effectifs par classe, la création de postes supplémentaires et la titularisation de l’ensemble des personnels non-titulaires, la rénovation des locaux et la construction de nouvelles écoles…