Le ministre Blanquer a décliné sur les plateaux de télévision les annonces d’Édouard Philippe du mardi 28 avril devant l’Assemblée nationale, devant laquelle il a été une nouvelle fois désavoué.
Le ministre s’est révélé, comme depuis le début de la crise, incapable d’apporter la moindre précision sur la capacité de l’administration à remplir les conditions fixées par le Conseil scientifique, qui s’est par ailleurs opposé à la réouverture des écoles et établissements scolaires avant septembre. Il renvoie à un protocole sanitaire qui ne règle aucune des questions liées au matériel.
Il a en revanche admis avec cynisme que la réouverture des écoles correspond à un enjeu économique : renvoyer les salarié-e-s au travail. Le retour en premier des élèves les plus jeunes le confirme, et ce alors même qu’aucune donnée n’indique que le risque sanitaire est nul pour les enfants. Blanquer, en entretenant un tel flou sur la reprise, ne fait rien pour dissiper le climat anxiogène tant pour les personnels que pour les élèves et les familles. Dans ce contexte, tout retour généralisé en classe, en particulier dans le premier degré, est inacceptable.
Pour SUD éducation, les conditions sanitaires ne seront pas réunies et ne permettent pas une reprise en mai : il devient impératif de réfléchir à une rentrée en septembre et de la préparer sérieusement. Durant ce temps, il s’agit de continuer d’accueillir sur la base du volontariat les enfants des personnels soignants et autres services publics vitaux, et de faire jouer à plein les mécanismes de solidarité comme les fonds sociaux pour pallier l’incidence de l’éloignement de l’école pour les familles.
SUD éducation demande que la rentrée de septembre donne lieu non seulement à la mise en œuvre de toutes les garanties sanitaires que le gouvernement se montre incapable de garantir actuellement, mais aussi à un plan massif d’investissement dans l’éducation, de manière à rattraper autant que faire se peut les mois d’enseignement en classe perdus cette année scolaire.