Ces derniers jours, l’accident grave survenu à Villeneuve-la-Garenne a provoqué une série de tensions entre jeunes et forces de l’ordre dans plusieurs quartiers populaires. Une trentaine d’organisations politiques, syndicales et militantes, parmi lesquelles la CGT, le Comité Adama, le NPA et Solidaires, appellent à considérer cette colère pour ce qu’elle est.
Ces derniers jours, l’accident grave survenu à Villeneuve-la-Garenne a provoqué une série de tensions entre jeunes et forces de l’ordre dans plusieurs quartiers populaires. Une trentaine d’organisations politiques, syndicales et militantes, parmi lesquelles la CGT, le Comité Adama, le NPA et Solidaires, appellent à considérer cette colère pour ce qu’elle est.
La tribune parue dans le bondy blog
Dans la nuit du 19 au 20 avril, plusieurs quartiers populaires ont connu des nuits de révolte.
La veille au soir, un homme a failli perdre sa jambe à Villeneuve-la-Garenne après une violente tentative d’interpellation policière et c’est bien cela qui a mis le feu aux poudres.
Les populations qui vivent dans les quartiers populaires sont en première ligne face à la crise sanitaire : elles sont parmi celles qui travaillent dans les « secteurs essentiels », celles qui permettent à notre société de ne pas s’effondrer aujourd’hui.
Pourtant, les inégalités sociales, déjà criantes, sont renforcées par la gestion du coronavirus et vont exploser avec la crise économique et sociale à venir. Ce dont témoigne déjà, entre autres, la surmortalité particulièrement élevée en Seine-Saint-Denis depuis le début de l’épidémie.
Les discriminations racistes, déjà insupportables, sont renforcées par l’impunité policière et les violences et humiliations se multiplient dans les quartiers populaires. On peut y ajouter le couvre-feu discriminatoire imposé aux habitant·es de ces quartiers par la ville de Nice. Ces injustices flagrantes sont documentées, nul ne peut les ignorer.
Alors nous le disons très clairement : nous refusons de renvoyer dos-à-dos les révoltes des populations dans les quartiers populaires et les graves et inacceptables violences policières qui les frappent.
Nous n’inversons pas les responsabilités et nous le disons tout aussi clairement : ces révoltes sont l’expression d’une colère légitime car les violences policières ne cessent pas.
Les inégalités et les discriminations doivent être combattues avec vigueur et abolies : avec les populations des quartiers populaires, nous prendrons part à ce juste combat pour l’égalité, la justice et la dignité.
Le 23 avril 2020
Premières organisations signataires :
ATTAC, Association pour la taxation des transactions financières et l’action citoyenne
CCIF, Collectif contre l’islamophobie en France
CGT, Confédération générale du Travail
Collectif de la Cabucelle, Marseille
Collectif du 10 novembre contre l’islamophobie
Comité Adama
CNT-SO, Confédération nationale du Travail-Solidarité ouvrière
CRLDHT, Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie
Ensemble
FASTI, Fédération des Associations de solidarité avec toutes et tous les immigré·es
Fédération SUD éducation
Fédération SUD PTT
Fédération SUD-Rail
Femmes égalité
Femmes plurielles
FTCR, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives
FUIQP, Front uni des immigrations et des quartiers populaires
JJR, Juives et juifs révolutionnaires
Marche des solidarités
Mouvement La révolution est en marche
Mwasi, Collectif Afroféministe
NPA, Nouveau parti anticapitaliste
Le Paria
PCOF, Parti communiste des ouvriers de France
PEPS, Pour une écologie populaire et sociale
SNPES-PJJ FSU, Syndicat national des personnels de l’éducation et du social PJJ de la FSU
SQPM, Syndicat des quartiers populaires de Marseille
UCL, Union communiste libertaire
Union locale villeneuvoise, Villeneuve-Saint-Georges
UJFP, Union juive française pour la paix
Union syndicale Solidaires
UTAC, Union des Tunisiens pour l’action citoyenne