Monsieur l’IA-DASEN,
Malgré une mobilisation importante des enseignant·es, la loi « pour une école de la confiance » a été adoptée pendant l’été. Le ministère se précipite pour signer les décrets qui la mettront en application. Sous couvert d’apaiser les tensions, M. Blanquer laisse les difficultés présentes dans l’Éducation Nationale et dégrade encore les conditions de travail des collègues et d’apprentissages des élèves :
– des évaluations nationales, inutiles, chronophages, stigmatisant·es pour les élèves tenteront d’être imposées une nouvelle fois aux enseignant·es de CP et de CE1.
– des effectifs importants dans la plupart des classes.
– des élèves en attente de la nomination d’un·e AESH.
– des injonctions à utiliser certaines méthodes scientistes au lieu de mettre en avant la liberté pédagogique.
Rappelons que l’enseignement est un métier de conception qui prend en compte les différentes approches de l’élève : cognitive certes mais aussi sociologique et psychologique. Nos élèves ne sont pas des sujets de laboratoire à qui l’on peut appliquer des protocoles élaborés loin de la réalité des classes. La situation actuelle viserait-elle à transformer les professeur·e·s en exécutant·es docile ? M. le ministre de l’Éducation Nationale n’a pas écouté les préoccupations et inquiétudes de enseignant·e·s concernant leurs conditions de travail ainsi que les besoins des élèves et des écoles.
Après le mensonge de la « confiance », le ministre annonce une hausse de salaire de 300 euros par an pour les enseignant·e·s, tentant d’étouffer la colère qui se fait déjà sentir. Pourtant, ce n’est pas à son gouvernement que l’on doit ces cacahuètes concédées à notre profession. Cette augmentation découle simplement du PPCR, protocole qui n’apporte qu’une bien maigre consolation aux pertes de pouvoir
d’achat de ces 15 dernières années. Ce n’est pas de communication que les professeur·es ont besoin, mais d’une réelle revalorisation de leur salaire. Les primes promises pour certain·e·s, un grade réservé à une minorité ne peut satisfaire des personnels qui tous les jours travaillent ensemble, pour la réussite de leurs élèves. Ce n’est pas en créant une concurrence entre les enseignant·e·s que nous réaliseront une école émancipatrice pour tous et toutes.
Comme si tout cela n’était pas suffisant, c’est avec une grande peur pour leur retraite que les enseignant·e·s retournent en classe cette année. Le rapport Delevoye et les différents projets de réformes du gouvernement ne promettent rien de bon pour les futur·es retraité·es de l’Éducation Nationale. Un recouvrement baissant de presque 20 %, des enseignant·e·s encore en gestion d’une classe à 64 ans… Ce n’est pas parce qu’une profession est fortement féminisée qu’elle n’a pas droit à une retraite décente.
Dans le département, la préparation de la rentrée aurait pu être plus sereine. Le CTSD du mercredi 4 septembre a acté des fermetures au titre de la démographie pour des écoles qui se retrouvent devant le fait accompli. Nos collègues organisent, planifient et se projettent sur une année scolaire. Les brigades de remplacement auraient également pu être informé en amont de certains remplacement pour anticiper au mieux la rentrée.