CP à 12 : le grand n’importe quoi !

Dans plusieurs départements, les enseignant-e-s se sont mobilisé-e-s contre la mise en œuvre des CP à 12 en REP+ à la prochaine rentrée. Les personnels protestent contre la suppression du dispositif « Plus de maîtres que de classes » (PDMQDC) et contre l’obligation qui leur est faite de mettre en œuvre cette mesure de marketing politique.

Ces CP à 12 vont s’ouvrir via le redéploiement de postes existants, au détriment des postes PDMQDC (qui ont eu à peine le temps d’exister) et des postes de remplaçant-e-s (qui sont déjà largement insuffisants).

À 10 jours de la fin de l’année scolaire, cette décision met les équipes éducatives en grande difficulté :

Les locaux pour diviser en deux les classes de CP sont souvent inexistants ou insuffisants. Les municipalités ne sont pour beaucoup pas en mesure d’assurer des conditions matérielles satisfaisantes pour créer ces classes.

En imposant un cadre d’effectif restreint sur un seul niveau, cette décision bafoue la liberté pédagogique des équipes, qui ne pourraient par exemple plus former des classes multi-âges ou décider d’autres organisations qui sortent du cadre traditionnel.

Ces nouvelles contraintes sur la répartition des élèves pèsent sur les effectifs des autres classes.

À cause de cette mesure, les PDMQDC et les remplaçant-e-s sont déplaçé-e-s d’office. Les droits des personnels en matière d’affectation sont ainsi bafoués. C’est aussi le cas des répartitions des postes prévues dans les cartes scolaires et de leur contrôle par les instances représentatives des personnels.

Cette opération de communication, qui présente ce dispositif comme une panacée garantissant la réussite des élèves, va mettre les enseignant-e-s de CP en REP+ sous pression. Cette injonction de réussite à 100% ne tient pas compte des facteurs sociaux. Elle vise à dissimuler le manque de moyens réels de prévention et de prise en charge des difficultés. Cela supposerait notamment des RASED complets en nombre suffisant, une médecine scolaire digne de ce nom, une formation initiale et continue à la hauteur des besoins et une réflexion sur les pratiques pédagogiques.

Une fois de plus, les personnels subissent les lubies des mandatures successives et leurs aberrations pédagogiques, au détriment de leurs conditions de travail et des conditions d’apprentissage des élèves.

SUD éducation revendique :
– la baisse générale des effectifs par classe, des programmes dont les contenus laissent du temps à la manipulation, l’expérimentation, la recherche, la possibilité d’un réel travail en équipe et la mise en place de pédagogies coopératives
– le maintien de toutes les écoles dans les dispositifs de l’éducation prioritaire, avec des seuils d’effectifs réduits pour tout-e-s
– plus de professeur-e-s des écoles que de classes dans toutes les écoles, la réduction du temps de service des PE : 18 heures d’enseignement et 6 heures de concertation et de travail en équipe, la différenciation entre le temps de travail des PE devant élèves et le temps d’enseignement pour les élèves

  • le respect du choix des équipes pédagogiques concernant la répartition des élèves et la constitution des classes

Peut-on refuser ?


En appui des mobilisations, les personnels peuvent faire valoir les dispositions de l’article 2 du décret 89-122 relatif aux directeurs d’école, confirmées par la circulaire 2014-163 du 1er décembre 2014. Ces textes réglementaires indiquent qu’il appartient bien aux équipes, en conseil des maître-sse-s, d’organiser par elles-mêmes la répartition des élèves dans les classes en fonction de leurs objectifs pédagogiques. Les personnels n’ont donc pas à se sentir tenus de se conformer à ces injonctions hiérarchiques, et ce d’autant plus qu’aucune nouvelle instruction officielle n’est parue.

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Notre-Dame-des-Landes 2017 : rassemblement les 8 et 9 juillet


À nouveau, la Coordination des Opposants nous invite, habitant.es, voisin.es, collectifs de lutte, organisations locales… et bien au-delà, à nous rassembler ici, à Notre-Dame-des-Landes contre le projet d’aéroport. Nous avons besoin de ce moment fédérateur et convivial, expression et instrument d’une mobilisation intacte.

De nos terres à la Terre

…. Lire la suite sur le site de l’ACIPA


J-M. Blanquer, ministre de l’éducation libérale : une voie toute tracée !

Grand recyclage de la droite des années 2000 à l’Éducation Nationale ! Revoilà au ministère le porte-flingue des années de Robien, Darcos et Chatel !

Jean-Michel Blanquer est un intime de la droite française. Sur les bancs des écoles primaires privées de Paris, il se liait d’amitié avec un certain François Baroin. Le même Baroin versa une larme lorsque son copain fut nommé Ministre de l’Éducation Nationale le 17 mai dernier. Un ami si intime qu’il rédigea en 1992 une biographie de l’influent Baroin père : « C’est de très loin le meilleur […], c’est quarante ans de vie commune, c’est comme un frère pour moi, mon père l’adorait », François Baroin (Le Figaro, 20.05.2017).

Des néolibéraux à la cathosphère : un intime de la droite.

Familier du ministère et de tous les réseaux de la droite, des plus libéraux (Macron, Institut Montaigne, …) aux plus réac’ (Fillon, SOS Éducation, Espérance Banlieue, Sens Commun…), J-M. Blanquer n’est pas l’inconnu de la société civile (sic) que Macron nous promet.

C’est en 2004 que Jean-Michel Blanquer apparaît à l’Éducation Nationale : François Fillon, alors ministre de l’Éducation Nationale le nomme recteur de Guyane. Il s’évertua alors à faire consensus tout en appliquant soigneusement les politiques de casse du service public mitonnées en métropole. De retour à Paris, il se mit au service du ministre Gilles de Robien comme directeur de cabinet (2006-2007) (augmentation du temps de travail, méthode syllabique, bivalence des enseignants…). Dès 2007, il accompagna la Sarkozie aux commandes et reprit son costume de recteur à Créteil sous Xavier Darcos, ; il en fit alors une zone d’innovation libérale à tout crin : cagnotte à assiduité, internats d’excellence, chant de la marseillaise…

Un dévouement à droite qui paya puisqu’il se retrouva n°2 du ministère pour « seconder » Luc Chatel comme directeur de la DGESCO entre 2009 et 2012. Une consécration qui l’amena à piloter la suppression des RASED et de la formation des maîtres, l’évaluation des enseignants (masquée derrière l’évaluation nationale des CE1 et des CM2 – une commande de Sarkozy), la suppression massive de postes, et il inspira le fichage des élèves « à risque » en maternelle…

À partir de juin 2013, recalé de la direction de l’Institut d’Études Politiques, Jean-Michel Blanquer devient directeur général du groupe ESSEC, une école de commerce privée qu’il porta à la 3e place mondiale du classement du Financial Times (Les Échos, 23.05.2017).

À la tête de l’ESSEC depuis quatre ans, Jean-Michel Blanquer a toujours nourri ses ambitions vis à vis de l’Éducation Nationale en publiant un livre programmatique et en entretenant tous ses réseaux à droite. Proche d’Alain Juppé, il a participé à la rédaction de son livre programmatique sur l’école (Mes chemins pour l’école, J.-C. Lattès, 2015). Si Nicolas Sarkozy avait remporté la primaire et l’élection présidentielle, Blanquer aurait été son ministre de l’éducation : « c’était acté » a dit François Baroin (Le Figaro 20.05.2017). Par-delà les primaires, il s’était fait connaître auprès des Fillonistes chez qui il était aussi ministrable (Le Figaro, 17.05.2017).

La droite historique laminée, la Macronie se charge donc de le porter au pinacle : très « Macron compatible » (Le Monde, 17.05.2017), sa vision de l’enseignement est d’ailleurs on ne peut plus proche du think tank libéral Institut Montaigne qu’il remercia dans son ouvrage programmatique pour avoir nourri son texte (Libération 17.05.2017) : le patronat cherche encore et toujours à soumettre l’école à ses intérêts…

Ses projets pour l

Depuis longtemps déjà en marche pour le ministère, quelque fut la droite issue des élections, Jean-Michel Blanquer, fort de ses expériences, a publié son programme ministériel dès la rentrée 2016 dans L’école de demain (Odile Jacob).

Quatre principes fondent son projet pour l’école : l’autorité émanerait des directeurs et chefs d’établissement transformés en supérieurs hiérarchiques ; l’autonomie accrue des établissements permettraient à ces chefs de décider des dotations horaires entre les disciplines et du recrutement ; la focalisation sur les « fondamentaux », c’est-à-dire un enseignement quasi exclusif de maths et de français ; et enfin, un tri et une professionnalisation précoce des élèves.

Jean-Michel Blanquer défend une logique de redéploiements et non pas d’investissements puisque, pour lui, « dans l’ensemble, la création de postes pose plus de problèmes qu’elle n’en résout » (L’Express, 09.01.2017). Devant les sénateurs et surtout le lendemain même dans la presse (L’Est républicain, 29.06.2017), il annonçait l’austérité budgétaire à l’Éducation Nationale en répétant : « Nous devons raisonner sur l’évolution qualitative de notre système […]. Aujourd’hui, nous pouvons penser que nous avons le nombre de postes qui convient. »

En matière d’autonomie, outre un volume commun dédié aux fondamentaux, Jean-Michel Blanquer préconise une flexibilité totale du système : les établissements organiseraient comme ils le souhaitent les heures restantes et recruteraient librement en conséquence.

Jean-Michel Blanquer avance au pas des « sciences » qui sont sa boussole en matière de réforme. Ce scientisme cherche à faire croire qu’il n’y a pas d’alternative aux méthodes qu’il entend promouvoir, le TINA de Margaret Thatcher à la sauce scolaire ! « J’attache la plus grande importance à la lumière des sciences cognitives, de la révolution numérique, de l’expérience et des expérimentations » a-t-il dit au Sénat le 28.06.2017. La recette Blanquer, c’est une école du bon sens que lui a révélé la Science : la Science dicte la bonne gestion du personnel et la bonne administration des établissements, la Science dicte les bons apprentissages qu’il faut faire au bon moment avec la bonne pédagogie et le bon manuel, la Science détecte les élèves difficiles et la Science permet aussi d’évaluer scientifiquement les dispositifs mis en place au nom de la Science.

La méthode Blanquer en ce début de quinquennat est pour le moins très macroniste. Une semaine avant d’être nommé ministre, il se réjouissait dans Le Point à l’idée que Macron serait « à la recherche d’une troisième voie [pour] en finir avec la querelle stérile entre « pédagogistes » et « traditionalistes » » (Le Point, 09.05.2017). Ministre, il assure à qui veut l’entendre que « le clivage gauche-droite  »fait plus de mal à l’école que de bien » » (Le Monde, 20.05.2017).

Son credo ? Confiance, consensus et optimisme : il assure rapidement vouloir laisser la place au terrain sans énième réforme  »descendante », en appelant à l’innovation des enseignants. Pour ce faire, il réclame qu’on ne lui fasse « pas de procès d’intention » et que le monde enseignant avance dans la « sérénité, la confiance et l’unité autour de son école ». Pour réussir, il réclame de la « bonne volonté partagée » autour d’un « consensus pour l’école », de la « vaillance » et de « l’allant » ! (France culture, 04.06.2017).

En quelques semaines, on ne compte plus les initiatives azimutées de Blanquer : dédoublement des CP de REP+, menaces sur les maîtres +, contre-réforme des rythmes scolaires, retour du redoublement, les « devoirs faits », rentrée en chanson, les fables offertes… et de très nombreuses annonces comme la réforme du bac, des réformes pédagogiques en maternelle et au collège, le gel des recrutements, etc.

Mais le tout doit se faire avec foi puisque les sciences et le consensus macronien nous y invitent ! En somme, dormez brave gens, le temps que je puisse dérouler le programme de Macron et de l’Institut Montaigne.

Austérité, antipédagogie, autonomie, scientisme, numérisation, etc. Le projet Macron-Blanquer pour l’éducation est une menace pour l’école que défend SUD Éducation au quotidien ! Les idées et les méthodes du ministre Blanquer sont celles de la droite des années 2000 ! Nous n’en voulons toujours pas !

SUD Éducation lutte tous les jours pour :

  • Une école de l’émancipation qui aide à devenir autonome et à s’épanouir.
  • Une école qui lutte contre les inégalités.
  • Une école qui s’affranchit du capitalisme et des intérêts patronaux.

Collège Macron : Autonomie, tri social !

Collège Macron : Autonomie, tri social !

Conseil supérieur de l’éducation du 8 juin 2017

Communiqué de la fédération SUD éducation le 12 juin 2017.

Un nouvel arrêté définissant les enseignements au collège a été soumis au CSE du 8 juin. Il aménage une réforme du collège que la fédération SUD éducation a combattu et dont elle continue de demander l’abrogation. C’est pourquoi la fédération SUD éducation a voté contre ce nouveau texte « Collège version Macron »

EPI optionnels

Le projet d’arrêté sur les enseignements au collège augmente l’autonomie des établissements et leur permet de supprimer les EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) et de rétablir des classes européennes de fait, des options latin et grec avec 3 heures en 4e et 3e, des classes bilangues en 6e quelle que soit la langue apprise avant la 6e. Les établissements auront une plus grande latitude dans la définition des volumes horaires des enseignements et dans la définition des enseignements eux-mêmes.

La méthode à la hussarde est inacceptable : elle ne permet aucune consultation démocratique, et en premier lieu bien entendu aucune consultation des personnels.

Baisse des dotations et dégradation des conditions de travail !

Nous avons combattu la réforme du collège de la précédente mandature et notre enquête auprès des personnels montre qu’elle a engendré une dégradation des conditions de travail, une augmentation du temps de travail, des tensions entre les personnels, des burn-out et des démissions en augmentation. Elle a aussi entraîné des baisses de dotation horaire globale, des amputations d’enseignements et de dispositifs existants.

Concurrence entre les établissements

Sur le fond, loin de revenir sur la réforme précédente, il s’agit d’une accentuation encore plus forte de l’autonomie des établissements, qui est en pratique l’autonomie des chef-fe-s d’établissements. Cette autonomie accentuera les différences entre les collèges, institutionnalise la concurrence entre les établissements, entre les disciplines, entre les enseignant-e-s. Cette réforme est ainsi à l’opposé de la logique de service public.

Il est évident que les « offres de formation » seront différentes d’un collège à l’autre, et que les critères dépendront largement des politiques d’établissement selon les territoires et les publics visés. Les inégalités territoriales vont être encore aggravées, le collège unique encore plus écorné. Cette réforme est ainsi à l’opposé de la logique égalitaire que nous défendons.

Une réforme sans moyens !

La manière dont la réforme précédente a imposé l’interdisciplinarité avec les EPI était très problématique et a suscité du rejet. Ce que notre questionnaire a permis de constater, c’est que l’interdisciplinarité était déjà mise en place dans beaucoup d’établissements. Les collègues qui ne la pratiquaient pas auparavant continuent de travailler de leur côté et les EPI sont souvent considérés comme « fictifs ». Sans temps de concertation ni réduction des services, le constat est que un véritable travail interdisciplinaire n’a pas été favorisé par cette réforme. Pourtant des pratiques interdisciplinaires peuvent être pédagogiquement porteuses. Mais l’arrêté Blanquer ne vise en rien à donner les moyens et à créer les conditions pour un enseignement interdisciplinaire digne de ce nom et dans lequel enseignant-e-s et élèves se retrouvent, bien au contraire.

Pour un collège égalitaire, SUD éducation revendique :

Des effectifs réduits pour toutes et tous.
– Nous revendiquons une baisse des effectifs par classe pour atteindre 20 élèves maximum en collège ordinaire, 16 en éducation prioritaire, 12 en SEGPA, les élèves en intégration et inclusion devant être comptabilisé-e-s dans les effectifs des classes. Nous revendiquons des dédoublements nationaux sur la moitié des horaires d’enseignement dans toutes les matières.

Un collège réellement unique avec un enseignement polytechnique qui garantisse à tou-te-s les élèves l’exploration de tous les types de savoirs, qu’ils soient manuels, techniques, artistiques ou théoriques, reposant sur des pratiques pédagogiques coopératives et émancipatrices.

La réduction du temps de travail. Nous revendiquons pour les enseignant-e-s que 3 heures soient soustraites des obligations de services pour être consacrées à la concertation, dans le cadre d’une baisse du temps de travail à 14h de classe par semaine + 3h de concertation.

L’autonomie des équipes et non des chef-fe-s d’établissement : vers l’autogestion.

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Rythmes scolaires et collège : dérégulation à marche forcée

Le ministère a mis à l’ordre du jour du CSE du 8 juin deux projets de textes sur les rythmes scolaires et sur la réforme du collège pour application dès la rentrée 2017.

Pour l’essentiel, il s’agit d’introduire la possibilité dérogatoire de la semaine de 4 jours en primaire. Au collège, l’arrêté supprime la liste des EPI, qui deviennent optionnels, favorise le retour des classes bilangues et des langues anciennes, augmente les possibilités de modulation des horaires.

La méthode à la hussarde est inacceptable : elle ne permet aucune consultation démocratique, et en premier lieu bien entendu aucune consultation des personnels. Nous avons en quelque sorte affaire aux ordonnances Blanquer : passage en force et autoritarisme gouvernemental.

Les deux textes visent à introduire davantage de dérégulation. Les mairies auront encore plus de latitude dans l’organisation des rythmes scolaires. Les chef-fe-s d’établissement des collèges auront encore plus de marge dans la définition des enseignements et dans leurs horaires. Tout cela ne peut qu’accentuer les différences territoriales et les inégalités.

SUD éducation a combattu la réforme Peillon/Hamon des rythmes scolaires et la réforme du collège et continue d’en revendiquer l’abrogation. Mais, à l’inverse de la politique de Macron et de Blanquer, nous militons pour une autre école et un autre collège qui s’inscrivent dans une perspective égalitaire.

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Réforme des rythmes scolaires : nouveau décret dérogatoire !

Réforme des rythmes scolaires Nouveau décret dérogatoire !

Territorialisation, annualisation et inégalités !

Publié le vendredi 9 juin 2017 sur http://www.sudeducation.org/Reforme…

Lors de conseil supérieur de l’éducation du 8 juin, le ministère a présenté un nouveau décret dérogatoire à la réforme des rythmes scolaires qui n’abroge pas cette réforme mais l’aménage, en rendant possible l’organisation de la semaine sur 4 jours. Il est applicable, dès sa parution, à la mi juin, pour une mise en œuvre à la rentrée scolaire 2017-2018.

Une méthode inacceptable

Nous trouvons inacceptable cette méthode qui consiste à imposer en urgence , à un mois de la fin de l’année scolaire, un texte qui engendre des possibilités de réorganisation du temps scolaire, sans concertation des personnels alors que les mesures dérogatoires prévues par ce texte vont impacter leurs conditions de travail et d’exercice, sur les familles mais également sur les personnels en charge des activités périscolaires et les personnels municipaux qui travaillent dans les écoles.

Avant même que le texte ne soit publié, plusieurs municipalités ont déjà annoncé qu’elles modifiaient les organisations hebdomadaires des écoles unilatéralement dans un total déni de démocratie.

Une nouvelle dérèglementation

Ce nouveau texte dérogatoire à la réforme des rythmes scolaires ne revient pas sur la réforme en elle- même.

A quelques semaines des élections, ce décret tombe à pic pour ajourner une nouvelle fois un véritable bilan de cette réforme des rythmes pourtant annoncé à plusieurs reprises, en vain, par le précédent ministère.

Un bilan catastrophique

Pourtant cette réforme des rythmes scolaires est un échec manifeste. Elle a été contestée de toute part.

Le bilan est catastrophique tant pour les enseignant-e-s que pour les élèves : emplois du temps aléatoires, amplitude horaires augmentée, confusion entre périscolaire et scolaire, municipalités intrusives avec les PEDT, fatigue accrue pour les élèves et les personnels…

Economies et inégalités

À force de dérogations et de multiples aménagements territoriaux, qui ont surtout visé à faire faire des économies aux collectivités locales pour l’organisation des activités périscolaires, cette réforme a semé une grande confusion, sans bénéfice ni pour les élèves ni pour les personnels, bien au contraire.

Des adaptations au calendrier scolaire

Ce texte est donc une énième dérèglementation qui renouvelle les possibilités d’allègement des semaines en raccourcissant les vacances et en créant un cadre horaire global sur l’année, ce qui va vers l’annualisation du temps de travail des personnels comme c’est déjà le cas pour les remplaçant-e-s. Cela permet aux communes d’adapter le calendrier des vacances scolaires et renforce la territorialisation de l’école au détriment de l’égalité des élèves et des personnels sur le territoire.

Ce nouveau décret dérogatoire ne peut qu’accentuer les différences territoriales et les inégalités.

Contre les réformes Peillon/Hamon/Blanquer

SUD éducation a combattu la réforme Peillon/Hamon des rythmes scolaires. C’est pourquoi nous voterons contre ce nouveau décret dérogatoire qui ne revient pas sur le fond de la réforme Peillon des rythmes scolaires dont nous continuons de revendiquer l’abrogation et son remplacement par une autre réforme, radicalement différente, dans l’intérêt des élèves, des personnels, et de l’école.

Réformer les rythmes scolaires nécessite une réflexion plus large sur l’école avec :

La réduction les effectifs par classe.

Des programmes dont les contenus laissent du temps à la manipulation, l’expérimentation, la recherche…

La possibilité d’un réel travail en équipe et la mise en place de pédagogies coopératives.

La différenciation entre le temps de travail des PE (professeur-e-s des écoles) devant élèves et le temps d’enseignement pour les élèves (18 h devant élèves + 6 h de concertation, travail en équipe…) sans porter atteinte au principe de polyvalence qui permet une vision globale du fait éducatif.

Plus de PE que de classes, plusieurs PE par groupe d’ élèves, renforcement du travail en équipe, regards croisés sur les élèves et les pratiques…

La différenciation de l’organisation du temps et des activités scolaires selon l’âge des enfants.

Une formation à la hauteur des attentes des personnels.

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Ni banquier, ni Blanquer

Un projet d’école de droite et de droite

Un nouveau ministre à droite toute.

La nomination de JM Blanquer, comme celle des autres ministres, confirme s’il en était besoin l’orientation 100% à droite du nouveau gouvernement. JM Blanquer est celui qui a fait appliquer la politique éducative de Sarkozy. Toutes les propositions du programme éducatif de Macron sont reprises de ses ouvrages.

Un projet d

JM Blanquer va encore plus loin dans la volonté de renforcer les pouvoirs des chef-fe-s d’établissement et les hiérarchies, y compris dans le 1er degré. Cela va de pair avec l’autonomie des établissements, c’est-à-dire en fait celle des chef-fe-s d’établissement. Ils/elles auraient une large liberté pour affecter la dotation horaire entre les disciplines et recruter localement des enseignant-e-s. La mise en concurrence des établissements deviendrait institutionnelle. Les lycées professionnels seraient confiés aux régions et adaptés aux « besoins économiques territoriaux ».

Un projet d

Le retour aux fondamentaux (français et mathématiques) s’inscrit dans une vision réactionnaire de l’école. L’orientation précoce des élèves serait organisée notamment via le retour de l’apprentissage avant 16 ans et des évaluations nationales de la grande section à la 3e, numérisées et annuelles. Les trois voies des lycées seraient soumises à l’objectif d’insertion professionnelle. Le bac serait remis en cause, il ne garantirait plus le droit à l’université.

 Ne laissons pas faire !

En accroissant la territorialisation et l’autonomie, en produisant une école réduite au « lire-écrire-compter » pour les pauvres et en multipliant les processus de sélection, l’école d’Emmanuel Macron poursuit l’adaptation du service public d’éducation aux besoins du patron.

Ci-dessous l’affiche « Ni banquier, ni Blanquer » à télécharger.

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12 élèves par classe : INFO ou INTOX ?

Les annonces sur l’éducation prioritaire ne doivent pas faire illusion. Telle qu’elle est prévue, la limitation à 12 du nombre d’élèves en CP et CE1 des écoles REP et REP+ se ferait pour l’essentiel via des redéploiements de postes. On peut s’inquiéter des conditions de sa mise en œuvre et de ses conséquences sur des dispositifs existants, les personnels et les élèves.

Face aux bruits qui circulent, il faut d’abord rappeler que la mesure des 12 élèves par classe concernerait uniquement les CP et CE1 des REP et REP+.

Le gouvernement chiffre à 12000 les postes nécessaires pour la mettre en œuvre et son programme est clair : cela se fera pour l’essentiel par des redéploiements et non par des créations de postes. Pour commencer cette opération, il veut notamment ré‑affecter en urgence pour la rentrée de septembre 2017 une partie des remplaçant-e-s et les 5000 enseignant-e-s du dispositif « plus de maîtres que de classes » (PDMQDC). Il y a déjà un début de mobilisation contre ce processus qui reviendrait à détruire ce dispositif.1 Il vient pourtant à peine d’être étendu et le ministère devait en publier une évaluation l’an prochain.

En prétendant déplacer d’office les PDMQDC pendant l’été, ces annonces bafouent les droits des personnels en matière d’affectation. Elles remettent également en cause les répartitions des postes prévues dans les cartes scolaires et leur contrôle par les instances représentatives des personnels.

On peut également douter de la réalité de la mise en œuvre de cette mesure et de sa pérennité compte tenu des très faibles créations de postes prévues par ce gouvernement pour l’ensemble de l’éducation nationale, soit 4000 à 5000 sur 5 ans !

Cette mesure à moyens quasi constants aura un impact sur les effectifs des autres classes que le CP et le CE1 en éducation prioritaire et de toutes les classes des écoles hors éducation prioritaire. Si l’administration conserve comme seuils ou comme repères d’ouverture les moyennes des effectifs de classe par école, les effectifs des autres classes peuvent exploser.

Le gouvernement balaie le problème des locaux (qui ne sont tout simplement le plus souvent pas disponibles pour une telle mesure) en disant qu’il pourra y avoir deux classes dans une même salle… et qu’il va en parler avec les mairies !

Il parle parfois de dédoublement (ce qui dans la langue scolaire veut dire que cela se ferait sur une partie seulement des horaires). C’est sans doute cela qui sera mis en œuvre. Avec l’orientation réactionnaire du président et du ministre voulant, comme dans tout projet de droite qui se respecte, centrer le primaire sur le « lire-écrire-compter », on aura vraisemblablement, en CP et CE1 des REP et REP+, des cours de français et mathématiques en groupe réduit et le « reste » des enseignements en grand groupe.

Les confusions diverses introduites avec la réforme des rythmes ont préparé le terrain à une prise en charge de ce qui relève d’enseignements par des personnels non enseignants (moins chers et plus précaires). Macron a déjà annoncé dans son programme le recrutement de personnels en service civique, notamment en maternelle pour l’apprentissage du langage.

Enfin, il n’y a aucune garantie sur le périmètre des REP et REP+ et il est probable que la mesure ne sera tenue qu’au prix d’un resserrement significatif de celui-ci pour des raisons budgétaires et d’une suppression des formations REP+ faute de remplaçant-e-s. Il y a d’ailleurs une série d’études qui ont préparé le terrain à cela : concentrer des moyens sur un tout petit nombre d’écoles et d’établissements.

Tout laisse donc penser que la mise en œuvre du « 12 élèves par classe » sera en réalité réduite à une partie des horaires d’un faible nombre de classes de quelques écoles qui serviront de vitrine. Cela sera sans doute très utile pour la communication gouvernementale mais pas du tout pour la transformation égalitaire et émancipatrice de l’école. Le service public d’éducation a besoin d’autre chose que d’effets d’annonce et d’écrans de fumée.

SUD éducation revendique :

– la baisse générale des effectifs par classe, des programmes dont les contenus laissent du temps à la manipulation, l’expérimentation, la recherche, la possibilité d’un réel travail en équipe et la mise en place de pédagogies coopératives

– le maintien de toutes les écoles dans les dispositifs de l’éducation prioritaire, avec des seuils d’effectifs réduits pour toutes

– plus de professeur-e-s des écoles que de classes dans toutes les écoles, la réduction du temps de service des PE : 18 heures d’enseignement et 6 heures de concertation et de travail en équipe, la différenciation entre le temps de travail des PE devant élèves et le temps d’enseignement pour les élèves.

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Bilan de l’enquête SUD éducation – Réforme du collège

Suite à l’enquête nationale réalisée auprès des collègues de collèges, la Fédération SUD éducation publie trois bilans.

Le 1er concerne les conditions de travail :

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Le 2e concerne les moyens et les postes :

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Le 3e bilan (à venir) concernera la pédagogie.

Le détail des réponses dans le document ci-dessous.

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