Documents préparatoires à l’inspection – 1er degré Contre l’inspection, non aux questionnaires d’auto évaluation !

Des questionnaires chronophages et inutiles

Dans l’ensemble des départements, nous constatons que depuis plusieurs années les documents exigés par les inspecteurs et inspectrices de circonscription lors des inspections sont de plus en plus nombreux et variables d’un-e IEN à l’autre.

Un nombre croissant d’IEN exigent aussi, en amont de la visite inspection, la production d’un document préparatoire souvent sous la forme d’un questionnaire qui vise à une auto analyse des pratiques professionnelles de l’enseignant-e inspecté-e.

Formatage et pratiques managériales

Remplir 5, 6 ou 7 pages d’un questionnaire dans lequel les enseignant-e-s sont amené-e-s à faire leur autocritique, représente une charge de travail importante et demande un temps considérable qui outre le fait qu’elle ne sert en rien à améliorer les pratiques professionnelles des enseignant-e-s, permet surtout de faciliter le travail des IENS. Ces questionnaires participent au formatage des personnels et relèvent des pratiques managériales d’évaluation.

Les documents obligatoires

Dans le cadre de la réforme actuelle de l’évaluation des personnels, qui repose sur des entretiens professionnels (précédés d’une inspection), sur des critères subjectifs et qui est l’instrument de l’arbitraire et de l’individualisation [1], il est plus que jamais important de refuser de répondre à des demandes des inspecteurs/trices hors du cadre réglementaire.

Dans cette réforme, sous la pression des syndicats, le questionnaire d’auto-évaluation a été retiré. Il convient donc de rappeler que les seuls documents exigibles par les inspecteurs/trices, lors de l’inspection, sont :

  • le cahier d’appel justifié par l’obligation de contrôle de l’assiduité (art L 6131-5 du code de l’éducation)
  • les supports d’évaluation des élèves (le décret d’application ne prévoit pas que le livret scolaire numérique soit accessible aux IEN)

Refuser tout document non obligatoire

Le refus systématique et collectif face à des demandes qui ne revêtent aucun caractère obligatoire forcera les inspecteurs/trices à ne plus réclamer ces documents.

La fédération SUD éducation appelle l’ensemble des enseignant-e-s du 1er degré à refuser de fournir tout document autre que les documents obligatoires et en particulier le document préparatoire à l’inspection demandé en amont de celle-ci.

Si SUD éducation a toujours rejeté le système basé sur l’inspection-notation, nous sommes tout aussi défavorables au système d’inspection-entretien professionnel qui vient de le remplacer.

SUD éducation se bat pour imposer une évaluation purement formative et coopérative, complètement déconnectée des rémunérations et de l’évolution des carrières.

[1] : lire notre dossier sur le projet d’évaluation sur http://www.sudeducation.org/Projet-… et signer la pétition « Nous ne sommes pas des ressources humaines ! »

Des quartiers populaires aux mouvements sociaux, s’organiser contre la criminalisation

La criminalisation des luttes, des résistances, dans les quartiers populaires comme dans le mouvement social, tel sera le thème du cycle de conférences, rencontres et tables rondes qui se tiendra du 1er au 4 février 2017 à Rennes.

Le choc de la brutale répression policière et judiciaire qui s’est abattue à Rennes au printemps, alors que nous combattions « la loi travail et son monde », nous ont conduits à créer un collectif pour dénoncer et combattre la politique – désormais systématique – mise en œuvre par l’État pour faire taire les résistances.

Des nouvelles lois antiterroristes à l’instauration de l’état d’urgence, l’attirail répressif, pénal et administratif, s’est enrichi, élargi. Contre les syndicalistes en lutte, contre les soutiens aux sans-papiers et aux migrant.e.s, contre les zadistes de Sivens ou de Notre-Dame-des-Landes, contre les militant.e.s de la cause palestinienne, contre les manifestant.e.s de la loi travail, contre les victimes des violences policières, comme la famille Traoré, qui refuse de courber l’échine face à la brutalité l’État et ne cesse de crier justice.

Toujours plus violente, toujours plus coercitive – les interdictions de manifester et les assignations à résidence pleuvent et incarnent une nouvelle facette du maintien de l’ordre –, la mécanique répressive que l’état d’urgence a débridée prend peu à peu racine dans le quotidien. Sous couvert de lutter contre le terrorisme, l’état d’urgence permet surtout au pouvoir de frapper quiconque lui serait un peu trop encombrant (comme l’a lui-même avoué le président Hollande).

Au-delà de la dénonciation, nous voulons analyser l’évolution de ces dispositifs de répression et combattre leur banalisation, discrète mais efficace. Comprendre pour se défendre.

AVERTISSEMENT : pour des raisons pratiques, les discussions devront commencer pile à l’heure, il faut donc prévoir de venir 20 minutes avant les horaires indiqués ci-dessous

Jeudi 2 février 2017

À la Maison de la Grève, hébergée au 37 rue Legraverend (métro Anatole-France)

19h – Cantine de soutien organisée par le comité ZAD.

20h – Projection du documentaire « Fajara : Calais sur les chemins de l’espoir », suivi d’une discussion

Avec Isabelle Grenet, réalisatrice de « Fajara » et des militants No border.

« Fajara » est un documentaire tourné dans la « jungle » de Calais par Isabelle Grenet, pendant neuf mois, de l’automne 2015 au printemps 2016. Il retrace la vie des exilé.e.s sur ce territoire et recueille leurs témoignages. Il aborde également l’action des associations humanitaires, des bénévoles, mais aussi les violences policières subies par les migrants. Les habitant.e.s de la jungle ont subi plusieurs expulsions de leurs lieux de vies, ce que la réalisatrice Isabelle Grenet a saisi lors de son séjour là-bas.

« Fajara » est aussi porteur d’espoir pour tous ceux et toutes celles qui tentent de passer la frontière pour aller en Angleterre. Nous verrons que certains y arrivent et que des familles se retrouvent.

Plus d’informations sur le film sur www.fajara.fr

Vendredi 3 février 2017

à la Maison de la Grève, hébergée au 37 rue Legraverend (métro Anatole-France)

16h30 : Atelier sécurité numérique et sur internet

Quelles sont les différents types d’interceptions des communications sur internet ? Les menaces qui pèsent sur la vie privée et la façon de s’en protéger. Venez avec une clé USB si vous voulez qu’on vous transmette de la documentation.

à Carrefour 18, 7 rue d’Espagne (métro : Henri-Fréville)

18h-20h – Table ronde sur la militarisation du maintien de l’ordre.

Avec Amal Bentounsi, du collectif Urgence notre police assassine et sœur d’Amine Bentounsi, tué par la police en 2012 ; Pierre Douillard-Lefevre, blessé par un tir de flashball en 2007 et la présence du collectif Justice et vérité pour Babacar Gueye, abattu par BAC en 2015.

Nous vous proposons, lors de cette table ronde, d’analyser la séquence politique d’évolution du maintien de l’ordre, dans laquelle nous nous trouvons. Il s’agira de mettre en lumière comment cette politique est l’accomplissement de vingt années de surenchère sécuritaire et d’expérimentation d’un nouvel arsenal policière, dans les quartiers périphériques des métropoles et aux frontières de l’Europe.

20h-21h – Repas / Cantine de soutien à l’événement

21h-22h30 – Lutter sous état d’urgence

Avec Bernard Schmid (juriste), Raphaël Kempf (avocat) et Aïnoha Pascual (avocate).

Depuis la première promulgation de l’état d’urgence il y a un peu plus d’un an, le pouvoir politique et la législation tendent à ancrer ce régime d’exception dans le temps. Ces mesures viennent alors bouleverser la fiction sur laquelle sont construites les structures juridiques qui fondent les États démocratiques libéraux.

Bernard Schmid, Aïnoha Pascual et Raphaël Kempf dresseront un bilan de la mise en place de l’état d’urgence dans la machine juridique et son évolution, puis il.le.s placeront ces mesures dans une perspective historique. Nous nous questionnerons sur les moyens d’action de la police, l’évolution du jeu entre le pouvoir administratif et le pouvoir judiciaire et comment prendre acte de la pérennisation de l’état d’urgence dans les luttes présentes et à venir.

Samedi 4 février 2017

à Carrefour 18

7 Rue d’Espagne. Rennes – Metro : Henri Fréville

14h-16h – Le syndicalisme dans le collimateur

Avec Xavier Matthieu (ancien délégué syndical CGT de l’usine Continental – sous réserve), Anthony (membre de la section syndicale CNT-Thales) et des syndicalistes de la Poste.

Continental, Air France, Goodyear. Les cas les plus connus de répression syndicale ont en commun de conduire en justice des militants qui ont mis en œuvre des actions radicales pour s’opposer à la toute puissance du patronat. La direction de la Poste, dans le Nord, en région parisienne, et en Ille-et-Vilaine est également coutumière de la chasse aux syndicalistes…

Et l’on voit s’organiser la surveillance menaçante du mouvement syndical, qui dessine, bien avant la loi Travail, les contours de relations sociales au travail, qui excluent la lutte et le conflit pour reposer exclusivement sur un « dialogue social » verrouillé par l’État et les patrons.

16h-16h30 – Goûter

16h30-19h30 – Retour sur le mouvement de la loi travail

Discussion animée par le Collectif contre la criminalisation du mouvement social (CoCoCriM)

Après plus d’un an d’état d’urgence et un mouvement social qui s’est étendu dans la durée, nous voulons disséquer, à partir des différentes discussions de la semaine, ce qui a fait la spécificité de ce mouvement, à Rennes en particulier. Quel échelon répressif a été franchi ? Comment s’est adapté le mouvement aux nouveaux dispositifs ? Comment faire pour que ces outils, voués à nous diviser, nous isoler et nous intimider, ne soient plus opérants ?

19h30-20h30 – Repas / Cantine de soutien à l’événement

20h30-minuit – Concert

Tasty Granny // Channel +

et invités

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Contre le livret scolaire numérique

À la suite des changements de programmes pour l’école primaire et le collège et dans le cadre d’une pseudo réforme de « l’évaluation » pour les élèves, le ministère a décidé d’imposer, en remplacement du Livret Personnel de Compétences, un Livret Scolaire Universel Numérique (LSUN) pour les cycles 2, 3 et 4. Sa mise en œuvre doit se faire dès l’année scolaire 2016/2017.

Simplification des outils d’évaluation ?

Ce LSUN est censé répondre, d’après le ministère, à la nécessité de simplifier les outils de suivi des élèves en les uniformisant sur l’ensemble du territoire pour les rendre plus lisibles et accessibles aux familles, qui pourraient ainsi enfin comprendre ce que font leurs enfants à l’école et ce sur quoi ils sont évalués.

Il regroupe deux éléments distincts qui sont néanmoins indissociables : le Livret Personnel de Compétences (les bulletins de fin de cycle) et les bulletins scolaires périodiques (trimestriels ou bi trimestriels). Le LPC regroupe un peu plus d’une quarantaine d’items regroupés en 7 ou 8 domaines. Les bulletins scolaires périodiques regroupent les différentes compétences et « sous-compétences » travaillées correspondant aux différents domaines répertoriés dans les programmes officiels. Compte tenu de la complexité du LSUN et du nombre d’items à évaluer qu’il contient, pour la lisibilité et la simplification pour les familles, on repassera.

Uniformisation et formatage des pratiques

Ce nombre très important d’items renvoie à une vision morcelée des apprentissages qui ne permet pas d’aider les élèves à progresser et n’aide pas à donner du sens aux apprentissages. Ce LSUN n’est pas un outil de bilan qui ferait état des progrès et évolutions des élèves mais une « attestation » de mise en conformité des enseignant-e-s avec les programmes et injonctions institutionnelles. Des artifices pour faire accroire en cochant des cases que l’école remplit bien sa mission.

Inégalités d’accès

Son accessibilité via une application numérique n’est pas garante d’égalité entre les familles quant à son usage. En effet, si les outils numériques sont largement répandus, leurs usages restent très inégalitaires. Ce sont les familles les plus socialement fragiles et éloignées de l’école qui les maîtrisent le moins bien. Le LSUN, comme c’est déjà le cas pour l’accès aux ENT (environnements numériques de travail) dans le secondaire, va accentuer les inégalités et creuser encore un peu plus les écarts entre les familles qui ont une haute maîtrise des outils numériques et celles qui ne l’ont pas.

Constitution d’un casier scolaire

Le LSUN s’inscrit dans la même logique que le LPC (Livret Personnel de Compétences). Mais en bien pire, puisqu’il intègre dans une même application le livret de compétences du socle commun, les bulletins périodiques des élèves, les différents parcours et attestations, mais aussi des éléments de suivi des élèves en difficulté

(Plan d’Accompagnement Personnalisé, Programme Personnalisé de Réussite Educative, suivi RASED) ou à besoins particuliers (ULIS, UPE2A, …). Il participe de la constitution d’un véritable casier scolaire, au service de la normalisation et du profilage des élèves, chère à cette société néolibérale, pour qui seul ce qui est quantifiable et mesurable compte, afin de trier les élèves en leur attribuant une place dans la hiérarchie sociale, justifiant ainsi les inégalités.

C’est pour nous totalement inacceptable et parfaitement révélateur d’une volonté d’instrumentaliser l’école pour formater les élèves selon des critères d’employabilité et de traçabilité définis par le patronat. C’est d’ailleurs pour ces raisons que le MEDEF s’est réjoui de la mise en œuvre du LSUN.

Exploitations dangereuses des données

Le ministère affirme que les données regroupées dans cette application numérique ne pourront être accessibles qu’aux familles. Cela est faux car celle-ci sera regroupée avec l’ensemble des applications qu’utilise déjà l’éducation nationale au sein de la base élèves dans le 1er degré et via SCONET dans le 2nd degré. Ces données pourront donc être diffusées, partagées et utilisées car elles pourront être extraites, croisées, alimentées, lues et exploitées par différent-e-s utilisateurs/trices, en premier lieu grâce au RNIE (Répertoire national des identifiants élèves), dans lequel figurent des données personnelles sur l’enfant et sa famille.

C’est ce que prévoit par exemple l’article 48 de la loi sur les « Droits des étrangers en France » adoptée en mars 2016 qui instaure un dispositif de contrôle permettant aux préfectures, dans le cadre de l’examen des demandes de titre de séjour, d’accéder aux informations détenues par les établissements scolaires.

Fichage et traçabilité

De plus le stockage des données est centralisé et leur transit est insuffisamment sécurisé. Ce qui permet un détournement frauduleux de toutes les données qui transiteront via le LSUN.

Par ailleurs, si le ministère met en avant « un droit à l’oubli » avec l’effacement des données un an après la fin de la Troisième, aucun dispositif concret, aucun moyen n’ont été prévus pour le rendre effectif. L’absence de pérennisation des données au-delà de la Troisième n’est donc absolument pas garantie.

C’est pourquoi SUD éducation considère que ce livret scolaire n’est ni plus ni moins qu’un nouvel instrument de fichage et de flicage des élèves et que les mesures mises en œuvre pour sécuriser l’application par le ministère ne sont garantes de rien du tout.

Une surcharge de travail pour les enseignant-e-s

Dans le cadre des réorganisations permanentes auxquelles les personnels sont contraints dans l’exercice de leurs missions, ce LSUN va dégrader les conditions de travail des personnels. Sa mise en œuvre constitue une surcharge de travail car il impose entre autre aux personnels des opérations de saisie fastidieuses. Il restreint leur liberté pédagogique et oblige les enseignant-e-s à utiliser un outil sans pouvoir en questionner le sens et l’usage dans leurs pratiques professionnelles. Sous couvert de simplification des tâches, il s’agit d’uniformiser les pratiques pour mieux les contrôler, comme c’est déjà le cas avec l’utilisation des Espaces Numériques de Travail.

Les CHSCT sont compétents pour prononcer un avis négatif sur ce projet, comme ce fût le cas concernant M@gistère après quoi le ministère était revenu sur son caractère obligatoire. Il faut qu’ils s’en saisissent dés maintenant. SUD éducation a contacté les autres organisations syndicales dans cette optique. Utilisons tous les moyens pour refuser cette nouvelle dégradation de nos conditions de travail !

Pédagogie ou injonctions institutionnelles normatives ?

Nous considérons que l’évaluation des élèves ne peut pas relever d’injonctions institutionnelles normatives. Les évaluations et leurs rendus doivent être des outils construits par les enseignant-e-s dans le cadre de leurs pratiques pédagogiques pour faire progresser les élèves à leurs rythmes en s’appuyant sur les acquis et les recherches des pédagogies alternatives et coopératives.

Contre le formatage pédagogique et pour des alternatives aux évaluations normatives imposées par l’institution SUD éducation revendique :

une évaluation formative plutôt que sommative


une évaluation dans un cadre pédagogique ne donnant pas lieu à un quelconque fichage de l’élève

la réduction du temps d’enseignement pour permettre une réflexion collective sur l’évaluation

Contre le fichage des élèves et la constitution d’un casier scolaire,

Contre la soumission des pratiques pédagogiques à un formatage institutionnel,

Contre une nouvelle augmentation de la charge de travail des enseignant-e-s,

La fédération SUD éducation revendique l’abrogation du Livret Scolaire Universel Numérique.

Notre presse locale, au sommaire : p 2 Synthèse…

Notre presse locale, au sommaire :

p 2 Synthèse de notre stage « Souffrance au travail »

p 3 « 136 postes dans le premier degré en Ille et vilaine ! » ;

p 4 et 5 Contre le livret scolaire numérique ;

p 6 et 7 Mesures pour améliorer le remplacement : la mascarade !

p 6 bis Bilan réforme du collège ;

p 8, 9 et 10 « ZEP » ;

p 10 Quizz laïcité

p 11 « Ils sont où les 60 000 postes ? » + « La mysoginie décomplexée »

p 12 « Précaires : l’annualisation ça suffit ! »

PDF - 1.3 Mo
Jal 35 janvier 2017


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Questionnaire Réforme du collège

La fédération SUD éducation a établi un premier bilan de la réforme du collège :

http://www.sudeducation.org/Reforme…

Elle souhaite maintenant approfondir l’analyse des changements et conséquences de cette réforme sur le travail des enseignant.e.s en proposant une enquête en ligne :

http://www.sudeducation.org/Questio…

Nous invitons donc l’ensemble des enseignant.e.s de collège à remplir ce questionnaire anonyme mais également à le diffuser largement auprès de leurs collègues.

Merci de votre participation.

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