Comme suite aux mouvements contre la modification de l’évaluation des enseignant par un entretient individuel, reporté par le ministère d’un an SUD Éducation répond au ministère :
Madame la Directrice,
SUD éducation accueille favorablement la décision de repousser au 1er janvier 2013 la mise en place de l’entretien individuel, fixée auparavant un an plus tôt, 1er janvier 2012.
Pour autant SUD éducation ne peut s’inscrire dans un processus de négociations à propos de la réforme de l’évaluation, pour les raisons suivantes :
- SUD éducation est opposé à la notation, aux inspections infantilisantes, à l’évolution différenciée des carrières… Mais les nouvelles modalités d’évaluation des personnels sont encore pires. ! On passe à l’ère du management sur le modèle de l’entreprise capitaliste car les contrastes entre les carrières seront plus accentués encore alors que nous sommes favorables à l’avancement le plus rapide pour tous.
- L’ entretien reposera tout d’abord sur une auto-évaluation, vous l’avez confirmé, selon des grilles fournies par l’administration. Comme les expérimentations ont déjà permis de le constater, comme on le voit aussi avec les personnels non-enseignants, ce système a démontré sa nocivité : augmentation des pressions hiérarchiques, infantilisation des personnels, gestion individualisée des carrières que l’on veut désormais étendre aux enseignants. On doit soi-même s’évaluer… à travers les yeux de la hiérarchie et ses critères désormais purement comptables. Par exemple, la question de la progression des élèves est bien une des questions centrales de nos métiers, mais évaluer, faire dépendre la progression des collègues sur cette base nous paraît à la fois extrêmement compliqué techniquement, et scandaleux quant au fond.
- Les plus « méritant-e-s » (« les plus dociles ? ») seront gratifié-e-s d’un ou plusieurs mois de réduction par rapport à l’ancienneté moyenne pour accéder à l’échelon supérieur Ainsi le supérieur hiérarchique direct, auquel les collègues sont quotidiennement confrontés, aura un pouvoir personnel accru : cela ne peut conduire qu’à des disparités, à des injustices plus grandes que le système actuel, et nécessairement à l’exercice de pressions, voire à des abus de pouvoir. D’autant que vous avez refusé que ces entretiens puissent se dérouler en présence d’un représentant syndical, alors que l’évaluation comporte des critères « politiques » problématiques : positionnement vis-à-vis de l’institution, projet d’établissement…
Aucune négociation n’est donc possible dans le cadre de ce projet. La fédération SUD éducation appelle à construire la mobilisation pour le contrer.
Veuillez agréer Madame, l’assurance de notre attachement au service public d’éducation,