Trop de profs ?

Lu dans Libération :

Ce n’est donc pas une vue de l’esprit ni de l’esbroufe syndicale : l’Education nationale française détient le record du taux d’encadrement le plus faible de toute l’Organisation de coopération et de développement économiques (l’OCDE compte 34 pays). Avec 6,1 enseignants pour 100 élèves-étudiants, la France arrive à la traîne derrière la Suède, la Grèce ou le Portugal (en moyenne plus de neuf enseignants pour 100 élèves), relève le Centre d’analyse stratégique, une institution placée auprès du Premier ministre.

C’est dans le primaire et le supérieur que la situation est la pire, avec seulement 5 enseignants pour 100 élèves ou étudiants. Les collèges et lycées connaissent, eux, un taux médian : 7,5. Les salaires des enseignants apparaissent également « faibles » en comparaison internationale.

JUSQU’A QUAND FAUDRA-T-IL LE DIRE ?

Les enseignants ne sont pas fautifs : c’est le pouvoir qui organise le chaos !

Si le système français est à mettre en cause, c’est d’abord parce qu’il manque d’enseignants !

DES POSTES D’ABORD ! ON DISCUTERA APRES !!!

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Conference d’Angelique del Rey la « compétence »

Angelique del Rey sera à Vitré mardi pour expliquer en quoi la notion de « compétence » actuellement développée à tous les niveaux de l’Education Nationale pervertit la notion d’enseignement.

Les enseignants et les parents deviennent les complices d’un système utilitariste qui réduit la formation du jeune à la production d’individus « employables ».

En se pliant à cette logique, les enseignants se soumettent ainsi à l’obligation de justifier leurs « résultats » : taux de progression, taux de réussite, taux d’échec des élèves… En imposant la logique des « compétences » l’institution fait semblant d’oublier que la première cause d’échec scolaire sont les inégalités sociales et son refus absolu de les remettre en cause.

En quoi cette approche par les compétences pourrait-elle laisser espérer une quelconque amélioration des processus d’apprentissage, ou des pratiques pédagogiques ? En quoi les normes qu’elle véhicule sont elles les carcans futurs de notre métier ? débat et réponses mardi soir.

Réunion publique au Centre social de Vitré mardi 15 février à 18h30.

Extrait :

Se présentant comme une solution sérieuse (technique) aux questions d’employabilité des jeunes au sortir du système éducatif, l’approche par compétences de l’éducation est fondée en réalité sur un système de gestion formatant de façon binaire et simplificatrice le problème de l’école. Le jeune n’a pas trouvé d’emploi au sortir de l’école ? Avait-il (ou avait-elle) acquis les compétences de base ? Quelles compétences garantir aux « plus fragiles » pour que leur taux d’employabilité soit plus satisfaisant ? Question qui en implique aussitôt d’autres (de même nature), emboîtées les unes dans les autres, comme des poupées russes : quelles compétences faut-il que les enseignants aient pour que le taux d’acquisition par les élèves des compétences listées par le Socle commun soit optimal ? Quelles compétences faut-il au personnel administratif, aux établissements scolaires, aux collectivités territoriales ? Quelles compétences relèvent de l’État ? Et, pour revenir à la dimension pédagogique : quelles (micro)compétences permettent de « garantir » un fort taux d’acquisition des compétences clés ?

Tandis donc que les compétences représentent une réponse à la crise par un formatage technique de la situation, une autre perspective consiste à prendre acte de la crise tout en relevant le défi de penser et d’agir sans la recherche d’une solution. Autrement dit, à penser et agir sans se fonder sur les termes d’un progrès … Même si ce n’est pas mon intention, j’ai conscience que cette formule, « agir sans être en quête de solution », peut choquer… Suspendre la recherche d’une solution semble en effet impliquer que nous ne pourrions plus rien faire et cela nous décourage : « Quoi, la perspective du chômage, les inégalités scolaires, la montée de la violence, les difficultés d’insertion, le désintérêt des élèves, ces problèmes qui menacent l’équilibre de l’école ne pourraient être résolus ? Si c’est le cas, à quoi bon agir ? » Pouvons-nous former des jeunes (ou des adultes) sans chercher à tout prix à l’intégration au marché du travail ? Pouvons-nous éduquer sans chercher à tout prix le progrès culturel et social ?

FORCES ET FAIBLESSES DE LA LUTTE CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES

23 mars, 27 mai, 24 juin…La mobilisation contre la réforme Woerth-Sarkozy des retraites se développe dès le printemps 2010. Le mouvement repart avec une nouvelle vigueur dès la rentrée. 7 et 23 septembre, 2 et 12 octobre… A chaque journée, pourtant trop éloignée de la précédente, la mobilisation prend de l’ampleur ou se maintient à un niveau élevé et trouve un appui grandissant dans la population…

Retour sur les forces et les faiblesses d’un mouvement exceptionnellement long et enraciné qui n’a pas fait plier Sarkozy mais qui a renforcé le syndicalisme de lutte des classes et préparé le salariat aux combats à venir

UNE MOBILISATION MASSIVE DU SALARIAT REJOINT PAR LA JEUNESSE SCOLARISÉE…

– Troisième séquence de lutte générale d’opposition à la réforme des retraites, après le mouvement de 1995 (contre la réforme des régimes spéciaux) et celui de 2003 (contre la réforme du régime général), la mobilisation du printemps-automne 2010 a mobilisé largement le salariat et la jeunesse en particulier au cours des manifestations de masse qui, cumulées, ont sans doute atteint un niveau de fréquentation rarement atteint par une lutte sociale en France.

  • Une mobilisation dans la durée : de la première « journée d’action », le 23 mars 2010, jusqu’aux dernières manifestations de grande ampleur fin octobre 2010, la mobilisation a été quasi-continue, à l’exception de la parenthèse des vacances d’été.
  • Des mouvements de grève reconductibles ont « pris » dans le secteur privé : chez les éboueurs, dans les transports, et surtout dans les raffineries. Dans certaines villes, la grève reconductible s’est élargie à des secteurs sans grande tradition de lutte, notamment parmi les employés, catégorie très féminisée. A Marseille par exemple, les salariés des Monoprix et des cantines scolaires ont été en pointe dans le mouvement de grève.
  • Le soutien de la population : de mars à novembre 2010, le soutien de la population à la lutte s’est affirmé, comme en témoigne la participation de plus en plus massive aux manifestations et, dans une moindre mesure les enquêtes d’opinion . C’est cette imposante popularité de la lutte qui a donné généralement une certaine impunité aux actions de blocage économique, bien que celles-ci aient été conduites par des groupes aux effectifs réduits. La légitimité acquise grâce au soutien populaire au mouvement, a amené le gouvernement à rapidement renoncer à sa tentative de stigmatiser la présence des lycéens dans les manifestations.
  • Un début de jonction avec la jeunesse scolarisée et massifiée : la mobilisation s’est étendue des salariés vers les lycéens et dans une moindre mesure, vers les étudiants. Cette dynamique est nouvelle : en 1986 et 1995, les mobilisations de la jeunesse scolarisée avaient préfiguré celles des salariés ; pendant le mouvement anti-CPE en 2006, le conflit avait d’abord pris dans le monde de l’école, et plus précisément dans les universités. La lutte de l’automne 2010 met ainsi en évidence la capacité de mobilisation générale du salariat ; la jeunesse scolarisée et massifiée a été capable de se mobiliser sur des enjeux qui ne sont pas directement liés à l’école, même si c’est encore sur une durée limitée.
  • La durée exceptionnelle du mouvement a favorisé son ancrage territorial, l’auto-organisation à l’échelle locale et le développement de pratiques de lutte interprofessionnelles permettant, parfois, de transformer l’hétérogénéité des acteurs de la lutte en force dotée d’une grande mobilité tactique. Les actions de blocage économique ont fédéré des salariés aux statuts très divers (travailleurs en CDI, travailleurs précaires, fonctionnaires), des chômeurs, des lycéens, des étudiants et des retraités. Elles ont également permis de bloquer certains flux de transports, qui sont l’un des points névralgiques de l’économie capitaliste.

…QUI N’EST PAS PARVENUE A CONSTRUIRE UNE DYNAMIQUE DE BLOCAGE GENERAL DE L’ECONOMIE

  • Le secteur public moins combatif que dans les précédents mouvements : principaux moteurs des luttes interprofessionnelles depuis 1995 (SNCF et éducation nationale, mais aussi La Poste, EDF-GDF…), les salariés des entreprises publiques et des administrations ne sont pas parvenus à construire des mouvements de grève reconductible suffisamment larges. Côté enseignants et cheminots, l’échec des mobilisations précédentes – et singulièrement 2003, en ce qui concerne l’Education Nationale – a pesé sur les anticipations de nombreux salariés ; par ailleurs les dispositifs juridiques et techniques antigrève mis en place ont produit leurs effets ( la loi du 21 août 2007 sur le service minimum entrave désormais l’arrêt des transports urbains et ferroviaires, en imposant notamment l’obligation individuelle de se déclarer en grève 48h à l’avance ; à la Poste la mécanisation des centres de tri a érodé le pouvoir de blocage des équipes syndicales qui y étaient traditionnellement très implantées).
  • Les actions de blocage économique sont aussi le reflet de la faiblesse de la grève dans le secteur privé. Le blocage d’entreprises par des militants qui leur étaient extérieurs était également le signe de la position de faiblesse des salariés au sein des entreprises. Le peu de grève reconductible dans le privé est aussi à mettre en relation avec la faiblesse de l’ancrage syndical : environ 6 % des salariés du privé sont syndiqués, pour l’essentiel dans des grandes entreprises. Avec un taux de syndicalisation de l’ordre de 40 %, les raffineries font plutôt figure d’exception.
  • La stratégie perdante de l’intersyndicale nationale : le maintien d’une unité intersyndicale nationale s’est fait au prix d’un alignement sur la stratégie de la CFDT : des journées d’action à saute-moutons, jamais d’appel à la grève générale, même pas à une grève de 24 h, et pas de soutien net aux grèves reconductibles alors en cours, pas de mot d’ordre clair de retrait du projet de loi, une mise à distance douteuse des actions les plus radicales (à l’instar du communiqué du 21 octobre qui invoque le « respect des biens et des personnes »).

RENFORCER LE SYNDICALISME DE LUTTE

Sud-Education a jeté toutes ses forces dans la bataille. Dans la plupart des départements, nous avons participé activement aux mouvements de grève reconductibles dans nos établissements respectifs ainsi qu’à des Assemblées générales départementales interprofessionnelles ou de l’éducation. Nous nous sommes également pleinement investis en agissant au sein de Solidaires et en apportant notre contribution aux actions de blocage économique.

Au final, la dynamique de la lutte, mais également l’issue de celle-ci, ne peuvent que renforcer notre volonté collective de poursuivre la construction patiente dans l’éducation et ailleurs, d’un syndicalisme de lutte des classes, un syndicalisme qui se donne les moyens de remporter les batailles sociales décisives, un syndicalisme qui promeut une émancipation à la fois individuelle et sociale.

SUDEDUC35 INFO

Notre bulletin d’info sur l’education

DESTRUCTION DU SERVICE PUBLIC D’EDUCATION : NOUVELLES DU FRONT

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Défendre le service public d’orientation de l’EN

Se mobiliser pour défendre le service public d’orientation de éducation Nationale

Sud Education appelle tous les personnels à se rassembler au rectorat le Mercredi 2 février 2011 à 15h00

Personnels des services d’orientation, enseignant-e-s , élèves et étudiant-e-s, parents. Nous sommes tou-te-s concerné-e-s.

Dans un contexte national marqué par la mise en place du grand service unique, prétendument public d’orientation tout au long de la vie qui menace gravement la pérennité de l’existence du service public d’orientation de l’Education Nationale dans l’Education Nationale, les annonces faîtes par le recteur d’académie lors du CTPA du 18 janvier sont particulièrement inquiétantes et révélatrices.

  • fusion / rapprochement des 2 CIO Rennais dans les actuels locaux du CIO de Rennes nord.
  • Transformation du CIO de Quimperlé en antenne.
  • Maintien des CIO de St Malo et Redon, mais sans qu’aucune solution de relogement ne soit à ce jour proposée ou même évoquée par les services du rectorat.

Telles sont « les seules réponses » du recteur pour pallier notamment au désengagement du conseil général d’Ille et Vilaine (locaux et budgets de fonctionnement).